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| in another life, i would be your boy. (lyokhael) | |
| Auteur | Message |
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| Raleigh Rutherford ♆ tell me, would you kill...
♆ papiers d'identité. ♆ race : Vampire (de Samael). ♆ âge : 1143 ans (et fou amoureux de Samael). ♆ métier : Fouteur de m**** (et amant de Samael à plein temps). ♆ célébrité : H. Christensen ♆ crédits : awake. ♆ messages : 519
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| Sujet: in another life, i would be your boy. (lyokhael) Ven 18 Juil - 23:28 | |
| ✯ ✯ ✯— in another life, I would be your boy. we'd keep all our promises, be us against the world. in another life, I would make you stay. so I don't have to say, you were the one that got away.
Tu regardes attentivement tous les éléments posés sur la table. Tout ce qui n'a pas encore brûlé, mais qui ne devrait tarder. Les larmes continuent à dévaler tes joues, mais tu n'y fais même plus attention. Voilà des années que tu n'avais pas pleuré comme cela. Des années que tu n'avais pas autant souffert. Ton cœur est à vif, ton moral au plus bas. Tu n'as de cesse de repenser à cette soirée, il y a quelques jours. À ce qui s'est passé. À Samael, tuant Maximus. La scène se rejoue plusieurs fois dans ton esprit, tous les éléments te reviennent à l'esprit, et y tournent en boucle. Son épée ensanglantée. Max agonisant. Max mourant. Et toi, assistant à cette scène, totalement impuissant. Puis, quand ce n'est pas sa mort qui te hante, c'est bien ce qui s'est passé ensuite, quand tu t'es rendu chez le jeune Tudor. Cette violente dispute qui a éclaté, les coups donnés et reçus. Ses mots que tu n'as pas voulu entendre, ses explications que tu n'as pas voulu comprendre. Tu renifles un peu. Tu le hais. Pas comme tu as pu le haïr quand tu as appris que c'était un chasseur non. Même si cette trahison a failli faire éclater votre couple en mille morceaux irrécupérables, tu as réussi – bien que difficilement – à passer par-dessus. Mais ça... Non. C'est inexcusable à tes yeux. Et c'est d'autant plus douloureux, car tu sais que tu viens de perdre les deux seuls hommes qui ont un jour compté sentimentalement parlant à tes yeux. Non, tu ne dis pas que tu tenais encore à Maximus au sens amoureux du terme, non. Mais tu y tenais, car il a été une grande partie de ton existence, il t'a toujours soutenu, malgré ses défauts, malgré le fait qu'il t'ait fait souffrir à un moment ou à un autre, lui aussi. Mais Samael... Jamais tu n'aurais pu t'imaginer le perdre d'une telle manière. C'est si stupide... Tu te demandes une fois de plus pourquoi est-ce qu'il a fait cela. Qu'est-ce qui lui a pris. Il savait, il savait parfaitement que tu tenais à l'autre vampire. Il l'a quand même tué. Était-ce par jalousie ? Était-ce parce que Cassius l'avait provoqué, et Mae – ou plutôt Leo – n'a pas su se contrôler ? Que de questions qui demeureront à jamais sans réponses, malheureusement. Tes doigts parcourent une photo parmi tant d'autres. Une des rares choses auxquelles tu tiens. Ou plutôt, tenais. Max déguisé en Sweeney Todd pour une soirée halloween plutôt arrosée, à une boîte de l'atlantide. Un rire un peu nerveux t'échappe, quand les souvenirs te reviennent. Tu reposes cette photo, en saisissant une autre au hasard. Et ce n'est plus le vampire qui en est l'objet, non. C'est l'humain. Samael. Une photo où tu le revois dans ton lit, complètement décoiffé, des plumes un peu partout, après une bataille de coussin, un truc complètement gamin qui vous avait tellement fait rire pourtant. Tu serres les dents, essayes de ne pas déchirer le papier sur l'instant. Tu retrouves d'autres photos un peu du même genre, datant de l'époque où tout allait encore bien entre vous. Et tu te dis que ce n'est pas si lointain. C'est juste derrière toi, à une semaine de là, même pas. Tu te demandes si, si c'était à refaire, il le referait, de tuer Max. Et puis, tu as peur de lui pardonner sa faute, tu as peur d'en être capable par amour, même si tu sais que tu ne pourrais pas vivre avec ça sur la conscience. Alors tu te dis tout simplement qu'il recommencerait bien dix fois, s'il en avait l'occasion, et toute compassion s'évapore de ton esprit. Après avoir fait pour la dixième fois le tour de ces photos, tu te relèves de ta chaise, allant devant l'évier. Une par une, tu termines ton œuvre déjà bien entamée ; tu brûles chacune de ces photos. Pour que du passé, il ne reste rien. Tes larmes se joignent aux cendres et aux flammes dans l'évier, tu n'y prêtes pas plus d'attention que cela. Une bonne centaine de photos plus tard, et de nombreux papiers, il n'existe plus rien qui te rattache à lui, à Samael Tudor. Pour dire ; tu as même brûlé un ou deux vêtements qu'il a oublié ici. Le feu s'éteint peu à peu, tu achèves son travail en faisant couler l'eau qui emporte tous les restes dans les canalisations. Et voilà, c'est officiel. Tu n'as jamais rien vécu avec Samael Tudor. Enfin, de manière matérielle dirons-nous. Tu renifles un peu, essuyant rapidement tes larmes. Tu es attendu, et Lyokha Volkov n'a pas vraiment envie d'être en retard au dernier rendez-vous de son existence. Alors tu sors de ton appartement, tu en profites pour passer un rapide coup de fil à ta sœur. Tu sais qu'elle et Finnick approuvent peu ta décision, mais ils la respectent, car ils préfèrent cela plutôt que de te voir disparaître définitivement, ou retourner dans les bas-fonds de la ville. Et puis, comme Zéphyr te l'a dit pour se rassurer, tu n'en seras pas moins un membre de la famille. Un cousin, c'est toujours cela de pris n'est-ce pas ? Un énième soupir t'échappe, rapidement, tes pas te mènent jusqu'à une petite maison un peu en dehors de la capitale des sorciers. Tu t'y es déjà rendu, jamais pour le même motif qu'actuellement, mais tu connais cette sorcière. Sa réputation. Elle est considérée comme grande parmi les grands de son temps, mais elle est aussi assez mal-vue par certaines personnes, à cause de son penchant pour la magie... Noire ? Si on peut dire cela ainsi. Tu sais juste que c'est la seule qui acceptera de faire ce que tu lui as demandé hier matin. Et surtout, que c'est la seule qui en est vraiment capable, à tes yeux. La porte est ouverte, et tu rentres rapidement, sondant la pièce du regard. Ce n'est pas pour rien que sa réputation est un peu douteuse ; tout ici fait penser à une antre où l'on pratique des rituels bien peu engageants. Encens, os, plumes, animaux rampants et volants... Tu savais que les sorciers puisaient leur énergie dans la nature, mais pour le coup, c'est un peu inquiétant. Enfin, comme déjà dit, ce n'est pas la première fois que tu viens ici, alors tu ne t'attardes pas sur le décor un peu exotique du lieu. « Lyokha, te voilà. Je pensais que tu n'allais pas venir. Que tu te serais résigné. Mais te voilà... Tu tiens réellement à aller jusqu'au bout ? » La femme, d'environ quarante ans, arrive derrière une table, et y repose un bol qu'elle préparait un peu plus tôt. « Je ne compte pas revenir sur ma décision, Lenka. » Un léger sourire étire ses lèvres, alors qu'elle t'invite à t'asseoir. Tu hoches la tête et tu t'exécutes. Elle verse poudres et liquides dans le bol, il y en a d'un peu toutes les couleurs, si bien que tu te demandes si elle ne va pas juste t'empoisonner. Mais non, tu lui fais confiance. Et de toute façon, au point où tu en es... « Tu sais qu'il n'y aura pas de retour arrière possible, Lyokha ? » Tu hoches la tête. Oui, tu le sais. C'est justement pour cela que tu viens la voir elle. Car tu es sûr que le sortilège sera fiable. « Je sais. En quoi est-ce que cela consiste ? » Demandes-tu finalement. Tu n'as pas peur de t'enfoncer dans des trucs louches, tu es prêt à pas mal pour obtenir ce que tu veux en réalité. Une nouvelle mémoire. Un nouveau passé. Une nouvelle existence. Mais tant qu'à faire, autant qu'elle t'explique un minimum la chose. « Hé bien, c'est un rituel très ancien et assez... Pénible pour la personne qui le subit en réalité. Ce n'est pas très long, mais ça risque d'être très soudain comme changement » Tu te mords un peu la lèvre mais tu hoches la tête à nouveau. Très bien. De toute façon, ce n'est qu'un mauvais moment à passer, pas vrai ? Sûrement. Tu enlèves ton manteau, inspirant profondément. Tu relèves les manches de ta chemise, et tu la suis jusqu'à une pièce adjacente. L'ambiance est... Particulière. C'est sombre, les bougies se comptent par dizaines... Et il y a toujours ce même parfum d'encens assez fort. Mais tu t'y accommodes, et tu t'approches plutôt d'un espèce de banquet où se situent quatre récipients identiques. Assez larges, modelés dans de la pierre grise. Chacun contient quelque chose de différent. Le premier contient de la terre fraîche, le second de l'eau, le troisième des braises brûlantes et rougeâtres, le dernier des plumes blanches. Tu arques un sourcil, un interrogation venant à ton esprit. « L'eau, la terre, le feu... Les plumes? » La sorcière esquisse un sourire, passant derrière toi pour aller chercher tu ne sais quoi. « Sais-tu matérialiser l'air Lyokha ? J'en doute. » Tu souris un peu malgré tout, et prends à nouveau une grande inspiration. Ce n'est pas comme si tu allais faire la bêtise de ta vie, non, pas du tout. Tu attrapes le poignard devant toi, et c'est plissant les yeux que tu t'entailles l'intérieur de la main gauche, rapidement, tu serres le poing, laissant les gouttes de sang perler sur sa ta paume jusqu'à s'écraser dans chacun des bols. Ceci fait, tu rouvres ta main et tu ne tardes pas à cicatriser. Tu arques un sourcil, observant la sorcière, constatant qu'il ne se passe rien de particulier. « Maintenant, tu bois ça, sans interruption. » Tu hoches un peu la tête et tu récupères le bol qu'elle te tend. C'est aussi rouge que du sang, ça a le parfum du sang. Mais ce n'est pas tout, tu sais que ce récipient contient aussi toutes les poudres précédemment déversées. Autant dire que tu appréhendes un peu le goût. Et pourtant, après avoir brièvement fermé les yeux, tu t'apprêtes à avaler jusqu'à la dernière goutte de ce liquide. « Il n'y aura plus de retour arrière possible, Lyokha. » Tu hoches un peu la tête, et tu bois le contenu de ce bol sans plus réfléchir. Bientôt, le récipient s'effondre par terre, tout comme toi. Et rapidement, ta tête te brûle, alors tu serres les dents, tu poses tes mains contre tes tempes, et tu fermes les yeux. C'est douloureux. Terriblement douloureux. Mais c'est le prix à payer pour aller mieux, pas vrai ? Tu halètes péniblement, les yeux grands ouverts. Pourtant, tu ne vois rien autour de toi, à part des taches lumineuses. Tu entends des murmures qui se confondent dans ta tête, en plus des paroles de la sorcière dont tu ne comprends pas le sens. Puis, soudainement, il y a cette sensation de brûlure derrière une de tes oreilles. Tu ne te rends pas compte, mais tu as tellement mal que tu y enfonces le bout de tes doigts, pour peu que cela diminue l'intensité de la souffrance. Tu hurles, mais tu ne t'en rends plus compte. Et bientôt, au bout de longues minutes qui te semblent interminables, tout devient noir.
« Cause you make me feel like, i've been locked out of heaven, for too looooong ! » Que tu chantonnes de manière plus ou moins juste, parcourant l'habitation à la recherche d'un papier. Ce n'est certainement plus l'heure de bosser pourtant, mais tu as besoin de cette fameuse feuille pour compléter un dossier. Tu savais que tu aurais dû laisser tout cela au cabinet... Non, tu n'es pas médecin, tu es avocat. Et consciencieux comme tu es, tu rumines d'avoir paumé ce papier. Tu jettes d'ailleurs un coup d'oeil à la pendule. Argh, déjà vingt-trois heures. Toi qui voulais aller boire un coup en ville, il faut croire que tu vas revoir tes plans, à cause de cette fichue feuille. Oh et puis... Zut, tu vas pas te ruiner la soirée pour un type qui n'en vaut peut-être même pas la peine. Tu reprendras tes recherches demain, là, il est grand temps que tu ailles prendre l'air pour profiter un peu de Spes et de ses habitants. Non, tu ne comptes chasser personne, tu n'es pas de ces vampires qui sautent sur tout ce qui bouge. Tu veux juste profiter d'un peu d'ambiance dans un bar, point. Alors tu attrapes ton manteau, tes clés, et te voilà parti en direction du premier bar venu. Curieusement, tes pas te mènent dans un établissement au hasard, un établissement où tu t'es de nombreuses fois retrouvé par le passé, même si ça, tu ne t'en souviens plus. Tu entres, et un joyeux sourire étire tes lèvres quand tu constates que l'ambiance est là. C'est chaleureux, les gens sont souriants, c'est... Agréable, de voir tant de vie, concentrée entre quatre murs. Tu t'avances un peu, regardant partout autour de toi, et c'est sans faire exprès que tu bouscules légèrement quelqu'un, te retournant immédiatement. « Oh, pardon, je suis désolé, je... » Balbuties-tu d'abord. Mais tu n'as pas le temps d'en dire plus que l'autre t'interrompt sans attendre. « Quoi ? » Il a l'air tout sauf sympathique sur l'instant. Il ne sourit pas, il te semble même... Terriblement froid. Ton sourire ternit un peu, tu prends un air assez confus, et tu l'es. Tu ne voulais pas bousculer ce type. Et encore moins créer des ennuis pour un rien. Tu baisses un peu les yeux, avant de reprendre doucement. « Je voulais juste m'excuser, de vous être rentré dedans ainsi, je ne regardais pas où j'allais... » L'autre ne semble toujours pas d'humeur à entendre tes excuses en tout cas. Et tu dois avouer que tu ne sais pas trop quoi faire. Pour passer inaperçu, il faut croire que c'est loupé, étant donné que plusieurs personnes vous observent, certainement à parier sur si oui ou non, cela va virer à la bagarre. Mais honnêtement, si tu peux t'éviter une rixe, tu ne vas pas dire non. Un soupir t'échappe, alors que tu constates que le barman s'en mêle. Bah voilà, manquait plus que ça... « Un problème par ici ? » Tu secoues un peu la tête, n'osant trop rien dire. « Écoutez, si vous importunez monsieur Tudor, je vais vous demander de quitter le bar. » Tu fronces les sourcils, dévisageant l'humain. Quoi ? Mais tu n'importunes personne voyons ! Tu as juste bousculé ce type par erreur ! Ce type... Oh, oui. C'est... Le futur intendant impérial en fait. Ce qui explique sans doute l'attitude un peu excessive du barman. Tu soupires profondément. Soit, si tu dois partir, tant pis, tu vas bien trouver un autre établissement pour te servir un verre ou deux. Mais cette rencontre te laisse quand même un goût amer dans la bouche, tu dois l'admettre. Tu secoues un peu la tête, ne sachant trop quoi répondre au barman. Et lorsque tu ouvres ta bouche pour dire quelque chose, tu la refermes aussitôt. Le brun vient de prendre la parole, sous ton regard surpris. Il prend... Ta défense ? Apparemment. Tu arques un sourcil, pas trop sûr de comprendre ce qui se passe. Mais tu ne vas pas t'en plaindre, loin de là. Tu demeures quand même un peu confus devant son attitude. Quelques minutes plus tôt, tu aurais juré qu'il était prêt à te sauter à la gorge, et là... Tu ne peux réprimer un léger sourire. « Hm... Merci ? » Tentes-tu finalement, hochant légèrement la tête. Tu ne sais pas trop pourquoi tu le remercies en fait, tu t'en sens juste dans l'obligation, sans trop comprendre.
Tu devrais reprendre ta route. Aller commander quelque chose au bar et juste arrêter de fixer l'humain comme tu le fais. Tu t'apprêtes d'ailleurs à aller voir ailleurs s'il y est, quand il reprend la parole. Un verre ? Sérieusement ? Tu fronces un peu les sourcils, te demandant un instant s'il est sérieux. Pourquoi est-ce qu'il voudrait t'offrir un verre... Pourquoi pas, en fait ? C'est juste que t'as pas vraiment l'habitude de te faire draguer par des humains. Woh. Minute, stop, pause, break. Il te drague pas là. Il veut juste t'offrir un verre, alors pourquoi refuser ? « O-Okay, pourquoi pas ? » Un léger sourire vient orner tes lèvres, alors que tu le suis vers sa table. C'est quand même super bizarre. Un Tudor qui s'approche d'un vampire, c'est... Enfin, tu as plus ou moins entendu parler d'une rumeur, comme quoi leur sang serait très particulier et attirerait vraiment les créatures de la nuit. Alors oui, tu trouves cela curieux qu'il t'invite à sa table, mais tu ne refuses pas pour autant. Tu t'assois donc en face de lui, l'observant curieusement. Oui, tu devrais peut-être arrêter, tu ne veux pas te montrer déstabilisant non plus mais... Quelque chose dans ses yeux t'intrigue. Lui tout entier t'intrigue, à cause de son comportement vis-à-vis de toi. Mais tu essayes de dissimuler ton trouble, peu importe combien cette situation est curieuse et bizarre et bien des choses en réalité. Tu te retrouves bien vite avec un verre sous le nez, et tu es à la fois un peu choqué et amusé de te retrouver avec une coupe de sang là, juste devant toi. « Merci... » Souffles-tu simplement. En réalité, tu n'as pas faim, tu te serais bien contenté d'un peu d'alcool. Mais loin de toi l'envie de froisser le jeune homme en face de toi, alors tu souris, comme si de rien n'était. « J'aimerais pouvoir vous offrir quelque chose à boire, mais apparemment, vous avez ce qu'il vous faut. » Fais-tu, désignant du menton sa consommation sur la table. Il est vrai que la politesse voudrait que tu lui offres un verre en retour, mais bon, il semble se contenter tout seul de ce qu'il a. C'est curieux, parce que tu te sens un peu nerveux, sans même comprendre pourquoi. Tu te mordilles légèrement la lèvre inférieure, l'observant à nouveau. « Au fait, je ne me suis pas présenté, je m'appelle Dimitri Ivashkov. » Et à nouveau tu souris doucement. C'est dingue, parce que Lyokha Volkov éclaterait de rire s'il voyait comment tu te comportes. Tu as l'air si... Humain pour un vampire. C'est effarant. Mais laisse-donc Lyokha où il est, bien à mille lieues d'ici, perdu quelque part au fond de ton être. Même si, tout de même, que dirait-il en te voyant agir ainsi avec son ex ? Tu ne sais pas trop. Autant que, si tu n'étais pas amnésique, tu sais que Mae verrait derrière tout cela une stupide mascarade pour le faire souffrir, et dégager de ta vie de manière radicale. Mais malheureusement, tu es trop amnésique pour savoir qu'il y a quelques jours encore, ce garçon était profondément ancré dans ton cœur. « Et vous êtes... Samael Tudor, futur intendant impérial, n'est-ce pas ? » Un sourire un peu malicieux orne tes lèvres. Tu es naturellement amusé par la situation, qui l'aurait cru, un Tudor et un vampire, à discuter autour d'un verre. « C'est dingue que... Enfin, que vous m'adressiez la parole, je veux dire, vous êtes un Tudor et je suis... un vampire et hm, c'est bizarre, enfin... » Tu soupires un peu, prenant simplement une gorgée du sang qu'il t'a servi un peu plus tôt. Puis tu déglutis un peu difficilement, plantant ton regard azuréen dans le sien. Tu hésites à dire quelque chose, mais en fait, tu te ravises. « Désolé, j'ai tendance à raconter un peu n'importe quoi quand je suis nerveux. » Et puis tu te ravises, grimaçant légèrement. Ce n'est en réalité, pas vraiment ce que tu voulais dire. Tu ne veux pas qu'il pense que tu es nerveux par sa faute, mais c'est un peu la vérité en fait. Mais, hm.. Tout cela devient bien trop compliqué. « C'est pas vraiment ce que je voulais dire. Je suis pas. Nerveux. » Tu secoues un peu la tête, reportant ton regard sur le contenu carmin de ton verre. En fait, tu ferais mieux de le laisser tranquille, tu es une vraie catastrophe, et comme dit précédemment, tu fais honte aux Volkov. Mais ça, tu n'en as plus vraiment conscience... Et presque involontairement, le bout de tes doigts glisse derrière une de tes oreilles, là où une marque toute nouvelle a fait sa place. Cela s'apparente grandement a un tatouage, sauf qu'il est purement involontaire ; c'est en réalité la seule marque que le rituel t'a laissé. Un croissant de lune, symbole des créatures nocturnes. Une dernière fois, tu relèves ton regard vers celui du jeune Tudor. Tu es pathétique, tu t'en rends compte au moins ? Oui, vraiment pathétique. |
| | | | Eliseo Jaime ♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...
♆ papiers d'identité. ♆ race : Humain (de Lyokha) ♆ âge : 23 ans (et fou amoureux de Lyokha) ♆ métier : Intendant impérial en formation (et amoureux de Lyokha) ♆ célébrité : Ben Barnes ♆ crédits : Tatsuki ♆ messages : 1815
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| Sujet: Re: in another life, i would be your boy. (lyokhael) Dim 20 Juil - 22:40 | |
| Tu regardes le plafond de ta chambre, allongé sur ton lit. Depuis un certain nombre de jours, dès que tu as une seconde de libre, tu te réfugies dans tes appartements et t'y enfermes. Qu'y fais-tu ? Rien. Tu restes simplement allongé de longues heures, tu ne dis pas un mot, tu ne veux rien voir et n'acceptes aucune compagnie autre que celle des animaux que tu as en pension. Tu t'occupes toujours d'eux, consciencieusement. C'est tout ce à quoi tu te raccroches, le reste semble avoir complètement disparu de ton esprit. Le travail, les devoirs, l'envie de sortir, tout. Ton regard sombre est complètement éteint, tu ne souris plus, tu n'as plus le cœur à rien. Que s'est-il passé, Samael ? Que t'est-il arrivé ? Quelque chose que tu n'as pas pu empêcher, quelque chose que tu n'avais pas prévu, pas calculé. Maximus est mort. Qui donc ? Maximus, un vampire. Et tu te sens mal à cause de la mort d'un vampire ? Oui, parce qu'il était proche de Lyokha. Tu sais que le blond l'appréciait, qu'il y tenait énormément, même si toi, tu n'as jamais pu le supporter. Vous ne vous aimiez pas, c'était clair et net, et l'autre en a joué pour user tes nerfs. Envoyer des photos de lui et Lyokha pour te provoquer, les remarques, les sous-entendus, les menaces... Non, tu n'as jamais pu le supporter. Oui, tu as souvent songé à le faire disparaître. Oui, tu aurais volontiers laissé le champ libre à Leo. Mais tu ne l'as jamais fait, par respect pour ton amant. Jamais tu ne l'as blessé, parce que tu savais que cela impliquait de blesser le blond en conséquent. Tu ne voulais pas, alors tu as tout fait pour te tenir tranquille, même si c'était parfois bien difficile. Tu n'as jamais craqué. Et aujourd'hui, ta relation avec le vampire est finie. Il ne veut plus te voir, il ne veut plus t'écouter. Il te hait, alors que tu n'as jamais voulu ce qu'il s'est passé, alors que tu as fait ton possible pour que cela n'arrive pas. Mais il ne t'a pas écouté. Il est resté bloqué sur une image : Maximus agonisant, se vidant de ton sang, toi juste devant, ton épée écarlate du sang du vampire. Il était évident que tout te désignait comme responsable, comme meurtrier. Et pourtant les apparences sont souvent trompeuses. Elles l'étaient. Cette nuit-là, tu étais certes de sortie. Tu étais Leo, tu chassais avec d'autres. Mais quand il s'en sont pris au vieux vampire, tu t'es retourné contre eux, tu as pris sa défense, tu as fait ton possible pour l'aider à s'en aller. Mais à deux contre tout un groupe, il y avait peu de chances d'en sortir vainqueur. Tu t'es pris un violent coup qui t'a légèrement assommé. Pendant que tu ne pouvais plus réagir, ils se sont emparé de ton épée et sont parvenus à embrocher le vampire. Puis ils ont pris la fuite, te laissant ton arme. Quand tu as repris complètement conscience, quand tu as pu te relever et reprendre la lame entre tes mains, il était trop tard pour le sauver. C'est à ce moment là que le blond est arrivé, qu'il t'a vu. Il a interprété la situation de la manière la plus facile : tu étais l'assassin. Il n'a pas voulu entendre tes explications. La confrontation suivante ne s'est pas mieux déroulée, lorsqu'il est venu chez toi. Tu te souviens de votre dispute, de ton désespoir face à son obstination à ne pas vouloir t'écouter, à ne pas vouloir comprendre que tu n'étais pas responsable. Tu parlais littéralement à un mur, il a été entièrement sourd à tes explications. Tu le hais, lui et son côté têtu, lui et son caractère emporté. Tu ne l'as plus revu depuis cette dispute. À quoi bon ? Il ne te pardonnera pas ce qu'il s'est passé, jamais. Il ne t'entendra jamais. Tu hais Maximus aussi. Au final, il a réussi à vous séparer, Lyokha et toi. Il a eu ce qu'il voulait, même si ce n'est sans doute pas de la manière dont il avait prévu les choses. Tu te sens si seul, si détruit. Tu n'es plus qu'un cœur brisé, saignant continuellement. Adelina a certes été là pour toi mais sa présence n'a fait que te blesser davantage. Tu es mort de l'intérieur, les deux vampires ont réussi leur coup. Tu as passé deux jours entiers enfermé dans le placard de ta chambre, refusant d'en sortir, peu importe le prétexte, préférant pleurer toutes les larmes de ton corps. Depuis, tu n'as plus versé la moindre larme. Tu as l'impression d'être à sec, que ton cœur est tellement détruit que plus rien ne pourra te faire réellement réagir. Tu as tellement mal... Comment faire disparaître cette douleur ? Si encore tu étais responsable, tu n'aurais qu'à t'en prendre à toi-même, tu aurais compris, tu l'aurais certainement accepté. Mais non, tu avais tenté d'éviter cette tragédie, tu avais trahi les tiens pour sauver quelqu'un que tu haïssais. Et on t'a injustement désigné comme responsable. Tu ne pourras jamais l'accepter. Tu ne sais pas comment continuer à vivre, passer à autre chose après avoir perdu l'homme le plus cher à tes yeux. Tu l'aimais bordel ! Tu l'aimes ! Et lui te hait. Lui ne veut plus te voir. Il ne veut même plus entendre parler de toi. Tu savais que la vie des Tudor n'était pas rose mais aujourd'hui, tu aimerais que le sort cesse de s'acharner sur ta famille et vous laisse être heureux. C'est beau de rêver...
Tu te retournes sur ton lit et en tombe, t'étalant lamentablement sur le sol. Peu importe. Tu restes au sol quelques longues minutes, avant de finir par te relever. Un rapide coup d’œil à ta montre t'apprend que l'heure du dîner est largement passée. Une fois de plus, tu n'es donc pas allé manger. Ils vont encore s'inquiéter pour toi. Un soupir t'échappe tandis que tu entreprends de te recoiffer sommairement, glissant une main dans tes cheveux. Les mèches retombent bien rapidement en bataille mais cela ne t'importe que peu. Tu n'as pas envie de les affronter, tu n'arrives pas à supporter leurs regards inquiets posés sur toi. Allez, bouge-toi un peu Samael. Ce soir, fait autre chose que rester enfermé dans tes appartements. Va prendre l'air, toi qui aimes habituellement les longues promenades dans les rues de la capitale, de nuit. Un soupir t'échappe tandis que, sans grand enthousiasme, tu vas enfiler un manteau puis emprunte ton passage secret. Quelques minutes plus tard, tu es en dehors du palais. Si l'air frais de cette nuit ne parvient pas à t'arracher un sourire, tu fermes cependant les yeux quelques instants. Cela te fait du bien de sentir la brise sur ton visage. Tu commences alors à errer sans but dans les rues. Sans y faire attention, tu traverses les mêmes rues que tu avais l'habitude de parcourir avec lui, lorsque vous alliez dans un bar, lorsque vous vous rendiez chez l'un ou l'autre pour finir votre nuit ensemble, lorsque vous vous promeniez aussi, tout simplement. Quelque chose enserre ton cœur, t'étouffe. Alors tu marches plus vite, comme si tu pouvais fuir cette douleur. C'est idiot, on n'échappe pas à un cœur brisé, encore moins le sien, mais tu essayes quand même. Que peux-tu faire d'autre, de toute manière ? Rien. Tout ce que tu pourras tenter ne servira à rien. Tu es condamné à vivre avec cela, à essayer de l'oublier, malgré la colère, malgré la peine et la douleur. Tes pas te mènent finalement devant un bar que tu connais bien, dans lequel tu t'es souvent rendu par le passé. Un passé d'à peine quelques semaines. Un soupir t'échappe, tu prends une profonde inspiration, et tu entres enfin. Ce n'est qu'en voyant la bonne ambiance de tes semblables que tu finis par sourire légèrement. La vie continue après tout, alors tu fais un effort et gagne une table en silence. De longues minutes, tu observes les autres humains présents. Ils rient, se lancent des défis, t'accordent quelques regards curieux de temps à autre aussi. Le barman vient même prendre ta commande. Hé bien, cela semble se voir que tu n'es pas dans ton assiette. Enfin, tu ne t'en plains pas et, dans un nouvel effort, t'arrange pour sourire au barman et aux rares personnes qui viennent échanger quelques mots.
Le temps passe, tu finis par te retrouver seul à ta table, ton verre d'alcool intact. Tu n'as guère envie de toucher à la boisson, même si tu en brûles d'envie. Mais à quoi bon te droguer ? Cela ne fera pas disparaître la douleur, cela ne fera que l'éloigner très temporairement avant qu'elle ne revienne avec encore plus de violence. Alors tu te contentes de rester là, à regarder les humains profiter de la soirée avec plus ou moins d'insouciance. De temps en temps tu entends une blague pourrie, ce qui t'arrache un sourire, mais le reste du temps tu restes immobile, un doigt faisant lentement le tour du verre. S'il était en cristal, on entendrait un son continu. Ne te lèves-tu pas ? Si, enfin, quand un groupe de personnes de ton âge, que tu connais quelque peu, te fait signe de les rejoindre. Ta curiosité te pousse à te relever et avancer vers eux. Mais tu n'as pas le temps de les rejoindre qu'on te bouscule légèrement. Par réflexe, tu te retournes vivement vers le responsable et ton cœur rate un battement. C'est lui, c'est Lyokha ! Lui qui est de sortie ce soir, lui aussi, lui qui est venu de lui-même dans le même bar que toi, lui qui... Te demande pardon ? Quoi ? TU ne sais pas quoi faire, quoi dire. Ton cœur te brûle, tu as autant envie de l'embrasser que de le frapper. Dois-tu l'ignorer ? Ce serait sans doute mieux mais un mot t'échappe. Un « Quoi ? » pas très aimable, il faut bien l'avouer, t'échappe. Tu réagis mal, Samael. Voir très mal, mais tu es déstabilisé de le voir là, agir presque trop naturellement, trop aimable avec toi. Et il continue en réitérant ses excuses. Tu ne sais quoi faire. Ton cœur bat trop vite, trop fort, avec trop de peine. On vous regarde, tu le sais, mais tu n'y prêtes pas une seule seconde attention. Il est là. Tu ne pensais plus jamais le voir, plus jamais entendre le son de sa voix et là... Non, c'est impossible, tu dois rêver. Ou faire un cauchemar, plus probablement. C'est là que le barman intervient. C'est là qu'il Lui demande de partir, s'il t'importune. Non, tu n'as pas spécialement envie qu'il s'en aille, tu as juste... Quoi, réagi instinctivement ? Tu n'en sais rien, tout est tellement confus... Toujours est-il que tu secoues négativement la tête.
-Laissez, ce n'est rien. Il ne m'importune pas, comme vous le dites si bien... ajoutes-tu avec un très léger sourire amusé.
Importuner. On est dans le politiquement correct avec toi. Les gens ne voient toujours en toi que le jeune Tudor, son rang au plus haut, et oublient que ton père t'a appris ces rues, que tu as grandi au contact du peuple, intégré leur vocabulaire et plus particulièrement le côté vulgaire, très drôle à réutiliser au palais lorsque tu étais enfant. Bref. Un remerciement se fait entendre mais ce n'est qu'un très rapide coup d’œil que tu lui accordes, sans lui répondre. Tu n'arrives pas à le regarder. C'est trop douloureux. Laisse-le partir, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Et pourtant...
-Je t'offre un verre ?
Samael. Sort. Très loin, oui. Tu as envie de te frapper la tête contre un mur, tu as envie de partir. Pourquoi lui proposer un verre ? Pourquoi, alors que tu ne parviens pas à le regarder plus d'une seconde, alors que tu n'es même pas capable de soutenir son regard ? Bah, tu peux bien essayer même si tu sais d'avance qu'il va... Accepter ??? Non mais c'est le monde à l'envers ! Il te déteste, il te hait à mort, et il vient d'accepter le plus naturellement du monde de t'accompagner à ta table pour boire un verre ? Très sérieusement ? Tu es perdu. Qu'est-ce que ce vampire a encore en tête ? À quel jeu joue-t-il ? Surtout qu'il te vouvoie depuis tout à l'heure, chose qu'il n'a jamais faite. Jamais. Il t'a toujours tutoyé, depuis votre première rencontre. Ou alors, c'était ironique. Tout devient si étrange. Il faut que tu te reprennes, que tu partes. Il te fait mal à être là. Ou alors, peut-être que tu pourrais en profiter pour essayer de lui expliquer ce qu'il s'est passé, encore. Peut-être est-ce l'occasion d'essayer, encore. Oui, tu vas essayer. Alors tu lui fais apporter une coupe de sang, même si l'odeur t'est plus qu'insupportable depuis l'épisode avec Maximus. Tu ne peux t'empêcher de plisser le nez de dégoût. Son merci ne passe pas inaperçu, mais tu ne le regardes pas plus que précédemment, préférant porter ton verre d'alcool à tes lèvres, dans l'espoir de masquer l'odeur du sang. Il aurait aimé pouvoir t'offrir quelque chose à boire ? Trop tard. D'ailleurs, tu reposes ton verre lorsqu'il déclare que tu as déjà ce qu'il faut.
-À dire vrai, je n'ai pas soif...
Pas soif du tout même. Il sait que tu bois peu d'alcool, tu dois toujours garder les idées claires. Mais ce soir, tu n'as pas envie d'avaler la moindre goutte de liquide. Là n'est pas la question. Tu relèves le regard, enfin, et l'observes un peu. Il est temps de parler, il est temps de mettre les choses au clair. C'est là qu'il reprend la parole. Il se présente : Dimitri Ivashkov. Tu sens alors un nouveau poignard transpercer ton cœur tandis qu'un éclair de douleur traverse ton regard sombre. Dimitri Ivashkov. Alors ainsi, c'est sa réponse ? C'est le jeu qu'il a décidé de jouer avec toi : il ne te connaît pas, vous êtes de parfaits inconnus ? Est-il venu uniquement pour cette raison : te blesser ? C'est l'impression qu'il te donne. C'est cruel ce qu'il fait. Digne du Mad Hatter. Il te demande de dégager de sa vie, de la plus horrible des manières : en faisant semblant que tu n'as jamais rien été pour lui. C'est faux, il t'aimait, est-il réellement capable de tout effacer aussi facilement, d'un simple revers de la main ? Tu ne sais sur quel pied danser, tu ne sais que lui répondre. Tu ne fais que te mordre la lèvre, au point d'en saigner. Tu ne lui réponds pas lorsqu'il te demande de confirmer que tu es bien Samael Tudor. Tu ne fais pas le moindre geste, comme si tu ne l'entendais pas. C'est plus ou moins le cas d'ailleurs, puisque ton esprit est entièrement fermé. Tu ne l'écoutes pas. La colère et le désespoir se mêlent en toi, t'empêchant d'agir d'une quelconque manière. Tu veux partir. Tu veux le frapper. Tu veux... Tu ne sais pas ce que tu veux. Ses mots te semblent lointains, comme prononcés à des kilomètres de là alors qu'il n'est même pas à un mètre. Il n'est pas nerveux. Hein ? Tu sursautes presque lorsque tu entends ces paroles, lorsque tu les comprends. Il n'est pas nerveux ? Tu ne peux t'empêcher de le foudroyer du regard.
-Arrête ça. Tout de suite.
Ton ton est étonnamment agressif. Qu'il arrête tout de suite de se foutre de toi. Qu'il cesse tout de suite ce petit jeu. Tu es prêt à supporter sa colère, les insultes, les coups, tout et n'importe quoi mais pas cela. Il est hors de question qu'il te fasse endurer une telle mascarade. Tu refuses de souffrir encore de cette situation. Il t'a déjà tant fait souffrir et il ne semble pas s'en rendre compte. Ou alors, c'est sa vengeance, pour la mort de Maximus. Mais dans tous les cas, il est hors de question que tu le laisses jouer ainsi avec ton cœur. Il est déjà allé loin, très loin, trop loin. C'est pour cette raison que tu t'énerves, sentant la colère essayer de prendre le dessus.
-Arrête de jouer à cela avec moi. Arrête de faire semblant de ne pas me connaître. Tu m'en veux, ok, mais je refuse de te voir jouer à un tel jeu.
C'est trop douloureux. Bien trop pour que tu le supportes. Et le pire, c'est qu'il ne semble pas comprendre. Tu le hais sur l'instant. Tu le hais plus que tout, de te détruire de cette manière. Il te torture mentalement, il te tue à petits feux. Et il fait comme si de rient n'était. Monsieur ne comprend pas hein ? Non, il ne semble pas comprendre. Bien sûr. Tu le hais, plus encore lorsqu'il reprend la parole, se relevant.
-Écoutez, je ne sais pas ce que c'est votre problème ou ce que vous me voulez, mais laissez-moi maintenant.
Hein ? Littéralement ? Tu sens ton sang se mettre à bouillir dans tes veines. Alors ainsi, c'est son dernier mot ? Il s'en va ainsi, il retourne au bar, t'ignorant royalement ? Tu serres les poings, la rage consumant tes prunelles sombres. Il va trop loin à tes yeux. Dix fois trop loin. Il est donc hors de question de rester là une seule seconde de plus. Mais battre en retraite sans la moindre réplique est tout sauf ton genre. Alors tu cherches un moyen quelconque de manifester ta colère sans pour autant être trop agressif ou dévoiler devant tout le monde tes problèmes de couple. Heureusement, ton verre plein te donne bien vite une idée. Un sourire carnassier vient étirer tes lèvres tandis que tu t'en empares. Puis tu te rapproches du blond et, sans prévenir, renverse tout le contenu de ton verre sur ses beaux cheveux blonds. Clair, net, précis : je te hais.
-Ne t'approche plus jamais de moi.
Sur ces mots, tu fais volte-face et quitte le bar, sous un ahurissement général. Tu as déjà payé le barman alors tu peux bien partir. Il faut que tu marches, que tu fasses de l'exercice, que tu frappes dans quelque chose, n'importe quoi, mais il est plus que vital que tu vides de ton esprit ce trop-plein de colère. Et malheureusement, ou heureusement, tout dépend du point de vue, tu entends des pas qui se rapprochent rapidement. Curieux, tu te retournes... Et te prend un poing en plein visage. Surpris, tu fais un pas en arrière, posant une main sur ta joue. Il est revenu. Il t'a frappé, il est même en train de te traiter de cinglé. Puis il s'éloigne. Oh non. Tant pis pour lui, tu le choppes rapidement par le col, le plaque violemment contre un mur, sans faire le moins du monde attention à sa colonne vertébrale, et lui accordes un magnifique coup de tête. Double coup : ton front et le mur. D'ailleurs, tu as toi-même mal au crâne mais tu n'y prêtes pas le moins du monde attention. Ton cœur est plus douloureux que tout le reste. Et ton regard sombre, brûlant de haine et de douleur, tu le plonges dans le sien, d'azur. Ce regard que tu aimes, non, aimais tant...
-Ne recommence jamais ça, Volkov. Jamais.
Volkov. Pas Lyo, ni même Lyokha. Volkov. Ton souffle est court, l'air a du mal à entrer dans tes poumons. De plus, vos souffles se mêlent. Vous êtes proches, l'un et l'autre. Trop proches peut-être. Tu te perds un peu dans son regard si clair. Tu devrais le lâcher, partir au loin, regagner le palais et t'enfermer dans tes appartements, définitivement. Mais tu n'y arrives pas, parce que son regard est une prison. Tu sais que le seul moyen de te libérer est de céder à cette pulsion qui te pousse vers lui, ce besoin de le sentir contre toi, l'envie de ses lèvres contre les tiennes. Tu sais pourtant que tu n'en as pas le droit, tu sais pourtant que c'est mal, qu'il t'a clairement dit que tout était fini, que votre couple n'existerait plus jamais, qu'il te le fait encore comprendre sur le moment. Et pourtant... Plus les secondes passent et plus tu te rapproches de lui, jusqu'à... Jusqu'à ce que tes lèvres se retrouvent contre les siennes. Alors tes yeux se ferment tandis que tu l'embrasses, désespérément. Ta main qui le maintenait contre le mur glisse sur sa nuque tandis que tu prolonges le baiser avec une passion qui devrait t'être interdite. Et pourtant tu l'embrasses, avec un plaisir non dissimulé. Surtout qu'il te répond, à ta plus grande surprise. Tu t'attendais à ce qu'il te frappe, qu'il te morde, n'importe quoi mais pas qu'il réponde à ton baiser. Ou alors, il le fait parce que ta lèvre est entaillée et qu'il a ainsi l'occasion d'avaler quelques gouttes de ton sang... Toujours est-il que tu profites de ses lèvres, encore un peu... Jusqu'à finalement te reculer, lentement. Tu n'es plus en colère. Tes yeux brillent de larmes qui ne tomberont pas. Des larmes de désespoir. Tu l'aimes, tu l'as perdu. Définitivement.
-D'où tu m'embrasses ?
Tu secoues la tête, le regardant. D'où tu l'embrasses ? Il continue, encore et toujours. Il continue à faire semblant, à jouer, à se moquer de toi. Tu devrais lui éclater la tête contre le mur, tu n'en fais rien. Tu te contentes de le lâcher, de marcher à reculons. Puis, une fois à deux mètres de lui... Tu fais volte-face et prends la fuite, purement et simplement. Le message est clair, n'est-ce pas ? Il ne t'écoutera jamais, tu n'as plus aucune chance. Tu ne pourras plus jamais rien faire pour retrouver votre relation, pas même retrouver les responsables, les lui livrer et leur faire cracher la vérité. Il ne croira en rien. Ton cœur saigne encore tandis que tu cours à travers les rues. Tu cours à en perdre haleine. Où comptes-tu aller ? Tu devrais rentrer Samael, mais tu n'en as pas envie. Alors tu laisses encore tes pas te guider, jusqu'au lac, jusqu'à te laisser tomber sur un banc, non loin du plan d'eau. Ta respiration est saccadée, ton rythme cardiaque complètement désordonné. Tu veux être seul pour pleurer, mais une fois de plus les larmes ne coulent pas. Elles ne veulent plus, comme si une partie de toi avait décrété que tu en avais fait assez pour lui. Ton côté rationnel, sans doute. Et pourtant si on pouvait voir ton cœur, les litres de sang qu'il laisse s'échapper, comme de multiples cascades de larmes, intarissables. Tu voudrais tant revenir en arrière, changer le passer, sauver cet idiot de vampire qui aurait cherché une autre manière de vous séparer. Mais au moins, vous seriez encore en couple, Lyokha et toi. Vous vous aimeriez encore, et aussi longtemps que vous vous aimiez, vous pouviez presque tout surmonter. Presque...
Des bruits de pas. Quelqu'un qui se rapproche. Qui est-ce ? Peu importe, tu ne veux même pas savoir. Tu veux simplement être seul. Tu veux que ce monde t'oublie, tu veux cesser d'exister, faire disparaître cette douleur qui t'enserre le cœur. Tu aimerais tant cesser de souffrir ainsi, mais tu sais mieux que quiconque que c'est en surmontant ce genre d'événement qu'on s’endurcit, qu'on devient toujours plus fort. C'est un mauvais moment à passer, une nouvelles chute dont tu finiras par te relever. La seule question est : quand ? Dans quelques semaines ? Quelques mois ? Quelques années ? Tu n'en as pas la moindre idée. Toujours est-il que les bruits de pas se sont arrêtés non loin de toi. Tu ne bouges pas le moins du monde, bien étalé sur le banc, sur le dos, un bras placé sur les yeux. Et c'est d'une voix rauque, brisée, que tu prends la parole.
-S'il vous plaît, je tiens à rester seul...
Seul, oui. Et maintenant que Lyokha a perdu la mémoire, s'est fabriqué un autre passé même si tu l'ignores encore, tu es plus seul que tu ne l'as jamais été. |
| | | | Raleigh Rutherford ♆ tell me, would you kill...
♆ papiers d'identité. ♆ race : Vampire (de Samael). ♆ âge : 1143 ans (et fou amoureux de Samael). ♆ métier : Fouteur de m**** (et amant de Samael à plein temps). ♆ célébrité : H. Christensen ♆ crédits : awake. ♆ messages : 519
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| Sujet: Re: in another life, i would be your boy. (lyokhael) Lun 4 Aoû - 22:39 | |
| « Laissez, ce n'est rien. Il ne m'importune pas, comme vous le dites si bien... » Tu es surpris, intrigué ; perturbé aussi, un peu. Pourquoi est-ce que cet homme prend ta défense, alors que quelques secondes plus tôt, tu aurais juré que son regard était menaçant ? C'est à n'y rien comprendre, mais tes bonnes manières et ta gratitude naturelle prennent le dessus, et c'est simplement que tu le remercies de son intervention. Il faut dire que la réaction du barman était plutôt excessive et totalement injustifiée surtout ; depuis quand une petite bousculade, qui en plus ne mène pas à l'affrontement, vaut l'exclusion de l'établissement ? Tu trouves cela purement ridicule, mais tu le mets sur le compte que le brun en face de toi n'est pas n'importe qui, c'est un Tudor. Et plus que pour n'importe qui ici, la loi du 'client qui est roi' s'applique. Tu trouves cela un peu ridicule, tous ces privilèges donnés pour une histoire de nom. Et sans doute que si le futur intendant impérial avait menti à ton sujet en disant que tu l'importunais en effet, tu n'aurais pas quitté le bar aussi docilement. Oh que non, tu peux être sympathique, tu as quand même tes limites ; gentil, mais pas con non plus. « Je t'offre un verre ? » Tu hoches un peu la tête, acceptant sa proposition. C'est curieux, de dire oui alors que tu ne le connais même pas – personnellement du moins, bien sûr que tu connais son identité et son rôle chez les humains. Tu ne t'offusques pas un instant du fait qu'il te tutoie, en réalité, tu l'as à peine remarqué. Si c'est ainsi qu'il s'adresse aux autres, alors ainsi soit-il, peu t'importe. Tu le rejoins donc à sa table, un verre de sang juste devant toi. Tu fronces un peu les sourcils en constatant le contenu du récipient, parce que tu n'as pas vraiment faim, pour ne pas dire pas du tout. Mais tu ne veux pas l'offusquer, alors tu le remercies tout naturellement. Tu lui fais d'ailleurs remarquer que tu lui aurais bien offert un verre en retour, mais apparemment, il est déjà servi. Constat purement inutile, mais c'est tout ce qui te passe par l'esprit à l'instant. « À dire vrai, je n'ai pas soif... » Tu le regardes poser son verre, et tu trouves qu'il agit un peu bizarrement. Enfin, peut-être pas, c'est juste que... Oui, en fait, il a de drôles de réactions un peu contradictoires, depuis tout à l'heure. D'abord il te foudroie du regard quand tu le bouscules pour mieux t'inviter à prendre un verre. Puis il prend son verre pour finalement le reposer et dire qu'il n'a pas soif. C'est tout de même curieux comme affaire. Mais pour l'instant tu ne dis rien. Du moins, rien concernant son étrange comportement. Tu reprends plutôt en te présentant, Dimitri Ivashkov. Et tu enchaînes sur quelques explications plus ridicules les unes que les autres. Qu'est-ce qui te prend à débiter ainsi bêtise sur bêtise ? Serais-tu nerveux ? Tu ne sais pas vraiment. C'est bizarre, mais tu as comme un malaise à te retrouver avec lui. Comment est-ce possible, alors que tu le connais à peine ? Oh, tu le connais bien plus que cela, Dimitri. Ou peut-être devrait-on dire Lyokha. Tu le connais, ou du moins, tu l'as connu à n perdre la raison. Tu l'as connu à en souffrir, à en pleurer toutes les larmes de ton corps. Tu l'as connu à l'aimer comme un fou, à passer de longues nuits blanches à ses côtés, à s'aimer à la folie, en oubliant la veille et le lendemain. Tu l'as connu oui. Si bien qu'aujourd'hui, tu as préféré l'oublier. Mais ça, tu n'en sais plus rien. C'est sûrement pour cela que tu as du mal à composer avec son humeur actuelle, avec ses réactions qui te paraissent purement décalées.
« Arrête ça. Tout de suite. » Tu écarquilles un peu les yeux d'abord, devant la violence de son ton. Cette agressivité que tu ne mérites pas à tes yeux. Tu lui tapes sur les nerfs ? D'accord, il n'avait qu'à pas te proposer un verre. La surprise passée, tu te contentes de froncer les sourcils. Tu veux bien être gentil, mais ce n'est pas pour autant que tu vas accepter les sautes d'humeur de monsieur sans protester, sans rien dire. Ce n'est pas parce qu'il est de sang impérial que tu vas te plier à ses volontés et autres caprices, bien loin de là. Tu le respectes, le considère comme ton égal puisque c'est dans ton éducation – ou plutôt, cette éducation fictive que tu t'es enfoncée dans le crâne. Tu cherches néanmoins à comprendre ce qui ne tourne pas rond chez lui. Pourquoi s'énerver ainsi, sans raison, face à toi. Serait-il bipolaire ? Schizophrène ? Psychopathe peut-être ? Tu sais que tu vas vite dans les extrêmes, peut-être qu'il est simplement très lunatique et dans un mauvais jour. Mais une chose est sûre ; quelque chose ne va pas bien chez lui. « Arrête de jouer à cela avec moi. Arrête de faire semblant de ne pas me connaître. Tu m'en veux, ok, mais je refuse de te voir jouer à un tel jeu. » Tu secoues un peu la tête, car une fois de plus, tu n'es pas sûr de comprendre. Jouer à un tel jeu ? Mais tu ne joues à rien bon sang ! Tu t'es juste présenté, est-ce là un crime valant toute sa colère ? Et pourquoi lui en voudrais-tu, au juste ? Tu es totalement confus, dubitatif, perplexe. Tu as juste l'impression d'avoir un fou en face de toi, qui se tape un bien drôle de délire dans lequel tu as vraiment du mal à trouver ta place. Le pire, c'est que tu ne sais pas ce qui lui vaut une réaction aussi excessive. Tu ne comprends pas que ce n'est pas contre Dimitri Ivashkov qu'il a une dent, mais plutôt contre Lyokha Volkov. Ce même Lyokha qui avait pour habitude de faire souffrir les autres psychologiquement, à défaut de les atteindre physiquement. Il est vrai que cette attitude est digne de lui, surtout après avoir perdu un être aussi cher que Maximus. Mais une fois de plus, comment pourrais-tu être au courant ? C'est pire qu'un quiproquo se qui se passe sous tes yeux, pire que n'importe quel malentendu. Car peu importe combien il peut chercher à te rappeler qui tu étais autrefois, il n'y a pas de retour arrière possible, pas de mot pour déclencher tes souvenirs à nouveau, pour les faire revenir à la surface. Un soupir t'échappe et tu secoues légèrement la tête. Non, pour le coup, c'est trop. Tu n'es pas venu pour subir la colère d'un humain que tu connais à peine. « Écoutez, je ne sais pas ce que c'est votre problème ou ce que vous me voulez, mais laissez-moi maintenant. » Et sans plus attendre, tu te relèves, direction le bar. Qu'il te laisse. Tu n'as pas besoin de ça, pas ce soir, alors que tu cherches juste à décompresser un peu après une longue journée de boulot. Tu t'éloignes alors, sans un mot de plus.
Mais lui n'est apparemment pas décidé à rester tranquille. À te laisser tranquille du moins. Il arrive dans ton dos, et tu ne t'en rends pas tout de suite compte. Si bien que tu sursautes en sentant un liquide glacé imprégner tes cheveux et glisser dans ta nuque, sur ton visage aujourd'hui. Une odeur d'alcool t'envahit brusquement, et tu as une drôle de grimace de dégoût, qui ne vaut rien à côté de la surprise qui déforme tes traits. Quoi ? Il est sérieux là ? Pour le coup, tu es figé sur place, mais intérieurement, ton sang ne fait qu'un tour. Les gens vous regardent pour beaucoup, certains murmurent des trucs que tu n'entends pas vraiment, et auxquels tu ne prêtes pas attention. Ton regard est juste rivé dans celui, incandescent, du jeune Tudor. « Ne t'approche plus jamais de moi. » Il est sérieux là ? Tu ne comptais plus t'approcher de lui de toute façon. Et le seul mot qui filtre tes pensées, c'est connard. Oui, c'est très classe, très élégant. Mais sur l'instant, tu es plus en colère qu'autre chose. Samael disparaît du bar, et toi, tu restes figé un instant encore. Chacun revient peu à peu à sa conversation, l'esprit marqué par la réaction du futur intendant impérial. Petit con, voilà ce qui passe en boucle entre les parois de ton crâne. Tu récupères rapidement un tissu qui traînait sur le comptoir, et éponge tant bien que mal l'alcool de ta peau, de tes cheveux. Alors là, s'il croit que tu vas laisser passer cela, c'est bien mal te connaître. Rapidement, tu sors de l'établissement à ton tour. Pas besoin de payer, tu n'as rien consommé. Et ta seule préoccupation sur l'instant, c'est de retrouver le jeune Tudor et de lui faire passer l'envie de recommencer ce qu'il vient de faire. En quelques pas rapides à l'extérieur, tu le rejoins bien vite sans rien dire, et lorsqu'il se retourne, tu ne réfléchis pas plus ; ton poing cogne dans son visage. Il semble un peu déséquilibré par le coup, mais sans plus. « Cinglé ! » Fais-tu à son attention avant de continuer ta route, sans même prendre la peine de te retourner. Tu as beau être quelqu'un de gentil et de pas vraiment violent de nature, ça, ce n'est pas passé. Et qu'il ne vienne pas se plaindre, le coup était mérité. Tu t'en vas donc, mais à vrai dire, tu n'as pas le temps d'aller bien loin que quelqu'un – que tu devines bien vite être un brun du prénom de Samael – t'attrape par le col et te plaque violemment contre un mur. Tu grognes un peu, mais tu n'as pas le temps de dégager que ta tête heurte brusquement la sienne, puis le mur. Tu es légèrement déstabilisé, tu grimaces un peu sous le coup, parce que c'est loin d'être agréable. Tu t'agites un peu pour qu'il te relâche, mais sa prise demeure ferme, et tu abandonnes, plongeant juste ton regard dans le sien. « Ne recommence jamais ça, Volkov. Jamais. » Volkov ? Mais bon sang, qui c'est lui ? Tu fronces les sourcils à nouveau, commençant de plus en plus à croire que ce jeune homme te confond avec un autre. Tu n'es pas ce Volkov, qui que ce soit, toi, tu n'es que Dimitri Ivashkov, rien de plus. « Quand est-ce que tu vas comprendre que je ne suis pas ton Volkov... » Murmures-tu agressivement à son attention. Ton regard luit de colère, tu as abandonné le vouvoiement respectueux que tu employais un peu plus tôt. Il est allé bien trop loin avec toi, pour le coup.
Ton regard ne décroche pas du sien. Pourtant, vous êtes proches. Certainement trop pour les conventions, puisque tu sens son souffle tiède contre tes lèvres. Pourtant, tu ne recules pas. Tu ne cherches pas à te dérober. C'est comme si... Il t'attirait, sans vraiment comprendre pourquoi, ou comment. Tu sais que c'est mal, que tu ne devrais pas, encore moins après les coups reçus, mais... Tu as envie de sentir ses lèvres contre les tiennes. Parce que ça reflète en partie l'interdit. Ça fait monter l'adrénaline. Ça donne la sensation de vivre, un peu plus encore. Mais faire le premier pas ? Jamais. Tu attends sa réaction. Tu veux voir s'il cherche la même chose. S'il désire la même chose. Les secondes s'égrainent lentement, si lentement que tu pourrais jurer que le temps s'est arrêté. Et bientôt, ses lèvres rencontrent les tiennes. Tu es à peine surpris, mais pourtant, un frisson remonte le long de ton dos. Car même si tu t'y attendais un peu, c'est quand même surprenant. Inattendu. Tu réponds à ce baiser pourtant. Avec toute la passion, cette même passion que lui met dedans. Et si quelqu'un vous voit ? Tant pis. Ça n'a aucune importance à tes yeux sur l'instant. Une de ses mains glisse sur ta nuque, et inconsciemment, tu mets un peu plus de fougue encore dans votre échange. Puis à ton tour, tu te laisses un peu aller, passant instinctivement une main en bas de son dos pour l'attirer un peu plus à toi. Tu ne sais pas ce qui te prend, ça te semble tellement... naturel. Alors que ça ne devrait pas l'être ; c'est un inconnu qui te traite comme le grand méchant d'une histoire que tu ne connais même pas, et en plus, il t'a frappé et versé un verre sur la tête. Et pourtant, tu prends du plaisir dans ce baiser. Plus que tu ne l'aurais imaginé. Tu n'as même pas envie qu'il s'écarte, tu n'as même pas envie qu'il s'en aille. Les yeux fermés, tu profites de cet échange, même si tu ne devrais pas, même si c'est mal. Et lorsque enfin, il se recule lentement, tu ne peux t'empêcher de suivre un peu le mouvement. Avant de reposer ta tête contre le mur, et de l'observer, interrogateur. Ses yeux brillent plus que de raison, mais tu ne poses pas une seule question. Enfin, en réalité, si. Mais pas celle que tu aurais dû poser. « D'où tu m'embrasses ? » C'est tout ce qui t'échappe. Et il se recule lentement, t'observant toujours, avant de faire demi-tour pour s'enfuir en courant. Tu restes figé un instant, le regardant tandis qu'il disparaît dans la nuit. Tu ne souris pas, tu ne souris plus. Tu glisses juste deux doigts contre tes lèvres, prenant lentement conscience de ce qui vient de se produire. Tu hésites, dansant d'un pied sur l'autre. Et sans plus réfléchir, tu te lances à sa poursuite.
Même si c'est une mauvaise idée. Même si tu devrais te contenter de le laisser tranquille, avec son Volkov, avec son côté trop lunatique et tout cela. Mais tu dois l'admettre, ce baiser t'a troublé. Tu ne t'es montré que très rarement proche d'un autre homme, tu n'as que trop rarement ressenti tant de choses dans un baiser... De l'amour. De la passion. De la douleur aussi. Comme une bouteille lancée à la mer, un dernier espoir qui s'échappe sur l'horizon, un appel à l'aide que peut-être personne n'entendra jamais. Toi, tu l'as entendu. Ou bien, tu l'as imaginé. Toujours est-il que tu as ressenti un soupçon de désespoir dans ce contact. Une dernière demande, un 'reviens-moi' muet que tu es pourtant incapable de comprendre. Alors tu cours. Tu cours aussi vite que possible, à sa recherche. Tu le suis, sans accepter de le laisser disparaître. Car tu as des questions, et lui a des réponses. Sauf que, sur ta route, ton portable sonne. Alors tu prends tout de même la peine d'y répondre, ralentissant un peu la cadence. C'est Lucky qui visiblement, s'inquiète de ne pas te trouver au bar où tu l'attendais. Tu soupires un peu, lui expliquant que la situation n'est pas exactement la même, et lorsqu'elle te demande où tu es, tu réponds instinctivement que tu te trouves au parc. Ce qui n'est pas totalement faux. Tu n'entends même pas la suite de ses paroles puisque tu coupes la conversation, le rangeant dans ta poche. Tu reprends un peu ton souffle et tu arrives rapidement au parc en question, alors seulement, tu te mets à marcher regardant un peu autour de toi. C'est ici que tu l'as vu entrer, où peut-il se trouver ? Tu fais quelques pas, avant d'apercevoir quelqu'un, allongé sur un banc. Tu arques un sourcil, mais tu te rends bien vite compte que c'est lui. « S'il vous plaît, je tiens à rester seul... » Sa voix tranche dans le silence, et tu t'arrêtes, secouant un peu la tête. Tu l'observes un peu. Il semble... Fatigué. Usé. Désespéré aussi, un peu. Et ton côté altruiste voudrait pouvoir l'aider. Mais tu restes sur place, à l'observer de loin. « Écoutez, je ne voulais pas vous faire de mal... Je n'ai fait que réagir instinctivement, comprenez, je n'ai pas vraiment l'habitude que des inconnus m'embrassent dans la rue... » Tu as l'air réellement navré. Et tu l'es. Car tu ne peux rien faire pour ce garçon, malheureusement. Rien qui ne l'aiderait en tout cas. Tu soupires à nouveau, baissant un peu les yeux... « Et qui que soit ce Volkov, je vous souhaite de tout cœur de le retrouver, vous pouvez toujours contacter la police, ou je peux même demander à mes cousins si cela vous aide... Enfin, je ne vais pas vous importuner plus longtemps... » Tu as l'air un peu désespéré aussi, et quelque part, ce n'est pas vraiment faux. Tu soupires, attendant une quelconque réaction de sa part qui te ferait réagir. Mais rien de particulier. Il te faut entendre le bruit des talons dans ton dos pour sortir de tes pensées, pour bouger de là, enfin. Tu tournes un peu la tête, pour apercevoir Lucky qui s'approche avec son éternel sourire. Elle s'arrête à ton niveau et observe ce que tu regardais précédemment, à savoir le banc. « Et qui est-ce ? » Tu soupires profondément, une fois de plus. « Samael Tudor. » Elle tique un peu, arque un sourcil. Elle le connaît ? Apparemment. Enfin, comme n'importe qui, tu supposes. Elle te fait signe d'attendre là, et elle s'approche de lui, ne tenant pas compte du faible 'laisse tomber' qui traverse tes lèvres. Elle s'arrête juste devant le banc, et se penche sur lui, murmurant quelque chose que tu es bien incapable d'entendre. Puis elle revient tout aussi vite vers toi, et vous partez tous les deux, sans un regard en arrière, bien qu'un millier de questions te tannent depuis ce fameux baiser. Notamment ce qu'elle a pu lui dire. Quelque chose que tu n'as pas entendu. Quelque chose comme « Ne t'approche plus jamais de lui. »
Quelques jours plus tard. Le tambour incessant des sabots, étouffés par le sable de la carrière. Un bref arrêt, une collision, et c'est reparti, toujours plus vite. D'aussi loin que tu te souviennes, tu es un accroc à l'adrénaline. Et ça, ce sport, le horse-ball, c'est un des meilleurs moyens à tes yeux pour te défouler. Certes, ce n'est pas toi qui court, mais tu défies quiconque de dire que c'est le cheval qui fait tout. À voir le nombre de fois où tu te laisses aller dans le vide pour récupérer le ballon, le nombre de fois où tu échappes de peu à une collision qui assommerait n'importe quel humain. Sans compter les chutes douloureuses, parfois. Une nouvelle fois en équilibre sur les étriers, tu tends les bras pour récupérer l'objet de ta convoitise, avant de partir au triple galop vers le panier de l'adversaire. Quelques passes avec les camarades, quelques échecs aussi qui te font ruminer plutôt qu'autre chose, mais tu fais toujours bonne figure. Et quand enfin l'occasion se présente, tu tires en direction du panier, pour marquer. Les applaudissements se font entendre, tandis que tu flattes l'encolure de ta monture qui souffle aussi fort que les autres équidés sur la piste. Tu n'es pas le seul à fatiguer, apparemment. Enfin, de toute façon, le jeu se termine sur ces vingt-cinq intensives minutes de jeu. Tu ne peux réprimer un sourire face à votre victoire, et t'empresses de rejoindre les autres pour partager leur joie. De la même manière, fair-play, tu vas serrer la main aux quatre membres de l'équipe adverse qui acceptent plus ou moins bien la défaite. Enfin, vous quittez rapidement le terrain, il y a un autre match qui va débuter, et tu dépêches donc de rejoindre les écuries. Rapidement, tu descends de cheval, passant le relais aux deux grooms. D'habitude, tu aimes prendre ton temps pour ton équidé après une telle séance. T'occuper toi-même de lui. Mais pour le coup, tu ne peux pas, tu es attendu par quelques personnes, dont une famille voulant acquérir un cheval de sport pour leur fille. Tu as voulu leur faire comprendre que tu n'es pas expert en la matière, mais ils persistent à vouloir ton avis. Enfin bref... Tu t'éloignes donc un peu des écuries, t'apprêtant à rejoindre les grands gradins qui entourent la carrière. Mais tu t'arrêtes sur la route. Tu t'arrêtes en apercevant quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Un brun qui hante tes pensées depuis votre dernière rencontre. Tu te mords un peu la lèvre, hésitant entre continuer ta route et l'interpeller. C'est mal, tu ne dois pas, tu le sais. Alors laisse-le, retourne à tes affaires. Ce stratagème ridicule que tu t'es imaginé ne fonctionnera pas, alors va-t'en. Quel stratagème ? Te faire passer pour ce fameux Volkov. Lyokha d'après ta cousine, un ex du brun apparemment.
Pourtant, tu te diriges vers le jeune Tudor. Même si Lucky t'a dit de ne pas trop t'en approcher. Même si ce n'est pas vraiment rose, ce que tu as entendu à son sujet. À ce qui se dit, il aurait brisé le cœur de Lyokha. Est-ce vrai ? Ça, tu aimerais t'en faire ta propre idée. Mais est-ce qu'il n'y a vraiment que cela ? Non, tu dois aussi admettre qu'il t'attire, sans même que tu ne comprennes pourquoi. Tu arrives donc derrière lui. Inspire, expire. Et lance-toi, enfin. « Samael, je ne pensais pas te voir là... Je, j'ai besoin de te parler. » Fais-tu sincèrement, tous tes talents de comédiens en avant. Le tutoyer te fait un peu bizarre, mais tu passes bien vite outre. Mais lui ne semble pas de ton avis. Lui n'a pas envie de parler apparemment. D'un côté, il t'avait demandé de ne plus jamais l'approcher, mais... Il faut croire que tu as envie de te brûler, un peu. Même si tu ne devrais pas, même si tu devrais juste ignorer toutes ces histoires et ce type carrément bipolaire... Toujours est-il que le brun te fait rapidement comprendre qu'il ne veut pas t'entendre, ni te voir, ni rien avoir à faire avec toi. Ah, il est vraiment déterminé alors. Tandis qu'il s'éloigne, toi, tu le suis. Hors de question de le lâcher. Tu as besoin de savoir. Savoir quoi ? Tu ne sais pas vraiment. Ce n'est peut-être qu'un prétexte, au final. Peut-être que tout ce que tu veux, c'est l'aider. Alors au bout d'un moment, tu ne veux même plus lui demander son avis. Au bout d'un moment, tu réagis comme tu n'aurais jamais osé le faire – d'aussi loin que tu te souviennes – et tu l'attrapes par le poignet, fermement, l'entraînant plus loin. Plus loin, c'est à dire... Une écurie en rénovation, ou il n'y a ni cheval, ni personnel. Ceci fait, tu le plaques contre le mur le plus proche, faisant tout de même attention à sa fragilité de mortel. Il n'est certes pas en sucre, mais tu n'as aucune envie de le blesser. « Suis-je obligé d'en venir là pour que tu m'écoutes ? » Murmures-tu tristement. Tes yeux brillent, et tu t'en veux un peu, d'imiter ce que tu ne ressens pas vraiment. Surtout que tu sais que de cela, tu ne vas rien tirer de bon, et lui non plus. Enfin, peut-être aura-t-il l'impression de retrouver son Lyokha pour quelques temps. Mais qu'en sera-t-il face aux incohérences ? Qu'en sera-t-il quand la vérité éclatera ? Tu attends quelques brèves secondes, avant de juste relâcher ses poignets, laissant tes propres bras retomber le long de ton corps.
Et que dire maintenant ? Tu ne sais pas par où commencer. Ni même comment agir. Qui était ce Lyokha ? Qu'aurait-il fait à ta place ? Tu n'en sais rien, et il est là le problème, il sera toujours là : tu n'es pas lui, tu ne l'as jamais été – enfin – et tu ne le seras jamais. Tu soupires profondément, l'observant. « Je suis désolé, d'accord ? Désolé d'avoir fait semblant. De t'avoir menti. » Tu serres un peu les dents, baissant les yeux... Désolé alors que tu n'as rien fait, c'est la meilleure ça. Mais tu essayes de deviner ce qu'aurait dit Lyokha Volkov à ta place. Ce qui n'est pas chose facile, il faut l'admettre. Tu fais une courte pause, et tu reprends rapidement. « Mais comprends-moi Samael. J'ai trop – j'ai trop souffert de ce qui s'est passé, t'entends ? Comment est-ce que j'aurais pu réagir autrement ? Tout ce que je voulais, c'était me venger. » Curieux, venant de quelqu'un qui normalement n'est pas trop rancunier. Tu l'es un peu, mais avec mesure, sans plus quoi. C'est dingue comme tu as l'impression de ne pas être toi quand tu parles. C'est littéralement trop bizarre. Tu prends un air peiné, douloureux. Un peu désespéré aussi. Et quelque part, tu te désespères toi-même, de jouer ainsi avec une histoire que tu ne connais pas. Ça va bien finir par te retomber dessus, mais quand ? Seul l'avenir te le dira. « Je t'aime. Je t'aime et je suis désolé. Mille fois désolé. » Murmures-tu finalement, sans être vraiment sûr que c'est ce qu'aurait dit l'autre vampire, à ta place. Je t'aime. C'est incroyable comme tu parais sincère, alors que rappelles-toi, tu le connais à peine. Peut-être que tu te prends un peu trop au jeu. Mais c'est ce qu'il faut, pas vrai ? Tu hésites un peu, mais tu t'approches un peu plus vers lui encore, venant l'embrasser. Tu es doux, terriblement doux. Tu essayes d'y mettre autant de passion que la dernière fois, autant d'amour. Mais tu n'as pas vraiment le temps d'étaler tes talents en la matière, puisqu'il te repousse et te gifle violemment. Tu tournes un peu la tête sous la violence du coup, et sans plus réfléchir, tu le frappes en retour. Pourquoi ? Comment ? Tu n'en sais rien. Un coup de sang, comme ça. Le besoin irrépressible de se défendre. Mais il faut croire que la brutalité ne s'achève pas là, oh que non. Puisqu'il te frappe à nouveau, sans ménagement. Alors tu en fais autant, te laissant plus guider par tes pulsions qu'autre chose. Tu devrais arrêter pourtant, ton côté rationnel te l'ordonne, te rappelant que tu vas lui faire du mal. Mais plus on te cogne, plus tu as de répondant. Et tu as peur d'être capable du pire.
À mesure que les coups et autres coups bas s'enchaînent, vous avancez un peu dans les écuries sans même vous en rendre compte. Et à un moment donné, tu parviens à lui faire perdre l'équilibre, le plaquant dans la paille fraîche. Tu viens rapidement au-dessus de lui, maintenant ses poignets par terre sans t'inquiéter de lui faire mal. Parce que toi aussi tu souffres, alors que tu n'es même pas censé te mêler de tout cela. Tu respires bruyamment, parce que lentement, tu fatigues de ce combat d'acharnés. Ni lui ni toi ne semble être prêt à renoncer. Mais renoncer à quoi ? La victoire ? Il n'y a pas de victoire, pour personne. Juste deux perdants, dans cette affaire. Tu parviens à le maintenir un peu à terre, même s'il se débat. Ton regard azuréen plonge dans le sien, alors que tu fronces un peu les sourcils, avec cet air douloureux qui ne te quitte plus vraiment. « Alors c'est vraiment ce que tu veux ? C'est fini, pour de bon ? » Souffles-tu désespérément à son attention. Quelque part, ça te fait mal de jouer un rôle. Autant que ça te fait mal de voir ce mélange de douleur, de colère, et de tellement de choses au fond de son regard. « Tu y as mis fin ! » Rétorque-t-il peu de temps après, tu fronces un peu plus les sourcils, légèrement déconcentré. Voilà un détail que tu n'avais pas pris en compte. Tu baisses un peu les yeux, restant un moment dans ton silence, songeur. Alors Lyokha a mis fin à leur relation, vraiment ? Mais pourquoi ? Ce Samael Tudor a l'air d'être quelqu'un de tout à fait respectable, et tu n'es pas sûr de tout saisir. « Et pourtant, je t'aimais Samael. J'ai jamais cessé de t'aimer. J'ai juste arrêté de le montrer. » voilà tout ce qui te vient à l'esprit sur l'instant. Tu lâches ses poignets, tu te laisses tomber sur le côté pour juste t'asseoir contre l'une des parois de bois de la stalle. Tu ne le regardes plus, tu regardes juste la paille dorée. Et tu culpabilises, oh que oui tu culpabilises. Pour cette usurpation d'identité, mais aussi pour l'avoir frappé. Il ne le méritait pas. Tout comme toi, tu ne méritais pas de prendre des coups. Mais tout cela est mal, terriblement mal ! Et si confus dans ton esprit. Tu n'as pas l'impression de faire cela uniquement pour l'aider. Tout comme tu n'as pas l'impression d'être capable d'être celui qu'il attend de toi que tu sois. Ta tête repose doucement contre le bois dans ton dos, tu fermes les yeux quelques secondes, avant de les fixer à nouveau sur un point lointain au niveau de l'horizon. « Maintenant si tu veux partir, je t'en prie. Je te retiendrai pas cette fois. » Non, c'est vrai. Tu n'as pas envie de le retenir, si c'est pour vous faire du mal une fois de plus. Tu as assez donné d'après toi. Assez reçu aussi. Les baisers ne marchent pas, pas plus que les mots, et même les coups semblent inutiles. Tout paraît stagner autour de vous. Tu secoues un peu la tête, baissant finalement les yeux. Peut-être que tu as un dernier espoir de le retenir. Aussi infime soit-il. Alors perdu pour perdu, tu tentes le coup. « Je t'aime encore, Sam. » Oui, Sam. Et pas Mae. Sam. |
| | | | Eliseo Jaime ♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...
♆ papiers d'identité. ♆ race : Humain (de Lyokha) ♆ âge : 23 ans (et fou amoureux de Lyokha) ♆ métier : Intendant impérial en formation (et amoureux de Lyokha) ♆ célébrité : Ben Barnes ♆ crédits : Tatsuki ♆ messages : 1815
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| Sujet: Re: in another life, i would be your boy. (lyokhael) Mer 6 Aoû - 22:23 | |
| Il ose dire qu'il n'est pas ton Volkov. Il ne l'est plus, il t'a dit adieu, tu n'existes plus pour lui, visiblement. Et pourtant, Rod sait combien tu l'aimes, ce vampire... Tu ferais tout pour lui, pour qu'il comprenne que ce n'était pas ta faute, pas entièrement. Tout, vraiment tout. Mais à quoi bon lorsque, comme maintenant, il refuse même de te parler correctement. Tu as l'impression de n'être qu'un total inconnu et cela te détruit, plus que jamais. Tu n'imaginais pas qu'il en viendrait, un jour, à une telle extrémité pour te faire souffrir. Cela ne t'empêche pas d'avoir envie de le sentir contre toi, encore une fois, une dernière fois. Ce n'est pas bien d'y songer, tu n'es plus rien pour lui donc l'inverse de doit d'être vrai. Et pourtant, ses yeux d'azur restent une prison pour ton esprit. Tu n'arrives pas à détourner le regard, retrouvant ce besoin pressant d'avoir ses lèvres contre les tiennes. Vous êtes proches, si proches, trop proches. Et si tu devrais reculer, tu ne fais que diminuer progressivement la distance entre vous. Tu veux qu'elle cesse d'exister, qu'il retire cette barrière qu'il a érigée entre lui et toi. Tu voudrais qu'il te pardonne ne n'avoir pas su protéger son ami, qu'il t'aime comme avant, que vous ne fassiez à nouveau plus qu'un. Alors, dans un ultime espoir désespéré, tu viens t'emparer de ses lèvres. Ce baiser est une prière, une supplication en quelque sorte, dans laquelle tu fais passer toute ta fougue, toute ta passion, tout ton amour. Quel paradoxe es-tu : tu le frappais quelques secondes plus tôt, tu étais en colère comme tu l'avais rarement été. Et pourtant, tu es bel et bien en train de l'embrasser et il te répond, à ta plus grande surprise. Tu t'attendais à ce qu'il te repousse, te morde, te frappe, mais non, il te répond, frissonnant un peu. Il aura beau dire, ton corps fait toujours son petit effet sur le sien... Encore une preuve : il passe une main dans le bas de ton dos et c'est avec plaisir que tu te laisses attirer un peu plus contre lui. Tu l'aimes. Est-ce que ce baiser suffira à lui ouvrir les yeux sur tes sentiments, sur ta sincérité ? Tu en doutes mais qui ne tente rien n'a rien... Tu finis donc par te reculer, les yeux emplis de larmes qui ne couleront jamais. Et lui suit le mouvement. Peux-tu laisser place à une dose d'espoir dans ton esprit dévasté ? Non, il te raisonne bien rapidement. D'où tu l'embrasses, hein... Tu as compris. Il continue, alors tu n'as plus qu'à partir. C'est ce que tu fais après avoir reculé de quelques pas : tu prends la fuite.
Tu cours à en prendre haleine. Où vas-tu donc ainsi ? Tu n'en sais rien, tu laisses tes pas te diriger. Tu n'as pas envie de rentrer au palais, pas dans cet état dévasté. Tu n'as pas non plus envie de réfléchir, sinon tu sais que tes pensées se dirigeraient encore vers lui. Alors tu laisses ton instinct choisir la destination finale. Le parc. D'accord, très bien. Tu te trouves un banc non loin de l'eau et t'y laisses tomber, masquant tes yeux sous un bras. Tu ne t'es jamais senti aussi mal, aussi abattu. Tu voudrais pleurer toutes les larmes de ton corps mais rien ne coule. Une partie de ton esprit a fermé les vannes, estimant que tu as suffisamment pleuré pour lui. Maintenant, il te faut l'oublier et repartir du bon pied, sur ce chemin qu'on te destine depuis ta naissance. Dire que, pour Lyokha, tu étais prêt à tout laisser tomber pour simplement rester avec lui... Aujourd'hui, cela n'est plus d'actualité. Malheureusement... Tes bruits de pas te tirent de tes pensées. Quelqu'un se rapproche alors que tu veux être seul. Alors tu demandes à ce qu'on te laisse tranquille, calmement, poliment, croisant mentalement les doigts pour que la personne s'en aille sans faire de commentaire. C'est beau de rêver. C'est encore sa voix qui se fait entendre, ce vouvoiement qui a le don de te mettre en colère. Il ne voulait pas te faire de mal ? Qu'il dégage, puisqu'il t'a ordonné de sortir de sa vie ! Qu'il cesse de te torturer ! Tu n'en as que faire de ses excuses, tu ne peux pas supporter son jeu plus longtemps. Alors tu te crispes, tu serres les dents et te forces à ne rien dire. Le pire, ce sont ces quelques paroles qu'il a sur lui-même : il te souhaite de tout se cœur de le retrouver ? Il se fout de toi, littéralement ? Tu meurs d'envie de te lever, de lui envoyer ton poing dans la figure et finir en le balançant à l'eau, mais tu n'en fais rien. Tu te contentes de rester allongé sur ton banc, faisant comme si t n'avais rien entendu. Pas même ce ton désespéré qu'il a pris. Tu ne pensais pas qu'il tomberait si bas avec toi... Et maintenant il y a des bruits de talons qui se rapprochent. T'aurait-il déjà remplacé ? Vu son attitude, cela ne t'étonnerait pas tant, même si tu espères que non. Pas déjà. Tu ne reconnais pas tout de suite cette voix féminine que tu entends, c'est trop vague. Mais lorsqu'elle se rapproche de toi, lorsqu'elle vient te murmurer de ne plus jamais t'approcher de lui, tu ouvres grand les yeux sous ton bras avant de te redresser vivement. Quoi ? Lucky s'y met, elle aussi ? Tu les regardes partir, sentant un nouveau poignard s'enfoncer dans ton cœur. C'était évident qu'ils le croiraient tous, lui, et non toi.Mais quand même, tu espérais que Lucky et Zéphyr auraient un peu confiance en toi... Visiblement ce n'est pas le cas pour la première, et certainement pas pour la seconde. Tu es seul à présent, que ce soit sur ton banc... Ou dans cette bataille pour faire éclater la vérité.
~~~ Quelques jours plus tard ~~~ Le horse-ball. Tu aimes ce sport, il n'y a pas à dire. Tu rates rarement un match, sauf quand les affaires du palais requièrent toute ton attention. Mais aujourd'hui, tu traînes un peu des pieds pour y aller. Tu n'as envie de rien, depuis que tu as revu Lyokha. Ton cœur est en miettes, ton âme guère en meilleur état, quant à physiquement... Cela se voit que tu n'es pas en grande forme. Tu fais nuit blanche sur nuit blanche, incapable de trouver le sommeil. On a bien essayé de t'envoyer voir un médecin mais personne n'y est parvenu jusqu'à maintenant. Ton corps ne tiendra plus très longtemps Samael, t'en rends-tu bien compte ? Oui, mais tu n'as plus aucune motivation sans Lui. Pauvre Samael. Toujours est-il que tu n'es même pas entré dans les gradins aujourd'hui. Non, tu traînes en extérieur, profitant de ton rang pour t'approcher des chevaux, observant ces magnifiques animaux que tu aimes tant. Dommage que ceux de ta propre écurie n'aient pas le droit de participer. Trop intelligents dit-on. Cela les a toujours fait rire, toi aussi. Mais bon, tu ne dois pas trop t'éterniser ici, il faut que tu ailles au moins faire une brève apparition dans les gradins. Faut. Aujourd'hui, c'est devenu un devoir, plus un plaisir. Mais tu secoues un peu la tête, faisant un effort pour reprendre tes esprits. Tu ne peux pas le laisser te détruire de cette manière, il en est hors de question. Tu reprends donc ta route, avec cette fois la ferme intention d'aller à ta place et regarder les prochains matchs, sauf qu'une voix te fige en plein mouvement. La sienne. Un tutoiement, ton prénom. Tu te retournes vivement, surpris. Que fait-il encore, après la scène de la dernière fois ? Il a besoin de te parler ? Tu secoues vivement la tête. Non, tu ne veux pas lui parler. Tu ne veux plus avoir affaire avec lui. Jamais. C'est faux, évidemment, mais il faut bien que tu te donnes une certaine contenance...
-Moi, je n'en ai pas besoin. Encore moins après la scène de la dernière fois. Maintenant va-t-en, je t'ai suffisamment vu pour les dix prochaines années.
Tu es acide, agressif, mais tu ne vois pas d'autre alternative. Soit c'est cela, soit tu prends encore la fuite, malheureux. Il en a trop fait, il t'a bien trop détruit pour que tu puisses le laisser continuer. Que veut-il ? Que tu finisses comme son cher Max ? Non, tu ne peux pas, tu n'as pas le droit de fuir l'empire. C'est donc sur ces paroles amères que tu tournes les talons et t'éloigne. Qu'il ne te suive pas, qu'il ne s'approche pas. Mais s'il ne s'entêtait pas, ce ne serait pas Lyokha. Alors il vient t'attraper par le poignet et tu as beau te débattre, tu te fais entraîner un peu à l'écart, malgré le nombre de fois que tu lui ordonnes de te lâcher. Il finit même par te plaquer contre le mur d'une écurie en rénovation, ce qui ne t'empêche pas de t'agiter. Qu'il te lâche ! Qu'il cesse de te torturer ainsi ! Tu n'en peux plus, ne peut-il pas le comprendre ? Tu n'en peux plus de subir ses sautes d'humeur, d'avoir droit à sa haine de manière injuste. S'il veut t'oublier, très bien, mais qu'il s'arrange pour ne plus jamais croiser ta route ! Est-il obligé d'en venir là pour que tu l'écoutes ? Une fois de plus, tu secoues la tête. Tu ne veux pas l'écouter. Tu ne veux plus, tu en as eu ta dose de reproches, d'insultes, de tout ce qu'on voudra et dont il est digne. Tu le foudroies donc du regard, refoulant au fin fond de ton être ce frisson que procure votre proximité. Cette fois, il est hors de question de craquer.
-Tu ne m'écoutes jamais, pourquoi est-ce que je le ferais, dis-moi ? Non, parce que je ne vois aucune raison de t'accorder mon attention.
Après le côté acide, ta voix s'est faite glaciale, presque sifflante. Tu passes par toutes les phases sans trouver celle qui te convient. Il te fait encore tourner la tête, raison pour laquelle tu ne sais plus sur quel pied danser avec lui. D'un côté, tu es curieux de savoir ce qu'il peut bien avoir à te dire, d'un autre côté tu ne veux même pas rester avec lui, quasiment certain que cela ne pourra que te blesser. Comme il te lâche, tu le pousserais volontiers. Tu ne le fais pas. Pourquoi ? Ta curiosité dira-t-on. Tu es quand même curieux de savoir ce qu'il peut bien te vouloir. Alors tu restes, tu l'observes, lui et son soupir, lui qui semble hésiter. Pourquoi donc ? Tu fronces les sourcils, sans mot dire. Il est désolé d'avoir fait semblant ? Désolé de t'avoir menti ? QUOI ??? Il ose avoir de tels propos ? Il ose... Tu es trop stupéfait pour répondre à de telles paroles. Tu te contentes de le regarder, les yeux grand ouverts, figé sur place. C'est n(importe quoi. Littéralement n'importe quoi. Tu ne crois pas en son baratin, à ses mimiques. Tu le connais assez pour refuser de croire que de telles excuses sont sincères. Il a trop souffert ? Allons bon, pauvre petite chose fragile ! Que croit-il, que tu n'en as pas été blessé, toi aussi ? Croit-il que tu ne t'en veux pas de ce qu'il s'est passé ? Il voulait se venger hein. Il est ridicule. RIDICULE. Ton sang ne fait qu'un tour. Un seul, mais cela suffit pour te monter à la tête. Se venger. Du calme Samael, ne t'emporte pas, tu es sûr qu'il ne cherche que cela : te faire craquer. Alors, dans un effort de volonté, tu ravales ta colère et plus particulièrement cette envie de frapper sa belle gueule d'ange.
-Te venger hein. Arrête de mentir, tu n'es pas du tout désolé. Tu voulais ta petite vengeance, tu l'as eue, tu es satisfait ? Tu peux me laisser définitivement tranquille à présent ? Je n'en peux plus de toi ! Tu peux le comprendre ? Tu me tues Lyokha ! Mais, comme tu l'as dit, c'est ce que tu cherches, au final...
Te tuer. Où est passée votre belle idylle ? Disparue avec le rêve. Ce n'en était qu'un, après tout. Mais tu avais eu le malheur d'y croire. Vois comme la réalité se venge d'avoir trop espéré être heureux... Tu n'arrives pas à croire en ses mimiques, en de telles excuses. Ce n'est pas lui d'être sensible, d'insister à ce point pour se faire pardonner quelque chose. Ou alors, il peut le faire mais lorsqu'il se sent réellement coupable et tu n'y crois pas. Sinon il t'aurait parlé des Chasseurs, il t'aurait parlé de cet abruti de Max. Il n'est pas crédible dans ses explications et tant qu'il ne le sera pas, tu resteras en colère. Il t'aime et il est désolé ? Tu fronces les sourcils. À tes yeux, il s'enfonce. Tu ne te rends pas bien compte que ce n'est pas vraiment Lyokha qui te parle mais une image de l'homme que tu aimes. Il ne peut être sincère, puisqu'il n'est pas ton homme. Mais cela, tu l'ignores encore. Tu réponds à cette provocation ou pas ? Tu en as bien envie mais tu n'en fais rien. Ton regard sombre, brûlant de colère, sera ta seule réponse. Qu'il cesse de se foutre de toi et, peut-être que, tu accepteras de lui accorder une seconde de réelle attention. De toute manière, il n'attend aucune réponse de toi puisqu'il vient t'embrasser. En temps normal, tu lui répondrais. En temps normal, tu fermerais les yeux et en profiterais. Mais pas cette fois, non. Il a beau être doux, toi, tu n'es pas d'humeur et le fait clairement savoir en le repoussant... Avant de le gifler violemment. Ceci fait, tu essuies tes lèvres du dos de la main, d'un geste dégoûté. Oui, c'est bel et bien de la provocation mais qu'il comprenne une bonne fois pour toutes que ce n'est pas parce qu'il a mis fin à votre relation que tu dois être son jouet. Et il te frappe en retour. Ah bon, il veut jouer à ce petit jeu ? Très bien, s'il veut jouer au plus con, il n'est pas sûr de gagner. Donc tu rends les coups, sans tellement y réfléchir. Tu n'as jamais voulu le blesser mais ton cœur saigne tant qu'il ne peut plus supporter les coups. Alors tu les renvoies même si cela ne t'apaise pas le moins du monde. Tu devrais arrêter, cela ne vous mènera à rien. Et pourtant tu n'en fais rien. Tu ne sais pas pourquoi, peut-être pour lui donner un peu de cette douleur qui te tue à petits feux depuis cette fameuse nuit.
Au fur et à mesure que les coups s'enchaînent, vous entrez dans l'écurie. Tu recules, mine de rien. Et ce, jusqu'à ce qu'il parvienne à te faire perdre l'équilibre. Résultat, tu te retrouves allongé sur le dos dans la paille fraîche, poignets maintenus au sol. Cela ne t'empêche pas de te débattre encore, essayant vainement de te dégager de sa prise de fer. Que cherches-tu à faire, que cherches-tu à prouver ? Que même s'il t'a brisé, le Chasseur en toi n'en a pas été affecté et peut toujours le vaincre ? Non, absolument pas. Jamais Leo ne pourra le blesser, tu te l'es formellement interdit. Alors que veux-tu ? Tu ne sais pas. Peut-être simplement être seul. Peut-être... Dans tous les cas, tu continues à te débattre en silence. Tu refuses aussi de le regarder droit dans les yeux, lorsque tu notes qu'il cherche à capter ton regard. Tu ne veux pas qu'il puisse voir ta haine, ta colère, mais surtout tu refuses de paraître faible devant lui. Hors au fond de tes prunelles se trouvent deux étincelles : celle d'une tristesse profonde et celle du désespoir. Pourtant, lorsqu'il pose une nouvelle question, tu le regardes. C'est ce que tu veux ? C'est fini pour de bon ? Mais... Une seconde, tu es perturbé, cessant de te débattre. Avant de lui cracher au visage un « Tu y as mis fin ! » plus qu'acide. S'il compte te rejetter la faute dessus, il se fourre le doigt dans l’œil jusqu'au cerveau. Il est le seul et unique responsable de votre rupture. Tu ne dis plus rien, tu le regardes simplement. Il a l'air un peu perturbé... Pourquoi donc ? Tu ne sais pas et, à dire vrai, tu t'en fiches. Tu n'attends qu'une chose : qu'il te lâche enfin. Ainsi tu pourras partir loin de ce criminel. Il t'aimait ? Il n'a jamais cessé de t'aimer ? Pff. Cette fois, tu ris amèrement. C'est un rôle qui ne lui va pas du tout, à tes yeux.
-Menteur.
C'est tout ce que tu as à lui répondre. Menteur. Il ne sait faire que cela : mentir et jouer avec ton cœur. Tu es sans pitié avec lui, Samael. Tu le sais, tu t'en rends bien compte mais un animal blessé aura pour réflexe d'attaquer s'il ne peut prendre la fuite. Et ENFIN, il te lâche, s'asseyant à côté. Tu ne te fais pas prier pour te relever et retirer sommairement les brins de paille. On pourrait dire que c'est ta conscience professionnelle qui te pousse à être toujours irréprochable dans ta tenue mais il ne s'agit là que d'un réflexe pour essayer de te détendre. Il est toujours là, assis sur le sol, sans te regarder. Oh, Lyokha... Pourquoi a-t-il fallu que votre histoire se termine ainsi ? C'est la question qui tourne dans ton esprit. Tu te sens mal, terriblement mal, et pas à cause des bleus qui commencent à fleurir sur ta peau. Non, plutôt à cause des coups que tu lui as donnés, même s'ils étaient justifiés. Tu n'aimes pas le frapper, c'est aussi simple que cela. Oui, tu es paradoxal. Une fois que tu te considères présentable, tu fais un pas en avant... Avant de te tourner vers le blond. Qu'espères-tu ? Qu'il te retienne enfin ? Qu'il cesse ses bêtises pour redevenir celui que tu aimes ? Ne rêve pas, cela n'arrivera pas. Et pourtant tu attends un peu, jusqu'à une nouvelle déception : si tu veux partir, il ne te retiendra pas. Un soupir désespéré s'échappe d'entre tes lèvres mais tu ne te fais pas prier pour te détourner. Il est grand temps de partir, puisque tout est définitivement terminé entre vous. Il t'a suffisamment brisé le cœur pour toute une vie. Mais tandis que tu pars, quelque chose te retient. Non pas le petit « je t'aime encore » mais le surnom qui suit. Un surnom qui te stoppe net dans ta marche.
-Sam ? répètes-tu, incrédule.
Sam. Généralement, on ne t'appelle qu'une seule fois ainsi avant d'avoir droit à la pire dispute de sa vie. Ton seul surnom est Mae. Pas Sam, pas Mael. Mae, point final. Parce que c'est ainsi que ta mère t'appelait et tu ne veux pas d'autre surnom. Tous tes proches le savent, c'est presque un automatisme de t'appeler Mae. Alors pourquoi vient-il de t'appeler autrement ? Tu te tournes vers lui, perdu. Non, Lyokha a beau être horrible avec toi depuis la dernière fois, tu n'arrives pas à croire qu'il puisse un jour se tromper de surnom. C'est rigoureusement impossible, cela ne lui ressemble absolument pas. Ton esprit tourne dans le vide. Tu ne comprends pas. Ce n'est tout simplement pas lui. Alors tu t'approches de lui, penchant légèrement la tête, ton regard luisant d'incompréhension. Sam. Oui, tu fais une fixation là-dessus. Tu secoues un peu la tête, l'observant.
-Tu viens de... Pourquoi est-ce que... Lyokha ?
Tout est confus dans ton esprit, tu n'en même plus capable de faire des phrases complètes. Tu ne comprends pas. Ou plutôt, tu essayes de réfuter l'idée qui fait son apparition dans ton esprit. La dernière fois et cette manière dont il s'obstinait à ne pas comprendre ce que tu lui disais. Ses réactions étranges, pas toujours cohérentes. Et maintenant ce surnom. Non, tu ne peux pas t'être trompé de personne, c'est impossible. Tu le connais par-cœur, tu saurais replacer chaque tatouage, chaque cicatrice, surtout ce T sur sa nuque que tu as senti la dernière fois. C'est Lyokha, mais si, effectivement, il ne voyait pas de quoi tu voulais parler ? La vérité commence à se frayer un chemin dans ton esprit, terrifiante. Et s'il t'avait oublié ? Non, il ne peut pas...
-Je dois parler à Zéphyr.
C'est une réflexion à voix haute que tu viens de faire. Pourquoi Zéphyr ? Parce que tu t'entends bien avec la demoiselle et que tu as espoir que, elle, elle acceptera de t'écouter. Elle avait compris pour Max, peut-être sera-t-elle plus encline à écouter tes explications. Peut-être. Il faut que tu essayes. Il faut qu'elle te rassure. Tu ne veux pas croire qu'il a osé faire une chose pareille. C'est sur ces paroles que tu fais volte-face, prenant purement et simplement la fuite. Cela commence à devenir une manie, Samael. Tu n'en as pas grand chose à faire pour l'instant, il faut que tu Lui parle et ce, le plus rapidement possible. Pour cela, tu vas devoir quitter la sécurité de Spes pour t'aventurer dans la capitale des vampires... Qu'est-ce qu'il ne t'aura pas fait faire ?
~~~ Le lendemain ~~~ T'y voilà, au casino des Volkov. Tu n'es pas des plus rassurés ici, au milieu de tous ces vampires. Tu sens les regards se retourner à ton passage, non pas à cause de ton physique puisque ton visage est masqué par une large capuche, mais à cause de l'odeur de ton sang. Ce sang si particulier, si attirant pour les êtres de la nuit... Tu déglutis et fais un effort pour ne pas paraître mal à l'aise. Il te faut trouver le frère et la sœur. Surtout la sœur. C'est elle que tu veux voir, elle qui t'écoutera très certainement avec le plus de facilités. Tu tournes en rond un bon moment, faisant de ton mieux pour ne pas trop attirer l'attention sur toi, jusqu'à enfin la repérer. Sans plus attendre, tu viens la voir et, si elle n'a pas l'air ravie de te voir, elle te suit néanmoins à l'écart des oreilles indiscrètes. Le début de la conversation est tendu, tu la sens énervée mais elle t'accorde néanmoins son attention tandis que tu essayes de lui parler de Lyokha. Clairement, tu cherches à savoir ce qui est arrivé à ce dernier et elle ne prend pas de gants pour te l'annoncer : il est amnésique. C'est un violent coup de massue que tu te prends sur la tête, tu en vacilles même. Amnésique. Ton amant est... Amnésique. La terre tangue sous tes yeux, tu as tant de mal à y croire. Et pourtant, elle ne fait que te confirmer tes doutes, au moins en partie. Alors, dans un vain espoir d'être contredit, tu cites le nom de Dimitri Ivashkov. C'est le coup fatal : tu ne tiens plus debout, préférant te laisser lourdement retomber sur une chaise. C'était bien lui, comme tu le pensais. Et il t'a réellement oublié. Totalement. Il n'est plus Lyokha, il se prend pour quelqu'un d'autre. Tu l'as perdu. Tu te sens affreusement mal, tu sens quelques larmes couler le long de tes joues, larmes que tu caches en posant ton visage contre tes mains. Tu n'en peux plus, tellement plus. C'est entièrement ta faute, toute cette histoire. Si tu avais pu lui faire entendre raison, cela ne serait pas arrivé. Ni si tu avais pu sauver Max. Tu t'en veux cruellement, te demandant bien ce que tu fais ici alors que, pour lui, tu n'existes plus. Et si, habituellement, tu te serais énervé contre elle lorsqu'elle t'avoue avoir toujours cru en ton innocence, tu n'en fais rien. Tu as tellement mal, tu as l'impression que ton cœur est brisé en quelques milliers d'éclats, tu n'as même plus envie de t'énerver. Elle a perdu un frère, toi ton amant, alors que cela aurait pu être évité... Enfin, le mal est fait, vous ne pourrez pas revenir en arrière. Alors, malgré tes larmes, tu demandes ce qu'il s'est passé. Tu cherches à comprendre comment c'est arrivé. Elle t'explique donc. Il était tombé dans une profonde dépression, devenu violent, avait manqué de replonger dans l'alcool et la drogue... Tu te mords un peu plus la lèvre au fur et à mesure que son énumération continue, jusqu'à ce qu'un filet de sang coule à l'intérieur de ta bouche lorsqu'elle t'apprend qu'il s'en voulait de t'avoir frappé, alors qu'il te haïssait. Pas tant que cela, finalement... Et pourtant, c'est lui qui a choisi de tout oublier. Sortilège. Par Rod, tu lui en veux d'une telle décision. Tu lui en veux affreusement, parce que c'est certainement l'une des pires décisions qu'il pouvait prendre à tes yeux. Parce que s'il a oublié le Mad Hatter, que fera-t-il lorsque les ennemis de celui-ci le trouveront ? Tu doutes qu'il survive très longtemps dans cette condition. Tu la laisses expliquer la situation, jusqu'à ce que tu poses une nouvelle question, une dernière question. Un ultime espoir.
-Est-ce que son amnésie sera... Définitive ? -Je n'en sais très honnêtement, rien.
Alors tu baisses à nouveau les yeux. C'est exactement la même chose que si sa réponse avait été non. Tu l'as définitivement perdu, tu te dois de l'oublier à présent. Tu dois faire ta vie, loin, avec l'idée que ton blond est mort. Par ta faute. Ton cœur se serre un peu plus encore, si c'est possible. Pour peu, tu demanderais à Miss Volkov de te mordre afin d'en finir une bonne fois pour toutes, mais ce n'est pas ton genre. Tu t'es toujours relevé, ce n'est pas aujourd'hui que tu vas te laisser détruire. Encore une fois, tu dois te relever pour l'Empire, pour ta famille. Il n'y a plus qu'eux, à présent. Uniquement eux... Comme avant que tu le rencontres, avant qu'il ne vienne chambouler ta vie. Il te faut réapprendre à vivre sans lui. Lorsque tu relèves enfin les yeux, tu remarques que la demoiselle regarde ailleurs. Par curiosité, tu suis son regard... Et tu le vois, lui. Il est là, il vous regarde. Sur le coup, tu ne parviens pas à supporter son regard, te détournant pour essuyer les traces laissées par les larmes. C'est trop dur de voir en lui ton Lyokha alors qu'il n'existe plus. Oui, trop dur. Et pourtant, quelques secondes plus tard, tu te relèves et remercies Zéphyr d'avoir répondu à tes questions, de t'avoir expliqué ce qu'il s'était réellement passé. Maintenant, à toi de rectifier le tir. À toi de prendre les bonnes décisions, allant de pair avec les siennes. Il faut que tu sortes de sa vie. Alors tu remets plus ou moins maladroitement ta capuche et amorces ton départ. Ce qui ne t'empêche pas de t'arrêter en te trouvant devant lui. Lui qui te demande ce que tu fais là. Tu te mordilles un peu la lèvre avant de répondre, essayant de paraître assuré.
-Je... Je demandais des nouvelles de l'homme que j'aime.
Paraître assuré hein ? Tu es ridicule. Complètement ridicule. Tu devrais partir, le laisser tranquille. Oui, pars. Retourne dans ta patrie, dans ta famille, bien protégé entre les murs du palais impérial, bien au chaud dans ta cage dorée le jour, pour mieux risquer ta vie la nuit. C'est ce que tu devrais faire, et pourtant... C'est encore Lyokha, que tu as sous les yeux. C'est lui, physiquement. Et il y a toujours cette envie de le sentir contre toi, de l'embrasser, de l'aimer comme tu n'as pas le droit de l'aimer. Allez, secoue-toi un peu ! Alors, dans un effort de volonté, tu regardes à nouveau la vampire qui est restée à l'écart de votre petit entretient. Bon, à toi de te débrouiller en somme. Tu reportes donc à nouveau ton regard dans le sien, d'azur.
-Dimitri... Ivashkov, n'est-ce pas ? J'espère que vous me pardonnerez mon comportement. Je vous ai confondu avec Lyokha... Je suis sincèrement navré... Mais... fais-tu avant de lui accorder une gifle magistrale. Ceci est quand même pour avoir osé vous faire passer pour lui.
Ultime rappel à l'ordre : on ne joue pas avec tes sentiments. On ne joue pas avec ton cœur. On l'a suffisamment détruit comme cela ces derniers temps, tu refuses de laisser qui que ce soit continuer. Pas même la personne qui a volé le corps de l'homme que tu aimais, et que tu continueras à aimer. Sur ces quelques paroles, et avant même qu'il ne lui vienne à l'esprit de te frapper en retour, tu fais volte-face. Tu en as assez fait, il est grand temps de partir. Sauf que pour une fois, ta volonté ne suffit pas. Non, ton cœur est trop brisé, tout comme ton esprit, et ton corps bien trop fatigué pour que tu puisses faire ne serais-ce qu'un seul pas de plus. Alors, dans un coup de fatigue monumental, tu es obligé de te rattraper au dossier d'une chaise. C'est un miracle si tu parviens à t'asseoir dessus, et non sur le sol. Un soupir malheureux t'échappe alors. Il aura réussi son coup : il te détruit... |
| | | | Raleigh Rutherford ♆ tell me, would you kill...
♆ papiers d'identité. ♆ race : Vampire (de Samael). ♆ âge : 1143 ans (et fou amoureux de Samael). ♆ métier : Fouteur de m**** (et amant de Samael à plein temps). ♆ célébrité : H. Christensen ♆ crédits : awake. ♆ messages : 519
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| Sujet: Re: in another life, i would be your boy. (lyokhael) Jeu 21 Aoû - 13:39 | |
| « Moi, je n'en ai pas besoin. Encore moins après la scène de la dernière fois. Maintenant va-t-en, je t'ai suffisamment vu pour les dix prochaines années. » Tu as pourtant besoin de lui parler, que ceci lui plaise ou non, ce n'est pas un caprice de ta part, du moins pas vraiment. C'est plus que ça. C'est... Tu te sens attiré, d'une manière que tu n'es pas vraiment en mesure de comprendre. Comme si tu lui devais quelque chose. Comme si tu lui devais de faire ce que tu t'apprêtes à faire. Semblant. Te faire passer pour quelqu'un d'autre. C'est terriblement mal, et tu en as conscience, mais... Quelque chose te pousse à le faire, qu'importe combien cela peut paraître malsain. Pourtant, malgré son refus clair, malgré son envie de partir loin de toi, tu ne laisses pas le contrôle de la situation t'échapper. Tu l'attrapes par le poignet et tu le tires à ta suite, que cela lui plaise ou non. Non, visiblement, vu le nombre de fois où il peste contre toi pour que tu le lâches. Mais tu essayes d'oublier que tout cela est mal, que tu fais quelque chose contre le grès de quelqu'un, et tu continues donc ton chemin jusqu'à une écurie en rénovation, malgré ses nombreuses tentatives de se dérober. C'est mal... Une fois de plus, tu t'en rends compte, rien qu'en plongeant ton regard dans le sien. Et tu te dis que tu devrais le lâcher et juste t'enfuir en courant, mais tu n'en fais rien. Tu n'as aucune idée de ce pourquoi tu fais cela. La raison la plus évidente, c'est que tu veux l'aider. Mais l'aider par rapport à quoi ? Tu n'es pas ce Lyokha Volkov, tu ne le seras jamais. Alors qu'y peux-tu ? Tu cherches à l'aider à passer outre sa douleur ? En étant la substitution à ce type que tu ne connais pas le moins du monde ? Tu ne sais plus vraiment. Il y a de ça, mais il y a aussi quelque chose, au fond de toi, profondément enfoui qui fait que tu ne peux pas juste lui tourner le dos. Que tu ne veux pas lui tourner le dos. Quelque chose qui t'attire irrémédiablement vers sa personne, qui te pousse à l'observer, quand d'autres détourneraient le regard. À t'approcher de lui, même quand le protocole demande le contraire. C'est comme si... Tu étais incapable de tout maîtriser, et que tu te laissais simplement guider par des pulsions. Pulsions qui viennent, sans même que tu ne puisses t'en douter, de quelqu'un qui a existé. Car, que tu le veuilles ou non, que tu le saches ou non, quelque part dans ton être, il y a encore un morceau de ce fameux Lyokha. Le meilleur visiblement. Comme s'il s'attachait à ce qu'il avait perdu, et qu'il vivait encore un peu, rien qu'un peu, tout ce qu'il a vécu avec le jeune Tudor à travers toi. Toujours est-il que tu le relâches, restant néanmoins devant lui. Tu n'as pas envie de te battre, c'est déjà dur de le plier à ta volonté, tu n'es pas de ceux qui usent naturellement la force pour parvenir à leurs fins. « Tu ne m'écoutes jamais, pourquoi est-ce que je le ferais, dis-moi ? Non, parce que je ne vois aucune raison de t'accorder mon attention. » Et tu le comprends totalement. Tu parlerais comme lui, si tu étais dans sa situation. Tu ne sais pas ce que ce Lyokha lui a fait pour qu'il soit aussi énervé que cela, si leur 'rupture' – du peu que tu as compris de cette affaire – a été injuste ou douloureuse, mais une chose est sûre, tu n'aimerais pas être à la place de l'un ou de l'autre. Réellement du moins, puisque actuellement et un peu malgré toi, tu remplaces Volkov.
Tu ne comptes pas lui répondre. Parce que tu sais qu'il a raison. Alors tu enchaînes sur quelque chose de carrément illogique, même si tu es loin de t'en rendre compte ; tu t'excuses. Pour ton comportement, pour avoir fait croire que tu ne te souvenais plus de lui... Même si c'est réellement le cas, et pire encore ; tu ne le connais même pas. Ce n'est pas que tu es amnésique, c'est que tu n'as tout bonnement jamais entretenu une quelconque relation avec lui. Enfin, à tes yeux. Telle est TA vérité. Il semble s'énerver, et tu ne sais pas quoi faire, quoi dire pour arranger la situation. Mais une fois de plus il est trop tard, le mal est fait. Et tu ne t'en rends pas compte, mais tu fais définitivement n'importe quoi en t'excusant. Rien qu'à voir sa réaction. Ses yeux grands ouverts. Son air purement surpris. Bien quoi, c'est-ce aussi improbable que cela ? « Te venger hein. Arrête de mentir, tu n'es pas du tout désolé. Tu voulais ta petite vengeance, tu l'as eue, tu es satisfait ? Tu peux me laisser définitivement tranquille à présent ? Je n'en peux plus de toi ! Tu peux le comprendre ? Tu me tues Lyokha ! Mais, comme tu l'as dit, c'est ce que tu cherches, au final... » Pourtant, tu as vraiment l'air désolé. Tu as l'air même plus que désolé, puisque c'est bien une expression un peu abattue que tu prends. Parce qu'il ne veut pas te croire. Parce qu'il s'obstine à penser que tout ce que tu veux – ce que ce Lyokha veut – c'est le tuer. Mais c'est loin d'être le cas, toi, tu veux juste l'aider. Et autant dire que tu es paumé, à l'entendre. Un coup tu jurerais qu'il attend tes excuses les plus sincères, et la minute d'après, c'est peu s'il ne t'arrache pas la langue pour lui avoir demandé pardon. Toujours est-il qu'il ne te croit pas, et tu ne sais pas quoi faire de plus pour paraître réellement sincère. Et dire que tu t'enfonces toujours plus... Tu ne sais pas vraiment pourquoi, mais tu viens l'embrasser. Même si tu te doutes bien qu'il ne va pas bien réagir. Mais... C'est une pulsion à laquelle tu n'as pas réussi à dire non. Mais comme tu t'en doutais, il te repousse. Avant de te gifler violemment. Tu tournes la tête sous le coup, tu serres les dents. Oh non. Alors ça. Ça tu ne peux pas laisser passer. Tu as beau être gentil, peu violent naturellement, là, tu en as marre. Alors à ton tour, tu le frappes. Et tu ne le loupes pas. Et peu à peu, inconsciemment, vous commencez à vous battre. À renvoyer les coups sans même comprendre pourquoi. À frapper comme deux pantins qui se font plus de mal mentalement que physiquement. Tu te détestes de lui faire cela, mais tu n'as pas pu tenir plus longtemps. Tu veux bien faire des efforts, si lui n'en fait pas en retour, alors tu ne peux rien pour son cas.
Puis, au bout d'un moment, tu calmes le jeu. Parce que tu le bloques par terre. Qu'importe combien il se débat, toi, tu en as marre de donner des coups et d'en recevoir. Alors tu marques une pause en le plaquant par terre, même s'il est loin de se montrer docile. Alors c'est cela, c'est fini pour de bon ? Sa réponse est acide. Dure à encaisser. Tu te rends compte que tes propos ne sont pas toujours cohérents avec la situation aussi, mais on ne peut pas te blâmer pour cela, il te manque plusieurs morceaux de l'histoire après tout. Alors tu tentes quelque chose, une dernière manœuvre, avant de définitivement le laisser tracer sa route. Tu l'aimes, tu n'as jamais cessé de l'aimer. Et sa réponse est immédiate. « Menteur. » Si tu étais encore humain, certainement que quelques larmes dévaleraient tes joues. Mais pour l'instant, tout ce que l'on peut constater, c'est cette souffrance au fond de tes prunelles. Ton air un peu déçu, un peu blessé aussi. Tu l'es, même si tu n'es pas Lyokha Volkov, tu te mets sans mal à sa place et tu commences à en souffrir un peu. Mais tu souffres pour ce Samael aussi. Tu souffres de te rendre compte à quel point leur petite idylle l'a détruit. Toi aussi, l'amour t'a fait bien du mal. Mais tu te rends compte que ce n'est pas grand chose, à côté de leur histoire. Tu finis par le relâcher, par juste t'asseoir contre une paroi en bois. Tu ne le regardes pas, tu ne le regardes plus. Il s'empresse de se relever pour mieux disparaître. Alors c'est ainsi que tout se termine, tu auras lamentablement échoué dans ta tâche. Peut-être que c'est pas plus mal. Pour lui, mais pour toi aussi. Tu tentes un dernier petit quelque chose. Quelques mots qui se perdent dans le silence de l'écurie, tandis qu'il s'éloigne. Et tu relèves ton regard vers lui tandis qu'il s'arrête net. « Sam ? » Tu fronces légèrement les sourcils, mais tu ne dis rien, te contentant d'analyser son attitude, de le regarder se rapprocher. Allons donc, qu'est-ce que tu as fait de mal encore ? Il n'apprécie pas son surnom ? Ce n'est pas son surnom ? Ce ne sera qu'un faux pas de plus sur la liste. Mais un faux pas qui va griller ta couverture, cette fois, même si tu n'en as pas pleinement conscience. Il s'approche un peu de toi, tu l'observes. Tu ne souris pas, tu n'as plus envie de sourire. Pour l'instant, tout ce que tu voudrais, c'est t'étendre dans la paille fraîche, fermer les yeux, oublier ce qui vient de se passer. Oublier ce que tu es en train de faire. Mais ne te torture pas trop, arrête de culpabiliser ; il va bientôt découvrir la vérité. « Tu viens de... Pourquoi est-ce que... Lyokha ? » Tu fronces un peu les sourcils. Il est confus, et tu l'es tout autant sur l'instant, te posant mille questions. Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit, fait de travers ? Tu n'en as aucune idée. Tu glisses tes mains sur ta nuque, et une fois de plus, tu baisses les yeux devant son silence. Il n'y a rien de plus à dire de toute façon. Il ne veut pas te voir, et cette histoire de Lyokha t'intrigue de plus en plus, tu dois bien l'avouer. Que s'est-il passé ? Comment ? Pourquoi ? Ce ne sont pas tes affaires, et pourtant, tu t'y sens plus lié que jamais. « Je dois parler à Zéphyr. » Tu arques un sourcil. Pourquoi donc irait-il parler à ta cousine ? Oh... Lyokha Volkov. Comme Zéphyr Volkov. Donc... Comme si c'était ta sœur. Tu essayes de dissimuler ton trouble tant bien que mal derrière une expression indifférente, mais au fond, tu n'as aucune idée de ce que tu dois faire. Te lever et présenter tes excuses ? Il ne te croirait pas. Il semblerait que pour une fois, la seule bonne solution, c'est de laisser le temps faire les choses. Accomplir des miracles. Ou même détruire une vie.
~~~ Un énième soupir t'échappe. Oui, tu désespères un peu. Parce que tu bosses, encore, toujours, alors que tu es normalement en congé au cabinet. Non, tu ne travailles pas en tant qu'avocat. Tu travailles en tant qu'associé de ton cousin et de ta cousine. Pour les Volkov. Pour les aider avec le casino, depuis que ce fameux Lyokha a déserté. Tu ne sais pas où est-ce qu'il est passé, mais il a apparemment laissé une empreinte bien vive dans le cœur de chacun. Sauf du tien, car curieusement, tu ne te souviens pas de ce type. Pour dire, c'est étrange mais tu as à peine le souvenir de l'avoir croisé. Tout est flou dans ta tête le concernant, et c'est bien loin de te préoccuper. Non, sur l'instant, ce qui te préoccupe, c'est cette conversation téléphonique. « Lorenza, j'ai vraiment besoin de quatre danseuses supplémentaires, je sais que tu fais déjà ton maximum mais je sais pas, contacte des filles, des amies, même si ce ne sont pas des pros ça fera parfaitement l'affaire... Oui, j sais que je te prends de court, mais les performers prévus se sont désistés au dernier moment... Ok, ça marche, rappelle-moi dès que t'as du neuf. » Tu raccroches et un long soupir t'échappe. Bon sang. Depuis quand est-ce que c'est à toi de gérer l’événementiel ? Tu te le demandes bien. D'habitude, tu t'occupes de tout ce qui touche au droit, aux relations avec la presse à la limite. Mais les danseuses quoi... Enfin, tu dois prévenir Zéphyr qu'il y en a déjà deux de plus pour la soirée prévue dans quatre jours, alors tu t'étires un peu et tu sors enfin du bureau. Tu inspires profondément et tu entames donc la route jusqu'à elle. Parce que non, tu n'as aucune idée d'où elle peut bien être. Alors tu fais un saut par la salle de caméra-surveillance et un gars te renseigne. Super, tu te rends donc à l'endroit désigné, sifflotant, un peu dans les nuages. C'est dingue mais... Ces derniers jours, tu te sens un peu assommé. Un peu oppressé aussi, sans trop savoir pourquoi. Certaines choses ne se passent pas précisément comme elles le devraient, tu agis sous le coup de l'impulsion et tu cèdes un peu plus facilement à la colère... Puis, il y a cette histoire avec le jeune Tudor qui te perturbe un peu aussi. Tu ne sais pas quoi en penser, ou plutôt, tu as peur d'y songer. Alors tu ignores ce fait, cette histoire. Tout va finir par s'arranger, pas vrai ? Comme toujours oui. C'est ce qu'on dit.
Tu finis donc par retrouver ta cousine. Mais tu constates rapidement qu'elle n'est pas seul, et à en juger par cet air sérieux et ce coup d'oeil qu'elle te jette, elle n'est pas avec n'importe qui. Le concerné se tourne d'ailleurs vers toi rapidement, et tu ne fais pas un pas de plus. Tu ne te contentes pas de ralentir, non, tu t'arrêtes totalement. Et pour le peu de temps que tu croises le regard du brun, tu comprends que quelque chose ne va pas. Qu'il ne va pas bien. Tu baisses les yeux, tu te mords un peu la lèvre. C'est de ta faute, tu en es persuadé... Tu secoues un peu la tête tandis qu'il prend congé de ta cousine. Tu devrais juste faire demi-tour et partir avant de l'affronter. Mais tu restes figé sur place. Comme si tu cherchais les problèmes. Comme si tu en voulais, de cette confrontation. À croire que tu es un peu maso sur les bords, pas vrai ? Tu te désespères un peu mais tu ne bouges pas pour autant. Tu relèves ton regard de glace uniquement quand Tudor arrive à ta hauteur, le plongeant dans le sien. Ça te fait mal au cœur de voir ses yeux rougis par ce que tu supposes être des larmes. Tu te sens mal pour lui, mais tu ne le montres pas. Au contraire, c'est curieux que tu prends les devants, lui demandant ce qu'il fait ici. Car oui, tu ne perds pas le nord, sa mine attristée peu bien te peser sur le cœur, tu as envie de savoir ce qu'il fait ici. Ce qu'il voulait demander à Zéphyr. « Je... Je demandais des nouvelles de l'homme que j'aime. » Tu hoches un peu la tête. Tu dois admettre que son ton légèrement vacillant laisse quelques fissures sur ton cœur de glace. Parce que tu es quelqu'un de naturellement sensible, et que cette histoire ne te laisse pas aussi indifférent que ce que tu voudrais. Parce que ce jeune homme semble vraiment anéanti par l'amour, et que tu sais ce que c'est, que de souffrir d'une peine de cœur. Surtout que, d'après ce que tu as compris, ce n'est pas n'importe quelle peine de cœur dans son cas. « Je vois. » Souffles-tu simplement, restant concentré sur sa personne. Alors, qu'est-ce que cela signifie ? Il sait que tu n'es pas Lyokha Volkov ? Il sait que tu n'es que son cousin, Dimitri Ivashkov ? Tu jettes un bref coup d'oeil à Zeph qui, les bras croisés sur la poitrine vous observe tous les deux, parfaitement neutre. Un silence maladroit et plutôt pesant s'installe entre vous un instant, personne ne bouge ou n'ose dire quelque chose. Mais cette fois, c'est lui qui reprend la parole le premier. Lui qui brise la glace. « Dimitri... Ivashkov, n'est-ce pas ? J'espère que vous me pardonnerez mon comportement. Je vous ai confondu avec Lyokha... Je suis sincèrement navré... Mais... » Et tu n'as pas le temps de dire un seul mot que tu te prends une gifle monumentale. Tu tournes la tête sous la violence du coup, glissant deux ou trois doigts sur la surface de ton visage endolorie. Hé ! Mais il se sent bien oui ? Enfin, tu ne peux pas lui en vouloir, car tu sais que tu la mérites celle-là. Que tu la mérites vraiment. « Ceci est quand même pour avoir osé vous faire passer pour lui. » Tu te contentes de hocher un peu la tête. Au moins, un poids se libère de tes épaules. Tu te sens déjà un peu moins coupable, parce que tu n'as plus à te faire passer pour Lyokha, maintenant qu'il a discuté avec Zéphyr et qu'il a pris conscience que tu n'étais pas son homme.
Tu restes en état de choc un instant. Incapable de dire quoi que ce soit, incapable de le retenir. C'est ça, laisse-le partir. Ce ne sont plus tes affaires désormais, encore moins maintenant qu'il sait la vérité. Et c'est donc en massant la joue que tu te tournes, l'observant tandis qu'il s'éloigne. Sûrement que tu ne t'attendais pas à ce qu'il te frappe. Tu comprends qu'il soit blessé, déçu, agacé de ton comportement, mais de là à te frapper, franchement ? N'avez-vous point passé l'âge de résoudre vos maux par la violence ? Un soupir t'échappe et tu le suis du regard. Mais curieusement, il ne part pas bien vite, ni bien loin. Puisque quelques pas plus loin, il manque de s'écrouler et se rattrape de justesse à une chaise, sur laquelle il se laisse tout simplement tomber. Tu esquisses un geste en avant au début, puis tu te ravises, te rendant compte qu'il peut se gérer tout seul. Allons donc... Il est dans un de ces états, oui, tu peux le dire, ça te peine. Un bref soupir t'échappe, même si tu gardes tes distances, ton attention à son égard n'en est pas moindre. « Monsieur, je... Suis désolé, sincèrement. Et je comprendrais que vous ne vouliez pas de monde aide, mais regardez vous... » Ce n'est pas pour l'enfoncer un peu plus que tu dis cela. C'est juste qu'il n'a vraiment pas l'air bien. Et Zéphyr s'en est rendue compte, puisque en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle se retrouve à côté de toi, s'approchant un peu plus du jeune Tudor. Elle semble s'inquiéter de son état autant que toi, si ce n'est plus. Il faut dire qu'il n'a... Vraiment pas l'air dans son assiette. Entre les précédentes larmes, son état de fatigue apparent et plutôt avancé... Tu restes légèrement en retrait, car tu ne veux pas le faire fuir. Et de toute façon, Zéphyr prend les devants en s'abaissant à sa hauteur, venant devant lui. « Samael, regarde-toi, tu ne vas décidément pas bien... Il est hors de question que je te laisse repartir dans cet état, tu m'entends ? » C'est marrant de voir ta cousine aussi... Maternelle avec un humain. Zéphyr a toujours été assez froide à tes yeux, sauf quand on la connaît bien. Il faut croire qu'elle et le jeune Tudor se connaissent bien mieux que toi, tu ne connais le jeune homme. « Tu sais quoi, je vais appeler la réception, je te fais réserver une chambre. Tu peux rester autant de temps que tu le voudras, mais je ne te laisserai pas partir sans te savoir capable de tenir sur tes deux pieds jeune homme. » Son sourire est doux. Incroyablement emprunt d'empathie. Tu lui envies un peu sa manière de communiquer avec lui. Cette aisance naturelle à se faire apprécier des autres. Enfin, toi, tu n'as le temps d'entendre la suite de la conversation que l'on te congédie déjà. Elle te fait comprendre que tu dois partir, et même si tu ne veux pas, tu ne te fais pas prier plus longtemps. Tu jettes un regard navré au jeune Tudor, et tu t'éloignes simplement. Perturbé. Mal à l'aise. Déçu aussi, un peu.
~~~ Tu es perturbé. Plus que jamais. Tu es perturbé. Tes doigts parcourent une fois de plus la photo que tu tiens entre tes mains. Une photo que tu gardes depuis deux jours, précieusement. Que tu détailles encore et encore. Il y a quelque chose qui ne va pas. Tu le sens. Et quelque chose au fond de toi te dit de brûler cette photo, mais à chaque tentative, tu te ravises. Tu ne veux pas, pire, tu ne peux pas. Tu es captivé par ce bout de papier autant que tu désires le jeter, sans même comprendre pourquoi. En soit, elle n'a rien d'extraordinaire. Ni de vulgaire, ou même de compromettant. Elle est terriblement banale, même. C'est peut-être ce qui te fait peur, en partie. Que la scène qui s'y déroule paraisse si normale, si commune. Que représente-t-elle, au juste ? Deux jeunes gens. Deux hommes. Qui semblent s'aimer sincèrement, d'après leur sourire. Front contre front, sur une plage qui te fait vaguement penser à celle de l'île des Volkov. Tu dois avouer que tu te sens dépassé par les événements. Et que cette photo n'arrange rien. C'est... Le jeune Tudor est sur cette photo. Et l'autre.. L'autre que tu devines être Lyokha te ressemble beaucoup. À un tel point que cela devient dérangeant, et que tu comprends pourquoi est-ce qu'il t'a confondu avec son amant. Mais comment est-ce possible ? Vous n'êtes pas jumeaux, vous n'êtes que cousins. Tu te dis que ce n'est peut-être pas totalement impossible, mais cela demeure un sacré mystère à tes yeux. Enfin, l'éclairage de la scène n'est pas non plus excellent, donc tu ne détailles pas tous les traits de son visage. Tout ce que tu sais, c'est que c'était à l'occasion d'un anniversaire, sans doute celui de Samael, vu l'inscription au dos de la photo. Toujours est-il que tu te dis que tu te fais des idées, et que cette photo, tu devrais la faire disparaître. Mais comme dit précédemment, tu en es incapable. Alors tu fais ce qui te semble le plus logique, tu te rends au casino pour en parler avec quelqu'un qui sera à même de te répondre. À savoir, Zéphyr. Tu sais que ça ne l'a jamais dérangé de répondre à tes questions, et puis, vu que c'est son frère, tu te sens un peu dans l'obligation de lui rendre cette photo aussi. Même s'il serait sans doute plus approprié de la donner à Samael... En y pensant, tu te demandes s'il est toujours là, au casino. Ou s'il est reparti. Tu te mords un peu la lèvre et tu arrives donc devant le casino, enfouis la photo dans une poche de ton manteau et lèves ton regard vers les nombreux étages illuminés de l'hôtel du casino. Tu restes figé là, à contempler le bâtiment qui se fond parfaitement dans le plafond étoilé artificiel de Sanguinem Luna. Puis un long soupir t'échappe, alors que tu détailles toujours la surface. Allez, il faut que tu rentres, sinon, tu sais que tu n'iras jamais.
Mais quelque chose t'en dissuade. Ou plutôt, quelqu'un. Et quand tu aperçois d'en bas, cette personne assise sur le rebord de la fenêtre du quinzième étage – environ – autant dire que ça t'inquiète un peu. Parce que même si tu n'es pas vraiment à même de reconnaître cette personne, tu as peur de savoir qui c'est. Tu as peur que ce soit lui. Après tout, il est logé au quinzième, du moins, il y était quand tu es parti. Puis, ce visage éclairé par la fausse lune de la capitale... Tu comprends vite que tu ne te trompes pas. Que c'est bel et bien lui. Et à ce moment précis, tu ne perds pas une seule seconde, tu détales dans le casino et tu t'empresses de prendre l'ascenseur le plus proche, histoire de gagner du temps. Autant dire que tu trépignes d'impatience dans la cabine, détaillant les chiffres digitaux qui défilent rapidement. Enfin, un espèce de petit son de cloche se fait entendre et tu sors de là, traversant au pas de course le corridor pour rejoindre sa chambre. Oui, tu te souviens du numéro. Tu aurais peut-être préféré l'oublier, mais pour le coup, tu es bien content de t'en souvenir. Alors tu t'empresses de rejoindre la porte et tu glisses un pass magnétique du staff qui te permet de l'ouvrir. Tu as donc accès à l'appartement. Et tu serres un peu plus les dents en constatant que tu ne t'es pas trompé, qu'il est bel et bien assis au bord de la fenêtre, les rideaux immaculés se soulevant à l'intérieur puis à l'extérieur, au grès d'une brise nocturne plutôt agréable. Tu fais un pas en avant, puis deux. Ton objectif n'est pas de lui faire peur, et de toute façon, il a dû t'entendre rentrer. « Monsieur ? » Demandes-tu simplement d'abord. Aucune réponse ne se fait entendre, et un soupir silencieux t'échappe tandis que tu te rapproches. Au moins, tu t'es annoncé. Alors toujours aussi doucement, tu rejoins la fenêtre. Tu hésites un peu entre le tirer de là et la refermer ou... En fait, tu préfères la seconde option. Bien plus spontanée. Celle qui te correspond le plus. Alors sans plus réfléchir, tu viens t'asseoir sur le bord de la fenêtre avec lui, habilement. L'idée, ce n'est pas de faire une chute de quinze étages. Alors tu fais attention. « Belle vue, n'est-ce pas ? » Murmures-tu. Rien d'autre ne te vient à l'esprit sur l'instant. Mais toi, tu trouves la vue magnifique. Qu'il s'agisse de l'éclairage de la ville. Du faux plafond. Ou tout simplement de la douceur du temps. C'est sûrement inutile et nul comme début de conversation. Mais c'est la seule chose qui te vient sur l'instant, alors que tu fixes ton regard sur l'horizon. La ville en pleine effervescence, à cette heure encore.
Ton regard s'attarde sur quelques lumières, quelques voitures qui passent. Des gens qui marchent sur les trottoirs, aussi. Des gens qui se tiennent par la main, d'autres qui s'embrassent, d'autres encore qui se prennent la tête. Et tu te dis qu'il n'y a pas plus beau reflet du genre humain que celui que l'on peut apercevoir de si haut. Un point de vue général, une vision globale des choses. Tu te mordilles un peu la lèvre inférieure avant de juste baisser les yeux. Et tout de suite, la vue est moins plaisante. C'est celle du sol, en bas. Du vide pour quelques bons mètres. Un appel presque morbide du macadam. Alors tu relèves la tête, et tu te décides enfin à reprendre la parole. « Je sais que vous ne voulez pas me parler. Que vous me haïssez très certainement pour ce que j'ai fait. Ce que j'ai dit. Pour vous avoir embrassé, aussi. Et croyez-le ou non, je m'en suis voulu. » Tu serres un peu les dents, n'osant pas vraiment le regarder. Alors tu observes encore et toujours l'horizon et les gens dans la rue. « C'était stupide de ma part. Je voulais juste aider et au final, je l'ai fait de la pire manière qui soit. Et je ne m'en excuserai sûrement jamais assez. » Non, en effet. Aucune excuse ne justifiera ton comportement à tes yeux. Tu n'aurais jamais dû faire cela, et tu en as encore plus conscience aujourd'hui. Tu as l'impression d'avoir remué le couteau dans la plaie, en agissant ainsi. En te faisant passer pour celui que tu n'es pas – n'es plus, en réalité. Un autre soupir t'échappe, et tu glisses doucement une main dans ta poche, en sortant la photo précédemment retrouvée. Tu ne sais pas si c'est une bonne idée de la lui donner. Tu ne veux pas le blesser plus, mais d'un côté, tu as l'impression qu'elle lui appartient plus à lui qu'elle ne t'appartient à toi. Alors tu la sors de ton manteau et tu jettes un dernier coup d'oeil dessus, avant de la lui tendre. « Tenez. Elle vous revient de droit. J'ai retrouvé ça et je me suis dit que je devais vous la rendre ; libre à vous d'en faire ce que vous voulez. » Tu n'as pas précisé où tu l'as retrouvé. Parce que tu trouvais ça déjà très, très bizarre de retrouver ça chez toi, alors hors de question d'aller plus loin dans tes doutes. Il récupère la photo et pour ta part, tu reposes tes mains sur le rebord de la fenêtre, fixant irrémédiablement l'horizon. Comme dit, il en fait ce qu'il veut, ce n'est désormais plus ton problème.
Ou du moins, c'est un problème de moins. Car une question te brûle les lèvres, oui. Tu crèves d'envie de savoir ce que Zéphyr a bien plus lui dire pour qu'il pleure comme il l'a fait quelques jours plus tôt. Tu veux savoir ce qu'elle lui a dit pour peut-être éclairer ta propre lanterne. Que lui a-t-elle dit, mais aussi, que lui a-t-il demandé ? La question commence là. Qu'est-ce que le jeune Tudor cherchait à savoir, en allant là-bas ? Une fois n'est pas coutume, tu te mordilles un peu la lèvre, légèrement nerveux. Tu n'as pas vraiment de raison de l'être, et pourtant... Tu as peut-être l'impression d'empiéter sur sa vie privée. Et le pire, c'est que tu n'as même pas conscience que c'est aussi ta vie privée. Enfin, chaque chose en son temps. Tu hésites encore un peu, et finalement, tu te lances. « Vous... Savez ce qui lui est arrivé ? Où est-ce qu'il est ? » Tu te doutes bien que tes questions ne sont pas les bienvenues. Mais tu en mourrais d'envie. Tu avais besoin de demander, de savoir. Peut-être que c'est une grosse erreur, ce que tu viens de faire. Tant pis. Tu te dis qu'au point où vous en êtes, ça de plus, ça de moins... Et puis, quelque part, au fond de toi, tu cherches peut-être à l'aider. Tu ne t'y prends sûrement pas de la bonne manière. Tu es certainement une catastrophe. Tu peux être terriblement maladroit dans ta manière d'agir, mais l'intention y est malgré tout. À voir si lui s'en rendra compte. Enfin, une fois de plus, tu te sens un peu coupable. Dans l'obligation de t'excuser pour ton comportement. Alors une fois de plus, une dernière, tu reprends la parole, glissant brièvement une main dans tes cheveux. Et cette fois, tu poses ton regard sur lui. Cette fois, tu n'esquives pas comme précédemment ses yeux accusateurs. « Je suis navré, je pose bien trop de questions, je devrais vous laisser tranquille, vraiment. » Un courte pause, un énième soupir. « C'est juste que je veux vous aider, vraiment. Et je sais que parfois, parler à quelqu'un qui nous indiffère peut se révéler être une bonne thérapie. Maintenant, si vous désirez juste que je m'en aille, je m'en irai, je ne veux pas vous importuner plus longtemps. » Et une fois de plus, tu baisses les yeux, incapable de soutenir son regard. Tu te sens coupable, tu te sens mal pour lui. Tu aimerais le serrer contre toi et lui dire que tout ira bien, mais ô grand jamais tu ne te permettrais une telle familiarité avec lui. Tu l'as certes déjà embrassé, mais ce n'était pas vraiment toi, ce n'était pas sincère, ce n'était qu'un rôle. Et maintenant que vous repartez sur des bases différentes, tu n'as pas envie de tout envoyer en l'air pour une étreinte. |
| | | | Eliseo Jaime ♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...
♆ papiers d'identité. ♆ race : Humain (de Lyokha) ♆ âge : 23 ans (et fou amoureux de Lyokha) ♆ métier : Intendant impérial en formation (et amoureux de Lyokha) ♆ célébrité : Ben Barnes ♆ crédits : Tatsuki ♆ messages : 1815
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| Sujet: Re: in another life, i would be your boy. (lyokhael) Lun 25 Aoû - 23:02 | |
| « Je vois. » Non il ne voit pas, non il ne comprend pas. Il ne peut pas comprendre. Dimitri n'est pas Lyokha, ils ont un passé différent. Tout du moins, c'est ce que pense le premier. Allez, maintenant, pars, laisse-le vivre sa vie sans toi pour la lui pourrir. Il t'a oublié, fait sortir de son existence, il faut que tu en fasses de même. Mais la politesse avant tout. Tu ne peux pas partir en restant sur une mauvaise impression de sa part. Donc tu lui demandes pardon pour ton comportement. Tu n'es pas sûr d'être totalement sincère, vu qu'il t'a blessé, mais pour être quittes tu le gifles. Pour avoir osé te mentir, pour avoir osé jouer avec toi. Tu ferais mieux de partir maintenant. Laisse-le vivre sa vie. C'est ce que tu comptes faire, c'est ce que tu essayes de faire. Sauf que ton état de santé actuel ne te le permet pas. Tu vacilles, tes jambes ne te tiennent plus et tu t'écroules. C'est un miracle que tu parviennes à te retenir à une chaise et à t'asseoir dessus. Ton corps ne tient plus, pas plus que ton esprit. Les dernières nouvelles ont fini de t'achever, toi qui étais déjà dans un bien triste état. Tu as perdu Lyokha, tu as perdu l'homme que tu aimes. Et c'est ta faute. Ton unique faute. Si tu avais pu protéger son ami, rien de tout cela ne serait arrivé. Ton cœur saigne, plus que tu n'aurais pu l'imaginer. Il t'a oublié. Il a choisi cette solution pour te faire sortir de sa vie. Il t'a effacé de son existence, comme tout le reste. Tu as tellement mal... Assis sur ta chaise, ta tête tourne, les larmes menacent de couler à nouveau et c'est avec peine que tu les retiens. Ne pas pleurer, paraître fort, garder la tête haute en toute circonstance, pour les tiens. Tu as l'habitude d'agir ainsi. Mais aujourd'hui c'est plus dur, c'est la perte de trop. Allez, calme-toi, essaye de te reprendre. Il faut partir. Mais tu n'y arrives pas, tes jambes refusent de continuer à te porter. Et lui qui se rapproche, lui qui t'appelle Monsieur, lui qui te propose indirectement son aide... Regardez-vous Tu serres les dents. Oui, tu sais. Tu te vois. Tu sais combien tu es ridicule, faible. Tu n'as pas besoin de lui pour t'en rendre compte, tu en as parfaitement conscience. C'est un regard empli de colère et de désespoir que tu lui adresses, sans avoir le courage de lui répondre. Il en a suffisamment fait comme cela, il peut partir à présent. Qu'il te laisse. Qu'il ne s'approche plus jamais de toi, tu ne veux pas le voir, parce qu'il e rappelle trop ce que tu as perdu. Heureusement que Zéphyr intervient, heureusement qu'elle vous rejoint et s'approche de toi. Comment ça il est hors de question qu'elle te laisse repartir dans cet état ? Non, tu ne peux pas rester, il faut que tu sois rentré au palais impérial le plus tôt possible, on t'y attend ! Tu ouvres la bouche, dans l'intention de protester, mais elle te coupe l'herbe sous le pied en continuant, t'interdisant toute retraite, tout excuse bidon pour t'échapper. Elle te fait réserver une chambre. Ici, au casino, au cœur de la capitale des vampires. Tu voudrais refuser poliment, tu voudrais rentrer dans tes appartements et déprimer à ta guise. Mais tu sais que tu ne pourras pas rentrer. Alors tu n'as pas d'autre choix que d'accepter, d'un « Merci, Zéphyr... » aussi discret que désespéré. Au moins, Dimitri est éloigné de toi et c'est ce que tu souhaites le plus : qu'il soit loin de toi. Mais Samael, tu sais que tu te devras de le protéger des conséquences d'avoir été le Mad Hatter...
~~~ 2 jours plus tard ~~~ Deux jours. Deux longs jours que tu es là, dans une des chambres du casino de la famille Volkov. Deux jours que, au lieu de te reposer, ce qui se voit par ces cernes autour de tes yeux, ton teint trop pâle et un sérieux manque de vie au fond de ton regard noir, tu déprimes profondément, essayant vainement de te faire à l'idée que tu as à jamais perdu ton cher Lyokha. Petit à petit, tu t'es forcé à faire le deuil de tout ce que vous avez vécu ensemble. Vos sorties en ville, vos soirées privées, vos joies, vos disputes, les moments de réconciliation, l'amour, la complicité, les coups durs que vous avez affronté et surmontés à deux, par amour... Et à présent plus rien, fini. À cause de Max, de toi. Tu as passé des heures à t'énerver contre le vieux vampire, cet idiot qui aura tout fait pour vous séparer et finalement réussi, même si tu penses que ce n'était pas ainsi qu'il espérait y parvenir. Il devait vouloir le récupérer après. Très certainement même. Mais non, c'est sa mort qui vous aura séparés. Sa mort... Que tu aurais pu éviter. Tu aurais dû éviter ce désastre, tu aurais dû le sauver, vous n'en seriez pas là. Dire que tu penses cela, alors que tu le haïssais... Tu n'as jamais aimé ce vampire, parce qu'il a déterré la hache de guerre dès le premier jour et ne l'a jamais enterrée. Tout le monde savait qu'il y avait un sérieux problème entre vous mais Lyokha ne voyait pas le fin fond du problème. C'est peut-être là l'un des points que tu lui reproches le plus... Mais il est inutile de ressasser le passé. C'est fini. Assis sur le rebord de la fenêtre, les pieds balançant dans le vide depuis le quinzième étage, tu regardes la ville en contre-bas. Les vampires qui s'agitent, les autres peuples qui se font un peu plus rares de peur de finir en casse-croûte... C'est assez étrange de croiser des vampires à toute heure du jour et de la nuit. Enfin, croiser est un bien grand mot puisque tu n'es pas sorti une seule fois de ta chambre. Tu t'es contenté de rester à ta fenêtre, observant la ville en contre-bas. Par instants, tu as eu envie de sauter. Par instants. Tu sais que cela ne mènerait à rien de finir ta vie écrasé sur le bitume. Tu as encore des devoirs à remplir dans ta patrie. Tu as encore une famille à protéger, des amis à soutenir. Tu ne peux pas partir. Tu... N'en as pas le droit. Le devoir avant tout, tu te souviens ? Oui, tu t'en souviens, c'est ainsi qu'on t'a élevé, qu'on t'a appris à concevoir ta vie, ton existence. Le devoir et l'empire avant toute chose, même si tu t'es toujours promis de sauver ta famille en priorité. Ta famille... Tu as envoyé un message à Léandre pour lui expliquer que tu avais une affaire à régler ici, à Leporem. Il a eu du mal à l'accepter, il savait combien tu étais épuisé. Mais tu as su te montrer persuasif. Comme toujours... Tu fermes les yeux, fatigué, vacillant quelque peu sur le rebord de ta fenêtre.
C'est à ce moment là que tu entends la porte de ta chambre s'ouvrir. Tu serres un peu les dents, mal à l'aise, mais tu ne bouges pas le moins du monde. Habituellement, tu aurait rouvert les yeux, tu te serais retourné, sur tes gardes. Mais pas aujourd'hui, tu restes totalement immobile, cessant juste de vaciller. À quoi bon te retourner, tu sauras bien vite qui c'est et/ou, à défaut, ce que cette personne te veut. Mais quand c'est Sa voix qui se fait entendre, tu rouvre brusquement les yeux, ton sombre regard se dévoilant. C'est la voix de Lyokha ! Non, reprend-toi Samael. Ce n'est plus la sienne mais celle de Dimitri. Ne l'oublie plus. Dimitri est entré, donc. Tu ne réponds pas, tu ne réagis pas plus. Qu'il s'en aille, par pitié. Qu'il te laisse au lieu de continuer à te torturer comme il l'a fait. Tu es cruel avec lui, il ne peut pas comprendre. Mais tu ne veux pas qu'il vienne, c'est si douloureux. Douloureux de voir tout ce qu'il reste de l'homme que tu aimes : un corps animé par une personnalité nouvelle et totalement différente de la sienne. Tu le laisses tout de même s'installer à tes côtés, face au vide. Tu ne le regardes pas, on regard reste plutôt figé sur un point au loin, point que tu serais bien incapable de définir. Belle vue ? Tu arques un sourcil, regardant en contre-bas. Les jeux de lumière, l'ingéniosité des habitants pour éclairer leur ville souterraine d'une manière ressemblant à celle du soleil et de la lune... Un léger sourire étire tes lèvres.
-Oui... Même si cela ne vaut pas Spes à mes yeux...
Tu es bien le digne fils de ton père sur le coup. Tu aimes la nature, c'est évident, mais lorsqu'il s'agit d'être en ville, rien ne remplace les quasi-surplus de technologie dans ta ville natale. Les lumières multicolores, les façades qui changent très – trop – souvent, les chasseurs dans les rues, les soirées à l'Atlantide, les concerts de rue, les... Tout. Tu aimes tout dans ta ville, même ses défauts. On ne te changera pas, tu y as grandi, tu la connais par-cœur et rien, vraiment rien, ne pourra la surpasser à tes yeux. Bref. Tu as parlé, qu'il s'en aille à présent, qu'il te laisse, par pitié. Malheureusement il n'a pas l'air d'en avoir envie étant donné qu'il enchaîne. Non, tu ne veux pas lui parler. Tu ne le hais pas mais tu voudrais qu'il te laisse faire tranquillement ton deuil. Il s'en veut pour ce qu'il a fait ? C'est trop tard, il aurait dû y réfléchir à deux fois avant de se faire passer pour celui qu'il n'est pas. Il n'a pas idée du mal qu'il t'a fait, il n'a pas idée de combien ton cœur s'est brisé. Il t'a achevé avec ses bêtises, que veut-il de plus pour être revenu ? Tu n'en sais rien et tu n'as pas envie de savoir. Alors tu regardes obstinément au loin, le regard dans le vide, l'ignorant totalement. Tu ne réagis pas plus lorsqu'il dit qu'il voulait juste aider. Aider ? En se faisant passer pour quelqu'un d'autre dont il ne connaissait même pas l'existence ? Tu serres un peu les dents mais te force à ne pas bouger. Tu ne lui feras pas ce plaisir. Tu veux qu'il te laisse, par tous les dieux slaves ! Tu veux qu'il retourne tu ne sais où, loin de toi, et qu'il t'oublie ! C'est à ce moment là qu'il te surprend, qu'il te tend quelque chose. Ta curiosité naturelle te pousse à regarder cet chose qu'il e montre, qu'il te donne. Tu t'en empares même en comprenant qu'il s'agit d'une photo. Une photo de Lyo et toi, le jour de ton anniversaire. Vous êtes front contre front, sur la plage de l'île de sa famille, souriant amoureusement. Tu sens un poignard s'enfoncer dans ton cœur. Encore une preuve de cet amour perdu. À l'époque, tu n'imaginais pas qu'une telle tragédie se produirait, tu n'imaginais pas que vous finiriez dans cette situation. Vous étiez simplement heureux, avec les hauts et les bas que connaissent tous les couples. Heureux, oui, et tu as eu la prétention de croire que cette histoire serait la bonne, qu'elle durerait encore de longues années. Hélas non. Plus jamais vous ne serez heureux, puisque le Lyokha que tu connais est mort. Tu baisses alors les yeux, lui rendant la photographie.
-Gardez-là, s'il vous plaît... Mais non, il refuse. Alors tu insistes, tu veux qu'il la arde, qu'il la cache loin de ton regard... Mais lorsqu'il menace de la jeter, tu ne peux t'y résoudre... Je... Dans ce cas... Merci de m'avoir rendu cette photographie...
Merci... Ou pas. C'est le cœur à nouveau brisé que tu glisses l'objet responsable de ta douleur dans une de tes poches, dans l'espoir de l'y oublier. Il a fini ? Tu l'espères mais tu ne te fais pas tellement d'illusions, ce Dimitri a tout l'air d'être un peu... Collant ? C'est le seul mot qui te vient à l'esprit. Tu veux être seul, est-ce trop compliqué à comprendre ? Oui, rares sont ceux qui le devinent et encore plus rares sont ceux qui t'autorisent à l'être. Tu en as marre de devoir paraître fort, tu en as assez de devoir garder la tête haute. Tu voudrais pouvoir t'effondrer en toute quiétude mais, encore une fois, t ne peux pas. Alors tu ravales a douleur et te contente de te taire, sans le regarder. Le silence est bien aussi. Mais il est brisé, une nouvelle fois. Si tu sais ce qu'il lui est arrivé ? Où il est ? Qui il ? Lyokha évidemment. Il ignore donc qui il est, qui il était il y a encore quelques semaines. Tu te mords franchement la lèvre, serrant les poings. Il veut des nouvelles, il veut comprendre. Tu ne sais pas si u dois ou peux lui répondre. Tu as bien compris, en parlant avec Zéphyr, qu'il valait mieux préserver le secret sur Lyokha, sur ce qu'il était devenu. Même si tu ne l'apprécies pas, tu te dois de respecter la volonté de ton amant, celle de vouloir tout oublier. Que dois-tu faire alors ? Refuser de lui répondre ? C'est ce que tu comptes faire, tu espères que face à ton mutisme il fera demi-tour et te laissera déprimer à ta guise. Et il s'excuse à nouveau. Et ses propos te font légèrement mal au cœur. Il veut t'aider ? Mais pourquoi, il ne te connaît pas, tu n'es qu'un inconnu, quelqu'un qui s'est assez mal comporté avec lui ! Et lui veut t'aider... Minute. Parler à quelqu'un qui nous indiffère peut se révéler être une bonne thérapie. Mais il ne t'indiffère pas ! Il a le corps de ton homme, il agit bizarrement, il... Non, il ne t'indiffère pas du tout ! De tels propos parviennent à poser ton regard sur lui. Tu es à la fois troublé, intrigué, et quelque peu mal à l'aise. Il a l'air d'être sincère quand il te dit qu'il veut t'aider et cela te déstabilise. Tu n'as pas l'habitude d'une telle gentillesse, sauf avec Adelina. La belle et tendre Adelina... Ne pas y penser, elle est encore au palais. Devrais-tu lui demander de s'en aller ? Oui, très certainement. Mais à l'inverse, tu te retournes et repose les pieds sur le sol de ta chambre. Tu te relèves alors et fais quelques pas prudents, t'écartant un peu.
-Oui, je sais... Il est mort... Et s'il vous plaît, je ne veux pas en parler...
Clair, net, brutal. Tu ne veux pas qu'il insiste, parce que celui que tu vois, c'est encore Lyokha. Tu fais des efforts pour le chasser de ton esprit, pour t'enfoncer dans le crâne que c'est Dimitri Ivashkov que tu as sous les yeux. Son "cousin" dit officiellement. Son sosie, rien de plus. Son sosie... Un inconnu. Tu fais quelques pas dans la chambre, allant t'asseoir sur ton lit, coudes sur les genoux, tête dans les mains. Mort, c'est ainsi que tu dois le considérer. C'est ainsi que tu pourras, peut-être, faire ton deuil. Il n'y a quasiment aucun espoir de le voir revenir, et si jamais c'était le cas il ne voudrait toujours pas t'écouter, il te haïrait encore. Oui, il faut que tu le considères comme mort. Il est mort, tué par ta faute. Le Mad Hatter a disparu de la surface de la planète, mais son corps est encore présent. Il semble plus calme, plus doux, plus fragile aussi. Tu as du mal à le comprendre, à envisager un tel changement. Tu pensais qu'il aurait un eu un tempérament ressemblant. Non, il semble être tout le contraire de l'homme que tu es et cela est tout à fait intriguant. Non, c'est mal. Tu dois l'éloigner de toi, tu dois le faire partir, sortir de sa vie. Mais alors que tu ouvres la bouche, dans l'intention de lui demander de s'en aller maintenant qu'il a eu sa réponse, c'est tout à fait autre chose qui t'échappe.
-C'est curieux, je pensais que Zéphyr, Finnick ou Lucky vous empêcherait de venir me voir. J'ai eu tord de le penser apparemment...
Heu... C'était quoi ça ? Tu ne sais pas trop. Tu connais assez bien les proches de Lyokha et, vu la réaction de l'infante de ton homme, tu sais ce qu'ils pensent de toi. Sauf Zéphyr, évidemment, mais tu es sûr et certain qu'ils sont tous d'accord pour que vous ne puissiez plus vous voir, plus vous parler. En gros : que tu ne puisses plus lui faire de mal. Tu sais que c'est la meilleure chose à faire, alors pourquoi engager la conversation ? Tu ne sais pas, cela a été instinctif. Purement instinctif. Peut-être que, au fond, tu ne veux pas totalement tirer un trait sur lui. Peut-être parce que, quelque part au fond de ton esprit, tu te souviens de ce tatouage dans son cou. Mad Hatter. Ce nom que bien des personnes haïssent, que bien des personnes souhaitent voir mourir. Et ces personnes n'attendront pas de savoir si le blond est mentalement le Mad Hatter ou quelqu'un d'autre. Dimitri est en danger et il l'ignore, c'est ce qui t'inquiète sincèrement. Oui, tu t'inquiètes pour lui, aussi étonnant que cela puisse être. Tu t'inquiètes pour cet homme qui remplace celui que tu aimes, cet homme qui dit vouloir t'aider. Non, c'est à toi de l'aider, à toi de le sauver. Et pour cela, il va peut-être falloir que tu lui fasses comprendre, plus ou moins subtilement, qu'il dois se méfier et savoir se protéger seul. Seul... Tu te mordilles la lèvre puis lâches un soupir. Il faut faire quelque chose. Il faut que tu puisses l'aider, même s'il ne t'a rien demandé. Tu te relèves alors, faisant attention à ton équilibre fragile, puis reviens devant lui. Que dire ? Tu ne sais pas, alors l'instinct reprend le dessus.
-Au fait... Notre... Rencontre n'a pas été très conventionnelle... Pourrait-on reprendre les bases ? Peut-être ? proposes-tu et, comme il accepte, tu continues. Je suis Samael Tudor, j'ai 24 ans. Enchanté.
Tu esquisses un sourire très légèrement forcé. Très légèrement. Cela te semble tellement faux, tellement... Oui, artificiel. C'est étrange. Mais tu lui tends tout de même la main, dans l'espoir qu'il la serre, que vous puissiez avoir un semblant de rapport positif. Tu en as besoin, tu veux savoir que, avec lui, vous pouvez entretenir un lien relativement positif. Un négatif serait plus radical mais plus destructeur aussi pour toi. Et puis, il n'a pas l'air de vouloir te détester. Pas l'air, non. Lui et son sourire. Lui et son air désolé. Lui et ses propos. Lui, tout simplement, qui te propose un verre. Tu refuses poliment d'un « Non merci, je ne bois pas... Mais merci de le proposer... » Suite à cela, tu te mordilles la lèvre. Tu hésites une seconde, puis deux. Mais finalement, tu te rapproches. Un peu, dans la limite des conventions. Ne pas faire de faux pas. Surtout pas.
-Et si on parlait de vous ? Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? Qu'est-ce que vous aimez ? Les chevaux peut-être, étant donné notre rencontre là où se déroulaient des matchs de horse-ball, me tromperais-je ? Qu'est-ce que vous cherchiez dans ce bar, à Spes ? Ton sourire se fait plus sincère, plus amusé aussi, au fur et à mesure que tu enchaînes les questions. Tu reprends très vite, sans lui laisser le temps de te répondre. Pardonnez-moi, j'ai la manie de toujours beaucoup poser de questions.
Oh que oui, et Lyokha t'en faisait régulièrement la remarque. Mais cela l'amusait, tu penses. Tu penses. Tu baisses les yeux, un peu mal à l'aise. Il y a une question qui te tient à cœur. Vraiment. Il y a une chose que tu voudrais comprendre, un point que tu as du mal à concevoir. Peut-être parce que tu as encore trop en tête la tempérament de ton homme. Peut-être parce que tu ne le vois pas être altruiste. Non, ce n'est pas son genre, lui n'aidait que peu de personnes. Alors lui... Tu ne vois pas ce qui pourrait l'avoir poussé à agir de cette manière avec toi. Vouloir d'aider, même si c'était d'une manière totalement stupide et blessante. Tu te mords un peu plus violemment la lèvre avant de lever le regard vers lui, ton regard sombre et vide rencontrant le sien, d'océan, si magnifique...
-Puis... Poser une question sérieuse ? Pourquoi avoir cherché à m'aider ? Peu importe la manière, vous dites avoir voulu m'aider... Pour quelle raison ? J'ai été désagréable dans le bar et en dehors, il n'y avait vraiment aucune raison de vouloir... Enfin, je... Je ne comprends pas...
Voilà qui a été laborieux pour une simple question. Tu as cherché à expliquer ta pensée, à lui faire comprendre ton point de vue, ton désarroi. Pourquoi, tout simplement ? Il ne pourra pas répondre à ta vraie question : pourquoi Lyokha a-t-il choisi l'amnésie ? Il n'en sait rien, il ne le connaît pas, ou seulement de nom. Il est même probable que tu lui ais appris son nom. Alors tes questions se font plus simples pour lui. Tu veux comprendre Dimitri, aujourd'hui que ton homme a disparu... Tu veux comprendre Dimitri... La sonnette d'alarme se fait entendre dans ton esprit mais tu refuses de l'entendre. Tu ne devrais pas chercher à le comprendre, à te rapprocher de lui. Tu ne dois pas, pour son bien, pour le tien. Et pourtant c'est plus fort que toi. Il a su piquer ta curiosité et c'est, depuis toujours, le meilleur moyen de partir sur de bonnes bases... |
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