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 In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}

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Eliseo Jaime
♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...
Eliseo Jaime


♆ papiers d'identité.
♆ race : Humain (de Lyokha)
♆ âge : 23 ans (et fou amoureux de Lyokha)
♆ métier : Intendant impérial en formation (et amoureux de Lyokha)
♆ célébrité : Ben Barnes
♆ crédits : Tatsuki
♆ messages : 1815

♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...


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MessageSujet: In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}   In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae} Icon_minitimeMar 16 Déc - 18:34

ICE AND FIRE And I still wonder why our heaven has died. The skies are all falling I'm breathing but why? In silence I hold on, to you and I. WITHIN TEMPTATION @SAFETYSUIT


Une ombre avance doucement dans les rues de Spes. Une ombre qui s'arrête par instants, pour regarder quelque chose d'invisible aux autres. Puis cette ombre repart. Peu de personnes la remarquent, et encore moins y font attention. C'est ce qu'elle veut, cette silhouette sombre. Elle ne tient pas à se faire repérer, la situation actuelle est tendue. Cette silhouette, sous la capuche de son manteau, est celle d'un vampire. Ses traits sont ceux d'un jeune homme de vingt-trois-vingt-quatre ans. Ses cheveux bruns ont été coupé courts peu après sa transformation, qui remonte à bien des années plus tôt. Quant à son regard sombre, il glisse sur ce paysage qu'il connaissait sur le bout des doigts avant de mourir. Samael, qu'est-ce que le temps a fait de toi ? Un vampire. Une créature de la nuit. Ces choses que tu haïssais avant de LE rencontrer. Lui, Lyokha Volkov. Oh, Lyokha... Ton cœur de mort se serre à la simple évocation de son nom et tu t'arrêtes, t'accordant quelques secondes. Ton vampire te manque, ton blondinet, ton amour de vampire. Il te manque, affreusement. Il te manque, plus que tu n'aurais jamais pu l'imaginer. Il te manque, oui. Tu l'aimais, ce vampire, au point de finalement accepter cette transformation qui t'effrayait autant qu'elle te dégoûtait. Et pourtant regarde-toi aujourd'hui. Tu es un vrai vampire, ton instinct est maîtrisé, tu n'es donc pas dangereux pour les humains. Tu as appris très vite, grâce à lui. Tu es devenu ce qu'il voulait, tâchant de ne pas non plus oublier tes racines et tes valeurs humaines. Vous étiez heureux. Vous filiez le parfait amour, loin de ta cage dorée et de tes responsabilités, loin de ses crimes, un peu moins loin de ses affaires, loin de tout. Vous étiez deux, il ne vous fallait rien d'autre. Certes, parfois, tu rentrais voir Adelina et ton fils, tu t'assurais que tout allait bien pour eux, mais tu revenais toujours très vite. Dans tes souvenirs, tu étais dépendant de lui, de sa présence, de ses sourires, de son regard posé sur toi et de ses doigts glissant sur ta peau. Oui, tu étais dépendant. Tu l'aimais, plus que tout, plus que permis. Tu l'aimais.

Puis tout a basculé. Vous n'étiez pas ensemble cette nuit là, il devait aller rejoindre des amis et le fait que ce satané Max ait été dans le lot t'avait dissuadé de l'accompagner. Les rapports entre vous étaient encore très tendus. Vous ne vous êtres jamais entendus d'un côté, mais tu regrettes tellement de ne pas  être parti avec lui, cette nuit-là... Les Chasseurs étaient de sortie, il était leur proie, ils avaient prévu leur coup et avaient profité du fait qu'il soit seul pour mettre leur plan à exécution. Tu n'avais été mis au courant que trop tard, il était déjà mort. Lyokha... Était mort. C'est là que la culpabilité a commencé à te ronger. Si tu l'avais accompagné, rien de tout cela ne serait arrivé. Si tu l'avais accompagné, il serait encore en vie à l'heure qu'il est, à tes côtés. Si tu l'avais accompagné, vous seriez encore ensemble, à vous aimer. Tu n'aurais pas eu à l'enterrer, à soutenir sa famille et ses amis. Tu n'imaginais pas que cela puisse arriver un jour, il avait vécu tellement longtemps, surmonté tant d'épreuves... Et il était mort, subitement, laissant un immense vide en ton cœur brisé. Il était mort, te laissant seul derrière lui, avec une immortalité que tu n'avais accepté que pour rester à ses côtés. Que s'est-il passé ensuite ? Le chagrin t'a fait perdre les pédales. Tu as retrouvé les assassins, tu les as massacrés. Et pourtant, tu ne t'es pas senti mieux suite à cela. Tu as simplement tué quelques humains, quel intérêt, quelle gloire en tirer ? Aucune. Tu n'en as rien tiré, tu t'es seulement retrouvé désœuvré comme un idiot, perdu. Tu voulais mourir, te sentant incapable de continuer à exister sans sa présence à tes côtés. Tu ne voulais pas continuer à exister sans lui, à le chercher sans arrêt, à espérer t'être trompé, espérer avoir fait un cauchemar et te réveiller à ses côtés. Mais tu ne t'es pas réveillé, depuis toutes ces années, déjà deux décénies. Le cauchemar a continué, ses proches ont tout fait pour te convaincre de rester, de ne pas faire d'idioties. Parce qu'il t'aimait, et qu'il n'aurait pas voulu que tu attentes à ta vie, disaient-ils. Mais à tes yeux, ils ne se rendaient pas compte de ce que cela impliquait, de vivre sans lui. Tu as essayé de mourir, deux fois : le soleil et la verveine. Seulement on t'a sauvé les deux fois, alors tu as cessé ces bêtises. Il te restait toujours ton fils et Adelina. Alors, pour eux, tu as continué à exister. Tu t'es forcé à te reprendre et, en apparence, tu t'es finalement remis de cette brutale disparition. Tu as repris ta musique, tu aides Finnick et Zéphyr dans leurs affaires... En bref, tu t'occupes. Tu as retrouvé ton sourire, tout le monde pense que tu t'es entièrement remis de cette dure épreuve.

Seulement, dans le fond, c'est totalement différent. Plongé dans tes pensées, tu as continué ta route pour finalement t'arrêter ici, dans une sombre ruelle que tu connais par-cœur. Instinctivement, une main glisse sur ton cou, sur cette cicatrice que Lyokha t'a faite alors que tu n'étais qu'un enfant. Tes canines viennent alors se planter dans ta lèvre inférieure, laissant quelques perles de sang couler avant que la plaie ne cicatrise. Il n'est pas là. Il ne viendra pas, il ne viendra plus. Tu le sais Samael. Tu sais qu'il est mort, tu as assisté à son enterrement, tu les as vu le mettre en terre, et pourtant tu es encore là, dans les rues de Spes, à espérer le revoir dans un de ces endroits si chargés de vos souvenirs. Tu te fais du mal, Samael. Tu te fais du mal à rester là, à l'attendre, encore et encore, sans aucun espoir. Il faut que tu avances, que tu tournes la page, que tu fasses ton chemin sans son souvenir pour te hanter à chaque seconde. Mais tu le cherches en chaque passant, dans les pièces des appartements que vous avez occupé, même au palais impérial lorsque tu t'y rends, de plus en plus rarement. Tu te détruits. Tu ne sais pas comment vivre sans lui, tu n'as pas encore trouvé la solution, après toutes ces années. Il faudrait que tu aimes à nouveau, seulement après sa mort, tu t'es éloigné d'Adelina, tu as fermé ton cœur pour ne plus jamais souffrir. Seuls tes souvenirs atteignent l'organe vitale, le réduisant chaque fois un peu plus en poussière. Reconstruire ton cœur ne suffirait pas, des pièces ont définitivement disparues à la mort du blond. Ce qu'il te faudrait c'est un nouveau cœur. Quelle blague...

Tu secoues la tête, soupirant profondément. Il ne faut pas que tu restes longtemps ici, la situation est tendue entre vampires et humains, bien plus qu'à ton époque. Tu sais qu'on t'éliminerait bien plus volontiers qu'autrefois. Il ne faut pas que tu te fasses remarquer, alors, serrant un peu plus ton manteau autour de toi, tu reprends la route. Tu n'as pas froid, non, mais tu ne te sens pas à l'aise. Tu as besoin de te détendre, tu as besoin de penser à autre chose. En somme : tu as besoin d'un piano. Aussitôt, tes pas te mènent à un bar que tu connaissais bien, un bar où vous vous rendiez parfois, Lyokha et toi, un bar où vous avez fait votre seconde rencontre, aussi... Un sourire mélancolique étire tes lèvres. Il était venu t'interrompre au piano, il s'était montré désagréable, toi aussi, vous vous étiez pris la tête, tu l'avais embrassé dans la rue, puis dans la chapelle où tu avais bien failli le laisser mourir, avant de revenir lui sauver la vie, lui offrant un peu de ton sang pour que son organisme puisse combattre la verveine... Et tu avais écopé d'une autre cicatrice, sur ton omoplate cette fois. MH. Lyokha Volkov, aussi dit le Mad Hatter. Lyokha... Tu baisses les yeux, entrant dans le bar, retirant ta capuche. Ton visage n'est pas inconnu par ici, bien au contraire. Et tu en es heureux, parce que tu sais que tant que tu ne créeras pas d'ennuis, le propriétaire acceptera que tu passes de longues heures en ces lieux, derrière ton piano. Tu n'as jamais cherché plus que cela. Tu n'as pas besoin de plus. Tu sais te contenter de ce que tu as, et c'est là une de tes principales qualités.

-Oh, Samael ! Quel bon vent t'amène ?

Un sourire sincère vient étirer tes lèvres tandis que tu repères le propriétaire, qui était visiblement installé au bar lorsque tu es arrivé. Il s'avance jusqu'à toi et vient te serrer la main, comme si vous étiez de vieux amis. C'est plus u moins le cas d'ailleurs. Il n'est pas tellement plus vieux que toi, il n'a que trois années de plus. Il est le fils de l'ancien barman, qui te connaissait tout autant et qui connaissait aussi ton père.

-Je traînais dans le coin et j'ai eu envie de dépoussiérer votre piano, puisqu'il n'y a que moi qui l'utilise. Si tu me le permets, évidemment, Clyde.
-Tu es toujours le bienvenue ici, tu le sais. Mais tu devrais te montrer prudent... Les temps changent et je doute que tous les clients apprécient la présence d'un vampire en plein cœur de la capitale...
-Si je dérange, je m'en irai.
-Ce n'est pas la gente féminine que tu dérange en tout cas.
fait le barman, qui vous écoutait visiblement. Il n'y a pas moyen d'avoir une conversation privée dans ce bar. Mais tu ris avec les deux autres.
-C'est toujours ça de gagné.
-Non mais non, cesse de toutes les charmer avec ton côté vampire et ton piano. C'est toujours moi qui dois leur dire que tu ne t'intéresses absolument pas à elles et qui dois leur sortir les mouchoirs.


Tu baisses les yeux, ne répondant pas. Lewin aime te taquiner mais ses propos ne font que te rappeler combien tu te sens seul, combien Lyokha te manque, combien tu aimerais être vingt ans en arrière, en sa compagnie, insouciants, à vous aimer au mépris des lois et de vos rangs respectifs. Tu replonges alors dans ton mutisme, laissant Clyde t'entraîner à ton piano. Tu lui souris doucement, une seconde, puis t'installes. Il essaye peut-être de dire quelque chose, il essaye peut-être de te remonter le moral, de te réveiller, mais tu ne l'entends pas. Tu regardes les touches noires et blanches, celles sur lesquelles vous avez tous deux joué, ces touches qui elles seules savent encore te rendre heureux... Alors tu fermes les yeux, te laissant aller à ta tristesse, à ta mélancolie. Tu ne réfléchis pas, ce sont tes doigts qui se mettent seuls en mouvement, par automatisme, pour jouer un morceau en accord avec ton humeur. Le rythme est calme, lent, mélancolique pour la première partie. Tout ce qui te convient, et les clients présents à cette heure ne s'en plaignent pas. Tu continues ainsi, jusqu'à être calme et serein. Ce n'est qu'une fois que tu te sens mieux que tu te permets enfin de relever la tête... Et une fausse note se fait entendre, stoppant net la mélodie. Tu devrais t'en étonner, tu devrais reprendre. Tu ne fais jamais de fausse note, jamais. Que t'arrive-t-il Samael ?

-L... Lyo... Kha ?

Lyokha. Non, c'est impossible, il est mort il y a vingt longues années, il ne peut pas être là, c'est impossible. Et pourtant, tes eux ne peuvent pas te mentir, pas ainsi. Celui que tu vois en est sa copie conforme, c'est affolant, stupéfiant et... Effrayant, oui. Effrayant de rencontrer un jeune humain qui lui ressemble à ce point. Reprend-toi Samael, ce n'est rien qu'une coïncidence. Il ne faut pas que tu y fasses trop attention. Il faut que tu l'ignores, sinon tu souffriras encore. Ne le regarde pas, reprend ton morceau là où tu l'as laissé. Seulement le barman ne semble pas tout à fait d'accord avec cette idée.

-Hé bien alors ? Notre pianiste ne réagit pas face à ses admiratrices mais fait une fausse note devant un petit blondinet ? Comme c'est étonnant...

Tu ne réfléchis pas une seule seconde à ta réaction. À dire vrai, quand tu y penses, tu as déjà le visage tourné vers le barman qui pâlit à vue d'œil face à ton regard furieux et tes canines sorties. Tu ne lui feras rien, ce n'est qu'une mise en garde et il le sait. Seulement, il y a certaines insinuations que tu n'acceptes pas. Oui, tu es bi. Oui, la personne que tu as le plus aimé au monde était un homme et ce garçon lui ressemblent trop. Mais ce n'est pas une raison pour le faire remarquer à tous les clients du bar, et encore mois audit blondinet. Qui te conseille d'ailleurs de rester à ta place. Tu fronces les sourcils. Rester à ta place. Sérieusement ? Tu le regardes, délaissant ton piano quelques instants... Puis éclates de rire. Et l'autre qui t'ignore...

-Rester à ma place ? Tu comptes faire quoi exactement, gamin ? Me frapper ? Appeler la police à l'aide ? Quoique tu fasses, si je décide d'agir, tu ne sauras pas m'en empêcher.

Cette fois, tu ressembles vraiment à un vampire. Enfin, à l'idée que tu t'en faisais avant de rencontrer ton propre blondinet. Tu quittes alors ton piano et t'approche du jeune homme. Et plus tu te rapproches, plus tu constates que la ressemblance est frappante... Comme s'Il était réellement de retour, venu te retrouver exprès en ces lieux... C'est idiot Samael. Très idiot. Lyokha est MORT, il ne reviendra jamais. Jamais. Détourne le regard, va-t-en, rentre chez toi, repose-toi puis repart à Sanguinem Luna. Mais non, tu n'en fais rien, tu restes là, à l'observer de la tête aux pieds... Il est sa copie conforme, et ton cœur ne fait que s'en serrer davantage. Arrête de te faire du mal, tout de suite. Alors, dans un lourd effort de volonté, tu reportes ton attention sur Lewin qui te serre un verre d'alcool fort. Tu lui adresses un sourire en guise de remerciement, avant de reporter ton attention sur le jeune homme et ses yeux bleus...

-Pour ton information, je ne suis pas en chasse. Bien au contraire. Alors si tu pouvais éviter d'être sur les nerfs et donc rendre les autres clients nerveux, ce serait appréciable.
-Surtout que s'il t'arrive quelque chose pendant que tu es dans l'établissement, Samael, le patron va me tuer. J'aimerais autant garder mon job tu vois.
-Comme si j'avais un jour créé des ennuis ici...


Un soupir t'échappe. Tu ne fais plus attention au jeune homme, pour l'instant. Tu te contentes de regard ton verre bien trop plein, avant de le vider d'une traite. Quelle nuit... Tu n'aurais pas dû sortir, tu aurais dû rester dans ton appartement. Mais tu n'as pas pu t'en empêcher. Il a fallu que tu repartes à la chasse aux fantômes, au mépris de la prudence la plus élémentaire... Et il semblerait que tu ais trouvé quelqu'un qui y ressemble étrangement, audit fantôme... Étrangement, et bien trop pour ta santé mentale. Tu vas devenir fou...


Dernière édition par Samael E.S. Tudor le Mer 17 Déc - 14:06, édité 1 fois
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Raleigh Rutherford
♆ tell me, would you kill...
Raleigh Rutherford


♆ papiers d'identité.
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MessageSujet: Re: In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}   In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae} Icon_minitimeMar 16 Déc - 22:35

Le chasseur est de sortie. Mais ce soir, tu n'es pas en traque. Silas – puisque tel est ton surnom chez les chasseurs – n'est pas décidé à tueur du vampire ce soir. À vrai dire, tu n'as envie de rien sauf d'aller boire un coup en ville et de flirter avec des filles pour oublier à quel point ta journée a été pourrie. Tu en as tout bonnement marre de ces acteurs et de leurs caprices de petites stars. Sérieusement, c'est usant à la fin. Qu'as-tu à voir avec eux ? Tu n'es ni plus ni moins qu'une doublure, un cascadeur, comme on veut. Tu es celui qui prend tous les risques pour que ça rende bien à l'écran, et honnêtement, tu adores ce que tu fais. Tu as le droit de toucher à de superbes voitures en pilotage, tu te rends sur les plus beaux coins de la planète, tu rencontres les actrices les plus sexy du moment mais... Tu t'égares là, non ? Pour en revenir à ce que tu disais ; oui, des fois, ça t'énerve. Appelé à huit heures sur les lieux du tournage, pour simplement tout décaler au milieu de l'après-midi, parce que Monsieur avait besoin de repos... Et sa co-star, avec qui tu es censé faire une scène qui a été incapable de jouer correctement sur la seule prise de l'après-midi. Oui, tu veux bien que de se retrouver dans une voiture avec un fou du volant n'est pas forcément rassurant, mais de là à hurler à chaque virage, franchement... Très peu, pour une fille censée jouer une espèce de femme fatale n'ayant peur de rien. Bref. Tout est reporté à demain. Tu es ravi – et oui, ceci est ironique. Puis s'ajoute à cela ces abrutis au studio qui on rayé la carrosserie de ton propre véhicule avec leur chariot. Bref, tu étais à deux doigts d'étriper quelqu'un aujourd'hui. C'est pour ça que tu as bien envie d'aller te détendre autour d'un bon cocktaïl pour oublier à quel point les gens te pourrissent la vie parfois. Tu parcours donc les mains au fond des poches la ville de Spes. Jusqu'à t'arrêter devant ce bar assez convivial où tu t'es déjà rendu par le passé. Il y a du monde, comme toujours, mais pas une masse trop importante non plus. Tant mieux, un peu de calme n'est pas de refus, après cette journée d'agitation.

Tu rentres donc dans l'établissement. T'approchant tranquillement du bar. Tu entends une fausse note, et par réflexe, tu te tournes vers le piano, jaugeant le musicien. Super... Un vampire. Comment le sais-tu ? Sa peau. Son regard. Ce charme qui émane de sa personne. Tant de détails que tu as appris à reconnaître avec le temps.... Alors les probabilités que tu te trompes sont très, très maigres. Tu te contentes de soupirer pour aller t'installer au bar, ignorant la réplique du barman. Un petit blondinet hein... Qui intriguerait un buveur de sang. Ta réaction se fait immédiate, totalement détachée. Que l'autre cadavre ne se fasse pas d'idées ou de faux espoirs, avec toi, c'est mort – sans mauvais jeu de mots. « Tant mieux pour lui, qu'il reste à sa place. » Fais-tu sans même regarder le concerné, demandant au passage un shooter de vodka. Lequel t'est bien vite servi, tu le vides d'une traite, en demandant un autre tant que le barman a la bouteille dans la main. Tout ce que tu veux, c'est être tranquille. Et que si quelqu'un t'interpelle, ce soit une belle jeune humaine. Pas un vampire de tu ne sais quel âge. Donc tu te contentes de l'ignorer, même quand il rigole. C'est ça, qu'il continue à rire... Il en perdra l'envie quand tu auras décidé de le prendre à part dans une ruelle pour lui régler son compte. Bref, tu te contentes de arquer les sourcils en entendant sa remarque. Gamin... N'ayons pas peur des mots. Tu soupires, simplement, pas le moins du monde atteint par ses propos. Le frapper ? C'est une possibilité. Mais pas que, qu'il y songe. Tu les trouves tellement ridicules, ces vampires... à se penser plus forts que tout, alors qu'ils ne savent même pas qui tu es. Certains sont tombés de haut. Et lui apparemment, ne va pas être une exception à la règle. « C'est toi qu'aura besoin de la police si tu commences à me prendre la tête la brunette. Alors donne-toi une chance, tu retournes à ton piano, et tu m'ignores. » Ce n'est qu'un avertissement. S'il n'est pas capable de le comprendre, c'est son problème. Toujours est-il que tu joues un peu avec ton shooter plein, le faisant tourner entre tes doigts. Tu devrais juste laisser passer. Ne pas lui adresser la parole. Mais c'est plus fort que toi, faut toujours que tu cherches les problèmes. Et les trois quarts du temps, tu les trouves. Un peu comme ce soir, même si tu ne t'imagines pas encore à quel point.

Tu n'aimes pas qu'il te regarde comme il le fait. Il te détaille comme on détaille quelqu'un qui nous plaît. Et t'as pas tellement envie de lui plaire, alors tu te concentres sur le contenu de ton verre. Tu ignores complètement son petit échange avec le barman. Il n'est pas en chasse, et si, et ça... Tu n'en as rien à faire. Qu'il s'en aille. Le fait qu'il soit proche te dérange, en plus. Alors s'il pouvait partir, ce serait bien. « C'est ça oui, sais-tu, je m'en fous. Maintenant dégage. » Oui, tu es sec. Non, tu ne comptes pas te la jouer diplomate. Tu n'es vraiment pas d'humeur à faire du social pour pas te créer d'ennuis. Tu veux que ce vampire te laisse tranquille et arrête de te regarder comme si tu allais être son dîner de cette nuit. Qu'il aille se trouver quelqu'un d'autre à embêter. Mais vu sa réponse... Il n'est pas du tout décidé à bouger. Quoi, c'est la manière que tu as de lui demander de partir qui ne lui plaît pas ? Maintenant qu'il a vidé son verre, qu'il s'en aille, car il n'obtiendra rien de plus de ta part que des insultes, s'il continue à te taper sur le système comme il le fait actuellement. Non, en soit, il n'est pas méchant avec toi. Mais le fait qu'il ait deux canines est largement suffisant pour lui demander de te laisser tranquille. Tu n'aimes pas les siens. Ils te dégoûtent. Et par conséquent, lui aussi te dégoûte. Alors qu'il se fasse à l'idée ; quoi qu'il te veuille, tu n'es pas intéressé. Mais... Il reste planté là. Quoi, faut-il que tu sois plus désagréable que tu ne l'as déjà été jusque là ? Un soupir las s'échappe d'entre tes lèvres alors que tu te tournes un peu vers lui, le jaugeant comme il l'a déjà fait avec toi. « Samael Tudor, c'est ça ? » Comment le sais-tu ? Par l'histoire. Parce que tu en as entendu parler par les tiens, parce que tu es curieux, que tu as voulu en savoir plus sur ton peuple. Samael était intendant impérial. Il a préféré vivre avec un vampire du nom de... Lyokha, oui, c'est ça, Lyokha Volkov. Plus connu sous le pseudonyme de Mad Hatter. Criminel reconnu d'Anarkia. Accessoirement l'homme qui en a fait un vampire, de ce qui se dit. Tu trouves ça dégoûtant. Qu'un membre de la famille impériale puisse trahir les siens pour un cadavre ambulant... Un criminel de surcroît. Tu trouves ça purement pathétique. Mais si tes souvenirs sont bons, Lyokha fait aussi partie des plus belles prises des chasseurs de ces dernières décennies. Et c'est un bon point pour toi, un petit quelque chose à utiliser pour faire dégager définitivement – tu l'espères – l'immortel qui te fait face. Et bon sang, Alekseï, tu n'as aucune idée de ce dans quoi tu es en train de te lancer.

« Samael Tudor... » Répètes-tu, un drôle de sourire un peu espiègle étirant tes lèvres. « Mais oui, ça me revient. C'est toi le type qui a abandonné sa famille pour... Comment est-ce qu'il s’appelait déjà ? Lyokha Volkov ? » Tu te mêles de ce qui ne te regarde pas. Peu importe. Tu rends même la chose plus tragique en disant qu'il a abandonné sa famille. Ce ne sont pas tes affaires, mais tu veux juste qu'il te laisse tranquille, qu'il dégage pour de bon. « Lyokha... Je lève mon verre aux héros qui l'ont tué, cette espèce de crevure. » Et ceci dit, tu finis ton verre de vodka d'une traite, le reposant sur le comptoir. À ce qu'on t'a dit, ils ne l'ont pas loupé, ledit vampire. Tu te souviens même parfaitement des photos qui avaient circulé. De la mise en scène... Mais tu gardes ça pour plus tard, oui. Et de toute façon, tu sors de tes pensées quand le poing de l'autre vient s'écraser contre ton nez. Tu entends un craquement, et tu échappes un douloureux grognement, te rattrapant au comptoir. Ton sang ne fait qu'un tour, et quand tu redresses un peu la tête, tu glisses le revers de ta main sous tes narines, constatant que le sang commence à couler à flots. Il semblerait même qu'il... Il t'a cassé le nez ? Tu relèves ton regard vers lui, il se fait terriblement noir d'un coup. Alors là... Il n'aurait jamais dû. Tu t'apprêtes à lui foncer dessus pour lui régler son compte, mais le barman te retient par le bras et te tire en arrière. « Désolé les gars, mais je peux pas permettre ça ici. Vous sortez, tous les deux. » Tu ne quittes pas le vampire du regard. Il y a une once de folie au plus profond de tes yeux, et tu fais lâcher prise à l'autre barman, t'empressant de sortir du bar. C'est décidé. Vous allez en découdre ce soir. Tu ne comptes pas laisser passer le coup qu'il vient de te mettre. Tu essayes difficilement de remettre ton nez en place, et c'est dans un gémissement de douleur et une certaine grimace que tu penses, enfin, avoir réussi ton coup. Ceci dit, tu t'éloignes un peu dans la rue, avant de te retourner vers lui, qui s'est aussi fait dégager. Il va regretter. Amèrement. Mais tu ne comptes pas t'attaquer physiquement à lui tout de suite, non... Si tu as bien compris quelque chose avec le temps, c'est qu'un ennemi hors de lui est forcément plus facile à abattre. Parce qu'il est aveuglé par la colère. Qu'il fait moins attention. Que sa garde est plus faible, moins fiable. Et toi, tu peux être une réelle ordure avec les mots quand il le faut.

Ce que tu ne vas pas tarder à prouver. Tu retrouves ton sourire, malgré le sang qui tache ton visage. « Quelle honte tu as dû être pour ta famille... Vampire en devenir, gay, amoureux d'une des pires ordures de notre temps... » Tu ris. Oui, tu ris. Tu te moques ouvertement de lui. Non, il faut tout de même mettre les choses au clair ; tu ne penses pas qu'être homo soit une tare. Tu as toi-même des tendances douteuses des fois. Mais tu sais que ce n'est pas très bien vu pour les humains. Encore moins pour un noble qui doit normalement faire perdurer une lignée... Il s'avance, toi, tu gardes la distance, et ton fameux sourire. Oh, tu as plein d'autres en réserve, des paroles acides. Réserve alimentée par une haine développée depuis longtemps pour son espèce... Tu as des marques de morsure, dont une bien visible dans le cou. Ce ne sont que des raisons supplémentaires pour les haïr. « J'aurais tellement voulu être là quand tu as découvert son corps... J'ai vu les photos tu sais. Un chef d’œuvre. » Il va s'en dire que les chasseurs avaient fait fort. Le vampire russe – comme certains l'appelaient – avait dû en subir, des tortures, avant d'être finalement saigné comme un animal d'abattoir. Incapable de guérir à cause d'un concentré bien trop important de verveine dans l'organisme. Quelque chose t'avait marqué, en plus du fait qu'ils l'avaient laissé en sous-vêtement juste devant l'endroit où lui et son petit-ami vivaient à l'époque, c'était son visage. Ils l'avaient laissé intact. Peut-être pour que Samael imprime ses traits dans son esprit. Qu'il en cauchemarde par la suite. Tu n'en sais trop rien. Il te dit d'arrêter de fuir. De lui dire les choses en face, de ne pas être lâche. Alors soit, tu t'arrêtes de reculer. Et tu t'avances vers lui. Sa réaction est immédiate, il te plaque contre le mur le plus proche, et tu te laisses faire. « Vas-y, tu peux me mordre, qu'est-ce que t'attends pour me tuer hein ? » Un sourire un peu fou étire tes lèvres. Mais tu n'as pas peur. Tu n'as jamais eu peur face à un vampire. Sûrement parce que tu n'as rien à perdre.
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Eliseo Jaime
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MessageSujet: Re: In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}   In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae} Icon_minitimeMer 17 Déc - 12:57

Tu ne cherches pas les ennuis Samael, mais il semblerait que ce soient eux qui t'aient trouvé ce soir. Des ennuis, sous la forme d'une jeune homme qui Lui ressemblent mille fois trop. Une copie conforme, un sosie, un... Ne te laisse pas aller, tu sais qu'il ne s'agit pas de Lyokha. Tu le sais mais tu n'as pas pu t'empêcher de l'observer longuement, comme si tu détaillais à nouveau ton amant. Pourquoi a-t-il fallu que ce jeune homme croise ta route ? Tu ne voulais qu'essayer de L'oublier, et voilà qu'il te rappelle un peu plus qui tu as perdu il y a vingt ans de cela. Pars, Samael. Pars, laisse-le seul, rentre chez toi et n'en sort plus pendant une semaine, comme tu sais si bien le faire. Seulement... Puisqu'il te demande de dégager, tu n'en feras rien. Au contraire même. Tu n'es pas un bon toutou bien obéissant envers le premier qui hausse le ton avec toi. Tu n'es pas du genre à te laisser impressionner pour si peu, bien au contraire. Alors non, tu ne te détourneras pas. Et comme tu sens qu'il ne t'aime pas, qu'il est dérangé par ta présence et qu'il est bien malpoli, tu n'as guère envie de lui faire ce plaisir. C'est pour cela que tu secoues un peu la tête, glissant sitôt après une main dans tes cheveux bruns pour les remettre en ordre. Tu as toujours un peu de mal à t'y faire, à ces cheveux courts. Tu les as coupés peu après ta transformation, pour bien marquer le changement qui s'était opéré en toi, mais tu ne t'y es jamais habitué. Bref.

-Puisque tu es le dérangé, ce serait plutôt à toi de partir. Parce que, pour être franc, je me sens tout à fait bien dans ce bar et je 'ai pas l'intention d'en bouger de sitôt.

Au moins, c'est dit et c'est clair : tu ne quitteras pas ce bar. Pas tant qu'il restera aussi malpoli envers toi en tous cas. Tu n'es pas méchant dans tes propos pourtant, il semblerait que tu l'agaces profondément. Tu te fais un instant la remarque que son attitude te rappelle quelque peu celle que tu avais envers les vampire... Tu devrais être nostalgique mais tu ne l'es pas. Parce que tu as changé, tu as compris que tu faisais fausse route et il te retrouver face à quelqu'un ayant ton état d'esprit de l'époque ne te plaît guère. C'est comme si on te renvoyait en pleine face l'assassin que tu étais autrefois. Tu as envie de le frapper, de lui ouvrir les yeux. Tu n'en fais rien, parce que ce ne sont pas tes affaires. Il prononce ton nom mais tu ne réagis pas. Magnifique, il sait que tu es. Et après ? Ce n'est pas un exploit, même si ce gamin semble trop jeune pour avoir entendu parler de toi de ton vivant. Tu ne réagis pas, regardant plutôt tristement ton verre vide. Tu aimerais qu'il se taise, qu'il ravale son mépris, son dégoût et qu'il fasse preuve d'un minimum de tolérance. Tu te répètes, tu ne cherches pas les ennuis. Une nouvelle fois, il prononce ton nom. Samael Tudor, oui, tu es de la famille impériale, c'est bon, il a fini ? Il veut une dédicace ? Minute. Quoi ? Toi, le type qui a abandonné ta famille pour Lyokha ? Tu n'as pas abandonné ta famille. Ils n'avaient plus besoin de toi, ils pouvaient se débrouiller sans ton aide, sans ta présence. Tu avais terminé ton devoir à leurs côtés, tu en avais fini avec ce rôle qui t'étouffait. Tu serres les dents, ton poing se refermant autour de ton verre qui se craquelle un peu. Qu'il se taise. Qu'il la ferme. Tu n'as pas envie d'en entendre parler, tu ne veux pas qu'il en parle, il ne sait rien, il ne le connaissait pas, il n'a pas le droit d'en parler. Et pourtant il le fait. Il lève son verre à... Aux héros qui l'ont tué ? Espèce de crevure ? Le verre éclate dans ta main gauche, les morceaux de verre s'enfoncent dans ta peau et le sang commence à couler. Espèce de crevure. Il a osé. Espèce de crevure. L'insulte résonne dans ton esprit, te mettant à chaque fois un peu plus en colère. Il ose tenir de tels propos, plus encore en ta présence. Ton sang bout dans tes veines. Du calme, ne craque pas, ne frappe pas, ne... Trop tard, tu te tournes vivement vers lui et ton poing vient s'écraser contre son nez et c'est grand plaisir que tu sens quelque chose craquer sous tes doigts. Tu viens de lui briser le nez. Parfait, au moins il lui ressemblera beaucoup moins après cela. Son sang sur tes doigts, tu ramènes ta main à toi, le foudroyant du regard.

-La ferme. Parce que la prochaine fois que tu tiens de tels propos, ce ne sera pas ton nez qui finira brisé mais autre chose, je ne sais pas encore quoi.

Tu bous de colère. Il n'a pas le droit de cracher ainsi sur celui que tu aimes, il n'a pas le droit de tenir de tels propos sur une personne dont il ignore tout. Il n'en a pas le droit tu t'y refuses. Et qu'il ne joue pas les idiots en recommençant, parce que tu serais tout à fait capable de lui briser la nuque. Tu n'es pourtant pas violent normalement, tu ne l'étais plus. Mais cracher sur la mémoire de ton cher Lyokha a le don de te faire perdre les pédales. S'il a des tendances suicidaires, il est bien tombé. Sinon, il a intérêt à fuir rapidement. En attendant qu'il se décide, tu l'ignores le temps de retirer les morceaux de verre toujours coincés dans ta peau. Mine de rien, ça reste douloureux. Mais tu serres les dents et, avec un peu de patience, tu retires chaque morceau. Cela fait, tu te tournes à nouveau vers le jeune homme qui semble sur le point de te sauter dessus. Il est sérieux ? Seul contre toi ? Tu n'es certes qu'un jeune vampire mais quand même. Toujours est-il que le barman le jette dehors et que tu sais que tu vas devoir suivre. Tu prends juste le temps de payer le contenu de ton verre et le verre en lui-même, que tu as brisé. Puis tu sors, retrouvant le blond dehors. Blond qui a plus ou moins bien remis son nez brisé. Tu ris un peu, parce qu'il a dû bien souffrir pour le mettre ainsi...

-Ton nez est encore tordu. fais-tu avec un sourire quelque peu sadique.

Tu as perdu ton calme, Samael. Tu étais triste, mélancolique, déprimé, à présent tu es en colère et tu n'as pas encore idée de ce qu'il va te sortir. Il continue à parler, il continue à rire, te rabaissant au passage. La honte de ta famille, vampire en devenir, gay, amoureux du Mad Hatter... Tu secoues la tête, absolument pas affecté par de tels propos. Parce que lorsqu'on s'en prend à toi, à tes choix, tu sais encaisser. Ce n'est pas la première fois qu'on a de tels paroles envers toi, et ce ne sera pas la dernière, tu le sais bien. Ce qui t'importe, c'est que tu as ta conscience pour toi et que ta famille, si elle a été réticente, a fini par accepter et respecter tes décisions. Tu étais heureux, il n'y avait rien de plus important. Tu étais heureux et jamais tu n'as dévoilé la moindre information sensible sur l'Empire. Tu n'as rien à te reprocher. Tu ne dis rien, le laissant parler tout en continuant à essayer de t'approcher de lui, puisqu'il ne parviendra pas à te toucher ainsi. Quand à sa remarque sur Lyokha, tu sais bien que tout le monde le considérait ainsi. Oui, le Mad Hatter était une ordure. Mais il fallait connaître la personne derrière, il fallait apprendre à le découvrir, voir ses qualités. Il fallait faire preuve de patience avec lui. Tu ne l'as pas regretté, parce qu'au fond il lui restait un cœur, il était quelqu'un qui attendait qu'on lui tende la main, quelqu'un de fidèle, de loyal, de protecteur avec les siens aussi. Il était... Il était tout pour toi. Tu l'aimais, par tous les dieux de la Terre. Tu l'aimais... Et tu es brutalement ramené à la réalité par des paroles ayant le même effet qu'un coup de poignard. Il aurait voulu être là quand tu as découvert son corps ? Il a vu les photos ? Deux mots s'illuminent dans ton esprit : Chasseur et Torture. Tu t'en souviens comme si c'était hier, ses amis qui t'appellent parce qu'il est trop en retard pour que ce soit normal, Lyokha qui ne répond pas à tes appels, toi qui sors finalement, avec la ferme intention de partir à sa recherche, un très mauvais pressentiment t'étreignant le cœur... Et tu le découvres, là, au sol devant chez vous, en sous-vêtements, mort. Son corps torturé au possible, sentant la verveine à plusieurs mètres, plus aucune goutte de sang dans son organisme... Tu as failli tourner de l'œil en le découvrant. Tu as failli défaillir. Mais tu t'en souviens, tu t'es approché, tu t'es laissé tomber à ses côtés et tu as glissé une main sur son visage intact. Dans ses cheveux blonds que tu aimais tant. Au début, tu n'as pas voulu y croire, tu n'as pas réussi à calculer ce qu'il se passait. Il ne pouvait pas être mort, pas une seconde fois. Il ne pouvait pas t'abandonner, il n'en avait pas le droit, vous deviez rester ensemble, vous deviez vous aimer pour de nombreux siècles. Tu l'as ramené chez vous et, là, tu t'es mis à hurler, à pleurer, comme tu ne l'avais jamais fait. C'était ta faute. Tout cela, c'était ta faute, parce que tu avais refusé de l'accompagner. Oh, non, tu n'as pas voulu l'accepter quand tu l'as trouvé. Tu as cru à un cauchemar, tu as essayé de te réveiller, de le ranimer, sans succès. Tu as cru mourir de chagrin. Tu as, tu étais... Tu te réveilles. Tu le regardes. Ton regard n'est plus aussi noir qu'il l'est normalement. Un éclat rouge y a fait son apparition. Il est présent lorsque tu as soif, ou que tu es hors de toi. Et là, tu es plus que hors de toi. Mais il semblerait que ce ne soit pas le bon moment pour devenir de feu. Non, tu vas faire bien pire...

-Cesse donc de fuir ! Cesse donc de faire le lâche et ose t'approcher !

Tu veux l'attraper, le massacrer, le démembrer et faire un chasse au trésor avec les flics qui seront chargés de l'enquête. Et il cesse de reculer. Au contraire, il avance vers toi. Parfait. Tu n'hésites pas une seule seconde : tu l'attrapes par le col et vient violemment le plaquer contre un mur. Si tu lui fais mal, tant mieux. Son regard, son sourire, c'est étrange... Il a l'air d'être complètement cinglé. Mais tant pis, il t'a cherché, il va donc te trouver. Tu ne laisseras pas passer ce qu'il a osé te faire, alors que tu n'as pas une seule seconde été désagréable. Tout cela, uniquement parce que tu es un vampire. Non, tu ne laisseras pas passer. Tu peux le mordre ? Qu'est-ce que tu attends pour le tuer ? Décidément, tu détestes voir combien il te rappelle l'idiot que tu étais, humain. Tu serres un peu les dents, avant de lui faire un grand sourire carnassier.

-Chaque chose en son temps, gamin.

Oh que oui, chaque chose en son temps. Profitant sans remords de ta force plus développée que la sienne, tu lui attrapes les poignets que tu plaques contre le mur et, de ta main libre, tu commences à le fouiller. Un Chasseur ne sort jamais sans ses affaires, c'est une règle incontournable. Alors tu cherches où il a bien pu ranger son arme et son masque. Accessoirement, les gants électriques. Tu le fouilles, sans te soucier de ce qu'il eut bien en dire. Tu tombes rapidement sur une dague avec son réservoir à venin, comme vous les appelez. Tu balances l'arme plus loin, là où il ne pourra pas l'utiliser contre toi. Puis tu trouves un objet qui devrais paraître inoffensif mais qui t'interpelle. Cette chose semble renfermer une technologie bien supérieure à ce à quoi on pourrait s'attendre. Une seconde, tu observes ledit objet... Puis le laisser tomber au sol. Le masque. Cette chose était le masque. Tu ne trouves pas de gants, c'est étrange. Enfin, tant pis. Dès lors que tu l'estimes sans défense, tu le regardes à nouveau.

-Je prends mes précautions. Je n'aime pas laisser un Chasseur en possession de ses affaires, tu dois bien le concevoir. Ce serait très idiot de ma part de te laisser de quoi me blesser, ou te faire localiser grâce à ton masque. Et maintenant...

Tu es glacial. Tu aurais dû exploser depuis longtemps, mais ce n'est pourtant pas le cas. Peut-être parce que ce type est un humain, un inconnu, un Chasseur. T'énerver ne servirait à rien. Il faut qu'il ait une leçon, il faut qu'il ait peur de toi, qu'il comprenne qu'il est allé trop loin, qu'il a eu tord de faire ce qu'il a fait. Alors tu ne t'énerveras pas, non. Tu ne le tueras pas non plus. Sans plus attendre, tu viens planter tes canines dans son cou, atteignant du premier coup la jugulaire, le maintenant toujours fermement contre le mur. Son sang s'échappe de son corps, la vie aussi, venant dans la tienne. Samael, tu n'as pas l'habitude de mordre tes proies... Cela fait près d'une décennie que tu n'as plus mordu personne, tu n'aimes pas le faire parce que tu as toujours peur que l'instinct du vampire prenne le dessus sur ta volonté. Si tu ne t'arrêtes pas à temps, il mourra entre tes bras. Mais tu fais de ton mieux pour rester concentré, tu fais de ton mieux pour contrôler la quantité de sang qui quitte son organisme. Et lui qui pense à ton Lyokha, lui qui pense que ton amant n'aurait pas voulu que tu tues un innocent. Tu ris un peu face à une telle pensée. Il ne le connaît pas. Il ne sait rien. Lyokha aurait été le premier à l'éliminer, vu ce qu'il t'a fait. Tu ne te laisses pas déconcentrer, tu restes tes crocs dans son cou, à boire son sang, jusqu'à ce qu'il tourne de l'œil. Jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. À ce moment-là, tu le lâches, le laissant s'écrouler brutalement sur le sol. Tu n'as aucun remord en voyant sa tête cogner sur le bitume. Il l'a mérité. Il a largement mérité son sort. Tu le regardes sans sourciller, essuyant tes lèvres couvertes de son sang du revers de la main. Qu'en fais-tu maintenant ? Tu le laisses au sol, à la merci du prochain buveur de sang qui passera ? Tu l'embarques afin de continuer sa leçon ? Tu es hésitant. Tu devrais le laisser là. Tu devrais l'éliminer. Que faire ? Il n'y a personne autour. Tu te mordilles un peu plus la lèvre. Et dans un dernier instant de folie, tu l'attrapes dans tes bras et l'emportes avec toi.

~~~

Tu te demandes bien ce que tu as fait. Tu regardes le jeune homme, toujours inconscient et ligoté, allongé à même le sol dans la cave de la demeure. Tu as fait du ménage en arrivant, tu as retiré tout ce qu'il pourrait utiliser contre toi, les objets pointus comme les souvenirs qui s'entassaient dans cette pièce. Tu as quasiment tout hérité de Lyokha, y compris cette demeure isolée, parfaite pour être tranquille durant un temps. Tu as tout gardé, comme si tu continuais à garder espoir, comme s'il pouvait un jour revenir et vouloir récupérer ses affaires. C'est idiot et tu le sais, pourtant cette idée reste gravée dans ton esprit. Encore une fois, tu te fais du mal. Et tu as amené ce gamin ici. Pourquoi ? Parce qu'un appartement au cœur de la capitale n'aurait pas été judicieux. Pas assez discret. En bref, si ce gamin est important, les Chasseurs auraient vite fait de le retrouver. Ici, tu te laisses un peu plus de temps pour savoir ce que tu vas en faire de cette chose. Chose qui, soit dit en passant, commence à s'agiter. Hé bien, il en a mis du temps pour se réveiller. À tel point que tu lui as donné un peu de ton sang, histoire qu'il s'en remette. Tu as d'autres projets pour lui que la mort, alors s'il pouvait éviter de te clamser entre les doigts, ce serait appréciable. Tu attends qu'il s'éveille, adossé contre un mur, les bras croisés tout le le détaillant. Grâce à ton sang, son nez est réparé... Et tu ne peux constater qu'une fois de plus combien il Lui ressemble... Si tu n'avais pas intégré qu'Il était mort, tu te serais laissé berner, tu aurais déjà cherché à l'embrassé, ou quelque chose du genre... Mais son attitude a largement suffi pour que tu n'en ais aucune envie. Tu patientes, tu attends qu'il te repère. Et lorsque c'est chose faite, tu lui adresses un nouveau sourire carnassier.

-Alors, ça y est ? Tu es enfin réveillé ? J'avais oublié combien les humains pouvaient être fragiles, c'est affligeant, pathétique même. Enfin, tu as bien fait de te rétablir. Si tu étais mort, tu te serais réveillé vampire et t'avoir comme infant, très peu pour moi.

Tu aurais trop l'impression de revoir Lyokha. Non, ce gamin doit rester humain, quoi qu'il se passe. Tu le regardes mais tu ne l'écoutes qu'à moitié. Tu lui tournes même un peu autour, comme le prédateur surveillant sa proie. Tu n'as plus faim, tu t'es totalement rassasié avec son sang. Mais cela ne coûte rien de jouer un petit peu. Non, cela ne coûte rien. Alors tu viens un peu lui appuyer sur un genou, y allant modérément mais suffisamment pour qu'il est bien mal.

-Tu disais quoi déjà ? Que ce serait moi qui aurais besoin de la police si je te prenais la tête, c'est cela ? N'est-ce pas le bon moment pour revoir ton jugement, gamin ?

Tes paroles sont acides, ton ton reste glacial. Tu ne te reconnais pas. Tu ne te reconnais plus. Ce n'était pas toi d'agir ainsi avec un humain, autrefois. Ce n'était pas toi, d'être aussi glacial, désagréable, agressif ni même un soupçon méchant avec les autres. Mais les temps changent, les gens aussi. Tu te souviens des propos de Lyokha... Tout changement est inévitable, mais on peut choisir d'oublier son humanité, ou de la conserver. Dans ton cas, tu t'es juste laissé emporter par la vague de désespoir qui t'a submergé, manquant même de te noyer. Tu t'es oublié, laissant aussi de côté une part de ton humanité. Tu es entre deux. Tu es entre l'humain et le monstre et tu en as conscience. Mais cela ne te fait ni chaud ni froid. Tu es ce qu'il faut être pour survivre. Mais pas pour vivre, Samael... Tu regardes le gamin, une fois de plus, et relâches la pression sur son genou.

-Tu as un nom au fait ? Ou tu préfères que je continue à t'appeler gamin ?

Un nom. Tiens, oui, cela pourrait être très utile. Oui, très. Après, il doit bien avoir une carte d'identité quelque part sur lui, tu pourras toujours le fouiller à nouveau afin de connaître son identité. Mais ce serait plus facile s'il te la donnait, cette identité. Tu le regardes, encore et toujours. Tu le regardes, lui et cette cicatrice dans son cou. La même cicatrice que celle tu abordes depuis l'âge de sept ans. Un cicatrice qui veut dire beaucoup de choses à tes yeux... Raison pour laquelle tu glisses une main sur la tienne, comme si tu essayais de la cacher...
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Raleigh Rutherford
♆ tell me, would you kill...
Raleigh Rutherford


♆ papiers d'identité.
♆ race : Vampire (de Samael).
♆ âge : 1143 ans (et fou amoureux de Samael).
♆ métier : Fouteur de m**** (et amant de Samael à plein temps).
♆ célébrité : H. Christensen
♆ crédits : awake.
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MessageSujet: Re: In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}   In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae} Icon_minitimeVen 19 Déc - 23:39

En effet, tu es le dérangé. Mais tu vois une toute autre issue que lui à votre petite altercation ; il s'en va et te laisse tranquille au comptoir. Et il a beau te dire ça d'une manière totalement neutre, il te tape sur le système. Oui, il commence sérieusement à t'agacer. Il faut admettre que le fait qu'il soit un vampire y est pour beaucoup, vu que tu ne les supportes tout simplement pas. Ton jugement peut paraître hâtif et sans fondements, qu'importe, tu as tes raisons, même si peu les connaissent. Alors, oui, il ferait mieux de dégager. Mais il n'est pas décidé à te faire cette faveur. Au contraire, il semblerait même que pour t'agacer un peu plus encore, il décide de rester là, planté à côté de toi. Ok. Il veut la jouer comme ça ? Il va s'en mordre les doigts. Tu le jauges brièvement, reprenant sa parole. Parlant plutôt mal de son petit-ami décédé, tu dois l'admettre. Soulignant qu'ils ont bien fait de le tuer, avant de vider ton verre. Tu entends un bruit de verre qui craque, et tu as à peine le temps de baisser les yeux vers ledit verre que c'est ton nez qui craque. Un mouvement de recul, tu passes une main un peu tremblante sur ton nez. Il te l'a brisé, cet abruti ! Tu lui jettes un regard plus que noir. Alors là, s'il pense que ça va se passer comme ça. Et ses petites menaces comme quoi il te brisera autre chose si tu en dis plus, elles te passent bien par-dessus la tête. Toi aussi, tu vas lui briser quelque chose, s'il ne se barre pas d'ici tout de suite. Un léger grognement remonte le long de ta gorge, ton sang lui, ne fait qu'un tour. Et tu t'apprêtes à frapper, mais le barman t'attrape pour vous coller dehors. Oh, très bien. À l'intérieur comme à l'extérieur, ça ne t'empêchera pas de lui faire sa fête. Et pendant que vous vous faites jeter de ce bar, tu en profites pour remettre comme tu peux ton nez dans l'axe, grimaçant douloureusement. C'est que ça fait un mal de chien quand même ! Tu t'es déjà cassé le nez dans une bagarre, mais là, à le remettre seul sans anesthésie...Heureusement que c'était encore chaud, attendre plus longtemps aurait rendu les choses plus pénibles. Il arrive à ta suite et tu te tournes vers lui, parce que par principe, on ne tourne jamais le dos à un ennemi. Et oui, c'est un ennemi pour toi. Rien que le fait qu'il ait une longue paire de canines en fait un adversaire. Ton nez pisse encore un peu le sang, mais ça s'arrête progressivement. Et l'autre qui rit... Il peut la ravaler sa remarque. Son sourire sadique aussi. De plus, tu ne le crois pas le moins du monde ; tu viens de redresser ton nez, ce n'est pas pour le tordre dans l'autre sens. Une insulte t'échappe, tu lui jettes un regard noir. Il veut jouer ? Très bien, tu as des plans pour lui. Des plans qui risquent de ne pas lui plaire. Car si tu ne frappes pas, tu peux te montrer tellement plus vicieux. Tellement plus méchant, si c'est ce que tu veux.

Tu entames presque au ralenti en t'en prenant à lui. Gay, vampire en devenir, amoureux d'un criminel qui a tué bien des humains et autres espèces... ça ne l'affecte pas plus que cela apparemment. C'est comme si tout ce que tu avais à balancer le concernant lui passait bien par-dessus la tête. Au moins, ça te permet de cibler tes propos. De savoir dans quel sens partir précisément pour lui faire péter un câble. Et oui, il faut croire que tu es un peu suicidaire sur les bords pour partir sur cette route avec un vampire que tu ne connais pas. C'est mal, mal de parler dans le dos d'un mort. D'un type que tu n'as jamais connu de surcroît. Peut-être qu'il était quelqu'un de sympathique dans le fond, mais tu n'as pas envie de le savoir ; c'était un vampire, un criminel. Une ordure par ta définition, alors tu peux bien cracher sur sa mémoire si c'est ce que tu veux, et monsieur le mort vivant en face de toi n'a rien à dire, même si ce Lyokha était son grand amour. Tu n'as aucun scrupule à te servir de cela contre lui. Comme tu n'as aucun scrupule à faire remonter à la surface la mise en scène des chasseurs, quand ils ont assassiné le vampire. Tu n'en riais pas autant à l'époque. Quand tu étais gamin, que tu avais vu les images... Tu t'étais senti mal à l'aise. Tu avais détourné le regard plus d'une fois. Mais avec le temps, tu avais appris à t'y habituer, avant de te rendre compte que tu commettais les mêmes horreurs avec d'autres chasseurs, sur d'autres vampires. Et curieusement, ça ne t'a jamais posé de problème de conscience. Sûrement car tu leur en veux bien trop pour t'arrêter à l'idée qu'ils aient des amis ou de la famille. Toujours est-il que cette fois, tes propos semblent vraiment le mettre hors de lui. Ah, enfin, tu l'as ton point sensible. Un sourire un peu fou étire tes lèvres. Il a vraiment l'air en colère, et tu n'en prends que partiellement conscience, à en juger par ton comportement. Oh, il te trouve lâche ? Il veut que tu t'approches ? Très bien. Bon sang, tu ne devrais pas Alekseï.. C'est pire que jouer avec le feu, ce que tu fais là. Pourtant, c'est bien décidé avec ces traînées de sang sur ton visage que tu t'approches de lui. Il ne perd pas l'occasion qui se présente, il te saisit et te plaque violemment contre un mur. Une douloureuse vibration remonte le long de ta colonne vertébrale, et tu grimaces légèrement. La sensation n'est vraiment pas terrible. Le fait qu'il soit un vampire, et qu'il possède donc la force de ces derniers n'arrange en rien ton cas. Pourtant, tu ne baisses pas les yeux, loin de là. Tu plonges ton regard dans le sien, détaillant ces reflets de couleur vermeille au fond du sien. Alors le vampire est vraiment de sortie... Ton sourire s'en étire un peu plus, faisant écho au sien, carnassier. Chaque chose en son temps ? C'est ça oui. C'est un monstre. Les monstres n'ont pas de principes.

Il te bloque les deux poignets avec une main, et tu tentes de te débattre, mais sa prise dessus est trop ferme et tu sens ta peau qui brûle en frottant contre la sienne. Sa peau glacée... Tu abandonnes l'idée de lui faire lâcher tes poignets, du moins, jusqu'à sentir une de ses mains contre ton corps. Heu, qu'est-ce qu'il fait là ? Il s'éclate ? Tu te débats un peu plus fort, mais c'est comme s'il ne bougeait pas d'un centimètre. « Dégage espèce de sale vampire pervers ! » Oui, sérieusement, tu aurais pu trouver mieux. Mais c'est tout ce qui t'est venu à l'esprit sur l'instant, aussi stupide que ça paraisse. Tu entends quelque chose tomber et tu baisses immédiatement les yeux sur ta dague qu'il a réussi à trouver. Il a compris. Il a dû comprendre que tu étais un chasseur. Tu déglutis un peu, réfléchissant à toute vitesse à la suite. Okay, y'a deux solutions ; ou il va te balancer à ses potes, ou il va te balancer à ton peuple. Ou encore, il va te tuer là, au milieu de la rue. Autant dire qu'aucune des trois options ne te réjouit vraiment. Mais tu n'abandonnes pas pour autant. Tu continues à bouger, même si tes muscles fatiguent légèrement. Tu essayes de le repousser, jusqu'à ce qu'il tombe sur le dé que tu avais dans ta poche. Tu aimerais qu'il te le rende. Ce n'est certes qu'un dé mais... Bon, non, en vérité c'est ton masque. Et tu ne sais par quel moyen, il grille ce que c'est et le petit objet d'apparence inoffensif, rejoint ta dague par terre. Il prend ses précautions hein... Tu secoues la tête. Non, qu'il te laisse tranquille. Il n'y a pas de 'et maintenant'. Qu'il dégage avant que tu ne parviennes à reprendre le dessus – ce qui n'arrivera pas, ouvre un peu les yeux, crétin. « Lâche-moi je t'ai dit ! Qu'est-ce que tu vas faire, me tuer ? Ce serait digne de toi, t'es rien de plus qu'un monstre de toute façon. » Fais-tu avec acidité. Qu'as-tu à perdre ? Il est en position de force, tu es bloqué contre ce mur, et même si un humain lambda passait, tu ne penses pas recevoir d'aide. Parce que les gens ont vite peur, parce qu'ils passent leur route quand ils voient un vampire énervé, comme c'est le cas actuellement. Pour ne pas se mêler des ennuis des autres, pour ne pas risquer de finir leur vie en tant que sandwich vivant dans une rue de Spes... Mais le pire, c'est que tu sais à quoi t'attendre sur l'instant. Tu sais qu'il ne va pas se contenter de te débarrasser de tes effets de chasseur. Tu essayes pourtant d'esquiver la suite, mais ses canines viennent se planter dans la chair de ton cou. Tu serres les dents, grimaçant un peu. C'est douloureux, toujours aussi douloureux. Tu ne comprends pas ceux qui prennent du plaisir dans la morsure. Sur l'instant, ça te fait plus mal qu'autre chose. Pourtant, peu à peu, tu te détends. Un peu malgré toi. Parce que la vie s'échappe tranquillement, alors qu'il consomme goutte après goutte du liquide qui fait normalement tourner ton organisme. Tes paupières se ferment, tes muscles se détendent peu à peu. Toutes les sensations semblent s'éteindre. Tu ne cherches plus à voir, tu as l'impression qu'on te bouche les oreilles ; le moindre bruit se faisant sourd. Puis, tu te sens plus engourdi, plus lourd, si bien que par automatisme, tu te laisses au possible aller contre lui. Puis la vie devient trop dure à supporter. Ton esprit n'arrive plus à tenir ton corps en place. Tu entends progressivement le hurlement d'une femme, et tu t'écroules par terre. Tu ne te rends pas compte que ta tête cogne l'asphalte. Pas plus que tu ne te rends compte que plutôt que de te laisser mourir là, il t'attrape dans ses bras, t'emmenant quelque part. Loin d'ici. Tu n'as juste aucune idée à quel point cet rencontre va changer ta vie, Alekseï Ivashkov.

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Tu te réveilles difficilement. Courbaturé. Fatigué. Il faut dire que dormir à même le sol n'a rien d'agréable. Encore moins quand le sol est froid et à moitié poussiéreux. Tu as mal la tête, et tu ne comprends pas encore pourquoi. Du moins, il te faut quelques secondes pour revenir à la situation actuelle, pour te remettre à la page et comprendre ce qui se passe réellement. Oh bon sang. Tu es... Tu n'as aucune idée d'où tu es. Tu te redresses brusquement, restant assis par terre. Ce geste te donne un léger vertige, mais tu secoues légèrement la tête et tu regardes partout autour de toi. L'endroit s'apparente à une cave et... Le vampire. Le brun. Il est là, il te regarde. Toi, tu as un air un peu paniqué sur ton visage. Et tu es... Torse-nu ? Quoi ? Tu fronces les sourcils, cherchant à te remettre les idées en place. Le bar. Le vampire. L'embrouille. Lyokha Volkov. Ton nez brisé. La morsure. Oui, c'est ça, tu es tombé dans les pommes et... Il en a profité pour te kidnapper ? Tes mains sont liées. Oh bon sang. Dans quoi est-ce que tu t'es encore fourré... Tu observes partout autour de toi, à la recherche du moindre objet qui pourrait te servir. Mais rien. C'est vide. Il a pris le soin de tout dégager pour que tu ne puisses rien trouver pour t'enfuir ou pour utiliser contre lui. Tu serres les dents, et tu poses ton regard sur lui quand il se décide à prendre la parole. Les humains, faibles ? Pathétiques ? Faut-il lui rappeler ce qu'il a été, avant cette paire de crocs et ces yeux aux éclats de grenat ? Minute, quoi ? Il t'a donné de son sang. Tu as soudainement envie de vomir, et tu essayes de penser à autre chose. Tu avais son sang dans l'organisme. Tu fronces les sourcils, l'observant avec une bonne dose de colère au fond des yeux. Il t'a donné son sang... Tu retiens un grognement qui remonte le long de ta gorge. Ta gorge, ton cou..Tu portes tes mains à se dernier, tâtant ta peau. Ton collier. Le pendentif. Où est-il ? Oh non. Tu ne peux pas l'avoir perdu, non, c'est impossible. Un vent de panique, voilà ce qui te prend. Ce pendentif est... Tellement à tes yeux. C'est tout ce qui te reste de ta mère, il ne peut pas avoir disparu. C'est lui qui l'a, pour sûr. Tu l'observes alors qu'il te tourne autour, comme son futur repas. Puis c'est plus fort que toi, tu reprends la parole. « Où est-ce qu'il est ? Tu l'as pris pas vrai ? Tu dois me le rendre. DONNE-LE MOI ! » Tu essayes maladroitement de te remettre sur tes deux pieds, mais tu n'y arrives pas tout de suite, encore bien trop étourdi. Des taches noires dansent toujours devant tes yeux, et tu ne donnes pas cher de la mine que tu dois tirer. Tes traits appuyés par la fatigue, le sang séché sur ton visage... Il ne doit pas comprendre de ce dont tu es en train de parler, et tu n'en as pas pleinement conscience. Mais tu dois récupérer ce collier, quoi qu'il en coûte.

Il s'approche un peu de toi, et tu essayes de reculer mais tu rencontres un mur. Il en profite pour poser son pied sur un de tes genoux, pour finalement appuyer dessus, suffisamment fort pour t'arracher un gémissement douloureux. Quelle ordure. Il ne vaut pas mieux que feu son petit ami, l'autre psychopathe. Mais tu soutiens que tu n'as pas besoin de la police. Tu n'as besoin de personne, même si ta situation actuelle laisse penser le contraire. Tu t'es mis dans le trouble, à toi de t'en tirer tout seul, comme un grand. Toutes ces leçons, ces cours dispensés par ton père, c'est aujourd'hui qu'il te serviront, plus que jamais. Tu vas devoir jouer de ton côté manipulateur si tu veux t'en tirer. N'avoir aucun scrupule. Faire des dégâts avant de t'enfuir. Mais pour l'instant, tu es piégé là dans cette cave, et le fait qu'il t'appelle gamin commence sérieusement à te taper sur le système. Quoi, il n'a pas plus original comme surnom ? Gamin. « Crève enfoiré. » Fais-tu entre tes dents serrées. Oui, il te fait mal au genou. Vraiment, donc s'il pouvait relâcher un peu la pression, tu lui en serais reconnaissant. Quoique... Non, même pas. Tu ne seras jamais reconnaissant envers un individu de son espèce. Un montre. Tous les mêmes, quoi qu'on en dise. Quoi qu'il en soit, il finit par la relâcher, la dite pression, et ton visage se détend immédiatement, alors que tu te laisses retomber un peu contre le mur. Tu aimerais te redresser, mais tu n'y arrives pas. Encore moins maintenant qu'il t'a bien abîmé le genou, à le prendre pour une marche. Tu te mords un peu la lèvre inférieure et tu t'appuies du mieux que tu peux contre le mur dans ton dos, restant sur tes gardes, quelques fois qu'il se penche pour te mordre. Là, tu ne le louperas pas ; étourdi ou non, tu es capable de lui mettre un coup de tête, de pied, de mordre et de n'importe quoi pour qu'il te laisse. « De toute façon, je n'ai pas peur de toi. Quoi que tu dises ou fasses, j'aurais jamais peur de toi... Parce que j'ai pas peur de ceux de ton espèce, et oui, je les tue... Et quand t'auras le dos tourné, c'est toi que je vais tuer... » Ton ton est... Terriblement glacial. Et tes propos plutôt inquiétants, il faut dire ce qu'il en est. Tu es comme tout droit sorti d'un film d'horreur, avec ta face blanche et vermeille, ta voix un peu enraillée et tes menaces. Oui, toi tu fais peur Aleks, vraiment. Même s'il ne doit pas prendre tes menaces au sérieux, et c'est plutôt compréhensible vu ton état, il devrait se méfier.

Car malgré les apparences, oui, tu es quelqu'un de dangereux. Tu n'as pas été formé comme les autres. Du moins, quand tu as intégré les chasseurs, tu avais plus que des bases. Parce que tes parents étaient des chasseurs. Certains de tes ancêtres aussi. Et si tes parents ne voulaient vraiment cela pour toi, un drame qui a entouré ton enfance a fait que ton père a pris ton entraînement en main. Tactiques de survie. Combat au corps à corps. Lancer de couteaux. Arts du combat. Stratégie. Après la mort de ta mère, ton père s'est renfermé. Il a fait de toi une arme, à en oublier un peu parfois que tu étais son fils avant tout. Mais tu ne lui en as pas voulu. Et si aujourd'hui, tu te fais la promesse de tuer ce brun, c'est pour eux, en partie. Tu le regardes d'un regard noir. Assassin. L'air de dire qu'il sera le prochain. Et si tes plans ne sont pas trop mauvais, ça pourrait se réaliser. Mais ta préoccupation première, c'est de t'enfuir d'ici. Et surtout de savoir où vous vous situez précisément... Tu essayes de forcer un peu sur tes liens, mais ils ne cèdent pas. Quel tordu ce type... Tu secoues un peu la tête, repensant au pendentif qu'il t'a pris... ça te fait une pointe au cœur. Mais tu ne perds pas la face, tu ne peux pas. Ainsi, quand il te demande ton identité, tu le regardes longuement. Non, son 'gamin' te tape vraiment sur les nerfs. Alors tu fais comme tu peux pour te redresser le long du mur, te retrouvant difficilement sur tes deux jambes. Tu aimerais avancer, mais encore peu stable, tu préfères rester appuyé contre le mur. Ce qui ne t'empêche pas de l'observer avec cette même détermination au fond du regard et de répondre à sa question. « Alekseï Sven Ivashkov. J'ai vingt-cinq ans. Et oui, je suis un Chasseur. Tu veux savoir quoi d'autre, ma couleur préférée ou le premier livre que j'ai lu ? Tu peux crever espèce d'ordure. » Craches-tu à son intention. Il n'en saura pas plus sur toi. Tu lui as donné l'essentiel, tout ce qu'il aurait pu retrouver dans tes papiers, en somme. Il n'a pas besoin d'en savoir plus. Et de toute façon, ça n'a aucune importance puisque bientôt, l'un de vous deux sera mort. Lui ou toi, ça, tu ne sais pas encore. Tout va dépendre de la suite des événements. De la manière dont tes plans se déroulent. De sa confiance en toi aussi, si cette dernière finit par exister. Il reprend la parole, t'annonçant que tu devrais t'accommoder à ton environnement. Quoi, il pense vraiment que ça va devenir permanent ? Tu secoues la tête. « Tu ne devrais pas en être si sûr. » Ajoutes-tu simplement. Oh que non. Car si tu es téméraire, un peu fou et aussi sûr que tu t'appelles Alekseï, tu es surtout imprévisible.

---o---

Une fois de plus, tu t'éveilles. Mais les sensations sont différentes. Tu n'as pas l'odeur de renfermé qu'il peut y avoir dans une cave. La douceur des draps a remplacé la rugosité du sol. Il ne fait pas froid, ni trop chaud, il fait juste bon ; doux. Tu glisses inconsciemment tes doigts entre les plis de tissus, prenant doucement conscience que non, tu n'es plus dans cette cave humide et trop fraîche. Tu es dans... Ce qui semble être une chambre. Tu fronces légèrement les sourcils, ne comprenant pas tout de suite ce soudain changement de décors. Ce type est plein de surprises il faut croire... Tu déglutis un peu, la gorge sèche. Pourquoi une chambre ? Tu te redresses un peu dans ce lit, et la première chose que tu vois, c'est le repas en face de toi. Oh. Oh... Les souvenirs te reviennent. Tu commences à comprendre pourquoi tu es ici. Tu avais décidé de ne pas manger, de ne pas parler, de jouer le sourd et muet. Il n'a pas réussi à te forcer à t'alimenter et résultat, tu es tombé car ton niveau de sucre était bien trop bas. Alors il t'a collé dans cette chambre... Se serait-il inquiété ? C'est quand même bien marrant si c'est le cas. Enfin, tu meurs de faim, alors tu te rapproches un peu du plateau pour prendre un bout de pain. Tout ce qu'il y a te donne franchement envie mais... Tu te méfies. Non pas d'un empoisonnement, il ne gagnerait rien à te maintenir en vie pour te tuer de manière aussi stupide. Tu te méfies de toi. Des réactions de ton organisme. Tu t'es retrouvé en sous-alimentation trop longtemps pour un tel apport soudain. Alors tu dois y aller doucement. Donc tu manges doucement. Retrouver le goût est... Plutôt surprenant comme expérience. À la fois agréable et curieux. Le seul sur le bout de ta langue. Ce pain est soudainement le meilleur du monde à tes yeux. Et oui, tu te contentes bien de ça, étant loin d'imaginer les saveurs du reste, si tu t'arrêtes à un simple bout de pain... Mais c'est le temps de retrouver le goût. Tu fais tomber une miette que tu viens pour récupérer, et c'est tout en baissant les yeux que tu te rends compte que tu n'es plus habillé de la même manière qu'en arrivant. Heu. Quoi ? Tu t'arrêtes de mâcher soudainement, attrapant du bout des doigts les tissus qui t'enveloppent. C'est quoi le délire ? Il te prend pour son poupon ou quoi ? Tu te remets à mâcher, terminant rapidement ton bout de pain avant d'avaler presque d'une traite le contenu du verre d'eau. Puis, tu engloutis rapidement tout ce qui peut être sucré. C'est ce dont tu as besoin en priorité après tout. Repût. Oui, il faudra un peu plus de temps pour remanger correctement.

Ton regard fait tout de même le tour du plateau. S'arrêtant sur le couteau. Un couteau à bout rond... Tu es un peu frustré mais tu t'y attendais. Toujours est-il que tu récupères ledit couteau, le cachant dans ta manche. Oui, tu ne dois pas perdre de vue ton objectif. Ce n'est pas parce que ton ravisseur t'offre si gentiment – c'est de l'ironie oui – le gîte et le couvert que tu dois t'attarder ici. Tu dois t'enfuir, tu te rappelles ? Oui. Tu prends une grande inspiration. Tu réfléchis. Mais des bruits de pas se font entendre derrière la porte, et tu comprends rapidement que tu vas devoir improviser. Tant mieux, t'es plutôt doué pour ça. Tu es bon comédien, surtout quand ta vie en dépend. Tu fermes brièvement les yeux, réfléchissant à deux trois possibilités. La porte s'ouvre. Trop tard pour réfléchir plus, alors tu relèves ton regard vers lui. Tu plantes tes yeux dans les siens ; ton expression est neutre. Mais doucement, un sourire étire tes lèvres. Il est léger, maîtrisé. Un peu amusé. Tu poses ton regard sur ton assiette, et la première chose qui te vient à l'esprit, c'est ça. La nourriture. « Ça avait l'air bon. Mais j'ai encore du mal à manger. » Puis tu baisses les yeux, à nouveau. Tu sais qu'il va falloir plus que cela pour le convaincre. Même si pour le coup, ce que tu as dit, c'était la vérité et juste la vérité. Tu te relèves, à l'opposé de lui par rapport au lit. Tu poses tes yeux sur lui une fois de plus. Pas une once de méchanceté au fond de tes prunelles. Juste une profonde incompréhension et une curiosité qui te trahit un peu parfois. « Et puis d'abord, c'est quoi tout ça ? Je n'ai aucune idée de ce que tu cherches à faire. Si tu penses que je vais développer un espèce de syndrome de Stockholm, ou que tu vas retrouver un peu de Lui à travers moi... Je suis pas dans ton délire, tu comprends ? » Ta voix est douce. Le sujet lui, est grave. Tu n'as pas cherché à être méchant dans tes propos pourtant. Tu aurais pu lui cracher au visage qu'il était fou, qu'il te prenait pour ce fameux Volkov. Tu n'en as rien fait. Tu t'es même trouvé étonnamment empathique dans ta manière d'être, de t'exprimer, de l'observer. Tu aurais pu lui crier dessus pour t'avoir collé dans une douche alors que tu étais inconscient. Après tout, tu n'as aucune idée de ce qu'il a fait de toi pendant ce temps. Il en a peut-être profité, qui sait. Mais tu gardes cela pour plus tard.

Tu reviens vers lui, le détaillant toujours comme une œuvre d'art. C'est un peu le cas, tu dois l'admettre ; le vampire en lui te révulse totalement. Mais il a plus que ce charme d'immortel. Il est mignon, même beau. Et tu t'en veux de le penser réellement. Tu t'approches jusqu'à venir te planter non loin. La distance est dangereuse, s'il décide de t'attaquer, tu pourras difficilement faire quelque chose contre. Mais l'instant semble paisible. Les esprits ne sont pas à la guerre. Pas encore. Tu t'avances un peu, t'arrêtant juste devant. Pour glisser doucement une main le long de son torse, descendant doucement. Sauf qu'il ne lui faut pas longtemps pour t'attraper les mains. Tu ne perds pas une instant, tu rapproches un peu plus ton visage du sien, si bien que la distance en deviendrait gênante. « Je sais que tu en meurs d'envie... » Ton souffle se pose sur ses lèvres et tu te recules légèrement, avant de subir une réaction trop vive ou inattendue de sa part. Tu récupères tes mains au passage, réfléchissant à la suite... Il n'aime pas que tu le touches. C'est sûrement une bonne chose. Chose dont tu vas pouvoir tirer profit. Alors tu réfléchis rapidement, et cette fois, tu ne passes une seule main jusqu'à sa nuque. Avec la même rapidité, il t'arrête. Cette fois, tu sens que ça commence à l'agacer un peu. Pas grave, tu as eu ce que tu voulais. Car oui, quand il bouge un peu le bras, tu retournes la main qu'il tient pour lui saisir le poignet, et d'un geste sec, tu lui tords le bras dans le dos. Une chance que vous ayez sensiblement la même carrure, car franchement, tu ne fais déjà pas tellement le poids dans ton état, mais si en plus il avait été plus grand et plus large... Tu ne perds pas une seconde pour ressortir le couteau de ta manche et le poser contre sa gorge. Tu ne dis pas que ça fera de gros dégâts. Mais tu ne donnes pas cher de son cou si tu forces avec ce couteau dentelé à bout rond. Ça pourra quand même faire mal. Tu appuies fort contre sa gorge, gardant un bras dans son dos. « Voilà, maintenant, on arrête de jouer. » Que tu susurres presque agressivement à son oreille. Tu appuies un peu plus encore sur la lame. Si ça ne tranche pas la peau, ça doit quand même faire mal à la trachée. « Les choses vont se dérouler simplement ; tu me guides jusqu'au garage, tu me files les clés de la voiture et je me barre d'ici. Si tu tentes quoi que ce soit, la chair à saucisse n'aura rien à envier à l'état de ton cou, capice ? Maintenant, on avance. » Et tu en es capable, de ruiner la peau presque lisse de son cou. Tu n'as peur de rien comme tu lui as dit. Tu es prêt à tout pour partir d'ici. À tout.
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Eliseo Jaime
♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...
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MessageSujet: Re: In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}   In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae} Icon_minitimeDim 21 Déc - 0:45

Sale vampire pervers. Ahah. C'est étrange, plus il parle et plus tu as l'impression de retrouver le jeune homme que tu étais en lui. Oui, plus il s'énerve contre toi et plus tu trouves qu'il te ressemble, qu'il te rappelle le jeune chasseur que tu étais : aveuglé par la colère et la haine, prêt à tout pour éliminer ces choses qui tuent les humains, sans se rendre compte que ces choses, justement, ont aussi des sentiments, une famille, qu'elle soit de cœur ou de sang. Tu ne voulais rien savoir,à l'époque, seule ta rage comptait, même si tu savais la contenir. Et lui, ce soit, à s'énerver contre toi fait remonter les souvenirs de cette époque. Tu n'as aucun mal à inverser mentalement les rôles. Tu n'as aucun mal à imaginer tes réponses si Lyokha avait été à ta place, et toi à celle du gamin. Tes réactions, tes propos auraient été semblables. C'est effrayant, d'un certain côté... Effrayant de voir combien les mentalités ne s'améliorent pas. Toujours est-il que tu ignores ses protestations et son agitation afin de le fouiller. La dague, c'est fait. Le masque, c'est fait. Même si tu trouves que c'est assez original de le cacher à l'intérieur d'un dé. Insoupçonnable. C'est du bien joué. Un instant, ton esprit se dirige vers Nocte, qui a passé un temps assez court à la tête des Chasseurs, peu après ta transformation. Il n'est pas resté longtemps à leur tête, il était trop gentil aux yeux des autres. Tu en es un peu responsable, tu sais qu'il s'est modéré parce qu'il avait et qu'il a toujours de l'affection pour toi, encore à l'heure actuelle. Et c'est grâce à lui que tu as trouvé le premier chasseur responsable de la mort de ton amant. C'est lui qui ta donné le pseudonyme, à force d'insistance de ta part. Il s'en veut et tu le sais bien... Bref. Tu débarrasses le gamin de ses affaires de Chasseur, étant quelque peu étonné de ne pas retrouver les gants classiques. C'est dommage, puisqu'ils peuvent servir d'aimants et de taser. Enfin, tant pis pour lui. Et maintenant... Il peut bien s'agiter, tu ne relâches pas la pression sur ses poignets. Non, tu n'as pas envie de le lâcher. Tu n'as pas non plus envie de le tuer, même si tu te gardes bien de le lui dire. Tu n'es rien de plus qu'un monstre ? Peut-être. Mais dans ce cas, tu n'es rien de plus que ce que les Chasseurs ont fait de toi. Tu n'étais pas ainsi, autrefois. Tu n'as jamais été cruel envers les humains, exception faite de ta petite vengeance. Après tout, si tu l'avais voulu, tu aurais trahi les Chasseurs, tu aurais donné leurs noms de code à tous, tu aurais donné les différents plans de la ville et les zones où chacun œuvrait. Tu aurais pu tous les faire arrêter. Mais tu n'en as rien fait, et tu le regrettes parfois. Tes crocs viennent se planter dans sa gorge et son sang passe de l'intérieur de son corps à ta bouche. Oui, cette fois, tu es vraiment le vampire. Cette fois, tu t'abreuves directement à la source, sentant sa vie lui échapper un peu plus à chaque instant. Jusqu'à ce qu'il perde conscience, jusqu'à ce qu'il s'écroule au sol. Allez Samael, tu en as fini avec lui. Laisse-le mourir ici, des crocs d'un autre. Mais non. Non, sans trop savoir pourquoi, tu ne le laisses pas à terre en pleine rue. Au contraire, tu l'emmènes avec toi...

~~~

Ça y est, il est enfin réveillé. Tu ne l'avouerais pour rien au monde mais tu t'es un peu inquiété pour lui. Un peu. Tu sais qu'au-delà d'une certaine quantité de sang perdue, les humains ne peuvent s'en sortir sans une transfusion. TU ne pouvais pas l'amener à l'hôpital, alors tu as fait ce que Lyokha faisait avec toi lorsque tu étais gravement blessé : tu lui as donné de ton sang, pour l'aider à se rétablir. Enfin, oublie donc le passé. Il vient de se réveiller, c'est le principal. Tu lui tournes autour, le regardant, les poings liés, torse-nu. Ce dernier détail n'était certes pas nécessaire mais tu l'as tout de même en partie déshabillé. Tu ne sais pas trop pourquoi. Peut-être pour te prouver que même s'il ressemble comme deux gouttes d'eau à l'homme que tu aimais, il est différent. Il y a bien moins de tatouages qui parsèment sa peau. C'est une différence suffisante pour te rappeler à l'ordre, même si... Oui, tu l'avoues, tu as eu bien du mal à ne pas laisser tes mains glisser sur sa peau... Mais tu t'es retenu, c'est là l'essentiel. Ce gamin n'est pas celui que tu aimais, alors tu n'as pas à avoir de gestes déplacés envers lui. Il est certes ton prisonnier actuellement, mais tu ne te considères pas comme un bourreau ni comme un pervers ou quoi que ce soit dont il pourrait te qualifier. Mais ses premières paroles ne sont pas des remarques sur sa situation, mais des questions. Où est-ce qu'il est ? Quoi donc ? Tu fronces les sourcils, perdu. Tu ne comprends pas de quoi il parle. Tu ne vois pas ce qui peut l'énerver autant. Tu n'as rien fait de spécial, à part lui retirer sa veste et son haut. Et le collier qu'il portait. AH. C'est de cela dont il parle : le collier ? Tu ne prononces pas un mot mais tu sens d'ors et déjà que, si tu ne te trompes pas, cet objet a une grande valeur pour lui. Tant mieux, puisqu'il a trouvé ton point faible, tu n'auras aucun scrupule à lui renvoyer l'ascenseur.

Tu finis par cesser de lui tourner autour, t'approchant plutôt et... Appuies ton pied sur son genou, lui arrachant un gémissement de douleur. Bien, au moins, il se rend compte qu'il est en position de faiblesse. Il ne peut rien faire face à toi, et ce n'est absolument pas une manière de te vanter, non. Au contraire, tu es terriblement réaliste. Tu n'as jamais perdu tes réflexes de Chasseur, tu es toujours aussi dangereux qu'à l'époque, voir même dix fois plus. Tu es un vampire à présent, ta force est décuplée, tes sens aussi, tout comme tes sentiments l'ont été. L'amour, la joie, la colère, la soif de vengeance, tout cela a été amplifié. C'est ce qui t'a rendu si dangereux. Son insulte te passe totalement au-dessus de la tête. Enfoiré. S'il croit que tu vas le laisser tranquille alors qu'il t'insulte, il rêve éveillé. Il serait grand temps d'arrêter de faire le fier. Mais il semblerait qu'il soit encore trop tôt pour cela, alors tu relâches la pression sur son genou, le laissant se détendre un peu. Il n'a pas peur de toi ? Il tue ceux de ton espèce, et fera de même avec toi, dès que tu auras le dos tourné. Un soupir t'échappe.

-J'ai déjà entendu de telles paroles quelque part... Les Chasseurs sont tous les mêmes. Ne te crois pas le plus fort parce que tu es des leurs. Je me fiche de savoir combien tu t'es entraîné pour être capable de tuer mes semblables. Ce que je sais, c'est que tu ne sais rien de moi et, par conséquent, que tu me sous-estimes grandement. J'ai hâte de voir comment tu vas te louper, gamin.

Il y a être courageux et être inconscient. Toi, tu ne vois que la seconde solution. C'est idiot de provoquer ainsi son geôlier, sachant que ce dernier est tout à fait capable de le tuer pour se nourrir. Il devrait se taire et garder ses réflexions pour lui, c'est ton avis. Et s'il est vrai que tu ne devrais pas être sous-estimé, tu n'oublies pas que tu ne dois pas faire de même avec lui. Il est un Chasseur, s'il a survécu à ses premières traques, soit il a eu de bons mentors, soit il est réellement doué. Et dans le second cas, tu ne vas pas devoir baisser ta garde une seule seconde. Mais pour le moment, il est sans défense. Et toi, tu lui demandes son nom. Ce sera toujours plus agréable pour lui comme pour toi si tu l'appelles par son nom. Alors qu'il te le donne, avant que tu n'ailles fouiller dans ses affaires pour y trouver sa carte d'identité. Et il s'exécute enfin. Alekseï Sven Ivashkov, vingt-cinq ans. Un instant, tu bloques sur son âge, son nom. Un nom russe, de toute évidence. Tout comme Lui... Il est... Pourquoi tant de coïncidences pour te blesser ? Pourquoi a-t-il fallu que ce jeune homme qui lui ressemble tant ait les mêmes origines ? Tu ne comprends pas pourquoi le sort s'acharne sur toi, tu ne comprends pas ce que tu as fait pour mériter une telle chose. Tout est tellement douloureux... Tu te sens mal. Tu ferais mieux de partir, et tout de suite. Tu te blesses à le garer ici. Tu ne veux rien savoir d'autre. Rien. Tu secoues plutôt la tête et recules.

-Je n'ai besoin de rien d'autre. Prend donc tes aises... Alekseï. Il se pourrait que tu restes ici encore un long moment, après tout.

C'est un grand sourire amusé qui étire tes lèvres. Puis tu te détournes, bien décidé à quitter cette cave et à te reposer un long moment. Sauf que quelques mots te retiennent. Tu ne devrais pas en être aussi sûr ? Pourquoi donc ? Parce qu'il est sûr de lui, parce qu'il est sûr de pouvoir s'en sortir. Tu te contentes de hausser un peu les épaules.

-Et toi tu devrais douter un peu de toi.

Un petit clin d'œil et tu t'éclipses enfin de cet endroit un peu trop sombre et humide. Cette cave est bien entretenue mais c'est trop... Fermé pour toi. Surtout avec lui, si près de toi...

~~~

Tu regardes le pendentif du jeune Alekseï. C'est quelque chose de simple, un pierre blanche taillée de manière géométrique, retenue autour du cou grâce à une simple ficelle. Il y a des gravures sur la surface mais tu n'as pas trouvé de signification particulière aux motifs. Tu te demandes bien ce que cet objet représente pour lui. Il a l'air d'y tenir à ce collier. Est-ce un cadeau ? Un souvenir ? Tu ne saurais dire, tu n'as pas le don de voir les souvenirs en touchant les objets. Cela pourrait être utile, parfois. Parfois... Tu secoues la tête, rangeant l'objet dans le tiroir de ton bureau, tiroir que tu refermes à clé. Il est grand temps d'aller voir ton invité. Invité ? Depuis quand le jeune Chasseur est ton invité ? Hé bien... Le terme n'est pas tout à fait exact étant donné qu'il est toujours ton prisonnier, mais il n'est plus enfermé dans la cave, non. Il a catégoriquement refusé de s'alimenter, de parler et de boire durant plusieurs jours, jusqu'à s'évanouir par manque de glucose dans son organisme. À ce moment-là tu t'es inquiété pour lui, oui, tu l'avoue. Le comble... Mais tu n'as jamais eu l'intention de le tuer. Tu ne veux pas qu'il meure. Alors tu l'as libéré, tu l'as emmené dans une chambre à l'étage, une chambre dans laquelle tu n'as aucun souvenir. Tu lui as fait prendre une douche, habillé. Puis tu l'as déshabillé, puis rhabillé avec des vêtements propres, des vêtements qui... Appartenaient à Lyokha. Tu n'as rien trouvé d'autre. Tu aurais pu lui donner tes vêtements, vous faites presque la même carrure. Tout réside dans le presque, malheureusement. Puis tu l'as laissé dans la chambre, enfermé à clé. Avec un plateau de nourriture – que tu as toi-même préparé – et de l'eau. Tu espères sincèrement qu'il va manger, cela te soulagerait. Un long soupir s'échappe d'entre tes lèvres.

La clé entre dans la serrure, et tu entres sans sommation dans la chambre. Après tout, tu n'étais pas sûr qu'il soit éveillé. Mais il l'est. Tu t'arrêtes alors, le regardant, restant au niveau de la porte que tu refermes derrière toi. Il te sourit, doucement. Ca avait l'air bon, mais il a encore du mal à manger ? Cela ne t'étonne guère. Tu es plus surpris qu'il te dise que cela ait l'air bon. Tu as toujours été une catastrophe lorsqu'il s'agissait de cuisiner. Certes, Adelina t'a obligé à apprendre pour que tu sois capable de donner à manger à votre fils, les jours où tu devais t'en occuper seul. Tu as toujours eu peur de ces journées où tu devais veiller sur ton fils sans défense, ton fils et son sang si attirant... Et tu t'en es toujours sorti, par miracle. Mais on n'est pas là pour parler de ton fils. Qu'est-ce que c'est que tout cela ? Si tu penses que tu vas provoquer en lui un syndrome de Stokholm ? Que tu vas retrouver un peu de Lui en ce jeune homme ? Non, non, ce n'est pas... Tu le regardes, te mordillant la lèvre. Lyokha... Non, c'est Alekseï que tu regardes. ALEKSEÏ. Point final, ne pense plus à rien, ne songe plus à personne. Tu ne fais que détourner le regard...

-Considère-moi comme un monstre si cela te chante, je sais ce que je suis, j'ai mes principes. Et te laisser mourir ainsi n'en fait pas parti.

Un monstre, c'est ainsi qu'il t'appelle. Et pourtant, vu comme il te regarde... Lyokha... Non, ce n'est pas Lyokha, il s'agit d'un type humain, un chasseur qui plus est, alors que ton amour les haïssait plus que tout. Tu te sens mal sous son regard. C'est dérangeant. C'est... Oui, cela te met mal à l'aise. Mais tu ne bouges pas. Tu restes là, tu le regardes t'approcher de toi, trop pour les conventions... Et il glisse une main sur ton torse. Aussitôt tu te mords la lèvre, plus que mal à l'aise. Non. Non, qu'il ne te touche pas ! Qu'il recule, qu'il s'en aille ! Tu lui attrapes quasi-instantanément les mains. Non. Il sait que tu en meurs d'envie ? C'est faux. Qu'est-ce qui brille au fond de ton regard ? De la panique, du dégoût, du mal-être. Mais pas de l'envie, parce que tu sais que ton esprit te joue des tours. Tu ne peux pas trahir Lyokha, ni même sa mémoire. Tu ne t'en sens pas capable. Pas du tout. Tu ne réponds pas, parce que tu t'enfoncerais. Il est trop près de toi, son souffle tiède sur tes lèvres. Puis il se recule et tu n'as pas le temps de lâcher un soupir de soulagement qu'il recommence. Tu lui vires à nouveau les mains mais, déconcentré, tu ne vois pas la suite venir. Il s'empare de ton bras, le tord douloureusement dans ton dos puis appuie de ton couteau à bout rond sur ta carotide. Tu serres les dents. Tu n'es qu'un crétin, tu aurais dû le voir venir, tu l'aurais vu venir s'il n'avait pas décidé de te faire du charme...

-Espèce d'enfoiré... Lâche-moi !

Lâche-moi. Pathétique. C'est pathétique. Ridicule. Tu t'agites, tu essayes de te libérer, avant de te calmer. Il faut que tu la joues plus finement que cela. Il faut que tu joues tes cartes d'une autre manière. Alors tu le laisses faire, même si ton bras t'est douloureux, même s'il appuie un peu trop fort sur ton cou. Mais ce n'est pas grave, parce que tu sais que tu t'en sortiras. Alors tu attends patiemment qu'il soit moins concentré sur son envie de partir de chez toi, qu'il soit moins concentré sur ses menaces. Tu le guides jusqu'au garage, tu lui donnes les clés et il se barre. Mais bien sûr. Tu ne peux retenir un éclat de rire moqueur, digne de ce dont ton cher Lyokha aurait fait. Cesse de tout rapporter à lui, c'est désespérant. C'est douloureux pour lui aussi. Il faut que tu le déconcentres. Mais comment ? Tu ne sais rien sur lui, rien de bien compromettant en tout cas. Sauf, peut-être... Un sourire étire tes lèvres...

-Et tu partirais sans ton pendentif ? Alors que tu as l'air d'y tenir ?

C'est cruel de jouer ainsi avec lui, Samael. Très cruel. Mais ce n'est que partie remise pour ce qu'il a osé te faire, des jours plus tôt. Oui, tu es rancunier. Tu l'as toujours plus ou moins été, mais ce trait de caractère s'est accentué avec le temps. Et tu espères bien que ces quelques mots suffiront pour le faire penser à autre chose. Et c'est le cas, heureusement pour toi. Tu ne perds pas une seule seconde pour en profiter et lui écraser violemment un pied. Et tu ne lui laisses pas le temps de réagir que tu te retournes vivement, ignorant la douleur du couteau sur ta gorge, et le frappes violemment à l'estomac de ton poing. Tu termines en lui fauchant les jambes, le faisant tomber au sol. Ton regard est noir mais les éclats de grenat qu'il y a déjà vus n'y sont pas. Tu le regardes, froid. Mais ton sourire est victorieux. Tu l'avais prévenu.

-Revois ton plan d'évasion, Chasseur. Ce n'est pas ainsi que tu sortiras. Bonne journée.

C'est clair, net, rapidement expédié. Tu lui lances un dernier regard méprisant puis tu te détournes et claques la porte derrière toi. Crétin. Abruti de gamin. Saloperie de Chasseur. Quel sale... Sale... Abruti. Tu serres les poings. Tu as besoin de te détendre. Tu as besoin de... Quelques minutes plus tard, on te retrouve dans la piscine, entièrement habillé. Autrefois, tu serais allé te détendre au piano. Aujourd'hui, tu piques une tête dans la piscine...

~~~

-CONNARD DE VAMPIRE !

Tu éclates de rire. Ouais, c'est toi le connard de vampire. Parce qu'il n'a plus d'eau. Tu l'as coupée. Parce qu'il abuse très franchement. Mais tu ne dis rien, tu te contentes de rire, installé dans un coin de la demeure. Tu retournes plutôt dans la salle contenant le piano, dont tu tires quelques notes de musiques. Voilà quelques jours qu'il est enfermé dans sa chambre, tu lui apportes trois repas par jour étant donné qu'il a recommencé à manger. Bon, ce ne sont pas des plats dignes d'un bon restaurant mais tu as l'air de te débrouiller assez bien pour qu'il apprécie ce que tu cuisines... Alors que la nourriture humaine n'a plus aucun goût pour toi depuis plus de deux décennies. Tu en es heureux, d'un côté, alors que de l'autre, qu'il aime ou non, cela ne changerait rien à ce que tu fais Ah la la. Tu finis par laisser le piano pour monter à l'étage à sa recherche. Sa porte est ouverte, et cela te fait froncer les sourcils. Il est sorti... Tu vois un peu de savon dans le couloir et, avec un soupir lassé, tu suis la trace plus qu'évidente qu'il a laissée derrière lui. Trace qui te mène dans tes appartements. Tu arques un sourcil. Sérieusement ? Tes appartements ? Un soupir lassé s'échappe d'entre tes lèvres tandis que tu va jeter un coup d'œil dans ta salle de bain... Il est là. Il termine de prendre sa douche. Et sans trop savoir pourquoi, tu restes là, à le regarder, à laisser ton regard détailler son corps qui te rappelle bien trop le Sien... Tu ne vois pas Alekseï mais Lyokha, quand tu le regardes... Et c'est si dur de te ramener à la réalité à chaque instant, de te dire que ce garçon te déteste, qu'il te tuera dès qu'il en aura l'occasion... Soudain, tu te rends compte qu'il t'a repéré. Qu'il te regarde. Et tu pars en riant, évitant une bouteille de shampoing qu'il te lance, le laissant protester s'il veut.

-Inutile de me faire une crise, je t'ai déjà vu nu !

Tu as l'impression de beaucoup changer d'humeur en sa présence. Tu as l'impression d'être instable, changeant, et c'est... Assez étrange, il te faut bien l'avouer. Mais tu ne te poses pas plus de questions, étant donné que tu détalles à toute vitesse dans la villa. Et tu veux savoir ce qui est le plus drôle ? C'est qu'il te court après, uniquement vêtu d'une serviette. Alors tu ris d'autant plus de la stupidité de cette situation. Vous n'êtes pas amis. Vous ne vous appréciez même pas. Et pourtant, en cet instant, cela y ressemble. C'est tellement étrange, tellement, tellement... Tu ne trouves pas tes mots, te contentant de courir un peu partout, jusqu'à venir te réfugier auprès de ton piano. Et il t'y rejoint, pour ne pas te surprendre. Ce qui t'étonne le plus, c'est qu'il n'ait pas pris la peine d'enfiler ne serais-ce qu'un sous-vêtement. Il est ridicule. Il est beau garçon aussi, il te faut bien l'avouer, même si tu sais que cette pensée est lourdement influencée par sa ressemblance avec l'homme que tu aimes. Oui, l'homme que tu aimes encore, malgré ce qu'il s'est passé il y a vingt ans. Tu le regardes, ce jeune homme. Tu l'observes, avec peut-être un peu trop d'insistance. Que faisais-tu dans la salle de bain alors qu'il y était, hein...

-Après ton jeûne, tu avais perdu du poids. Je ne faisais que m'assurer que tu avais bien tout récupéré, rien de plus.

Menteur. Tu es venu vérifier qu'il finissait bien de prendre sa douche, tu es resté en bug à cause de sa ressemblance avec Lyokha, rien de plus. Mais tu n'as pas envie de parler de ton homme, tu as assez souffert. Et tant pis s'il s'énerve, tu n'en as pas grand chose à faire. Quoique... En fait, tu aimerais qu'il se taise. À cette pensée, une lueur amusée fait son apparition au fond de ses prunelles. Tu sais exactement comment y parvenir. S'en doute-t-il ? Tu ne sais pas. Mais tu n'as pas la moindre hésitation lorsque tu t'avances vers lui et... Lui retires sa serviette, le laissant totalement nu devant toi. Au sens propre du terme, évidemment. Cela a l'air de le surprendre. Il est vrai que tu n'as jamais rien fait de tel avec lui. Mais cette fois, peut-être que tu pourrais, peut-être que... Et maintenant, que fais-tu ? Ce sont ces mots qu'il prononce. Ce sont ces mots qui te font hésiter. Et maintenant... Tu devrais le renvoyer dans sa chambre et l'y enfermer, à nouveau. Sauf que, allant à l'opposée de tes pensées, tu t'avances encore un peu, jusqu'à ce qu'un de tes mains glisse sur sa nuque. Que fais-tu Samael ? Tu t'approches encore un peu, jusqu'à ce que vos souffles se confondent, jusqu'à ce que tu sentes le sien se déposer sur tes lèvres. Lâche-le. Laisse-le partir, ce n'est pas bien ce que tu fais. Et pourtant, ces yeux, les mêmes que les Siens... Tu craques. Tes lèvres viennent s'emparer des siennes alors que ta main fait pression sur sa nuque, l'empêchant de se reculer. Tu devrais avoir honte Samael. Tu n'aimes pas ce gamin. Tu ne le vois même pas, c'est ton amant que tu vois. Mais qui est le plus fautif en cet instant ? Toi qui as commencé ou lui qui te répond ? Tu ne veux pas le savoir, puisque justement il te répond. Perdant tout sens des réalités, tu fermes les yeux, ta main libre glissant dans le bas de son dos. Sa peau chaude contre ta peau glaciale te fait frissonner, tu sais que tu devrais le lâcher avant de perdre les pédales. Mais tu n'y arrives pas. Tu veux le sentir un peu plus près de toi, tu veux retrouver ces sensations que tu avais quand tu étais avec Lui. Lyokha, Lyokha... C'est ce prénom qui n'a de cesse de résonner dans ton esprit. Et le gamin qui prend les commandes, qui commence à te retirer ton haut, à te faire reculer... Non, c'est mal. Samael, réveille-toi ! Brusquement, tu rouvres les yeux. Parce que sa peau n'a pas à être aussi brûlante. Parce qu'il est humain, ce garçon, pas vampire. Alors, les yeux ouverts, tu le repousses sans ménagement. Puis tu l'ignores, trois secondes, le temps de remettre correctement tes vêtements. Tu as fait une bêtise, Samael. Mais il y a une chose qui te gène, un point qui te perturbe. Quelque chose dont tu te fais la remarque, plus qu'à lui...

-C'est effrayant... Tu me ressembles...

Oui, il te ressemble. Trop, niveau mental. Mais il est incapable de comprendre. Il ne sait rien de toi, de qui tu as été, du tempérament de flamme que tu avais. Tu secoues la tête et recules alors un peu, jusqu'au piano. Il faut que tu penses à autre chose, de toute urgence...

-Tu ferais mieux d'aller t'habiller, Alekseï. Non pas que cela me dérange que tu te balades dans ton plus simple appareil, mais tu risques de prendre froid, aussi peu vêtu.

Qu'il s'en aille. Qu'il s'éclipse, qu'il cesse de ressembler autant à Lyokha, pour mieux te rappeler qui tu étais autrefois. Tu veux qu'il parte. Non, c'est idiot, tu ne l'as pas amené ici pour le virer de chez toi au moindre problème. Tu veux qu'il change d'avis sur les vampires. Tu veux qu'il cesse de tenir des propos désagréables sur le vampire qui t'a transformé. Il n'y a que lorsqu'il aura rempli cette condition que tu le laisseras retourner à sa vie... Même si cela doit te détruire mentalement. Qu'as-tu à perdre ? Plus rien...
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Raleigh Rutherford
♆ tell me, would you kill...
Raleigh Rutherford


♆ papiers d'identité.
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MessageSujet: Re: In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}   In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae} Icon_minitimeSam 21 Mar - 11:46

Alors parce qu'il dit qu'il n'est pas un monstre, tu devrais le croire ? Tu as largement passé l'âge de croire naïvement aux propos des autres. Ce type est un vampire, cela fait de lui un monstre, c'est aussi simple que cela. Et tu n'en as rien à faire que ta vision des choses soit réductrice, ou tu ne sais quoi ; tu n'aimes pas les siens et ce n'est pas près de changer. Tout ce que tu veux, c'est t'enfuir et retrouver ta petite vie d'avant. Cette vie qui t'allait très bien, entre les plateaux de tournage et les traques nocturnes. Et pour t'en sortir... Une seule chose te vient à l'esprit sur l'instant. Ce n'est sans doute pas l'idée du siècle, et rien que l'idée de te rapprocher d'un type comme lui te révulse. Mais tu n'auras qu'à te concentrer sur son physique, sa personne, et non pas ce qu'il peut être, à savoir un vampire. Voilà qui devrait aider à faire passer la pilule plus facilement. C'est donc un léger sourire charmeur accroché à tes lèvres que tu reviens devant lui, glissant une main contre son torse, la laissant descendre lentement... C'est de la pure provocation, ce que tu fais là. Mais tu veux détourner son attention un instant, qu'il baisse sa garde, pour mieux le piéger. Comme tu t'y attendais, il te dégage une première fois. À croire qu'il n'est pas assez envoûté par ta personne pour totalement se laisser aller... Un sourire étire tes lèvres alors que tu recommences, glissant ta main sur sa nuque cette fois. Il t'arrête une fois de plus, mais t'offre une ouverture suffisante pour ta parade. Tu lui tord donc le bras dans le dos, avant de rapidement apposer la lame du couteau contre sa gorge. Et voilà le travail. Espèce d'enfoiré. C'est tout ce qu'il a ? Un rire assez sarcastique t'échappe. Il s'agite un peu, mais se calme, finissant sûrement par comprendre que tu ne rigolais pas en parlant de faire de son cou un tas de chair à saucisse. Oui, tu es prêt à le faire s'il ne t'écoute pas. Tu n'es pas un chasseur pour rien, et l'envie de t'enfuir d'entre ses murs se fait irrépressible. Tu n'aimes déjà pas les vampires, mais lui alors, il marque tous les points en te prenant pour son petit ami décédé. Lyokha Volkov... Tu es Alekseï Ivashkov, une identité à toi tout seul. Tu n'es pas un morceau du passé du brun, ni même de son futur, raison pour laquelle tu veux prendre la fuite.

Mais tu te laisses déconcentrer Aleks. Un peu malgré toi, tu le laisses t'atteindre, lorsqu'il reprend la parole en ce qui concerne ton pendentif. Le pendentif oui ! Tu fronces les sourcils, appuyant un peu plus sur sa gorge alors qu'un élan de rage te prend. Ce pendentif, tu y tiens plus que tout au monde... C'est le seul cadeau qui te reste de ta mère, la seule chose qui t'aide à te rappeler d'où tu viens et pourquoi est-ce que tu te bats. « Mon collier... » Souffles-tu simplement, perdant un peu le sens des réalités. Lui en tout cas, il ne perd pas le nord, et tu ne comprends que trop tard que c'est dans cette histoire de bijou que résidait sa parade. Il profite de ce bref instant de déconcentration de ta part pour retourner la situation contre toi ; il t'écrase le pied et se retourne vivement. Tu as au moins la satisfaction d'avoir égratigné son cou du couteau, même si le coup de poing sur lequel il enchaîne te fait totalement lâcher prise. Et comme si ce n'était pas suffisant, il te fauche les jambes, et c'est douloureusement que tu t'échoues à terre, grimaçant. C'est que tu as mal, bon sang ! Cet idiot t'a fait mal, clairement. Tu n'es déjà pas en forme, alors là, secouer ton corps légèrement amaigri dans tous les sens n'y change rien. Mais tu l'as cherché, tu dois l'admettre. Tu passes une main sur ton côté droit, toujours aussi douloureux. Tu ne sais pas pourquoi, tu as juste l'impression que chaque coup te rend plus fragile, alors qu'avant ton petit séjour ici, tu pouvais en encaisser de bien plus gros, et de bien plus nombreux. Tu détestes son sourire sur l'instant, et dans un coup de sang, tu songes à récupérer le couteau par terre et tenter de lui enfoncer le métal dans la cuisse, ou à n'importe quel endroit qui le ferait suffisamment souffrir pour considérer ta tentative de fuite comme à moitié ratée seulement. Mais tu te ravises, et tu le regardes, toi, tu ne souris pas non. Ton regard se fait juste terriblement noir. Tu ne le détestes que plus, cet homme n'a pas l'air de comprendre que te garder entre ces murs ne va rien arranger à la situation. Bien au contraire, tu risques de devenir de plus en plus incontrôlable... Et non, tu ne vas pas douter de toi, comme il te l'a fait remarquer la dernière fois. Tu ne comptes pas lui laisser ce plaisir. Mais tu dois bien admettre qu'il n'a pas totalement tort ; tu dois revoir ton plan. Qu'il compte là-dessus, car la prochaine fois, il sera, tu l'espères, infaillible. En attendant tu essayes de ne pas penser à la douleur qui se propage dans ton corps. « C'est ça. Rira bien qui rira le dernier, enfoiré. » Siffles-tu presque agressivement, un regard noir accompagnant tes propos.

---o---

Une bonne douche bien chaude. Tu ne demandes rien de plus, très sincèrement, après cette petite séance de sport improvisée dans la chambre. Tu pourrais sortir, mais pour aller où ? Pour y gagner quoi, hein ? À ce qu'il verrouille ta porte pour de bon et t'empêche en définitive d'en sortir ? Non, tu préfères ne pas griller ta chance pour l'instant, c'est pourquoi tu t'es contenté de l'espace dans ta chambre. Bref, tu profites donc de l'eau qui tombe en cascade contre ta peau, de la bonne odeur du bain moussant et c'est en fermant les yeux que tu te détends totalement. Oui, bon, tu abuses un peu avec l'eau. Voilà plus d'une vingtaine de minutes que l'eau coule sans arrêt. Mais tu en profites, et tu en fais aussi un peu exprès pour l'embêter lui ; c'est lui qui paye la facture après tout. Mais doucement, tu perds en débit, et bientôt, il n'y a plus qu'une ou deux gouttes pour perler le long de la robinetterie. Il a coupé l'eau. Tu soupires profondément. Ce ne serait pas dérangeant, si tu n'étais pas encore recouvert de savon. « CONNARD DE VAMPIRE ! » Cries-tu, espérant bien qu'il l'entende. Tu le détestes, il fait tout pour t'énerver. Et pourtant tu l'as bien compris, ce n'est pas par la force que tu vas sortir d'ici. Il faut que tu t'y prennes autrement... Et tu as ta petite idée du comment. En vue de ses réactions quand il s'agit de feu son petit ami... Tu ressembles trop à ce dernier apparemment. C'est un atout pour toi, tu sais que tu peux et que tu dois t'en servir, si tu veux t'en tirer. Bref, tu sors rapidement de ta douche, serviette autour de la taille. S'il ne veut pas te laisser te doucher dans tes quartiers, alors que tu vas trouver une alternative. Et aller dans les siens n'a peut-être pas l'air d'être une bonne idée, c'est pourtant ce que tu as en tête. Tu récupères donc les bouts de métaux soigneusement cachés, et tu t'en sers comme d'un rossignol pour forcer la serrure. Et hop, ça, c'est fait. Un petit sourire victorieux étire tes lèvres alors que tu t'éloignes de ta chambre, dans cette villa que tu ne connais pas vraiment. Par chance, tu tombes assez vite sur sa chambre, et si tu n'y fais même pas une halte pour regarder les alentours, tu rejoins vite la salle de bain. Il te faut juste ouvrir l'eau, et enfin, tu peux continuer et terminer ta douche. Tant pis s'il entend, tant pis s'il rapplique. Tu veux finir ta douche, point. Mais les yeux fermés, tu n'as pas pleinement conscience de ce qui se passe autour. C'est pourquoi il te faut un temps pour te rendre compte qu'il est là, et qu'accessoirement, il te regarde. Ou plutôt te reluque, à en juger par ce regard tout sauf innocent qui longe ton anatomie. « Hé, ça va, tranquille ? » Fais-tu d'abord, avant de récupérer une bouteille de shampoing que tu envoies en sa direction. « Sale pervers ! » Ajoutes-tu, le loupant de peu avec le shampoing. Ah oui, c'est ça, il aime te mater en secret maintenant ? Inutile de lui faire une crise, il t'a déjà vu nu ? Hééé ! Une fois de plus, tu t'apprêtes à répliquer quelque chose, mais il a déjà disparu. Alors tu t'empresses de te débarrasser des dernières traces de mousse et tu sors de la douche.

Tu noues rapidement ta serviette autour de ta taille, encore trempé, et tu t'empresses de partir à sa suite. Alors là, tu ne vas pas laisser passer, certainement pas ! Mais curieusement, c'est un sourire qui étire tes lèvres, et non pas la colère qui te motive à avancer. Peut-être parce que la situation a quelque chose de complètement décalé, d'inattendu... Peut-être que ça peut faire une bonne brèche pour faire un pas vers lui, aussi. Tu débarques donc dans la salle au piano, reprenant brièvement ton souffle. « Qu'est-ce que tu faisais dans la salle de bain alors que j'y étais, hm ? » Fais-tu pour commencer. Qu'est-ce qu'il y faisait, oui. Question plus ou moins rhétorique, puisque tu étais dans ses quartiers, sous sa douche, nu. Et que tu ressembles passablement à son ex, ce qui peut expliquer son instant de bug. Sa réponse ne tarde pas à tomber. Tu avais perdu du poids après ta grève de la faim... Ce n'est pas une grande nouvelle. Pour ce qui est de s'assurer que tu avais bien récupéré, il pouvait très bien le faire alors que tu dormais ce matin en sous-vêtement, ou même avec tes vêtements, un aveugle se serait rendu compte que tu t'étais légèrement remplumé. Alors son excuse, elle est franchement bidon, c'est ce qui fait que tu t'emballes sans trop réfléchir. « Mais bien sûr ! Et puis quoi encore, tu avais oublié quelque chose sous la douche ? Tu es resté en bug par le plus grand des hasards devant ma personne ? Cesse un peu de me prendre pour un abruti et admets juste que – ... » Tu ne poursuis pas ta phrase, non. Pourquoi ? Sûrement pas car les mots te manquent, non. Tu as encore bien du venin à déverser à travers d'acerbes paroles. Alors qu'est-ce qui t'a arrêté dans ton élan ? Peut-être cette proximité soudaine, et plus encore le fait que ta serviette de bain soit par terre et que toi, tu te retrouves totalement nu face à lui. Si pendant un temps, c'est la surprise qui domine sur tes traits, tu te ravises pour essayer de ne pas perdre la face. Ce type vient littéralement de te mettre à poil, et ce, pour son bon plaisir. Est-ce que tu comptes laisser passer ? Bien sûr que non. S'il croit s'en tirer si simplement, s'il croit que tu vas récupérer le tissu et disparaître comme tu es venu, il se trompe. Alors plutôt que de jouer l'étonnement une seconde de plus, tu croises les bras pour demeurer de marbre. Tu le détailles un instant avant de reprendre la parole. « Et maintenant ? » Deux petits mots qui t'échappent. Une provocation plus ou moins volontaire, mais surtout une envie de le mettre au pied du mur.

Il se rapproche, considérablement. Sa main glisse sur ta nuque, et tu n'as pas le temps d'y songer que tu sens son souffle se mêler au tien. Si tu ne cilles pas, tu ne prends pas non plus d'initiative. Tu attends juste de voir ce qu'il veut, ce qu'il prépare. Ton corps est parcouru d'un curieux frisson, mais tu ne t'éloignes pas pour autant. Cette proximité devrait te dégoûter, pourtant, tu ne penses pas ? Peut-être. Mais sur l'instant, tu te sens tout sauf dégoûté. Tu n'as pas envie de reculer. Tu veux rester là, et même avancer. Tu veux que ses lèvres se pressent contre les tiennes, tu veux sentir son contact, te brûler, même si c'est mal. Pourquoi donc ? Tu n'en sais rien. Il t'ensorcelle, bien malgré toi. Il t'attire irrémédiablement, même si tu le hais par moments. Le baiser tant attendu, tu y as le droit. Et tu ne te fais pas prier pour lui répondre, pour fermer les yeux et te laisser aller à cet échange farouche. Sa main glaciale glisse au creux de ton dos, et ça t'arrache un nouveau frisson. Tes dix doigts eux, remontent le long de son torse, à défaire un à un les boutons de sa chemise. Tu veux le déshabiller sans trop savoir pourquoi, ni même si c'est là une idée brillante. Que comptes-tu faire, s'il décide d'aller plus loin ? Serais-tu prêt à coucher avec lui pour recouvrir ta liberté ? L'idée n'a pas l'air de te déranger sur l'instant. Mais ton esprit semble embrouillé sur l'instant, et si tu commences à prendre les commandes, c'est lui qui arrête le petit jeu là en te repoussant sans ménagement. Tu prends un pas puis deux en arrière, le temps de revenir pleinement à toi. C'était stupide. Complètement stupide. Tu récupères au passage la serviette par terre et la noue à nouveau autour de ta taille. Tu devrais aller t'habiller, sérieusement... Tu lui ressembles ? Ça, tu en doutes, tu te contentes donc de secouer la tête sans faire la moindre remarque. Non, tu ne lui ressembles pas le moins du monde. Peut-être ressembles-tu à l'humain qu'il a un jour été, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, alors sa remarque n'a pas lieu d'exister à tes yeux. Tu ferais mieux d'aller t'habiller oui... Pour le coup, tu ne peux être que d'accord avec lui. Pour une fois... Non pas que tu craignes d'attraper froid, mais sentir son regard sur toi et sur tout ce qui peut être à découvert de ta personne, bien du t'en passerais volontiers. Alors pour une fois, tu ne vas pas le contredire. Tu vas aller dans ta chambre bien sagement enfiler tes vêtements. Mais avant, il y a une petite remarque qui te brûle les lèvres. Une remarque que tu ne te sens pas de tenir pour toi plus longtemps. Alors tu t'avances vers lui, tu viens te planter juste devant sa personne, rompant la distance minimale qu'il impose normalement entre vous. Et quelques mots t'échappent, presque soufflés, alors que ton regard se perd dans le sien. « Tu es une réelle énigme, Samael Tudor. » Et tu es sincère. Aucun sourire, rien ne transparaît de ton visage si ce n'est une réelle curiosité pour sa personne. Parce que tu ne comprends pas cet homme. Tu es un chasseur, pourquoi ne t'a-t-il pas déjà tué ? Certes, tu ressembles à son petit ami décédé. Mais vu comme tu en as parlé, il a bien du faire la distinction entre toi et Lyokha Volkov. Tu hésites un moment, mais doucement, tu viens l'embrasser. Et s'il hésite lui aussi un court instant, il te repousse, fermement. Ton regard brille curieusement. Car tu te sens un peu perdu, tu dois bien l'admettre. À te sentir attiré et dégoûté à la fois. À vouloir ses lèvres contre les tiennes, autant que tu voudrais fuir. Il te fait clairement perdre la tête, le brun, ce qui n'est pas bon du tout. Tu baisses brièvement les yeux, et c'est dans le plus grand des silences que tu fais demi-tour, quittant la pièce alors que ton cœur bat à rompre. C'était étrange, inattendu. Et tu sais que tu n'aurais pas dû.

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Et voilà que Tudor a de la visite. Toi, tu es pleinement remis de votre dernière petite entrevue... Tu sais, celle où tu l'as embrassé sans réfléchir ? Enfin, tu es carrément passé à autre chose, et tu es plus que jamais déterminé à t'en aller d'ici, avant d'y crever. Donc ce soir encore, tu te balades à l'étage à la recherche de quelque chose qui pourrait te servir. Tu élabores des plans, sans être sûr qu'ils tiennent la route ou qu'ils fonctionneront au moment voulu. Et franchement, aller rencontrer les amis de ton ravisseur, trop peu pour toi, merci. Surtout si c'est pour finir en casse-croûte de compte Dracula et toute sa cour. Bref. Tu échappes un soupir, mais tu commences à avoir fin. Et vu que tête de noix est occupé avec son convive, tu ne vas pas manger de sitôt. Alors tu décides de descendre toi-même à la cuisine, traversant le salon sans même te préoccuper des deux bruns, et encore moins du plus grand qui pose un regard surpris sur ta personne. Tu traces juste ta route jusqu'au comptoir où tu récupères une pomme avant de faire demi-tour. Hors de question de t'attarder ici. Mais tu t'arrêtes tout de même le temps de rincer le fruit. Et c'est plus ou moins involontairement que ton regard croise celui de l'inconnu. Tu ne l'as jamais vu, ce type. Mais un coup d'oeil te suffit à comprendre que c'est une autre chauve-souris. Il te regarde étrangement... Allons, c'est encore l'effet Lyokha Volkov, c'est ça ? Tu récupères ta pomme et tu passes près d'eux, glissant une main sur une épaule de Samael. L'autre type se contente d'un clin d'oeil que tu lui lances avant de disparaître de la pièce, lui. Tu n'as aucune idée de qui il s'agissait, ou même de s'il va pouvoir te servir mais... S'il s'avère intéressé par ta personne, il pourrait être la clé de ta sortie. Il pourrait être la pièce manquante à un plan qui échoue en continue. Et tu es prêt à bien des sacrifices, pour partir d'ici pour de bon. Croquant dans ta pomme, tu remontes donc les escaliers pour rejoindre la salle au piano, où tu as repéré une bibliothèque un peu plus tôt. Il n'est pas bien tard, autant tuer ta soirée dans les livres, plutôt qu'à contempler le plafond de ta chambre.

Mais, alors que tu tournes le dos à l'entrée de la pièce, tu entends un bruit vers la porte. Si un léger sourire espiègle étire tes lèvres, tu ne te tournes pas tout de suite. Tu attends plutôt que l'autre s'annonce ou qu'il s'avance. « Alekseï, c'est cela ? » Ton sourire s'élargit un peu en entendant sa voix. Ce n'est pas celle de Tudor. Par conséquent, vu que vous n'êtes que trois à l'heure actuelle dans la demeure, il ne peut que s'agir de l'inconnu. Tu te tournes un peu vers lui finalement, un sourire un peu charmeur accroché aux lèvres. « Nous nous connaissons ? » Il n'y a pas à dire, tu sais être charismatique quand il faut l'être. Et tu comptes bien jouer de tes charmes, si cela peut t'aider à t'enfuir. Il t'accorde un léger sourire en retour, avant de répondre. « J'en doute. Maximus Romilius. » Tu hoches un peu la tête, revenant à la contemplation de la bibliothèque, comme si tu ne prêtais aucune importance à ce vampire. « Samael a dû vous le dire mais.. Vous lui ressemblez tellement. Physiquement, j'entends. » Et vous y revoilà. Ce fameux Lyokha Volkov. Il faut croire qu'il sera ton atout, si tu veux t'en tirer avec ce Maximus. Vu la manière dont il en parle... Tu ne peux que déceler un lien fort entre les deux. « Et puis-je savoir qui vous étiez pour lui ? Pour Lyokha ? » Tu te détournes pour t'approcher de lui, et il secoue un peu la tête, baissant les yeux. « C'était compliqué. » Toujours, oui. Tout est toujours compliqué apparemment. Mais c'est une bonne nouvelle de plus, à en juger par l'attitude du brun. Un sourire compatissant se dessine sur tes lèvres alors que son trop réfléchir, tu glisses une main sous son menton, venant lui voler un baiser. C'était complètement stupide, tu en as conscience ? Oui. Et c'était surtout de la comédie. Tu joues les types confus, tu fais comme si tu ne savais pas trop ce qui venait de te prendre. « Je... Je suis désolé, j'ai...Hm... » Tu bafouilles quelques excuses que tu es loin de penser, et tu te décides enfin à te détourner pour t'éloigner. Tu n'as plus qu'à attendre. Qu'à voir si ça a marché. Et c'est difficilement que tu retiens un sourire victorieux lorsqu'il t'attrape par le poignet. Il faut croire que tu as réussi ton coup... « Excusez-moi mais... Vous lui ressemblez trop, c'est troublant... Je crois que je devrais juste partir... » Il baisse le regard et tu te mords la lèvre. « Non. Non, restez... » Souffles-tu alors qu'une fois de plus, tu t'approches de lui. Tu t'approches de lui, et sans plus réfléchir, tu viens l'embrasser, avec une certaine passion que tu ne pensais pas avoir un jour pour un vampire. Il te répond sur le même ton, glisse tes mains sous tes jambes et te soulève contre lui. Tes bras passent derrière sa nuque, une de tes mains passe dans ses cheveux... Tu ne sais pas trop où il t'emmène, jusqu'à te retrouver un sofa que tu n'avais jusque là, même pas remarqué dans la pièce. Qu'importe. Il rompt le baiser un instant, vient t'embrasser dans le cou, et mentalement, tu es tendu. Tu frissonnes un peu malgré toi quand une de ses mains glisse sous ton haut, tu t'en mords la lèvre. Certes, tu exagères un peu. Mais il doit y croire, et peu importe combien ça dégoûte le chasseur en toi d'agir ainsi avec un immortel. Il revient vers tes lèvres, et t'embrasse, une fois de plus. Tu es loin de refuser ses avances, même si tu te recules assez vite pour le coup... « Il faut que vous m'emmeniez. Je vous en prie... Il me garde captif, je suis son prisonnier, ici... » Il hoche légèrement la tête, et tu espères qu'il a bien compris ce que tu attendais de lui. Que tous tes efforts ne soient pas vains. Une fois de plus, tu l'embrasses et il te répond. Peut-être que tu l'as, ton ticket de sortie, finalement.

Des bruis de pas. Ni lui, ni toi, vous ne les entendez tout de suite. Tout ce que tu sais, c'est que brusquement, Maximus se fait attraper. Tu rouvres soudainement les yeux, et tu observes Samael, qui semble complètement hors de lui. Ton cœur loupe un battement mais tu te relèves, sur tes gardes. Et le plus vieux de vous trois passe par la fenêtre. Woh. Alors ça. Si tu t'attendais à bien des choses, tu ne t'attendais sûrement pas à ça. « Mais ça va pas la tête ! » Cries-tu à son attention. Pas que tu te soucies de l'état du vampire, tu dis plus ça car tu t'es retrouvé choqué, sur l'instant. Il vient de balancer son pote ou tu ne sais quoi par la fenêtre. Juste parce qu'il t'embrassait... Et hier, il te repoussait, alors que de la manière la plus douce qui soit, tu en faisais autant avec lui. Qu'est-ce qui ne va pas clair dans sa tête, sérieusement ? Tu tapes de tes mains contre son torse, le poussant. « T'es complètement taré ! » Tu te laisses dépasser par ta colère. Une fois de plus, tu n'es pas énervé parce que un pauvre type est à terre pour t'avoir embrassé, non. Tu es énervé car tu ne comprends pas ses réactions, tu ne comprends pas ce que le brun attend de toi, et ça te rend tout bonnement dingue. « C'est quoi ton problème hein ? Le fait que j'aurais pu me faire ce type, là, juste sous ton toit ? » La gifle, elle part toute seule. Et tu tournes la tête, glissant sa main contre la surface endolorie de ton visage. Il vient de te frapper. Voilà qui ne t'étonne pas, venant d'un suceur de sang. Et après, il aimerait que les choses soient moins complexes entre vous ? Que tu sois plus calme, plus ouvert d'esprit ? S'il avait gagné quelques points, il vient de tous les perdre. Une expression de dégoût fait son apparition sur ton visage alors que tu le détailles sans aucune discrétion de la tête aux pieds. Juste avant de lui balancer une dernière méchanceté de ton cru. « Lui au moins, il avait envie de moi, et il le montrait. » Balances-tu froidement avant de sortir de la pièce, avant qu'il ne te choppe et qu'il ne lui vienne à l'idée de t'arracher la tête. Tu presses le pas jusqu'à ta chambre, tu y rentres, et tu pousses un meuble contre la porte, même si tu sais que ça ne l'empêchera nullement de rentrer s'il le désire. Au moins, il mettra un peu plus de temps, et tu auras le temps de préparer une phrase bien sympathique pour l'accueillir. Bref. Tu te laisses tomber sur le lit, sur le dos. Tu observes le plafond, et si tu ne comprends pas trop pourquoi, tu te mets à pleurer. Peut-être car tu es à bout de nerfs. Peut-être car tu es pris dans cette curieuse spirale sans fin, et que tu te perds, peu à peu. Que tu n'es plus sûr de comprendre ce qui se passe, et pire encore, ce que tu ressens. Ce vampire, tu censé le détester, le haïr. Vouloir le tuer, à chaque fois que tu croises son regard. Mais voilà. C'est là que le problème se pose. Tu n'as plus cette envie perpétuelle. Cette manière de chasseur de t'imaginer comment le tuer, à chaque fois que tu le croises. Il fait naître le trouble en toi. Un trouble que tu aimerais être capable d'ignorer, mais qui se présente comme une évidence, à chaque fois qu'il te frôle, ou qu'il se fait un peu trop proche. L'impression que l'air manque. Que son regard signifie quelque chose de précis, quelque chose que tu es pourtant incapable de décrypter. Et le dur retour à la réalité, si soudain, qui te dit que tu te fais peut-être – sûrement même – des idées. Que tu perds peu à peu la raison.

Tu te relèves, files dans ta salle de bain. Tu croises brièvement son reflet dans le miroir, pour constater qu'il t'a ouvert la lèvre inférieure, en te frappant. Et tes yeux... Ils ont légèrement rougi, et tu t'en détestes. Tu secoues la tête, renverse un bocal au fond duquel tu avais caché ton rossignol improvisé. Tu le gardes dans ta main et tu reviens devant la baie vitrée qui coupe ta chambre de l'extérieur. Il y a un mécanisme pour la verrouiller, et si ça te prend quelques minutes et que tu manques deux fois de casser le rossignol, tu finis par forcer le système, et réussir à glisser la fenêtre. Tu prends une grande inspiration, quand tu sens l'air frais de la nuit s'engouffrer dans la pièce. Tu penses brièvement à ton pendentif, et tu te dis que tu viendras le récupérer, c'est une promesse que tu te fais. Mais là, tu ne peux plus tenir. Là, tu veux t'enfuir, maintenant, prendre ce risque que tu refusais de prendre plus tôt ; qu'il te rattrape et qu'il en vienne à t'attacher pour t'empêcher de fuir. Et ainsi, couper court à toute possibilité de quitter ces lieux un jour. Tu veux prendre ce risque, car tu refuses de rester une minute de plus dans cette villa où tu n'es plus toi-même. Mais alors qui es-tu ? Sans doute celui que tu serais devenu, si on ne t'avait pas élevé dans la haine des immortels... Tu passes sur le balcon, et tu glisses souplement de l'autre côté. Ça va. Ce n'est pas trop haut non plus... Et en dessous, il y a la piscine. Tu fermes brièvement les yeux, tu prends une autre grande inspiration... Et tu sautes dans l'eau. Une chance, tu ne t'es cogné nulle-part. Mais tu reviens vite à la surface, et tu t'empresses de sortir de là. Tu ne dois pas t'attarder. Qui te dit qu'il n'est pas déjà à la porte de ta chambre, à pousser le meuble pour y rentrer ? Tu dois fuir. Vite. C'est ta seule fenêtre de tir. Tu te mets donc à courir, dans une direction que tu ignores. Vas-tu vers la forêt ? Vers la civilisation ? Vers la mer ? Tu n'en sais rien, mais tu cours. Au plus vite possible, malgré le froid qui s'engouffre entre tes vêtements trempés. Tu devrais d'ailleurs faire attention, Alekseï... Une hypothermie serait mal venue, pour quelqu'un qui tente de fuir. Mais tu es trempé. Et il fait froid. Et tu cours, ignorant tes dents qui claquent et chaque parcelle de ton corps qui peut trembler. Tu cours, tu fonces, sans voir idée d'où est-ce que cette aventure va te mener. N'importe où t'irait, même à l'hôpital, tant qu'il ne te retrouve pas.
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Eliseo Jaime
♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...
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MessageSujet: Re: In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}   In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae} Icon_minitimeDim 22 Mar - 1:16

Son collier, oui. Tu as bien compris que ce jeune homme y tient énormément, plus que tu ne t'en doutes actuellement. Et non, tu n'as aucun scrupule à l'utiliser comme parade. Et tant pis s'il arrive à te blesser au niveau du cou, tu le sens qui s'énerve et c'est là tout ce que tu cherchais. Tu profites de cet instant de déconcentration pour lui écraser le pied, te retourner et lui envoyer ton poing dans la figure. Et tant qu'à faire, tu lui fauches les jambes en prime, le faisant tomber au sol. Et voilà le travail. Il peut bien grimacer, tu n'en as rien à faire. Du revers de la main tu essuies les quelques gouttes de sang qui ont coulé de la blessure au niveau de ta gorge, blessure qui aura disparu dans quelques instants. Qu'il revoit ses plans et qu'il cesse de te sous-estimer, tu en finirais vexé. Rira bien qui rira le dernier ? Le dernier, ce sera toi. Car tu as plus d'une longueur d'avance sur lui. Tu connais les Chasseurs, leurs manies, tu as toujours quelques contacts avec eux, notamment par le biais de ton ancien mentor.  Alors tu te contentes de hausser les épaules, ne lui jetant même pas un dernier un coup d’œil en sortant de sa chambre, l'y enfermant à clé. Quel petit con.

~~~

Sale pervers ? Cette insulte te fait rire plus qu'autre chose. Après tout, tu es tout à fait en droit de regarder un homme qui est venu jusque dans tes quartiers pour prendre sa douche. Tu as le droit d'être ici, il est chez toi d'ailleurs, s'il faut le rappeler. Certes, tu n'aurais peut-être pas dû rester à l'observer... Mais, comme tu le lui déclares, ce n'est pas la première fois que tu le vois nu et étant donné que vous vivrez sous le même toit durant un temps indéterminé, ce n'est très certainement pas la dernière fois que tu le verras dans son plus simple appareil. Tu pars donc en riant, amusé de cette situation, filant plutôt rejoindre ton piano qui, lui au moins, ne te fera jamais de telles remarques. Et le blondinet te suit jusque là, vêtu d'une simple serviette, ce qui n'est guère mieux que complètement nu. Et il te pose la question l plus stupide qui soit : que faisais-tu dans la salle de bain alors qu'il y était ? À question idiote, réponse idiote : tu voulais t'assurer qu'il s'était bien remplumé depuis son jeûne. C'est plus ou moins vrai mais ta réponse ne semble guère lui convenir, étant donné qu'il reprend la parole, qu'il s'emballe. Et si tu es normalement patient, ce soir, tu préférerais qu'il se taire un peu plutôt que de déverser un flot continu de paroles inutiles. Tu es chez toi et il n'est pas censé être ton invité, as-tu donc besoin de te justifier sur tes fais et gestes ? Non. Tu aimerais donc qu'il se taise un peu et... La solution est toute trouvée. Tu n'as besoin que d'une seconde pour attraper la serviette nouée autour de sa taille et la faire tomber au sol, le laissant nu une nouvelle fois. Un sourire espiègle vient étirer tes lèvres lorsqu'il se tait, ses traits reflétant une surprise totale. Ah, il ne s'y attendait pas, visiblement... Cela te fait un peu plus sourire. Comme quoi, même un vampire est capable de le surprendre...

-Tu parles trop. te contentes-tu de dire.

Il parle trop, oui. Toi, tu voulais qu'il se taise et c'est chose faite. Et maintenant ? Oui, il a raison... Et maintenant, que comptes-tu faire, Samael ? Tu ferais bien de le renvoyer dans sa chambre pour s'habiller. Tu ferais bien de le faire partir de là, avant que tes pensées ne dévient. Sa peau est plus vierge que celle de Lyokha, moins marquée par les tatouages et les cicatrices. C'est une nette différence mais elle n'est pas suffisante pour te forcer à reculer. Quelque chose t'attire irrésistiblement vers lui, tu ne peux reculer, tu ne peux rien dire... Tu franchis le peu de distance qu'il restait entre vous, une de tes mains glisse sur sa nuque... Et tu viens t'emparer de ses lèvres, sans la moindre sommation. Tu en avais envie, tu en avais besoin. Mais pourquoi a-t-il fallu que cela tombe sur lui ? Pourquoi a-t-il fallu que tu rencontres la copie conforme de l'homme que tu aimes ? Tu n'en as pas la moindre idée... La vie semble t'avoir réservé de nombreuses surprises, bonne ou mauvaises, et tu es bien incapable de savoir dans quelle catégorie entre ce jeune homme... En attendant, tu devrais avoir honte. Ce garçon n'est pas ton mari, et pourtant c'est ce dernier que tu vois en l'humain. Tu ne devrais vraiment pas agir de cette manière, mais tu n'arrives pas à résister. Tes yeux se ferment alors qu'il te répond. Tu aimes le sentir frissonner quand ton autre main vient se poser au creux de son dos, le rapprochant un peu plus de toi. Tu frissonnes toi-même lorsque ses doigts remontent le long de ton torse, entreprenant de défaire un à un les boutons de ta chemise. C'est si bon comme sensation, que le baiser gagne en passion et en intensité, un court instant. Tu en veux plus. Tu veux aller plus loin, tu veux... Stop. Ton mari s'impose à ton esprit et tu repousses brusquement ton cadet. Non, il ne faut pas aller plus loin. Tu deviendrais ce que tu détestes : ceux qui acceptent de coucher avec n'importe qui, sans le moindre sentiment. Tu n'es pas de ces personnes. Tu n'agis jamais à la légère, et jamais sans ressentir quelque chose. Tu es ainsi. Alors aussi longtemps que tu verras Lyokha en le jeune Alekseï, tu n'auras pas le droit d'aller plus loin. Et il est bien probable que, lorsque tu ne l'y verras plus, tu n'aies plus envie de recommencer ce genre de scène...

Tu recules tandis qu'il fait de même, récupérant et remettant sa serviette au passage. Quelques mots s'échappent d'entre tes lèvres : il te ressemble. Ou plutôt, il ressemble étrangement à l'humain que tu étais autrefois... C'en devient troublant, sachant que toi-même tu as pris des manies que Lyokha avait, que aujourd'hui c'est toi qui joues le rôle du vampire... Tout cela te trouble... Il ferait mieux de s'en aller, avant qu'il ne se passe quelque chose que vous pourriez tous deux regretter. Qu'il aille s'habiller avant de prendre froid, qu'il aille envelopper son corps de quelque chose qui le masquerait à ta vue... Tu ne demandes rien de plus : qu'il enfile des vêtements décents. Mais au lieu de faire demi-tour et de partir, il s'approche de toi, venant se placer bien trop près pour les convenances. Et les propos qu'il tient te surprennent. Tu es une réelle énigme ? Pourquoi ? Que ne comprend-t-il pas à ton comportement, à ton attitude ? Beaucoup de choses en vérité, mais tu ne t'en rends pas vraiment compte. Tu as un peu perdu le sens des réalités ces deux dernières décennies, tu as énormément changé par rapport à l'humain et au tout jeune vampire que tu étais. La donne a changé, et tu ne le vois pas de la même manière que les autres... Tu fronces un peu les sourcils mais avant d'avoir eu le temps de poser la moindre question, il vient t'embrasser, doucement. Pourquoi ? Pourquoi fait-il cela ? Il te déteste, il te hait, il l'a répété, qu'il souhaitait te tuer, comme le bon chasseur qu'il est. Et là il vient t'embrasser, comme si c'était totalement naturel. Tu n'y comprends rien et, pendant une seconde, ton esprit se trouble. Tu as envie de le maintenir à nouveau contre toi, tu as envie de répondre à son baiser, tu as envie de l'emporter sur le sofa et d'aller un peu plus loin qu'un chaste baiser. Mais la passion ne te commande plus depuis trop longtemps pour te laisser aller. Alors ton côté raisonnable prend le dessus et, après un court instant d'hésitation, tu le repousses, doucement mais fermement. Ton regard sombre se perd quelques secondes dans le sien, brillant. Tu ne le comprends pas... Et tu peines à ne pas l'embrasser à nouveau, votre proximité te troublant... Vos souffles se mélangent, le tien se ferait court si tu étais encore mortel... À la place, quelques mots murmurés s'échappent d'entre tes lèvres...

-Non Alekseï... Tu n'es pas là pour ça...

Il n'est pas là pour remplacer Lyokha, ni jouer de ses charmes avec toi, ni rien d'autre du genre... Tes plans pour lui sont tout autres et tu comptes bien t'y tenir. Enfin, tu vas essayer, parce que cette proximité te trouble un peu plus à chaque fois. Tu le laisses baisser les yeux, faire volte-face et s'enfuir. Et toi, que fais-tu ? Tu retournes t'installer à ton piano, jouant un tango... Tout commence à déraper avec lui, il faudrait vraiment que tu te reprennes... Tu ne dois pas craquer, il n'est pas Lyokha et ne le sera jamais... Tu dois juste lui faire entrer dans le crâne que les vampires ne sont pas des monstres sans cœur et qu'il n'a pas à juger ton mari ni toi-même sans vous connaître... Oui, c'est là ton objectif... Il faut absolument que tu t'y tiennes, parce que les baisers ne font pas parti des méthodes à utiliser pour parvenir à tes fin...

~~~

Maximus Romilius. S'il y a bien une personne sur cette planète que tu souhaites éviter, c'est lui, ce vieux vampire qui t'a pris en grippe dès le premier jour. Ce type, tu le hais. Mais comme tu donnes un coup de main à Finnick et Zéphyr dans leurs affaires, tu ne peux refuser de le voir lorsqu'il vient pour cette raison. Alors depuis qu'il est là, tu serres les dents et essayes de te concentrer sur le plus important : le boulot. Mais il faut bien avouer que, mentalement, tu te détends d'une manière bien puérile : tu ajoutes mentalement, à chacune de ses phrases, une rime commençant par "poil aux...". C'est ridicule, certes, mais c'est bien la seule méthode qui ait fait ses preuves au fil des années. Parfois, tu souris tout seul et il s'en agace mais ce n'est pas bien grave, parce qu'au moins tu évites de craquer et de l'insulter clairement. Si tu pouvais le faire dégager à grands coups de pied au cul, tu le ferais sans hésiter. Enfin, le verre de vase romain ne devrait plus tarder à s'en aller et c'est une bonne chose. Ton énervement est aussi dû au fait que chacun de ses regards te semble être un reproche sur la mort de Lyokha. Comme si le drame avait été de ta faute, parce que tu ne l'avais pas accompagné. C'est ainsi que tu l'as ressenti, certes, mais de la part de la personne qui te déteste depuis le premier jour, cela te blesse autant que cela t'énerve. Donc, vous en êtes à la fin de votre discussion, lorsqu'un certain blondinet traverse le salon, allant se chercher une pomme dans le coin cuisine et la lavant. Si tu le suis une seconde du regard, tu reportes bien vite ton attention sur l'aîné. Tu n'avais pas besoin de le regarder pour savoir qu'il observait étrangement le nouveau venu, et tu ne peux t'empêcher de te mordre la lèvre. C'était un très mauvais plan que de descendre avec ce vampire dans les parages... Oui, un très mauvais plan, sachant quels sentiments le romain nourrissait à l'égard de Lyokha... Tu ne dis rien lorsque le blond passe à côtés de vous, posant une main sur ton épaule, mais tu surveilles la moindre des réactions du brun, inquiet pour l'humain. Et lorsqu'il a disparu, tu reprend immédiatement la parole.

-Oublie-le tout de suite, Maximus. Ce garçon ressemble peut-être à Lyokha mais ce n'est pas lui. Il est humain et se prénomme Alekseï.
-La ressemblance est troublante...
-N'y songe même pas. Il est mon invité, alors ne l'approche pas. Ou alors je peux te jurer que tu feras un magnifique vol plané jusque dehors.


Il en rit un peu et tu serres les dents. Qu'il rit, tu n'en mettras pas moins tes menaces à exécution si jamais il en vient à ne pas respecter le jeune homme. C'est en le traitant mentalement de tous les noms d'oiseaux possibles que vous  reprenez votre petite affaire à son initiative, tandis que tu meurs d'envie de le faire dégager de la villa. Il ne se passe jamais rien de bon lorsque la romaine est dans les parages. Non, rien de bon. Vous concluez sommes toutes assez vite le reste de vos affaires et tu le laisses, devant aller chercher quelques papiers. Tu n'aimes pas cela, tu as un mauvais pressentiment, mais tu sais aussi que tu n'as pas le choix. Alors tu fais aussi vite que possible pour regagner ton bureau, récupérer les papiers dont tu as besoin et redescendre. Mais à ton retour dans le salon, il n'y est plus. Disparu, envolé. Si encore ses affaires n'étaient plus là, tu en soupirerais de soulagement, mais ce n'est pas le cas. Il est donc encore dans la villa et tu le soupçonnes fortement d'être parti à la recherche de votre cadet. Tu ne perds pas une seule seconde et pars explorer les pièces dans lesquelles tu as l'habitude de voir le blond. Au bout de quelques pièces, l'une t'apparaît comme une évidence : celle du piano. Tu t'y rends immédiatement, la porte n'est pas fermée, et... Tu les trouves bien là, tous les deux, Alekseï allongé sur le sofa, le vampire au-dessus, en train de l'embrasser, de laisser ses mains se balader sous son haut. Une seconde, tu restes en bug face à ce spectacle qui parvient à te glacer le sang. Mais la colère prend bien vite le dessus, tes yeux ayant soudainement viré couleur grenat.

-Maximus Romilius ! Espèce d'enculé ! Dégage de chez moi !

Tu ne lui laisses pas vraiment le choix en fait, puisque tu n'attends pas une seule seconde pour les séparer et entraîner l'aîné avec toi. Et il a beau de débattre, la rage décuple tes forces. Tu n'as pas la moindre intention de le laisser agir à sa guise avec Alekseï, encore moins sous ton toit, alors qu'il est sous ta protection. Mais ce qu'il déclare empire un peu plus la situation.

-Lâche-moi connard ! Sale jaloux !

Sale jaloux. Toi, jaloux. Jaloux. Non. Non mais il s'est regardé ? Il s'est entendu ? Jaloux, toi ? De qui, de lui ? Mais c'est une plaisanterie ? C'est lui le jaloux dans cette histoire. C'est lui qui voulait ta place. C'est lui qui... Non, tu ne laisseras pas passer. Alors, ouvrant la fenêtre d'une main, tu l'attrapes par le col de l'autre, ton visage à quelques centimètres du sien, les crocs clairement en évidence.

-N'utilise pas des termes qui ne s'appliquent qu'à toi, le rudianus. Et maintenant, dégage de chez moi et n'y remet plus JAMAIS les pieds !

Et pouf, tu le pousses brutalement par la fenêtre, le laissant tomber sans chercher à le rattraper. Et il s'écrase au sol, quelques étages plus bas. Et c'est sans te soucier une seule seconde de son sort que tu refermes la fenêtre, hors de toi. Un enfoiré de première. Un sale connard qui se serait fait le jeune humain uniquement parce qu'il ressemble à Lyokha. Qu'il aille jouer les gigolos ailleurs, tu ne fais pas maison close, encore moins pour lui. S'il est en manque d'amour, qu'il aille se satisfaire ailleurs. Tu penses même que ses contemporains auraient dû faire de ce type un eunuque, histoire d'éviter bien des problèmes par la suite. Quel sale... Allez, il est parti, maintenant il faut que tu ailles fermes les portes afin qu'il ne revienne pas pour une raison X ou Y. Et c'est ce moment là que choisit l'humain pour réagir. Si ça ne va pas la tête ? Si, elle va très bien, tu es juste hors de toi et il vaudrait mieux qu'il ne fasse pas de remarque sur ce qu'il vient de se passer. Non mais, déjà que tu ne veux pas laisser entrer le vampire chez toi, mais si en plus, maintenant, il compte en profiter pour coucher avec Alekseï c'est non, dix fois non, cent fois non, mille fois non. C'est hors de question. Tu n'as pas une seule seconde songé à Lyokha, étrangement... C'est pour l'humain que tu as réagi si violemment... Étrange... Et ce dernier a une réaction qui est tout sauf conseillée. Te qualifier de cinglé t'est égal, puisque tu sais bien que tu es fou de rage. Mais lorsqu'il suppose que le problème vient du fait qu'il aurait pu se faire Maximus, il se prend une gifle magistrale. Ton regard couleur grenat le foudroie de la tête au pied, et s'il pouvait tuer, l'humain serait mort dans la seconde.

-C'est exactement ça !

Tu supportes son regard de dégoût sans sourciller. Tu n'en as rien à faire de ce qu'il pense, tu n'as pas à te justifier devant lui ! Tout du moins, c'est ce que tu penses sur l'instant. Tu ne veux pas te justifier. Tu as fais ce que tu avais à faire, l'autre enfoiré a mis le feu aux poudres, tu as donc explosé, point final, fin de l'histoire, on referme le livre. Et il te balance une dernière chose, avant de sortir de la pièce en vitesse, fuyant visiblement ta réaction. Lui au moins avait envie de lui et le montrait. Tu serres les dents à t'en faire éclater la mâchoire. Envie de lui, c'est sûr. Il n'aurait pas dit non à une partie de jambes en l'air. Mais là tu as vraiment envie de l'étrangler, cet insupportable blondinet.

-Tu as envie d'être sa prostituée ? Dis-le, je peux t'arranger ça ! lances-tu à voix haute, suffisamment fort pour qu'il puisse t'entendre, peu importe où il se trouve actuellement.

C'est n'importe quoi. Tu le protèges et il t'engueule. Ce gamin te fait perdre les pédales et c'est toujours aussi en colère que tu redescends au rez-de-chaussée, entreprenant de tout fermer et de, l'espace de quelques minutes, échanger toutes les insultes du monde avec Maximus. Tu lui as fait mal, visiblement. Tant mieux, il l'a mérité, cet abruti de dernière espèce. Tu en profites pour lui balancer ses affaires dans la figure puis tu termines de tout fermer. Quel con. Quel enfoiré. Quel... Assez, ne pense plus à lui, il faut que tu te calmes. Et tu sais très exactement comment tu dois le faire : tu retournes dans la pièce du délit, t'installes au piano et joue. Encore et encore. Les notes s'enchaînent, les mélodies aussi. Tes yeux sont fermés tandis que tu déverses toute a rage das des mélodies rapides et brusques. Jusqu'à ce que tu réussisses à te détendre, jusqu'à ce que les mélodies redeviennent douces, lentes, comme ton état d'esprit. Tu attends d'être entièrement calmé pour t'autoriser à lâcher ton instrument et enfin repartir dans la villa, gagnant la chambre du jeune Ivashkov. Tu toques à sa porte mais n'obtiens aucune réponse. Par deux fois, tu réitères l'expérience, sans plus de résultat. Tu fronces les sourcils et ouvres la porte. Rectification : tu essayes de l'ouvrir, parce que quelque chose derrière la bloque. Alors tu forces, jusqu'à pouvoir passer... Il n'y a personne. Qu'est-ce qui te semble anormal ? Le fait que la baie vitrée soit ouverte n'est pas normal. Il est parti. Il vient de se sauver et, tout concentré dans ta musique, tu ne l'as même pas entendu prendre la fuite ! Tu serres aussitôt les dents tandis que l'air frais s'engouffre dans la chambre... S'il est réellement passé par là, il a dû faire un plongeon dans la piscine et être trempé par une nuit si fraîche, c'est risquer l'hypothermie ! Alors tu n'as pas le choix : il faut que tu le retrouves avant qu'il n'ait de très graves ennuis. En un temps record, tu es prêt à partir, un sac à dos sur les épaules contenant une couverture chauffante, au besoin.

Une fois dehors, tu t'autorises quelque chose que tu n'as pas fait depuis de très longues années : tu laisses parler ton instinct de vampire, additionné à tes techniques de traque de Chasseur. L'odeur de son sang te donne une première piste à suivre et tu ne la lâches pas une seule seconde, courant à un rythme raisonnable pour un vampire, soit plus vite que ce que pourrait faire un humain. Tu aurais peut-être dû prendre la voiture, tu aurais été tout aussi rapide, mais... On ne te changea pas sur ce point : tu as horreur de conduire. Ou plutôt : tu détestes être enfermé dans un véhicule quelconque. Tu préfères donc courir, pleinement concentré sur ce qui se rapproche d'une traque. Mais qu'est-ce qui lui est passé par la tête, hein ? Il a choisi la mauvaise nuit pour se faire la belle, surtout qu'il aurait été plus logique d'attendre qu'il fasse jour, pour que tu ne puisses pas partir tout de suite à sa recherche... Oui, c'est idiot. Et plus les minutes passent, plus tu t'inquiètes. Tu ne sais pas dans quel état tu vas le retrouver, tu espères qu'il ira bien, qu'il t'insultera de tus les noms, afin de te rassurer sur son état... À un moment, tu t'arrêtes, hésitant. La piste est un peu brouillée, mais après deux minutes à chercher, tu retrouves enfin ce que tu recherches et reprend ta marche. C'est au bout d'une bien longue course se terminant à travers la forêt que tu l'aperçois enfin. Il marche lentement, tremble de manière inquiétante, et tu ne le vois que de loin.

-Alekseï ! l'appelles-tu en le rejoignant en vitesse.

Il est trempé, sa respiration est très lente et tu as du mal à repérer ses vaisseaux sanguins... Bon sang, mais dans quel état est-il ? Ce n'est plus une hypothermie légère ! Tu te places devant lui, l'empêchant d'avancer.

-Stop ! Je ne peux pas te laisser partir, encore moins dans ton état ! Et il est inutile de protester, tu reviens à la villa avec moi, je ne te laisse pas le choix !

Qu'importe ce qu'il pourra avoir envie de faire, tu ne le laisseras pas repartir. Tu prends justes quelques instants pour sortir ta couverture chauffante, la placer autour de lui, en espérant que cela suffise pour le réchauffer un peu en attendant de rentrer chez toi. Une fois cela fait, tu entreprends de le porter comme une princesse et de prendre le chemin du retour. Il sera un peu plus rapide qu'à l'aller, il faut dire qu'il n'a pas choisi le chemin le plus direct pour venir se perdre ici... Mais bon, c'est normal, pour quelqu'un ne connaissant pas la région. Durant tout le trajet du retour, tu ne prononces pas un mot, te contentant de regarder où tu mets les pieds et l'observer régulièrement, cherchant à t'assurer que son état n'empire pas. Par chance, il semble plutôt stable, même s'il n'a pas l'air de réellement se réchauffer... Il ne faut donc pas que tu traînes. Le trajet te semble durer des heures, c'est donc avec un soulagement non dissimulé que tu arrives enfin chez toi. Tu ne perds pas une seule seconde pour l'emmener dans le salon, le déposer sur le sofa, puis augmenter un peu le chauffage. Ouf... Tu es un peu plus rassuré, à présent. Mais ce n'est pas fini, pas encore. Il faut qu'il se réchauffe vraiment, et pour cela... Tu reviens devant lui et entreprends de lui retirer son haut. Il panique un peu, essaye de protester, de t'en empêcher, et tu soupires profondément...

-Laisse-moi faire espèce d'idiot. Tu ne te réchaufferas pas tant que tu n'auras pas retiré tes vêtements trempés et enfilé quelque chose de sec.

Sur ces quelques mots, tu lui retires tous ses vêtements, plus ou moins facilement selon lesquels et ses moments de lucidité. Aucune arrière pensée ne vient te troubler, tu ne songes qu'à l'aider à se réchauffer et rien d'autre. Pas une seule seconde ton regard ne s'attarde à un endroit mal venu. Et lorsque tu as enfin terminé de lui retirer tous ses vêtements, tu le laisses seul un instant, la couverture sur le dos. Tu vas mettre ses vêtements trempés au sale et reviens avec des affaires propres et, surtout, sèches. Et tu recommences le même travail que précédemment, mais à l'envers : tu l'aides à se rhabiller. Tu agis un peu étrangement, non ? Tu ne t'en rends qu'à peine compte... Tu es inquiet pour lui, plu que ce qu'on aurait pu imaginer. Oui, tu as toujours été quelqu'un de gentil mais là, c'est différent... Il y a quelque chose de plus, une touche d'inquiétude supplémentaire. Comme si tu commençais à vraiment t'attacher à ce garçon... Ne réfléchis pas à cela, pas encore... Il ne faut pas que tu te déconcentres, tu dois veiller sur lui... Ce n'est qu'une fois rhabillé que tu soupires un peu de soulagement... Tu as fait ce que tu pouvais, il ne manque plus que deux choses : une boisson chaude et un tour au lit. Cela devrait suffire, du moins tu l'espères...

-Que dirais-tu d'un bol de lait chaud ?

Il n'est pas contre. C'est normal, d'un côté. Alors tu lui fais signe de te suivre et l'amène dans la cuisine. Tu entreprends alors de faire chauffer du lait sur le feu, allant en même temps chercher un bol que tu poses sur la table, devant lui. Ni l'un ni l'autre ne prononcez le moindre mot, tu es bien trop occupé à surveiller la cuisson du lait pour faire la conversation. De toute manière, tu ne sais pas exactement quoi dire... Les minutes passent, le lait est prêt et tu viens remplir son bol, faisant bien attention à ne pas laisser ne serais-ce qu'une seule goutte s'échapper et risquer de le brûler. Ce serait vraiment idiot. Heureusement, tout se passe bien et après avoir reposé la casserole, tu pars fouiller dans les placards à la recherche d'un peu de chocolat en poudre. Il y en a, quelque part, mais tu as complètement oublié où tu l'avais rangé la dernière fois. C'est cela d'être un immortel : tu oublies certains détails, surtout ceux qui ne te concernent pas vraiment. Tu n'avales que du sang, après tout... Bref. Tu es obligé de fouiller trois placards pour enfin trouver ce que tu cherchais et venir poser la boîte devant son bol, avec une cuillère. Voilà. Ceci fait, tout à son écoute, tu t'installes à la table, en face de lui, le regardant...

-Qu'est-ce qui t'est passé par la tête, hein ? C'était vraiment idiot de sortir ainsi, par ce temps, surtout après un tour dans la piscine... Tu aurais pu y rester, si je ne t'avais pas récupérer... Ne refait jamais ça, jamais. S'il te plaît, Alekseï...

Tu t'es inquiété, cela se voit dans ton regard sombre, cela s'entend dans ce ton doux que tu emploies. Tu t'es inquiété pour lui, et tu t'inquiètes toujours, même s'il semble aller mieux que lorsque tu l'as retrouvé. Tu as déjà perdu trop de personnes dans ton entourage, tu ne veux plus que cela recommence... Samael, tu le connais à peine, ce garçon, et il est insupportable, c'est un Chasseur de surcroît. Et pourtant, oui, tu te fais du soucis pour lui, tu te montres... Protecteur ? Est-ce le terme le plus approprié ? Tu n'en sais rien, mais c'est le seul qui te vienne à l'esprit... C'est étrange, c'est troublant, et c'est ce qui te pousse à finalement baisser les yeux...

-Écoute... Je suis navré pour la scène avec et après Maximus... On n'a jamais pu se supporter et il a le don de me mettre hors de moi... Je l'avais prévenu que s'il s'approchait de toi, je le ferais dégager... Il a cru que je n'oserais pas le faire, il a été surpris. Mais j'aimerais que tu comprennes certaines choses. Maximus, c'est un très vieux vampire. Il est né dans les premiers siècles sur Terre, il a beaucoup d'expérience donc tu aurais encore plus de mal à te débarrasser de lui que de moi. Mais surtout... Il aimait Lyokha. À ses yeux, tu ne seras rien de plus qu'un remplaçant, une substitution, une chose qu'il ne regardera jamais vraiment... Ce n'est pas l'idéal, tu comprends ? Je ne voulais pas que... Qu'il te touche, qu'il te blesse, ou quoi que ce soit d'autre... Ce n'est pas pour servir de jouet à quelqu'un que je t'ai amené ici. Je... Aussi longtemps que tu es en ces lieux, tu es sous ma protection...

Tu ne sais pas si tes propos l'aideront à y voir plus clair. Tu as l'impression d'avoir été très confus, de l'avoir encore plus embrouillé. Voilà des années que tu n'avais plus été aussi hésitant. C'est une sensation étrange qui commence à t'effrayer. Il ne faut pas que tu t'attaches à ce gamin, tu le sais bien... Tu veux juste lui ouvrir les yeux sur la réalité du monde et sur ce que sont les vampires, réellement. Mais si tu t'attaches trop, tu as peur de ne jamais accepter qu'il s'en aille... Tu te sens ridicule... Il faudrait aller se coucher, l'un comme l'autre... Et tant pis si la nuit n'est pas finie, il y a eu trop d'événement des derniers moments...

HRP : le mot en gras et italique est dit en latin.
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Raleigh Rutherford
♆ tell me, would you kill...
Raleigh Rutherford


♆ papiers d'identité.
♆ race : Vampire (de Samael).
♆ âge : 1143 ans (et fou amoureux de Samael).
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MessageSujet: Re: In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae}   In silence I hold on, to you and I {post † Lyo || Aleks & Mae} Icon_minitimeJeu 10 Sep - 21:18

Tu parles trop ? C'est donc cela, son excuse, ce motif pour t'avoir enlevé la dernière barrière de tissu qui rendait la scène un peu plus décente ? Te voilà totalement nu, face à lui. Et si la surprise est ta première réaction, tu te mets plutôt à le provoquer par la suite ; et maintenant, que compte-t-il faire ? Juste s'en aller ? Faire comme si rien n'était arrivé ? Tu as bien du mal à le croire, c'est pourquoi tu guettes la moindre de ses réactions , attendant quelque chose, même n'importe quoi de sa part. Et cette fameuse réaction, elle tombe bien vite. Légèrement prévisible, et pourtant, paradoxalement inattendue à la fois. Un baiser. Ses lèvres contre les tiennes. Tu ne sais pas quel folie te prend, ni même pourquoi ton cœur loupe un battement ; tout ce que tu sais, c'est que la seconde d'après, tu lui rends son baiser avec une fougue qui te caractérise souvent. Un petit côté farouche qui pourrait presque laisser croire que tu apprécies franchement le moment. Et dans le fond, c'est peut-être un peu le cas, même si c'est hors de question pour toi de l'admettre... Comme tu l'as pensé un peu malgré toi, il est beau, attirant, il y a quelque chose en lui qui donne envie de chercher son contact, d'être à ses côtés ou de l'avoir à portée de vue, constamment. Comme si tu n'arrivais pas à te lasser de sa personne, comme si tu n'étais pas capable de la haïr correctement. Et même si tu détestes ça, ça se ressent dans ton baiser, que tu n'es pas si indifférent que cela. Même si tu joues bien la comédie, là, c'est plus qu'une histoire de jouer. Il y a ce petit truc, cette sensation indescriptible qui te donne continuellement des frissons. C'est à la fois agréable et tannant, agaçant et sympathique. Il te repousse un peu brusquement, et tu reprends rapidement ton équilibre, rattrapant au passage ta serviette. Si tu essayes de ne pas trop le montrer à l'extérieur, à l'intérieur, tu te sens mal à l'aise. Pas d'être nu devant lui non, tu n'es pas vraiment pudique. Mais plus pour ce qui vient de se passer, pour ce baiser un peu trop réel à ton goût. Tu te détestes très franchement de t'être ainsi laissé aller avec lui. Quelle idée, franchement. Mais il faut croire que tu ne t'es pas brûlé suffisamment, non. Ou alors, c'est que tu es réellement masochiste. Mais tu reviens te planter devant lui, et si ton regard azuréen brille d'une manière bien étrange, tu n'en perds pas pour autant tes mots ; il est une réelle énigme à tes yeux. Une énigme, et ça t'énerve de ne pouvoir la déchiffrer. Tu ne le comprends pas, sérieusement. Et comme trop souvent quand tu es perdu, tu fais n'importe quoi. Et sur l'instant, ça se traduit sur tes lèvres contre les siennes, par ta propre volonté cette fois. Un baiser doux, presque trop. Tu sens l'hésitation chez lui, juste avant qu'il ne te repousse. Pas aussi brusquement que tout à l'heure, mais tout de même. Tu restes assez proche, quelques secondes. Le temps de te perdre dans son regard sombre, d'y chercher des réponses, peut-être. Curieusement, tu n'es pas dégoûté, ou quoi que ce soit, d'une telle proximité avec le vampire. Tu devrais, non ? Sans doute. Mais ce n'est pas le cas, et c'est un trouble de plus à ajouter à une liste bien longue qu'il a causé. Tu fermes un peu les yeux, te contentant de son souffle contre tes lèvres, de cette proximité qui ne devrait pas avoir lieu. Ses quelques mots ne te font pas réagir, en extérieur du moins. Tu n'es pas là pour ça ? Pourquoi alors ? Tu te décides simplement à baisser les yeux, à faire demi-tour. À quoi bon t'attarder, tu vas finir par te brûler si tu restes de trop près de cet étrange personnage.

---o---

Qu'est-ce que tu es en train de faire, Alekseï ? Dans quelle situation t'es-tu fourré. Tu risques gros, mais tu ne t'en rends pas compte. Pourquoi ? Parce que tu joues avec un vampire, et pas un nouveau-né, même si tu l'ignores. Ce type a des centenaires de plus que toi, il est même bien plus vieux que Samael. Et tu joues avec le feu Aleks, tu joues à un jeu dangereux là... Tu es allongé sur un sofa, Maximus au-dessus de toi, glissant une main contre ta peau brûlante. Tu frissonnes malgré toi, car dans le fond, ça te dégoûte. Ce n'est pas comme avec l'autre brun. Les baisers, les gestes... Tu ne ressens pas les choses de la même manière, et tu préfères ignorer ce fait qui te trouble. C'est juste qu'avec ce type, ça te semble bien moins naturel... Et s'il veut aller plus loin ? S'il décide qu'il a envie de coucher avec toi, là, maintenant, sur ce sofa. Que pourras-tu contre ? Tu ne sais pas. Côté physique, tu sais que tu n'as aucune chance. Après, il te reste les mots mais... Mais comme tu le pensais précédemment, tu ne le connais pas, tu es donc incapable de prévoir ses réactions ou ce qu'il peut penser. Tu glisses une main sur sa nuque, tu le maintiens contre toi malgré tout. Tu es crédible, apparemment. Ou alors, il se perd dans le souvenir de son Lyokha... Toujours est-il que, tant qu'il te sort d'ici, qu'il te prenne pour Lyokha ou Alekseï, ça t'importe peu. Mais... Il semblerait que ton plan ne se déroule pas comme prévu, non. Car Tudor débarque dans la pièce, et il a l'air tout sauf ravi de vous retrouver dans une telle... Configuration. Les insultes fusent, d'un côté comme de l'autre, et toi tu restes muet, et totalement impuissant face à la situation. Pas que tu veuilles intervenir, de toute façon, tu es mieux à ne pas t'en mêler. Tu les regardes donc alternativement, écoutant leur échange. Jaloux ? C'est ce que tu aurais voulu penser en premier lieu. Mais quelque chose te dit que Samael ne fait pas ça par jalousie, non. Plus pour... Te protéger ? On dirait bien. Mais sur l'instant, tu es bien trop énervé pour réfléchir correctement. Parce qu'il vient de faire foirer ton plan, parce qu'il t'énerve, parce que tu faisais des efforts avec l'autre Romilius dans l'espoir de fuir. Et tout ça, réduit à néant, soudainement. Ton regard croise le sien. Rouge grenat. Il est inquiétant, mais tu ne cilles pas, tu vas même jusqu'à lui faire comprendre qu'il est complètement taré.

Et tu devrais te calmer, Lyokha. Parce que si tu l'as presque toujours connu calme, le type en face de toi est juste hors de lui. Tu devrais te méfier, arrêter de te croire intouchable tout ça parce que tu ressembles un peu trop à son petit ami décédé. Mais c'est plus fort que toi, il faut que tu t'énerves, que tu t'enfonces dans la provocation pour lui balancer que tu aurais pu te faire le vampire, là, dans cette pièce, sous son toit. De la provocation pure et simple. Et ça a son effet ; la claque, tu ne la vois pas venir, mais tu la ressens. Oh que oui, tu la ressens. Tu as l'impression que ta joue te brûle, et tu glisses le bout de tes doigts dessus, remarquant au passage que tu t'es ouvert la lèvre. Mais merveilleux ! De mieux en mieux avec ce Tudor, sérieusement. Tu fais tous les mauvais choix apparemment, et une fois de plus, ton impulsivité prend le dessus, quand tu lui balances que l'autre au moins, il te désirait, et il le montrait. Qu'est-ce que tu sous-entends ? Tout. Rien. Que Tudor a des sentiments qu'il ne dévoile pas. Qu'il joue avec ta patience. Qu'il t'agace. Mais tu n'attends pas sa réaction, car tu n'es pas vraiment d'humeur à te faire arracher la tête. Sa précédente claque a déjà bien cinglé, hors de question que tu lui donnes l'opportunité de t'en coller une seconde. Alors tu te détournes, et rapidement tu quittes les lieux, énervé et bien décidé à rejoindre ta chambre. Tu te figes toutefois un instant dans le corridor, en entendant ce qu'il te balance. Devenir la prostituée de Max ? Tu fronces les sourcils, et tu serres les dents fort, très fort. Honnêtement, tu ne sais pas ce qui te retient de faire demi-tour pour le frapper. Sûrement ton instinct de survie... Mais tu es loin, très loin d'apprécier ce qu'il vient de dire. Déjà que tu ne supportes pas les vampires... Mais en plus, jouer la prostituée de l'un d'entre eux ? C'est une sacrée atteinte à ta fierté ce qu'il vient de dire. Mais tu préfères passer outre et aller t'enfermer dans ta chambre. Quel sale. Con. Ce n'est pas l'envie de lui répondre quelque chose qui te manque pourtant... Et tu pourrais trouver quelque chose de franchement cruel, quelque chose qui le rendrait bien plus blême qu'il ne l'est déjà. Mais tu n'as pas envie de jouer plus avec le feu, tu es déjà hors de toi comme ça, et tu tiens à rester en vie. Lui aussi semble complètement hors de lui, et tu n'as pas envie de mourir ce soir. Tu claques donc violemment la porte de ta chambre derrière toi, et tu vas réfléchir à un plan pour t'enfuir d'ici.

Car oui, c'est ce que tu comptes faire. Partir. Quitter enfin cette villa. Tout ça, c'est trop pour toi. Tes amis, tes collègues, le boulot, tout le monde doit s'inquiéter pour toi. Et ta vie te manque. Tu en as marre d'être le jouet ou l'occupation du moment, ou l'objet de thèse ou les dieux savent quoi de cette créature ! Tu n'es pas son ami, et le peu de points positifs qu'il avait pu gagner avec toi, il vient de les jeter dans le vide avec son comportement reflétant sa réelle nature ; celle d'un monstre sanguinaire violent, mauvais de surcroît avec toi. Tu inspires profondément, essayant de retrouver une fréquence respiratoire normale, pas comme si tu venais de courir un marathon. Tu es juste, tellement énervé... Tu fais les cent pas, avant de regarder la fenêtre. C'est ta seule issue, tu le sais. Ta marque de sortie, elle est là. Tu te mordilles la lèvre. Tu décides d'abord de bloquer la porte, pour retarder le brun si l'envie de venir te voir lui prenait. Et tu files récupérer ton rossignol pour forcer la baie vitrée. Ceci fait, tu glisses à l'extérieur. Une grande inspiration, et tu sautes dans la piscine. Maintenant, il n'y a plus de temps à perdre. Avec un peu de chance, il n'a rien entendu. Mais s'il a entendu ton plongeon... Tu peux être sûr qu'il est déjà à tes trousses. Tu sors donc rapidement de l'eau, malgré tes vêtements devenus lourds car engorgés d'eau, malgré le froid qui s'immisce ici et là pour te glacer le sang. Et tu cours, au plus vite, au plus loin, sans même savoir où tu vas comme ça. Très intelligent Alekseï, vraiment... Tu crois que tu vas aller loin, ainsi vêtu et trempé ? Il fait bon chez le vampire, il fait suffisamment chaud pour se balader avec un pull assez fin. Mais dehors, par ce temps ? C'est de la folie. Peu à peu, ton corps lâche, sans que tu ne t'en rendes vraiment compte. La respiration d'abord, qui se fait plus difficile. Ta trachée qui se glace. Tes extrémités que tu ne sens presque plus. Et les tremblements, de plus en plus sévères, qui agitent ton corps. Ta conscience décide de vaciller elle aussi, te laissant moins rapide et de moins en moins certain d'où tu peux poser les pieds. Tu trébuches de plus en plus fréquemment, et ce n'est sûrement qu'une question de minutes avant que tu ne finisses par t'effondrer, gelé, et mal en point. Tes dents claques. C'est la seule chose qui te tient à peu près éveillé pour l'instant. Mais pour combien de temps encore ?

Ton prénom. On le prononce, mais tu ne l'entends pas. Tu es... Ailleurs, et loin d'être en forme. Mais la source de la voix se place devant toi, et si tu recules de deux pas, tu manques de perdre l'équilibre. Non ! Qu'il te laisse ! Tu veux qu'il te laisse. Tu veux partir ! Tu en as marre. De tout, de lui, tu veux t'enfuir. Tu as peur de rester une minute de plus dans cette villa. Tu vas devenir fou. Tu vas devenir quelqu'un que tu ne pensais pas pouvoir être un jour... Tu ne veux pas de ça, tu veux tout oublier, revenir à zéro, à cette soirée au bar... Ne pas faire le con, ne pas provoquer ce vampire... Tu en as marre bon sang, tu veux qu'on te laisse rentrer chez toi... Il ne te laisse pas le choix ? Tu aimerais protester, le frapper et te remettre à courir. Mais tout ce que tu fais, c'est de le regarder de tes yeux vides, essayant de dire quelque chose. Mais tes lèvres semblent paralysée. Ta bouche totalement engourdie, aussi crispée que tes mains et ton corps dans son ensemble... Tu n'as d'autre choix que de te laisser tomber dans ses bras lorsqu'il t'attrape, t'enroulant dans une couverture chauffante. Mais... Cela ne fait aucune différence, tu ne sens aucune différence. Tu ne saurais dire si tu t'endors, ou si tu perds réellement connaissance. Mais tu divagues, et tu fermes les yeux d'un instant à l'autre, pour les rouvrir quelques minutes, heures ou secondes plus tard, ça, tu ne saurais le déterminer. Bref, vous arrivez enfin à la villa. Il te dépose sur le sofa, et tu trembles toujours autant, mentalement fixé sur la température extérieure, ton corps réagissant toujours en conséquence. Tu n'arrives pas à desserrer les mains et les dents, tu le suis juste de ton regard inquiet. Il revient vers toi pour te retirer ton haut. Ta réaction est immédiate, tu recules, tu te débats comme tu peux, l'observant toujours avec le regard fou, les yeux grands ouverts. « N-N... » Non, aimerais-tu dire. Ta respiration est toujours aussi tirée, brusque, forcée, et tu n'arrives pas plus à ouvrir la bouche pour prononcer un mot. Il a raison, tu dois te laisser faire, il veut juste t'aider après tout... Alors tu finis par te calmer légèrement, et juste le laisser faire. Il te déshabille. Totalement, sous ton regard toujours aussi médusé. Tu n'as pas la force de le faire toi-même, ou de l'aider. Et tu te laisses faire, jusqu'à te retrouver nu, dans la couverture. Il disparaît, revient presque aussi vite. Répète le schéma à l'envers, et te voilà habillé, dans des vêtements chauds et sec. Tu te détends peu à peu. Ta mâchoire se décrispe, tu retrouves tes sensations, et ta respiration se fait de plus en plus normale.

Un bol de lait chaud. Tu ne vas pas dire non. Ça va te faire le plus grand bien. Mais tu as encore du mal à parler, alors tu te contentes de hocher la tête, sans lâcher une seconde le brun du regard. Est-ce que tu te rends compte que depuis qu'il t'a récupéré, tu ne l'as pas une seule fois lâché du regard ? Ça pourrait presque faire peur. Mais non, tu es juste... Intrigué. Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Il aurait juste pu te jeter dans une pièce, dans ta chambre et fermer pour de bon la baie vitrée, te laissant trempé et gelé pour la nuit. Mais non... Il prend soin de toi. Tu ne sais pas quoi en penser. Bref, tu te relèves un peu maladroitement pour le suivre jusqu'à la cuisine. Tu le regardes toujours, alors qu'il fait chauffer le lait. Le bol qui se trouve devant toi est rapidement rempli, et il te passe du chocolat en poudre. Tu le regardes silencieusement, jusqu'à tenter un « Merci... » un peu rouillé. Tu finis par mélanger le chocolat et le lait, et tu bois sans plus attendre. Ça te réchauffe, ça te fait du bien, vraiment. Si bien que tu finis ton bol très vite. Ne refait jamais ça hein... C'est dingue, à sa manière de parler, tu pourrais jurer qu'il s'est réellement inquiété pour toi. Et pas juste par intérêt, non. Vraiment pour la personne, pour toi. On dirait... C'est comme si ton père ou ton grand frère ou tu ne sais quoi te disputait, te donnait une petite leçon de morale. « Je, hm... » Tu as encore du mal  à parler. De de toute façon, qu'est-ce que tu pourrais bien répondre. Tu te contentes de baisser les yeux pour regarder l'intérieur de ton bol vide. Il a raison. C'était totalement inconscient de ta part, de fuir dans cet état... De toute façon, il reprend la parole. Et tu l'écoutes, attentivement. Tu t'autorises à l'observer, une fois de plus. Tes yeux brillent devant ses propos. Tu... Tu ne sais pas quoi en penser, quoi dire... Il a l'air si sympathique sur l'instant. Si humain. Il te fait presque de la peine, d'une manière. Il a l'air si sincère... Et toi, tu lui as infligé cette vision, celle de toi et de ce Maximus, faisant parallèle avec Lyokha et Maximus... De plus en plus, ce vampire te semble humain. Il remet en question tout ce que tu pensais d'eux, tout ce que tu peux penser de lui.

Il te rend terriblement confus. Tu ne sais comment est-ce que tu devrais te comporter. Être sympathique ? Complice avec lui ? Essayer d'être un ami, plutôt qu'un ennemi ? Ou dois-tu suivre tes principes de toujours, et le haïr en silence, comme tous ceux de son espèce. Tu ne sais plus où tu en es. Cela a l'air de réellement l'affecté, de le toucher profondément, une partie de son âme qui te saute aux yeux, comme quelque chose de fragile, quelque chose qu'il faut préserver, et que tu ne fais que dégrader depuis que tu es ici. « Merci, pour tout, tu... N'étais pas obligé, et je... Je dois reconnaître que j'ai été cruel, hm.. J'espère que tu me pardonneras pour ça... » Quoi ? Attendons une minute. Toi, tu viens de demander à un vampire de te pardonner ? C'est bien la meilleure. Tu te relèves de ta chaise, pour venir jusqu'à lui. Tu ne souris pas, et pourtant, tu n'es pas en colère, ni blasé, ni rien de tel. Curieusement, tu te sens bien. En sécurité avec lui. Tu te sens comme jamais tu ne te le serais autorisé auparavant auprès d'un vampire. Tu l'observes un court instant. Tu devrais lui dire bonne nuit, partir te coucher, mais... Il y a quelque chose, qui te tanne vraiment. Quelque chose que tu veux faire, même si tu ne devrais pas. Tu t'avances encore un peu, pour venir l'embrasser au coin des lèvres. Tu n'oses pas l'embrasser réellement. Aller plus loin. Tu te contentes de ce chaste baiser volé. Un bref sourire fait son apparition sur tes traits, et tu te détournes. « Bonne nuit, Samael... » Ajoutes-tu doucement. « Et... Encore merci, pour tout... » Tu hoches légèrement la tête, et tu files vers ta chambre, sans te retourner. Tu es troublé, tes convictions sont ébranlées, tout est remis en question. Et tu as besoin de sommeil, bon sang...

---o---

Tu as bien dormi, cette nuit. Et tu t'es levé tard, épuisé de cette nuit... Agitée. Tu essayes de ne pas trop y repenser. De juste passer à autre chose, comme tu as coutume de le faire. Mais c'est difficile. Tu te souviens des attentions de Tudor. De comment il a pris soin de toi, comment il a pu faire attention à l'humain fragile que tu es, à côté de lui, immortel qui n'a à se soucier ni de la maladie, ni de la mort. Tu regardes ton reflet dans le miroir. Tu as l'air bien plus en forme que cette nuit, une bonne douche t'a fait le plus grand bien. Certes, ta lèvre est encore ouverte du coup que tu as pris hier, mais ça cicatrise. Tu t'autorises un petit sourire, alors que tu termines de te coiffer. Tes cheveux restent plus ou moins en bataille, tu cherches juste à y mettre un peu d'ordre. Comme si cela avait une quelconque importance, ici... Hé bien... Il faut croire que ça en a. Tu ne comprends pas pourquoi, tu aimes te dire que c'est juste pour toi que tu fais ça. Mais... N'y aurait-il pas un petit autre chose ? Tu ne sais pas trop. C'est curieux, mais tu ne préfères pas y penser... Bref, tu éteins la lumière et tu quittes la pièce, ainsi que ta chambre, pour rejoindre le salon où tu penses retrouver le brun. Et au pire, s'il est occupé, tu trouveras une occupation, un livre ou quelque chose pour ne pas t'ennuyer. Tu arrives donc comme prévu dans le salon. Et Samael est bien là, étendu dans un sofa. Il... Il n'a pas l'air très en forme. Il a même l'air épuisé, ce qui te fait froncer les sourcils. C'est étonnant, venant d'un vampire, venant de lui... On dirait qu'il... Tu réfléchis brièvement à ce qui pourrait causer un tel état, et à part un empoisonnement ou une blessure très très grave, tu ne vois qu'une chose ; une soif très présente. Il ne s'est donc pas nourri ? Tu te mordilles la lèvre.

« Tu vas bien ? » Fais-tu en t'approchant d'un pas ou deux, tout en restant à distance. Il ne veut pas que tu t'approches ? Il est mort de soif ? Ses propos confirment ce que tu pensais un peu plus tôt ; il ne s'est pas nourri depuis un bout de temps, pour avoir une telle mine. Tu restes un peu surpris, te mordillant la lèvre. Tu te détournes pour aller voir s'il reste des poches de sang. Car oui, tu sais où il planque ses réserves, tu n'es pas idiot, tu l'as remarqué. Mais c'est vide, il n'y a plus rien, pas même une poche de secours... Tu soupires un peu. Tu as bien une idée, voir deux, mais tu sens qu'il va les refuser, l'une comme l'autre... Tu te mordilles la lèvre. Tu lui dois bien ça, surtout après ce qu'il a fait pour toi cette nuit... il t'a sauvé la mise, et c'est l'occasion de lui rendre la pareille. De faire quelque chose de bien pour l'aider, pour lui... Tu inspires profondément. C'est un peu, très nouveau pour toi, même. Proposer à un vampire de te mordre, tu n'aurais jamais pu l'envisager avant. Mais il remet tout en question, il te remet en question, toi, la personne que tu as toujours été, celle que tu es devenue à cause de drames dans ta vie... Tu t'avances un peu plus vers lui, pour reprendre la parole. « Je veux que tu me mordes. » Tu n'en reviens pas d'avoir dit ça, toi, Alekseï Ivashkov, chasseur de ton état. Tu n'en reviens tout simplement pas d'avoir proposé à un vampire, ce vampire qui te garder captif, de te mordre... Aurais-tu perdu la tête ? Ce n'est pas impossible. Ici, tout te semble tellement différent, comme si vous étiez sur une toute autre planète, un endroit où tu ne serais pas le même, où changer ne te ferait pas aussi peur qu'actuellement.

À le voir, ton idée est loin de lui plaire. Normal, as-tu envie de dire. Il ne veut pas te tuer, et il n'y a rien de plus risqué que de proposer son sang à un vampire assoiffé. Pas besoin d'être chasseur pour savoir ça, tout le monde le sait. Il faut être idiot ou suicidaire pour se proposer à une créature qui manque cruellement de ce fluide qui la fait vivre. Tu t'approches, et il ne bouge pas pour l'instant. « Il n'y a plus de poches, et je sais que c'est hors de question que j'aille en chercher en ville. Et tu ne peux pas y aller non plus. Alors, au moins pour que tu tiennes jusqu'à ce soir, tu dois me mordre, tu le sais aussi bien que moi... » Tu as beau ne pas aimer ces créatures, tu as dû les étudier sous tous leurs angles, pour trouver les points faibles et toutes informations essentielles pour leur tenir tête. Ton idée n'a pas l'air de lui plaire. Mais tu avances toujours, malgré ta crainte dissimulée que ta vie s'achève là, maintenant, sous les crocs du seul vampire qui n'aura pas essayé d'attenter à ta vie. Tu t'approches de plus en plus. Mais comme tu t'y attendais, il finit par se relever pour reculer. Il va te faire du mal ? Non. Non, tu te confortes dans l'idée qu'il ne peut pas te faire de mal. Pas lui. Tu secoues doucement la tête. « Peut-être que c'est une mauvaise idée. Mais tu en as besoin. Tu m'as sauvé cette nuit, laisse-moi faire au moins ça pour toi... » Tu hoches doucement la tête, t'avançant doucement, histoire qu'il ne prenne pas trop la fuite. Ses yeux sont rouge... Le même rouge qu'hier, quand il était hors de lui. Mais il ne te fait pas peur. Son regard ne te glace pas le sang. Il t'inspire... Tu ne sais pas, une espèce de pitié, mais pas de manière négative. Tu veux juste l'aider, être là pour lui, comme lui a été là pour toi.

Tu avances toujours, jusqu'à te retrouver juste devant lui, le bloquant plus ou moins volontairement contre le mur. Il veut que tu recules, il ne veut pas te blesser... Tu secoues un peu la tête, refusant de bouger. Tu ne t'es jamais retrouvé aussi près d'un vampire assoiffé, de souvenir... Enfin, pas en tant que simple humain en tout cas. En tant que chasseur, peut-être mais... Ces yeux rouges, tu ne les as jamais vu de si près. Tu n'es pas plus perturbé que cela, puisque tu plonges ton regard dans le sien, jusqu'à poser tes mains contre ses joues, hésitant pourtant un peu. « Je veux que tu me mordes, d'accord ? Je sais que tu ne vas pas me faire de mal. Tu, tu vas gérer ça. J'ai... Confiance en toi, d'accord ? » Tu déglutis un peu. Quelque part, tu veux te rassurer, en disant cela à voix haute. Tu n'as aucune certitude sur ce qui va se passer, sur si oui ou non, il va tenir, ou si au contraire, il va mettre un terme à ta vie... Mais tu es un peu trop jeune pour mourir, à tes yeux. Tu le regardes toujours, et tu patientes. Tu veux qu'il te morde, qu'il aille mieux, jusqu'à ce soir au moins, qu'il puisse aller acheter de quoi se nourrir correctement... Tu veux juste aider, à ton tour.
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