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 who are the monsters ?

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Eliseo Jaime
♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...
Eliseo Jaime


♆ papiers d'identité.
♆ race : Humain (de Lyokha)
♆ âge : 23 ans (et fou amoureux de Lyokha)
♆ métier : Intendant impérial en formation (et amoureux de Lyokha)
♆ célébrité : Ben Barnes
♆ crédits : Tatsuki
♆ messages : 1815

♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...


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MessageSujet: who are the monsters ?   who are the monsters ? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 22:40

who are the monsters ?
I'm only a man with a candle to guide me, I'm taking a stand to escape what's inside me : a monster, a monster, I've turned into a monster, a monster, a monster. And it keeps getting stronger.
La télévision tourne en boucle sur les mêmes scène, depuis déjà plus d'un mois. Toujours la même chose, toujours ces combats, toujours ces mêmes mises à mort. Tu secoues la tête. Tu connais chaque combat dans ses moindres détails, tu connais les plan de chaque sujet, de... Un profond soupir s'échappe d'entre tes lèvres et tu vas éteindre l'écran. Cela suffit, tu as assez vu ces satanés jeux. Voilà trois siècles que, tous les quatre mois, tu en organises de nouveaux. À chaque saison c'est la même chose, à chaque saison il faut tout recommencer. Les derniers datent d'il y a trois mois, aujourd'hui il faut que tu replonges dans cet univers. Il faut que tu recommences à zéro, une fois de plus. La prochaine arène n'est pas encore tout à fait prête mais il faut déjà trouver ceux qui s'y affronteront. Puis il faudra les entraîner, les préparer, tout ce qui va avec... Que ne ferait-on pas pour l’Élu ? Qui est l'Élu  ? Personne ne sait réellement. On l'a découvert un jour, sur les terres de l'empire des humains. Il s'agissait d'une jeune hydre, une créature qui n'aurait jamais, vraiment jamais dû exister. Et pourtant elle était là, inoffensive, près des humains avec ses écailles mille fois plus dures que des diamants. Un monstre invulnérable, voilà ce que des chercheurs avaient trouvé sur ces terres où tu es né, il y a déjà trois siècles. Tu étais humain à l'époque où l'Élu a fait son entrée sur les terres civilisées d'Anarkia. Et tu étais humain aussi, le jour où il a fait son premier carnage. Quatre fois en un an. Il a fallu bien du temps pour que les chercheurs comprennent enfin que ces carnages coïncidaient exactement à chaque changement de saison. Et lorsqu'ils essayèrent de limiter ses accès destructeurs, ceux-ci ne firent qu'augmenter. Jusqu'à ce qu'une folle proposition soit émise : lui offrir en pâture un être humain, vivant. Puisque la créature tuais uniquement les humains, cela sembla être la meilleure solution et ils lui sacrifièrent un jeune homme, en prison depuis relativement peu de temps et qui, tu le sais, aurait dû sortir tout aussi rapidement. Et la bête ne fit pas de carnage cette saison là. Alors les sacrifices continuèrent, et continuent encore aujourd'hui. Les trois autres peuples ont mis en place une politique de manipulation des esprits humains : ils devraient tous croire que mourir dévoré par l'Élu serait le plus grand de tous les honneurs. Et au fil des générations, ils y sont parvenus. Voilà près d'un siècle et demi qu'ils ne posent plus de problèmes. Et toi dans toute cette histoire ? Tu y es mêlé, bien contre ta volonté. On t'a transformé contre ta volonté, au moment même où le premier sacrifice humain était dévoré. Sacrifice que tu aimais... Le monstre a dévoré une partie de ton cœur en même temps que le jeune homme... Non, il a arraché et dévoré tout ton cœur. Et tu n'as pas eu le temps de le pleurer, d'être malheureux, non, puisqu'on t'a assigné à la garde de l'Élu. Tu trouves les victimes, tu les entraînes et tu les envoies à l'abattoir. Merveilleux. Ton cœur humain s'est gelé, glacé, devenu d'acier. Tu ne t'attaches plus, tu n'aimes plus, tu n'es plus heureux. Tu t'es qu'une coquille vide à la recherche d'une nouvelle lueur d'espoir, errant dans ce monde sans autre but que d'obéir aux ordres.

-Hey, Samael, attend !

Lorsque la voix te parvient, tu es sur le point de quitter le centre des opérations organisant chaque Hydrus games. Tu t'arrêtes alors et te tournes vers le vampire qui t'a appelé. C'est Marcus, un de tes plus anciens collègues et un autre  mentor des participants, au même titre que toi. Sans répondre, tu te contentes de te tourner vers lui, partiellement. Tu n'as rien à dire, c'est lui qui t'a appelé.

-Essaye de trouver des participants d'une autre trempe s'il te plaît. Les derniers étaient bons mais il faut changer un peu el casting, le public se lasse très vite.
-Ce n'est pas censé être une fête, Marcus. L’Élu s'en fiche de tout ça, il ne veut que son repas.
-Nous aussi on a besoin de manger, il faut donc bien qu'on trouve comment rentabiliser tout ça. Tiens, les autres et moi avons établi une liste de ce qu'on voulait comme type d'humain à entraîner. Tu regarderas ça en chemin, et tu choisiras ceux qui conviennent. Ok ?


Tu te contentes de hausser les épaules, de le regarder l'air de dire 'tu rêves si tu crois que je vais t'obéir' puis tu tournes les talons et quittes ton QG. La route est longue et tu n'as pas tellement le temps de traîner, il faut que tu sois rentré avant l'aube. Tu te demandes bien quel genre de spectacle vous attend cette année. Il faut que tu trouves les bons candidats mais aussi ceux qui sauront, ensemble, donner quelque chose d'intéressant. Avoir une quinzaine de personnes est facile, en trouver tout autant qui s’entre-tueront avec classe est mille fois plus compliqué. Mais c'est ton boulot et voilà trois cent ans que tu l'exerces, trois cent ans que tu apprends à repérer les personnes intéressantes, celles qui sauront correspondre aux attentes du public mais surtout de l’Élu. Il est un peu difficile par moments. Après tout, il lui faut un humain, ayant entre vingt et trente ans, une certaine capacité physique et intellectuelle, et que celle-ci lui soit offerte en offrande dans un vêtement bleu. Oui, il est un peu difficile. Il a pris de très mauvaises habitudes au fil du temps et cela te désespère. Cette grosse bête te désespère. Et pourtant, si vous saviez... Elle t'adore, cette créature. Tu n'as jamais compris pourquoi c'est le cas, pourquoi elle recherche constamment ton contact lorsque tu es dans les parages. Cette créature est étrange mais tu ne cherches pas plus loin. Parce que tu n'as pas envie de la comprendre, parce que tu ne l'aimes pas, parce que tu ne l'as jamais aimée. Toi qui adorais tous les animaux sans exception, autrefois... Oui, tu as bien changé, Samael Tudor. Tu glisses une main dans tes cheveux bruns, coupés courts depuis plusieurs siècles. Tu es déjà arrivé.

Tu n'as rien à dire aux gardes, ils connaissent la date de ta venue, l'heure – tu es d'une ponctualité effrayante parfois – et on connaît ton visage, depuis le temps. C'est pour cette raison qu'on t'ouvre sans poser de questions. C'est pour cette raison qu'on te conduit instantanément du côté des prisonniers. Tes pupilles sont rouges alors qu'elles étaient noires à la base. Et ce regard de grenat, tu viens le poser sur tous ces prisonniers. Pourquoi sont-ils là ? Tu l'ignores. Certains sont présents pour meurtre, d'autres pour vols, d'autres des des délits encore plus mineurs. Certains sont innocents, d'autre bien coupables. Tu ne connais pas leur histoire et tu ne veux pas la connaître. Les prisons te rendent triste, parce que celui que tu aimais a passé ses derniers jours derrière des barreaux, sans que tu puisses le voir, sans même que tu puisses lui dire adieu. Tu secoues la tête. Il ne faut pas y penser. Ces endroits te rendent nostalgique, il ne faut pas que tu te laisses aller. Il ne faut pas, tu n'es plus humain, tu es un vampire à présent, un monstre. Le monstre que les vampires ont fait de toi, un simple esclave au service de l’Élu. Tu n'es plus rien de plus, tu n'as plus de sentiments, plus rien. Rien de permis, rien de possible. Tu es mort, dans tous les sens possibles du terme. Et il est grand temps que tu fasses ce pourquoi tu es là.

-Vous savez pourquoi je suis ici. Dans un mois aura lieu le prochain Hydrus game et il me faut quatorze participants. Des hommes, entre vingt et trente ans. Inutile de cacher votre âge, je le saurai. Mais avant toute chose, les règles m'obligent à vous poser une question : y a-t-il des volontaires ?

En fait, rien ne t'oblige à poser cette question. Ce doit être ton choix et personne n'a le droit d'interférer. Mais tu tiens à la poser, parce qu'une part de conscience en toi te rappelle qu'il vaut mieux que quelqu'un puisse choisir sa mort. Tu n'as pas eu le choix, vous n'avez pas eu le choix. Alors, quelque part, tu le laisses aux autres, un petit peu. Comme toujours, des personnes se proposent à cause de cette manipulation mentale que vous leur avez fait subir. Mais tu sais que tous ne partiront pas avec toi pour la base d'entraînement. Tu sais qu'il te faudra en choisir d'autres, dans ceux qui ne veulent pas mourir, parce que ceux qui se proposent ne correspondent pas tous au profil que tu attends des participants. Tu fais rapidement le tour des volontaires, enregistrant mentalement les têtes qui te semblent convenir... C'est pas génial tout ça. Enfin, tant pis. Ton regard parcourt aussi les visages des non volontaires et c'est là que ton regard s'arrête sur un jeune homme qui entre dans les conditions, pour ce que tu vois au premier coup d’œil. Un blondinet aux yeux bleus. Un... Tu as presque l'impression que ton cœur loupe un battement, et tu t'approcher de la grille, le regardant... Ton regard est plus rouge que jamais, mais la lueur qui y brille n'est pas déchiffrable. Tu ne sais pas ce qui t'arrive...
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Raleigh Rutherford
♆ tell me, would you kill...
Raleigh Rutherford


♆ papiers d'identité.
♆ race : Vampire (de Samael).
♆ âge : 1143 ans (et fou amoureux de Samael).
♆ métier : Fouteur de m**** (et amant de Samael à plein temps).
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MessageSujet: Re: who are the monsters ?   who are the monsters ? Icon_minitimeLun 19 Jan - 21:51

Les nouveaux se demandent ce qui se passe. Toi, tu le sais déjà. Les plus anciens le savent déjà. Pour certains, ce n'est pas l'inquiétude qui pèse sur leurs épaules, puisque tous ne sont pas sujets à la nomination. Un premier tri a déjà été fait, et ceux qui sont potentiellement bons pour les jeux sont alignés là, derrière cette grille, au milieu de ce que vous appelez communément 'la fosse' – à comprendre par-là le lieu commun de la prison. Un lieu où vous vous rendez pour les grandes réunions, les informations importantes, pour quelques rares occasions comme la diffusion d'un film pour tout le monde... Un lieu de passage comme un autre, mais aujourd'hui ont été dressées les grilles, car aujourd'hui n'est pas un jour comme un autre. Aujourd'hui, quatorze d'entre vous seront sélectionnés. Et demain dans la soirée, ils partiront. Ils partiront, et jamais n'auront l'occasion de revenir. Une délivrance pour certains, un déchirement pour d'autre. Et toi, comme nombre de tes collègues, vous croisez secrètement les doigts pour ne pas être de ceux qui, dans un mois, ne seront plus rien qu'un matricule oublié. Car non, ils ne sont pas relâchés. Non, ils ne sont pas libérés comme on pourrait idéalement le croire. Ces quatorze prisonniers partent pour un mois dans un centre d'entraînement, avant d'être lâchés pour s'entre-tuer. Et le vainqueur ? Une fois de plus, l'idéal serait qu'il soit relâché. Mais non. Le vainqueur est offert à cet animal qu'ils s'acharnent à considérer comme une divinité. L’Élu, puisque c'est ainsi qu'ils l'appellent. Ces jeux se font en début de saison, pour satisfaire la bête. Une manière de faire et de l'audimat, et d'éviter un massacre comme vos ancêtres en ont connu. Et autant dire que piocher dans les prisonniers, c'est faire d'une pierre deux coups. Même si honnêtement, certains le méritent plus que d'autres. Tu ne veux mettre personne sur le devant de la scène, mais un type qui a massacré une famille sans raison mérite mille fois plus qu'un jeune qui a brisé la vitre d'une voiture pour récupérer les vingt pièces qui traînaient sur le fauteuil, même en tant que récidiviste. Et pourtant, de ce que tu en as compris, la peine n'influe pas sur le risque de se retrouver dans le Hydrus Game. Il s'agirait donc juste d'une question de malchance.

Alignés derrière cette grille donc. Attentifs et nerveux. Quelques murmures s'élèvent, des questions puis des réponses. Des tics à droite, des regards à gauche. Toi, tu tentes de rester impassible alors que les matons font entrer un type dans la pièce. De toute évidence, c'est le type du jeu de l'Hydre. Tu l'observes un long moment, sans trop t'en rendre compte. Ses cheveux courts. Ses yeux sombres. Propre sur lui, impeccable et c'est peu dire. Un certain charme qui l'enveloppe, un charisme silencieux qui donne envie d'en savoir plus. Peut-être que c'est son charme de vampire qui t'aveugle pour quelques secondes. Mais tu reviens vite à toi ; ce type est un immortel, et toi, tu as grandi dans la haine de ces derniers. Colère qui gronde d'autant plus en toi en ce jour car c'est le vampire qui va sûrement vous sélectionner et vous arracher au quotidien de prisonnier pour faire de vous... D'autres prisonniers encore. Quatorze types prêts à se battre sans raison. À s'entre-tuer de manière horrible pour faire grimper l'audience, et pour satisfaire un animal qu'on aurait mieux fait d'abattre à ton sens. Invulnérable hein... Rien en ce monde n'est impérissable, à ton humble avis. Enfin. Tu échappes un soupir et tu observes tes camarades un bref instant, avant que le nouveau venu ne se décide à prendre la parole. Il vient pour le Hydrus Game oui. Tu secoues légèrement la tête, mais ton regard ne décroche pas de sa personne. De vingt à trente ans... Avec tes vingt-sept ans, tu rentres sans mal dans la moyenne, malheureusement. Pourtant, tu ne détournes pas le regard, une fois de plus. Tu n'es pas de ceux qui fuient, non. Si tel est ton destin, alors que peux-tu contre ? Rien. Strictement rien. Même si tu te battras jusqu'au bout, même si tu lutteras à la mort pour ton nom et ce qui reste de ta famille. Si tel est ton destin, alors ainsi soit-il.

Y'a-t-il des volontaires ? Tu aimerais rire à sa question, mais tu n'en fais rien. Voilà qui est totalement stupide, et pourtant, cette année comme les précédentes et sans doute les suivantes, il y a eu, il y a, et il y aurait toujours des volontaires. Pourquoi ? Parce que mourir pour l'Hydre est un honneur. C'est presque un privilège. Voilà ce que l'on a voulu, et que l'on veut vous faire rentrer dans le crâne. Et si ça prend pour beaucoup, il faut croire que certains déviants parviennent encore à y voir clair. Tu penses en faire partie, car tu trouves cela absurde. Qui donc donnerait sa vie pour une créature sanguinaire ? Qui donc offrirait sa mort en spectacle, offrant toute possibilité de liberté aux mains des organisateurs ? Il faut être fou pour accepter. Et tu as peut-être quelques vices, mais la folie n'en fait pas partie. Tu as encore les deux pieds sur terre, pour ta part. Un souffle t'échappe alors que certains lèvent la main ou prononcent quelques mots à vive voix pour se faire voir ou entendre. Signaler sa présence. Tu guettes un instant les fameux volontaires. Cherchant une once de désespoir au creux de leurs prunelles. Une quelconque résignation. C'est peut-être une délivrance pour ceux qui sont ici depuis trop longtemps et qui sont désireux de mourir pour échapper à la perpétuité. Mais pour d'autre... C'est presque du fanatisme qui illumine leur regard. Et c'est drôlement malsain à tes yeux. Enfin, tu sais d'avance qu'une partie d'entre eux ne seront même pas considérés pour le casting de cette saison, pour des raisons plus ou moins évidentes. Tu n'as jamais trop saisi comment les vampires fonctionnaient pour choisir, tu sais juste qu'il faut répondre à un certain standing physique comme intellectuel. Tu n'es pas sûr de convenir, et tu n'es pas sûr non plus de vouloir que ce soit le cas. Même si ça peut être flatteur en un sens, tu préfères de loin être inutile et vivant que sacrifiable et mort. Tu déglutis un peu quand le regard du vampire glisse sur vous. Et qu'il s'arrête sur toi. Il s'approche, s'avance vers la grille et tu ne bouges pas. Tu ne cilles pas. Il te fixe dans les yeux et tu en fais autant, sans songer à baisser les regard un seul instant. Tu ne sais pas pourquoi tu ne fuis pas. Sans doute que ce n'est pas dans ton caractère. Mais il pourrait prendre cela pour de l'insolence et décider de t'envoyer dans l'arène pour avoir osé le défier, non ? Et pourtant tu le fixes. Tu détailles ce regard rouge sang. Ces éclats de grenat incrustés dans le noir de ses yeux. Il est impressionnant, il faut l'admettre. Mais il ne te fait pas peur. Pas un seul instant il ne t'intimide. C'est juste curieux, ce regard qu'il pose sur toi. Pourquoi toi, simplement ? Soudainement, c'est comme si tu revenais à toi ; tu prends une grande inspiration et tu te détournes un peu, regardant ailleurs. Non pas que tu sois gêné, mais tu t'inquiètes de faire un bon candidat. Et tu aimerais qu'il t'oublie. Qu'il te raye de la liste ; mais quelque chose te dit qu'il est trop tard. Déjà bien trop tard.

---o---

Tu prends une grande inspiration alors que, consciencieusement, tu regroupes tes quelques rares affaires sur ta couverture. Tu vides le petit placard qui t'était attribué, récupères les deux ou trois bouquins, quelques effets un peu plus personnels de ta famille. Tu es étonnement calme. Même très calme, contrairement à d'autres qui sont dans le même cas que toi. Tu es... Sélectionné. Tu es choisi pour participer au jeu de l'Hydre. Voilà un bout de temps que tu y échappes. Hé bien, pas pour cette session. Ton nom fait partie des quatorze énoncés il y a deux heures. Désormais, vous récupérez le peu qu'il vous reste avant le départ. Le bus part dans la soirée. On vous emmène dans une grande résidence pour votre dernier mois. Un dernier mois... De quoi ? De vie, simplement. Quelques semaines. Quelques jours. Voilà ce sur quoi va s'achever ton existence. C'est... Affreux de savoir à l'avance combien de temps il te reste. C'est douloureux, étrange, pénible. L'ignorance est tellement enviable pour une fois. Mais tu essayes de ne pas trop y prêter attention, et c'est sous le regard médusé que certains de tes collègues de bloc t'observent rassembler tes biens. Quelques trucs ne te serviront plus. Plus rien ne te servira en réalité, puisqu'il ne te reste qu'un mois à vivre. Tu récupères un livre tout corné entre tes mains. Un roman que tu as déjà lu une dizaine de fois. Tu en scrutes une ultime fois la couverture un peu ternie, avant de tendre le fameux livre vers un jeune homme assis sur le lit derrière toi. Le garçon de dix-neuf ans te scrute depuis le début, et c'est avec un léger sourire que tu lui passes le bouquin. « Non, garde-le Lyo, c'est un de tes livres préférés. » Il secoue un peu la tête. Tu en fais autant. « Je sais que tu l'aimes autant que moi. Là où je vais, il ne me sera d'aucune utilité. Prends-le, j'y tiens. » Tu hoches légèrement la tête et sa main se referme, hésitante, sur l'objet. Tu retournes à tes affaires car tu ne veux pas affronter son regard. Ce petit gars, c'est ton protégé depuis qu'il est arrivé ici. Tu lui as évité bien des embrouilles, et le laisser seul n'est pas très engageant. Mais tu sais que tes amis veilleront sur lui, et c'est tout ce qui compte. Tu distribues le peu qu'il te reste aux autres, et tu fermes ton sac en un rapide nœud.

Sans grande surprise, le maton vient te chercher à l'heure convenue, sans une seconde de retard. C'est presque triste que tu quittes cette cellule qui t'aura abrité bien des mois. Mais tu as toujours l'air d'être fort, et d'aller bien, parce que tu dois paraître fort, tu dois paraître sûr de toi, même si ce n'est pas totalement le cas. Même si intérieurement, non, ça ne va pas fort. C'est surpris que tu vois tes plus fidèles amis te suivre jusqu'à la dernière porte qu'ils peuvent franchir. Tu leur offres un large sourire et tu t'efforces de faire bonne impression. « Ça va aller. Prenez soin de vous. Et arrêtez les conneries ok ? » Un petit éclat de rire t'échappe. Ta tentative d'humour était minable, mais tu leur as arraché un sourire et c'est tout ce qui compte. Un dernier petit sourire de types qui ont volé, blessé, tué dans certains cas. Et pourtant, un sourire qui vaut tout l'or du monde sur l'instant. Tu souffles un bon coup et vous quittez les bâtiments pour aller vers le parking. Rejoindre le bus où treize autres détenus ont pris et vont prendre place. Tu le sais d'avance, le trajet se fera dans le silence. Il n'y a plus rien à dire. Tu vas donc t'asseoir à l'emplacement qui t'est désigné, quoique marquant un arrêt devant l'un des détenus. Son regard est grave, au moins autant que le tien. Vous vous jaugez pour quelques secondes et tu lui tends brièvement tes mains menottées qu'il attrape un instant. Un sourire se dessine sur son visage, puis sur le tien. « Jusqu'à la mort pas vrai ? » Tu hoches légèrement la tête. « Jusqu'à la mort oui. » Shane est sans l'ombre d'un doute l'un de tes plus fidèles amis. Et il est envoyé à cette boucherie avec toi. Tu es à la fois triste pour lui, et rassuré d'avoir quelqu'un à qui tu tiens à tes côtés. À deux, il y a peut-être moyen de réussir. À quoi ? Gagner ? Pour vous faire bouffer au final ? Tu n'en sais rien, mais si le voir là te désole, ça te donne aussi de l'espoir. Tu t'assois donc à ta place. Le bus démarre, avance. Vous quittez l'établissement alors que la nuit tombe, et ton regard rivé sur l'extérieur, tu profites du spectacle qu'offre le coucher du soleil. Un dernier coucher de soleil avant de rejoindre les terres des vampires et la résidence. Le trajet d'un condamné.

Le bus s'arrête. Le trajet était long, et pourtant, il est passé si vite à tes yeux. Tu te redresses un peu à ta place, alors qu'un agent vous fait sortir du bus pour vous aligner à l'entrée de la demeure. Quatorze prisonniers en ligne, un sac à leurs pieds, les mains menottées. Ils passent vous enlever les fers et tu te masses un peu les poignets, alors que quelqu'un s'approche de toi. Ton mentor, comme ils les appellent. Tu lèves ton regard vers le nouveau venu, et manque de sursauter en le reconnaissant. C'est le vampire des sélections. C'est l'homme aux yeux rouges. Tu serres les dents, partagé entre la colère et la surprise. La colère d'être ici. La surprise de te retrouver avec lui pour mentor. Lui qui, tu t'en souviens, t'as longuement dévisagé à son passage dans la fosse. Tu reviens à toi, et tu récupères ton sac en bandoulière sur l'épaule, le suivant alors qu'il te montre le chemin. Il t'énonce au passage les règles et tu l'écoutes attentivement, même si tu n'en as que faire et que, honnêtement, tu ne comptes pas te plier à leurs volontés maintenant que tes jours sont comptés. Un couvre-feu, mais bien sûr... Pas de clope, alcool, drogue pour les participants. Encore une fois, ça te fait doucement rire. Pas de bagarre, entraînement à sept heures... Ok, ok, ça devrait pouvoir le faire. Tu es là pour t'entraîner après tout, et t'assurer un peu de sursit en survivant quelques jours de plus que les autres. Lorsque monsieur en a fini avec son règlement, tu glisses une main dans tes cheveux, pensif. Tu le suis toujours, mais tu t'autorises enfin à reprendre la parole. « Alors c'est ça. C'est vous, vous m'avez envoyé ici. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je vous ai froissé en soutenant votre regard ? Peut-être que j'aurais dû regarder ailleurs ? Vous êtes celui qui m'a regardé étrangement. » Que de questions dont la réponse importe bien peu désormais. Tu es ici et point. Tu soupires profondément. « Et vous voilà, mon mentor. Pourquoi m'avoir choisi ? Pourquoi moi ? Je ne suis pas un tueur dans l'âme vous savez. » Non, tu n'es pas un tueur en série. Tu as certes été enfermé pour meurtre, mais tu es loin de rivaliser avec certains. Tout ce que tu voulais, c'était purger ta peine. Pas finir dans ce stupide jeu.

Mais t'y voilà, bien malgré toi. Maintenant, tu dois affronter ton avenir, avec un type qui pourrait te tuer à n'importe quel moment, même si ce serait dans son intérêt de ne pas le faire, vu que tu es sous sa protection selon le règlement. Vous arrivez dans la résidence. Tu regardes un peu partout autour, intrigué, curieux. Tu observes chaque détail de chaque pièce que vous traversez, mais vous arrivez bien vite à vos quartier. Car oui, les mentors résident au même endroit que les prisonniers. Tu t'imprègnes donc du lieu, puisque tu vas y passer le prochain mois. Voilà qui a l'air... Plutôt confortable. Du moins, bien plus que ce à quoi vous êtes habitués à la prison. Vous débarquez dans ta chambre et tu observes le lit. Un lit simple. Tu arques un sourcil, observant le vampire. « Un lit simple ? Ça risque d'être un peu tendu pour nous deux, non ? À moins que je doive dormir par terre, c'est ça le plan ? Un cadre idyllique pour nous traiter comme des chiens ? Ça ne m'étonnerait pas trop des vampires à vrai dire. » Tu te montres acide. Bien plus que d'ordinaire. Mais doucement tu prends conscience de ce qui se passe réellement, il faut croire. Tu commences intégrer que non, tout ne va pas bien. Que oui, ce qui va se passer va être terrible, et douloureux, et que tes parents ne s'en remettront sûrement jamais. Enfin, ce n'est pas tant du fait de dormir par terre, ça encore tu peux t'y habituer. C'est juste que... L'idée de dormir dans la même pièce qu'un type comme lui... Tu n'as pas du tout confiance en les personnes de son espèce. Les vampires, on t'a appris à les détester. Ils ont fait du mal aux tiens, ils t'ont fait du mal par conséquent. Tu ne te sens pas de cohabiter avec l'un d'entre eux. Eux... Un petit détail plutôt utile te vient d'ailleurs à l'esprit, soudainement. « Au fait, comment vous appelez-vous ? » Parce qu'il connaît ton nom, ton prénom, ton âge et peut-être même ta vie. Mais toi, que sais-tu de lui ? Rien. Tu ne sais rien de lui, et avoir ne serait-ce qu'un prénom serait bien utile pour la suite, maintenant que vous devez passer un mois tous les deux, mentor et élève, bien malgré toi.
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Eliseo Jaime
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Eliseo Jaime


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MessageSujet: Re: who are the monsters ?   who are the monsters ? Icon_minitimeMer 21 Jan - 20:20

Pourquoi dévisages-tu à ce point le jeune homme que tu as en face de toi ? Qu'a donc ce blondinet pour capter ainsi toute ton attention ? Quelque chose qu'il sait tout en l'ignorant. Quelque chose qui ne devrait pas t'affecter autant, et pourtant... Ce garçon est un Volkov. Tu n'as pas lu son dossier, tu ne sais rien de lui mais son nom de famille et son ascendance, tu les connais déjà. C'est un Volkov. Cette constatation tourne et tourne encore dans ton esprit. Un Volkov... Comme Dimitri Volkov, le premier sacrifié à l'Élu, l'homme que tu aimais autrefois. Il avait un fils, né d'une histoire précédant votre rencontre, et depuis sa mort tu garde un œil, lointain, sur ses descendants. Ce jeune homme en fait parti, lui qui ne baisse pas le regard alors que le tien, constellé d'éclats de grenat, est posé dans le sien. C'est étrange, déstabilisant, c'est... Tu en perds tes mots, tu oublies même de continuer ton chemin. Un descendant de Dimitri, ici dans cette situation, c'est tellement... Le sort est tellement ironique parfois. Son ancêtre, et lui aujourd'hui. Pour la première fois depuis trois siècles, tu te sens un peu mal. Quelque chose ne va pas et tu sais quoi : il ferait un parfait candidat. C'est sur cette pensée qu'il détourne le regard et que tu fais de même, deux secondes plus tard. Un Volkov... Tu passes rapidement sur les autres prisonniers, faisant tes derniers repérages puis tu disparais dans un bureau quelconque afin de pouvoir lire en toute tranquillité les dossiers de ceux que tu as repérés. Bien vite, ceux-ci confirment tes choix, tu as toujours un bon instinct pour dénicher les bons candidats. Mais le dossier du blond te pose problème. Lyokha Volkov, vingt-sept ans, condamné pour meurtre, il a encore des années à purger sa peine. Mais son portrait psychologique n'indique rien qui puisse faire penser qu'il fera un bon combattant aux jeux. Et pourtant... Si tu étais encore un peu l'ancien Samael, l'humain, tu le laisserais dans sa prison, loin de l'hydre. Mais tu n'es plus cet humain et, dans les dossiers qui sont encore à sélectionner, aucun autre ne semble convenir. Et pour la première fois depuis bien longtemps, tu hésites. Laisse-donc ce garçon tranquille, sa famille a déjà souffert à cause de l'Élu, ils n'ont pas besoin d'un autre drame. Et pourtant... Pourtant, c'est finalement son dossier que tu ajoutes à la liste, le dernier dossier, le dernier à avoir été choisi... Foutus jeux...

~~~

-Avoue Samael, tu n'as pas lu notre liste.

Tu te contentes d'un haussement d'épaules. Non, tu n'as pas lu leur foutue liste. Non, tu n'avais pas non plus envie de la lire, parce qu'ils ne peuvent choisir à ta place et qu'une prison n'est pas un marché où on trouve de tout. Voilà pourquoi tu ne tiens jamais compte de leurs demandes. Ils ont cessé de s'en plaindre, ils savent que c'est ainsi que les choses tournent avec toi. Tu entends quelques soupirs lassés mais, comme prévu, personne ne proteste vraiment. Tant mieux, tu n'es pas d'humeur à argumenter encore une fois. Vos élèves vont arriver d'une seconde à l'autre – quel manque de précision – et vous reprendrez vos rôles de mentors pour un nouveau mois. Tu sais qu'il y aura encore des déboires, que tu devras appeler à l'ordre certains collègues. Comme si tu n'avais pas assez à faire avec ton élève, l'administratif et les passages de tes supérieurs. Enfin, un soupir t'échappe. Quelques instants plus tard, le bus s'arrête devant la demeure et les prisonniers descendent un à un, menottés, avec le peu de bagages qu'ils ont. Ce n'est qu'une fois que leurs menottes leurs sont retirées que tes collègues et toi vous vous avancez. À chacun son élève, c'est ainsi que les choses fonctionnent ici. Lequel est le tien ? Le blondinet que tu as repéré hier, Lyokha Volkov. Hé oui, lui-même... Tu aurais dû laisser quelqu'un d'autre se charger de lui, parce que vous allez vivre ensemble durant tout un mois et tu ignores ce que cela va donner. Tu es inquiet, parce que tu n'as plus eu aucun contact direct avec sa famille depuis la mort de Dimitri et donc tu ignores si tes réactions seront les mêmes qu'avec n'importe quel élève. Une fois de plus, tu te dis que tu aurais dû choisir quelqu'un d'autre... Mais il est bien trop tard pour faire marche arrière. Ton regard se pose sur lui, notant au passage sa surprise. Il ne s'attendait pas à ce que tu sois son mentor, n'est-ce pas ? Surprise.

-Toi, tu viens avec moi.

C'est tout ce que tu as à dire, oui. Pas un bonjour, pas un bienvenue, rien. Il te suit, point. Et c'est ce qu'il fait, tu l'amènes donc au sein de la demeure, lui montrant le chemin jusqu'à vos quartiers. Au passage, tu lui énonces les règles : couvre-feu à 20h, tous le monde doit être dans ses quartiers à cette heure-là, petit déjeuner à 6h, tout le monde en salle d'entraînement à 7h grand maximum, interdiction de fumer, boire de l'alcool ou consommer une quelconque drogue. Les bagarres entre élèves sont interdites. Un élève est sous la responsabilité et la protection de son mentor, tu juges nécessaire de le préciser. Et tu termines par tes propres règles.

-En ce qui me concerne, tu dois être levé à 5h30. Si ce n'est pas le cas, je te sors du lit en te tirant par les pieds et je te traîne sous une bonne douche glacée. J'attends aussi de la ponctualité, les retards ont tendance à très rapidement me taper sur le système. Sinon, à partir du moment où tu obéis et te tiens tranquille, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Des questions ?

Tout en parlant, vous êtes arrivés devant la résidence. Qu'a-t-il fait pour atterrir ici ? Est-ce qu'il t'a froissé en soutenant ton regard ? Non. Non, ce n'est pas cela, ce n'est que... Que... Tu ne saurais pas expliquer. Il en est ainsi et pas autrement. Tu ne cherches pas à lui répondre, parce que cela ne lui apporterait rien, étant donné que tu n'as aucune réponse concrète à lui donner. Pourquoi lui ? Tu retiens un soupir lassé. Il pose beaucoup de questions. Un peu trop pour son arrivée, même si tu sais qu'il vaut mieux qu'il pose ses questions dès le début pour être tranquille après. Pourquoi l'avoir choisi lui, et non un autre ? Parce que justement, il est lui, il est un Volkov, même si tu aurais aimé t'en abstenir. Cela ne va pas Samael, tu es trop mal à l'aise. Tu secoues un peu la tête, te tournant vers lui un court instant.

-Pourquoi toi ? Parce que. Je n'ai pas d'autre réponse à te fournir. C'est tombé sur toi. Quant à pourquoi je suis ton mentor, c'est parce que j'ai estimé qu'il serait plus intéressant de travailler avec toi qu'avec un autre participant de cette saison. Cela te convient-il comme réponse ?

Que la réponse soit oui ou non, de toute manière, cela ne changera absolument rien. Il est ton élève et le restera jusqu'à sa mort. Tu reprends rapidement ta route, lui ouvrant les portes de la résidence. Voilà le lieu où il passera le mois qui arrive. Le grand hall, les larges escaliers que tu montes jusqu'au troisième étage. C'est là que sont vos quartiers, il s'agit littéralement d'une petite suite qui vous est réservée. Oui, il va vivre un mois avec toi, à quelques pas de ta chambre, avec des douches séparées et chambres séparées, ce qui correspond à ton minimum vital. Tu lui fais très rapidement la présentation de vos quartiers, lui montrant le salon, votre petit coin cuisine qu'il sera le seul à utiliser s'il en a envie, tant qu'il ne touche pas à tes réserves de sang, puis sa douche et tu termines par le laisser entrer dans sa chambre. Ce n'est pas très grand mais c'est correct et assez confortable, de ton avis d'ex intendant impérial. Et il trouve encore à redire. Apparemment, il n'a pas compris qu'il s'agissait-là de sa chambre et non de la votre. Il dormira seul. Et il en profite d'ailleurs pour s'énerver contre tes semblables. Comme si tous les vampires traitaient les humains comme des moins que rien, comme si vous étiez tous des monstres. N'importe quoi. Ton regard se fait un peu plus rouge tandis que tu l'observes, agacé.

-Surveille tes propos, je suis patient mais il ne faut pas trop m'en demander. Et, avant qu'il ne te vienne à l'esprit de nous faire un procès parce que tu penses devoir dormir par-terre, sache que c'est ta chambre. La mienne est à côté, si tu veux tout savoir.

Quelques paroles acides pour mettre une chose au clair. Non, tu ne traites pas tes élèves comme des chiens. Les autres mentors te trouvent trop strict, trop sévère, trop froid, trop de choses, mais on ne peut pas dire que tu maltraites tes élèves. Certes, tu es dur mais tant qu'ils font ce que tu demandes, ils ont la paix. Ce qui arrive rarement il faut tout de même le noter. Tu es prêt à faire demi-tour lorsqu'il te pose une question enfin pertinente. Comment t'appelles-tu ? Tu t'arrêtes une seconde, le temps de réfléchir. Non pas que tu ne sais plus ton nom mais tu n'as soudainement pas très envie qu'il connaisse ton prénom. Ou plutôt qu'il soit tenté de l'utiliser. Mais c'est ridicule et tu le sais, Samael. Tu ne dois pas faire d'exception. Fait donc comme à chaque saison avec tes élèves. Et c'est ce que tu te décides à faire.

-Je m'appelle Samael Tudor, mais pour toi ce sera Monsieur ou Monsieur Tudor, rien d'autre. Je serai ferme là-dessus, sois-en certain. Sur ce. Souhaites-tu dormir ou tu préfères faire une petite visite du reste de la résidence peut-être ?

Tes élèves qui ont essayé de t'appeler par ton prénom ont vite compris qu'ils n'y étaient pas autorisés. Il n'y a guère que tes collègues qui en ont le droit. Bref. Il n'a pas l'air d'être d'humeur à se coucher. Très bien, tu vas donc lui servir de guide touristique. Ridicule. Tu le laisses déposer ses quelques affaires puis, une fois prêt, tu repars dans la demeure. Tu ne prends pas tellement la peine de lui montrer ta chambre, il n'a pas à y mettre les pieds, et tu l'entraînes à nouveau dans la demeure. Tu ne prêtes pas attention aux quartiers des autres mentors et leurs élèves, revenant plutôt au rez-de-chaussée. Tu lui montres donc la grande cuisine, expliquant que les élèves qui dérangent les cuisiniers risquent de passer sur le grill, ceux-ci étant assez irritables lors des préparations des jeux. Puis la salle à manger avec deux tables, celle réservée aux mentors et celle réservée aux élèves. Un salon tout confort mais dont il n'aura pas vraiment l'occasion de profiter, tu peux l'assurer. Le reste n'a pas grande importance, tu le fais donc passer par le jardin – conçu pour empêcher toute tentative d'évasion – pour rejoindre le centre d'entraînement. La visite est globale, vous entrez et tu lui indiques quelles sont les différentes parties et ce qu'on y fera. Le coin combat à mains nues, le coin maniement des armes blanches, les différentes activités comme de l'escalade ou des cordes nues... Bref, tu lui donnes une vue d'ensemble de cet endroit où il vivra. Puis c'est le retour. Mais tu fais une pause de quelques secondes dans le jardin, fermant les yeux pour mieux profiter de ces quelques courts instants en extérieur. Cela fait du bien de sortir un peu, pour une raison autre que d'aller trouver les futurs candidats pour les jeux ou aller voir l'Élu. Tes quelques secondes accordées, vous remontez. Il est grand temps qu'il se couche, demain commence l'entraînement, il a besoin de repos. Alors tu le raccompagnes jusqu'à sa chambre. Et au moment de fermer la porte, tu as encore quelques mots à dire avant de le laisser seul.

-Apparemment, beaucoup d'élèves font nuit blanche la première nuit. Mais essaye quand même de dormir, parce que demain l'entraînement commence fort. Tu t'en sortiras mieux si tu es en pleine forme.

Sur ces quelques mots, tu le laisses enfin seul. Il doit se reposer, et toi tu dois préparer la séance de demain. Tu sais déjà globalement ce que tu vas faire, tu es un spécialiste de l'épée mais tu veux voir comment il se débrouille avec autre chose, afin d'adapter au mieux l'entraînement à ses capacités et ses connaissances. Tu ne fais qu'un bref passage par le coin cuisine, le temps de te prendre un verre de sang, puis tu disparais dans ta chambre. Tu ne vas pas dormir, tu es insomniaque par nature mais tu l'es plus encore depuis ta transformation. Tu n'as plus besoin de dormir, alors tu as tendance à t'asseoir sur le rebord de ta fenêtre et regarder l'horizon, délimité par les parois de la montagne dans laquelle vous vous trouvez. Ou alors, quand tu n'es pas dans tes dossiers, tu t'allonges sur ton lit et observes ce plafond sur lequel tu as, le jour où tu as commencé à loger ici, peint un piano. Depuis tout ce temps, tu te contentes de regarder l'instrument sans jamais en jouer. Tu n'as plus le cœur à faire de la musique, plus le cœur à rien... Un soupir mélancolique s'échappe d'entre tes lèvres et tu retournes à tes papiers.

Les heures passent sans que tu y prêtes attention, juste un coup d’œil de temps à autre sur ta montre pour être certain que tu pourras aller tirer du lit ce pauvre humain qui te sert aujourd'hui d'élève à l'heure voulue. C'est dans ce contexte qu'un cri t'arrache à tes dossiers. Un cri qui vient de la chambre dudit élève. Tu fronces les sourcils et, rapidement, tu n'es plus dans ta chambre mais dans la sienne, à le regarder s'agiter dans son lit, criant, appelant à l'aide ou prononçant un prénom – Kiera – ou accusant une personne qui t'es inconnue. Tu te fais la réflexion que ce jeune homme semble se débattre avec ses souvenirs. Une nouvelle fois, un soupir s'échappe d'entre tes lèvres tandis que tu vas chercher un verre d'eau, espérant qu'il se calmera tout seul. Mais quand tu reviens, il est toujours dans le même état, alors tu déposes le verre sur un meuble et viens à ses côtés. Ce n'est pas des plus simples étant donné qu'il s'agite bien, tu te prends d'ailleurs un coup mais tu n'y prêtes pas attention. Tu finis par l'attraper par les épaules, le relever et le secouer un peu.

-Hé Volkov ! Volkov, réveille-toi !

Il ouvre les yeux mais ne semble pas revenir à lui pour autant. Son regard hagard, sa respiration haletante, il a l'air bien mal en point tout comme de ne pas se rendre compte qu'il est réveillé et de retour dans la réalité. Tu n'as pas été formé pour gérer des crises d'angoisse, puisqu'il semblerait que c'est ce qu'il te fait actuellement. Tu ne sais pas ce qu'il y a de mieux à faire mais il se passe quelque chose d'étrange en toi. Tu ne sais pas comment le calmer, parce que lui dire que tout va bien serait un mensonge. Alors, sans comprendre pourquoi, tes lèvres viennent se coller contre les siennes. Tu es en train de l'embrasser. Tu es en train d'embrasser un de tes élèves, sans sommation, sans même comprendre pourquoi. Tu l'as fait, parce que c'est la seule idée plausible qui t'est venue en tête pour le calmer, pour le rassurer aussi même si cela risque de ne pas fonctionner. Et pourtant... Tu t'attendais à ce qu'il te repousse, te frappe ou n'importe quoi du genre. Au contraire, il répond à ton baiser, à ta plus grande surprise. Tu ne comprends pas et tu devrais arrêter là cette histoire. Tu n'as jamais embrassé le moindre de tes élèves et lui arrive, il se sent mal pour sa première nuit et tu l'embrasses ? C'est du délire totale. À croire que tu as sifflé la bouteille pendant la nuit au lieu de travailler sur tes dossiers. Et le pire c'est que tu ne le lâches pas, non, au contraire, une de tes mains vient glisser dans ses cheveux, prolongeant un court instant le baiser... Et enfin tu le relâches, le regardant. Il est calme. Tu manques d'en rire. Tu l'as calmé en l'embrassant. Hé bien... C'était ridicule. Tu vas plutôt lui chercher le verre d'eau que tu avais ramené et le lui tend. Il l'accepte mais ne dit pas un mot...

-Bois donc un peu, tu devrais te sentir mieux après... Et essaye de te rendormir.

C'est étrange, tu as comme l'impression d'être devenu très doux dans tes propos, dans ta manière d'agir, de le traiter aussi. Cela ne te ressemble pas. Si la lumière était allumée dans sa chambre, on pourrait voir que ton regard est moins rouge que quelques heures plus tôt. Mais ce point passe inaperçu. Tu te contentes de lui laisser le verre d'eau puis tu te détournes, quittant la chambre, quoique ne fermant pas complètement la porte derrière toi. Tu ne retournes pas dans ta chambre ? Non, cette fois-ci tu quittes vos quartiers pour trouver refuge dans le jardin. Tu y passes le reste de la nuit...

~~~

Il est l'heure de remonter. Tu a passé la dernière heure à discuter avec les autres vampires autour d'un verre de sang et un peu d'alcool pour vampires, à présent il est grand temps de remonter pour aller chercher l'humain qui doit certainement encore dormir. Tu prends donc congé des autres et gagnes rapidement le troisième étage, avant de t'engouffrer dans vos quartiers. Sans sommation, tu entres dans sa chambre et... Le découvre en train d'enfiler son sweat. Tu en es tellement surpris que, pendant une seconde, tu te figes en le regardant. Il est déjà debout, a selon toute vraisemblance eu le temps de prendre une douche et, le top du top, porte déjà la tenue réglementaire des élèves : un survêtement et des chaussures de sport, quelque chose dans le même style mais plus court pendant l'été et l'automne. Cette saison, ce sont des vêtements chauds parce que même si vous êtes sous la montagne, les réseaux de tunnels provoquent des courants d'air en permanence tout en apportant le froid de ce début d'hiver. Bref. Il est prêt, alors qu'il est 5h30 du matin.

-Impressionnant. J'ai eu peu d'élèves prêts le premier matin avant que je ne vienne les réveiller. Tu t'évites une douche froide pour ce matin, tu n'as plus qu'à tenir le rythme. En attendant, va donc déjeuner.

Tu sourirais presque de le voir déjà prêt. Tu n'as pas l'habitude de voir tes élèves être prêts si tôt que cela. À vrai dire, tu aimes beaucoup les tirer sous la douche pour leur verser de l'eau glacée dessus. Peut-être que cela va changer avec lui. Peut-être. Il ne reste plus qu'à voir comment cela va se passer. S'il va garder le rythme ou le perdre au fur et à mesure qu'il s'épuisera. Tu verras bien. Mais pour le moment tu l'observes, les sourcils quelque peu froncés, l'observant sa chercher à te faire discret.

-Est-ce que tu vas mieux ?

Que ? Samael, serais-tu malade ? Une nouvelle fois, tu fais attention à lui, tu te préoccupes de lui. D'accord, tu n'es pas méchant dans le fond mais tes élèves se sont toujours débrouillés seuls, tu ne les aidais qu'en cas d'extrême nécessité et tu n'en avais pas grand chose à faire de ce qu'ils pensaient ou ressentaient. Et là... Tu ne te reconnais pas. Tu ne te reconnais plus. Tu vas te tenir un peu à l'écart des autres mentors, tu n'as guère envie qu'ils puissent avoir l'occasion de constater que tu ne réagis pas tout à fait comme d'habitude... Ils sont trop curieux...
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Raleigh Rutherford
♆ tell me, would you kill...
Raleigh Rutherford


♆ papiers d'identité.
♆ race : Vampire (de Samael).
♆ âge : 1143 ans (et fou amoureux de Samael).
♆ métier : Fouteur de m**** (et amant de Samael à plein temps).
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MessageSujet: Re: who are the monsters ?   who are the monsters ? Icon_minitimeLun 26 Jan - 9:35

every step that i take is another mistake to you.
Certains sont résignés. Ils ont compris qu'ils allaient mourir quoi qu'il arrive. Et si c'est ton cas, tu ne décroches pourtant pas de ce petit morceau d'espoir, de cette flamme qui brûle encore en toi. La naïve idée que tu vas t'en sortir, d'une manière ou d'une autre. Qu'il y a encore une chance de s'en tirer. C'est peut-être pour cela que tu écoutes les règles de ton mentor. Pas celles valables pour tout le monde, plus celles qui lui sont propres. Levé à cinq heure trente par exemple. Ponctualité qui est de mise. Tu hoches silencieusement la tête, loin de toi l'envie d'y redire quelque chose. Les règles sont les règles après tout. Et puis, si tu peux t'éviter une douche glacée dès le matin, tu ne dis pas non. Attraper froid ne fait pas partie de tes projets, ce sera plus handicapant qu'autre chose. Est-ce que tu as des questions ? Oui, tu en as bien une. Plusieurs en réalité, mais une tout particulièrement te tient à cœur. Pourquoi toi. Pourquoi est-ce que tu es ici. Est-ce parce que tu as soutenu son regard lors des sélections ? Est-ce juste parce que tu as la tête de l'emploi ? Ou bien parce que tu n'es pas un voleur, mais un tueur. Tu ne sais pas ce qui va se passer par la suite. Pas demain, ni même la semaine prochaine, non. Mais après ta mort. Tu n'as aucune idée de comment ta famille va bien pouvoir s'en sortir sans toi. Tes parents ont déjà perdu un de leurs quatre enfants. Tu n'es pas sûr que ta mère se relève après t'avoir perdu toi. Et ton père lui, comment va-t-il faire ? Tu sais que Alekseï l'aidera à faire tourner les affaires. Tu sais qu'il ne les abandonnera pas. Mais Irina, comment va-t-elle faire pour ses études ? Elle ne pourra pas continuer. Pas sans l'argent que tu rapportais des combats clandestins. Au final, tu as plus peur pour eux que pour toi. Du mal que ta disparition va leur faire... C'est pour ces raisons que tu poses la question au brun ; pourquoi toi ? Sa réponse tombe assez vite. Elle te déçoit, mais tu n'en dis rien. Parce que. Tu devais t'y attendre à vrai dire... Et pourquoi est-il ton mentor ? Une nouvelle fois, la réponse est évasive, presque insuffisante. Mais tu t'en satisfais, puisque après tout, l'heure n'est plus aux détails. Ça n'a plus aucune importance, dans un mois, tu seras mort, que ce soit selon ses conseils à lui ou selon ceux d'un autre, quelle différence ? Aucune, le résultat est le même. Donc une fois de plus, tu te perds dans ton silence et tu le suis à la trace.

Vous entrez dans la résidence. C'est grand, beau, limite trop luxueux. Il vous doivent bien ça apparemment... Un cadre de rêve pour un mois, avant de vous entre-tuer dans une arène. Ton regard se pose sur les alentours, mais tu ne perds pas la cadence. Tu le suis jusqu'à vos quartiers sans rechigner. Jusqu'à ce que vous débarquiez dans une chambre. Tu restes dubitatif un instant. C'est pour vous deux ça ? Et toi tu dors où, par terre ? Tu sais que tu es un prisonnier et que tu ne mérites pas tout le confort du monde, mais une paillasse ou un tapis serait la moindre des choses à ton goût. Enfin, ça ne t'étonnerait pas des vampires, de toute façon... Peut-être que ce sont là des préjugés qui imbibent tes propos d'une certaine colère, mais tu ne les aimes pas, et point. Il ne perd pas une minute pour te répondre, d'un ton acide, froid. Tu n'en attendais de toute façon pas moins de la part de ton mentor. Ils ne sont pas là pour faire ami-ami après tout. Tu serais même prêt à parier qu'il se fout que tu gagnes ou que tu perdes ; enfin, pas pour sa réputation, justement, la seule raison pour laquelle il doit vouloir te voir gagner, c'est pour la prime qui doit tomber derrière. Tu échappes un soupir. Faire un procès, bien sûr... La justice ne t'aime pas, tu arques donc brièvement les sourcils devant sa réplique. Une fois de plus donc, tu te contentes de hocher la tête. Sa chambre est à côté, c'est noté mentalement, même si tu ne comptes pas t'y rendre, pas plus que tu ne comptes y songer. Ta chambre te suffira amplement. Tu es légèrement surpris et un peu soulagé. Enfin un lit digne de ce nom. On vous accorde au moins ça, pour votre dernier mois de vie... Même si, et c'est plus vrai que jamais, tu auras tout le temps de dormir quand tu seras mort. Mais tu sais que tu dois être en forme pour les entraînements. En forme pour réfléchir à comment t'en aller d'ici aussi... Quoi, il pense vraiment que tu es résigné à ton sort ? C'est le cas, en apparence ; à l'intérieur, tu réfléchis toujours à comment se tirer de ce mauvais pas pour ta famille. Bref, c'est là que te vient une question plutôt évidente ; si vous devez vous côtoyer pour un mois, autant savoir comment l'appeler, non ? Cette fois, sa réponse tarde plus à venir, et tu fronces légèrement les sourcils. Quoi, il ne veut pas te donner son identité ? Tu finiras bien par la connaître dans tous les cas. Mais il se décide au bout du compte. Samael Tudor. Monsieur... Tu n'attendais pas à tant de rigueur, mais puisqu'il y tient, tu n'iras pas contre. Le respect est quelque chose d'important à tes yeux, et même si tu es ici par sa faute, ça se passera sans doute mieux pour toi si tu te plies à ses règles.

Pour ce qui est de faire le tour de la résidence, tu n'es pas contre. La fatigue ne t'assomme pas encore, autant prendre une longueur d'avance et en profiter. « Je ne dirais pas non à un petit tour en effet, si ça ne vous dérange pas. Monsieur. » Que tu rajoutes machinalement à la fin. Histoire de montrer aussi que tu as bien intégré la leçon. Tu poses donc en vitesse ton sac sur ton lit, avant de le suivre une fois de plus à travers ce bâtiment que tu visites pour la première fois. Il te ramène d'abord au rez de chaussée. Une grande cuisine, une salle de détente, le réfectoire avec deux tables distinctes. Une pour les pantins, l'autre pour les mentors. Vous quittez ce qui semble être un manoir pour le jardin. Tu regardes partout autour, comme pour noter mentalement les possibles issues. Mais tout est sombre, il est dur d'y voir précisément. Et le froid vient te mordre les mains, te faisant regretter l'absence de poches sur vos uniformes de taulard. Alors tu te contentes de serrer les poings et d'ignorer la brise glaciale qui glisse sur tes joues. Vous arrivez au gymnase, et c'est tristement émerveillé que tu regardes autour de toi. L'endroit est génial. Les ateliers nombreux. Des murs d'escalade, des pistes laissant penser à du parkour... Des tatamis, de quoi se battre, armé et à mains nues. Des cordes et divers appareils qu'il te tarde curieusement d'approcher. Il t'explique brièvement les divers ateliers, et tu n'as pas tellement de questions. L'entraînement commence demain de toute façon. Le petit tour fait, vous repartez donc vers la résidence. Le trajet se fait dans le silence. Tu n'es pas quelqu'un d'extrêmement bavard de toute façon. Il n'a pas de souci à se faire de ce point de vue là. Vous rejoignez vos quartiers en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il a raison de se presser, tu dois dormir, récupérer ton sommeil en retard. Toi, l'insomniaque... Tu adresses un bref sourire à Shane que tu aperçois au loin, avant de rentrer dans ta chambre dans laquelle Samael t'escorte. Il s'apprête à sortir d'ailleurs, mais il se tourne vers toi, et tu te tournes vers lui sensiblement au même moment, croisant son regard. Ton visage se fait interrogateur, ses mots ne tardent pas à te parvenir. Qu'a-t-il ? Les élèves font souvent la première nuit blanche... Tu hoches un peu la tête, te gardant bien de lui faire part de tes soucis de sommeil. Il n'a pas besoin de savoir de toute façon. Puis, tu n'es pas du genre à te plaindre alors... Tu comptes bien garder cela pour toi. « Je vois, hm... Je vais faire de mon mieux alors ? Et tâcher de ne pas vous décevoir demain. Bonne soirée ? » Tu le regardes un bref instant. Tu doutes qu'ils aillent dormir, les vampires, en réalité. Puis, tu n'en sais trop rien. Toujours est-il qu'il quitte la pièce, et que toi, tu te déshabilles pour aller te glisser sous tes draps en sous-vêtement. C'est bizarre peut-être, mais tu ne supportes pas dormir habillé. Enfin, une fois de plus, ce n'est qu'un détail. Un mois à vivre. Un mois encore.

La nuit est déjà bien entamée, et même si tu as eu beaucoup de mal à t'endormir, tu es enfin plongé dans les bras de Morphée. Peut-être un peu trop profondément, puisque tu ne te rends pas compte que doucement, tu t'agites. Que tu parles. Que tu murmures. La scène qui se passe dans ta tête te semble tellement réaliste que tu ne te rends pas compte que tu es en train de rêver. Ou plutôt de cauchemarder. Tout ce que tu constates, c'est que tu es là, debout. Que tu ne peux pas bouger, au milieu de cette rue que tu ne connais que trop bien. La longue rue où se trouvait ta maison, un peu en retrait de la ville. Tu vois ta petite sœur sur son vélo, rentrant, joyeuse, à la maison. Tu vois son grand sourire. Mais toi tu ne souris pas,  tu cries, tu cries parce que tu vois la voiture arriver sur elle, de nulle part. Tu essayes de la prévenir, mais elle ne t'entend pas. Tu voudrais courir, mais tu ne bouges pas. Un crack, un hurlement. Puis, tu le vois, le vélo de Kiera. Son guidon totalement tordu, la roue avant défoncée, déformée. Tu vois la longue trace de sang par terre. Tu n'as plus de voix, et tu ne peux pas plus bouger. Puis, le temps d'un flash, tout est noir. Et ça change de scène. Tu te retrouves au milieu de cette station essence, avec un cadavre percé de balles à tes pieds. Tes mains tremblent, tes yeux s'écarquillent alors que tu vois ce qui semble être ton double s'avancer vers toi, avec un sourire limite carnassier pour border ses lèvres. « Regarde ce que tu as fait. » Qu'il te dit, désignant tu menton le cadavre. Tu baisses les yeux vers ce dernier, constatant l'apparition soudaine d'une arme dans ta main que tu t'empresses de lâcher. Et une fois de plus, tu essayes de te justifier. Tu te mets à hurler, à appeler Kiera. Tu t'agites d'autant plus dans ton sommeil, tu agrippes tes draps sans t'en rendre compte. Nouveau flash. Black out soudain. Et lorsque le cauchemar reprend, tu es à genoux devant une baignoire, une main tenant fermement tes cheveux avant de te plonger une fois de plus la tête dans l'eau. Ces images dans ta tête ont répercussion sur la réalité, puisque tu t'arrêtes de respirer dans ton sommeil, et tu te débats. L'air te manque cruellement, et tu continues à t'agiter. Tu bouges. Tu envoies des coups comme tu le peu. Doucement, tu as l'impression de sombrer, et ta conscience avec. C'est à ce moment là que tu sens enfin que l'on te secoue, et que tu ouvres les yeux, te remettant à respirer, haletant. Tu es où ? Où est-ce que tu es ? Tu n'en as aucune idée, et c'est paniqué que tu regardes autour de toi. Il va revenir ? Il va revenir pas vrai ? Mais qui ça Lyokha, qui ? Tes souvenirs te jouent des tours, c'est craintif que tu regardes le brun face à toi, sans trop réaliser ce qui se passe. « Je – je sais pas, je sais pas. Arrêtez s'il vous plaît, faites arrêter ça, j'ai jamais – j'ai jamais voulu. » Tes propos sont désordonnés. Tu es encore à cheval entre cauchemar et réalité.

Sans que tu t'y attendes, il trouve une solution. Ce n'est peut-être pas la bonne, ni même la meilleure qui soit. Et tu te figes un instant, alors que ses lèvres rencontrent les tiennes. Tu te figes avant de te laisser aller à cet échange, sans même réfléchir. Tu écoutes juste ton instinct. Cet instinct qui te dit que tu peux lui faire confiance, que tu dois répondre à ce baiser. Alors tu fermes les yeux et tu ne résistes pas quand sa main glisse contre ta nuque puis dans tes cheveux, provoquant un certain frisson qui démontre ton manque d'indifférence. Tu devrais le frapper, le faire dégager, le... Il te calme. T'apaise. Te remet les pieds sur terre alors que tu étais totalement perdu dans ce mouvement de panique. Il se recule, tu te surprends à suivre un peu le mouvement... Pour rouvrir les yeux, et plonger ton regard luisant d'incompréhension dans le sien. C'était étrange, inattendu, sûrement malvenu même. Mais le résultat est là ; tu es calme. Pourquoi ? Peut-être parce que tu as tenu ta respiration. Peut-être car il t'a fait penser à autre chose. Peut-être car le contact de sa peau, même froide, a apaisé tes sens. Cette proximité t'a rassuré, en un sens... Tu as encore l'impression de sentir la douceur de ses lèvres contre les tiennes. Son souffle contre ta peau. Ces petites sensations qui s'emmêlent et se confondent dans ton esprit... Ton mentor vient de t'embrasser. Un homme vient de t'embrasser. C'est une première, ne devrais-tu pas en être dégoûté ? Peut-être. Mais tu ne réagis pas plus que cela, tu ne fais que le regarder et récupérer ce verre d'eau qu'il te tend, ton regard toujours désespérément ancré dans le sien. Tu hoches doucement la tête, tes lèvres rencontrant le liquide glacé. Ce qui ne suffit pas vraiment à te ramener à la réalité, mais c'est agréable. Ta gorge jusque là asséchée a le loisir de sentir défiler un long filet d'eau fraîche. Tu bois à petites gorgées, doucement, tout en l'observant. Et à la dernière goutte, tu reposes le récipient sur la table à côté de ton lit. Et tu t'allonges. Tu te couches à nouveau, t'étendant de ton long, sans décrocher de son regard un seul instant. Cet homme t'ensorcelle, c'est incroyable. Il y a quelque chose en lui, quelque chose qu'il dégage qui te donne envie d'être proche, même si c'est mal. Tu mets cela sur le compte de ton cauchemar, de cet état second dans lequel tu te trouves encore un peu. Et sans même t'en rendre compte, tu t'endors, paisible, bien plus détendu que précédemment.

---o---

Tu prends une grande inspiration et tu récupères ton sweat, passant dans ta chambre pour consulter l'heure une fois de plus. Cinq heures vingt-huit précisément. Le levé n'était-il pas prévu pour la demi ? Tu es déjà douché, habillé, prêt à partir pour déjeuner. Tu as pris de l'avance oui. Mais tu mets un point d'honneur à respecter les horaires de ton mentor. Si vous devez vivre tous les deux ensembles pour le mois à venir, autant partir sur de bonnes bases. Mais tu ne cherches pas à l'impressionner, ou quoi. Juste à lui montrer ton respect. Que tu es prêt à coopérer s'il y met aussi du sien. Tu enfiles donc le haut, lorsqu'il rentre dans la pièce. Un fois totalement habillé tu te tournes donc vers lui, un très léger sourire accroché aux lèvres. Et tu hoches légèrement la tête, le saluant presque silencieusement. « Bonjour. » Rajoutes-tu par politesse. Son regard est posé sur toi, tu le sens. Tu détournes le tien pour ajuster tes manches et ton col, mais tu les sens, ses yeux aux reflets de grenat, scrutant ta personne. Ça ne te met pas particulièrement à l'aise, et tu hoches la tête lorsqu'il te suggère d'aller déjeuner. C'est cela oui, tu ne vas pas te faire prier plus longtemps. Une longue journée t'attend, il te faut avaler quelque chose, du sucre de préférence pour tenir le rythme. Alors tu hoches la tête une fois de plus. « Bien sûr oui. » Et tu te détournes de la glace, traversant la pièce dans l'espoir de rejoindre la porte. Aller déjeuner donc... Mentalement, tu te fais le dessin de la visite d'hier soir. Le réfectoire... Oui, ça y est, tu te souviens d'où il se trouve. Tu risques d'être parmi les premiers arrivés, mais ça ne te fait trop rien. Au moins, tu commenceras à manger dans le calme, et ce sera l'occasion de réfléchir. À quoi ? À tout ce qui te tracasse. À tout ce qui va te manquer, et tout ce qui t'énerve. Cette colère sera ta force. Cette tristesse qui s'accumule en toi aidera à l'entretient de ton endurance. Faire de ses faiblesses une seule force. Ton père te l'a souvent répété, quand tu faisais face à des échecs, plus petit. Tu as toujours eu du mal à relativiser face à tes échecs, tes erreurs. Et voilà ce que ton père te disait. Mais cette fois, si tu perds, ce ne sera pas nécessaire. Il n'y aura plus de force à avoir. Plus d'endurance à entretenir. Il n'y aura que le vide. Le néant. Le rien pour t'envelopper, et t'arracher au monde des vivants. Le brun te tire de tes pensées en reprenant la parole. Hm ? Si tu vas mieux ? Tu hausses un peu les épaules, un air innocent déteignant doucement sur ton visage. « Heu, oui, ça va. Très bien, j'avais juste besoin de repos. » Tu te demandes pourquoi il t'a posé cette question, mais tu ne le montres pas. Alors tu ne te souviens pas ? Disons que ça te semble tellement irréel que ton esprit n'a pas encore percuté. Mais tout n'est que question de temps, et quand tu réaliseras enfin ce qui s'est passé cette nuit, il vaut mieux pour le vampire de ne pas être dans les parages.

Le petit déjeuner donc. En entrant dans le réfectoire, tu marques une légère pause alors que toutes les odeurs viennent à toi. Un peu de feu de bois. Le parfum des pâtisseries. Quelques fruits frais. Des boissons chaudes, et froides, de quoi garnir pain et tartines en tout genre. Tu fronces légèrement les sourcils. Non pas que le spectacle te déplaise, loin de là. Mais tu n'as pas le souvenir d'avoir eu un tel festin pour déjeuner depuis bien des années. Il faut dire que ce n'était pas tellement d'actualité dans ta famille, et que la prison ne faisait pas spécialement d'effort pour tout ce qui était du confort. Au moins là, ils prennent soins de vous, même si c'est pour vous voir mourir dans un petit mois. Tu vas prendre place à la table des candidats, deux autres d'entre vous sont déjà là, et vu que tu ne les connais pas et que tu n'as pas spécialement envie de les connaître, tu t'installes un peu plus loin. Chacun est silencieux. Tu te sers sans avoir spécialement faim, mais tu dois te forcer sinon tu vas avoir du mal à tenir jusqu'à midi. Alors tu pioches à droite et à gauche, t'attardant plus particulièrement sur les fruits et le jus d'orange. Le reste est délicieux, mais trop lourd et pas assez nutritif à ton regard. L'avantage de ne pas toujours avoir pu manger à sa faim ; tu sais ce qui est bon, ce qui l'est moins, ce qui fait tenir et ce qui est juste utile à la dégustation. Peu à peu, la salle se remplit, entre les mentors et les élèves. Et à six heures, tous sont là. Ou presque. Il en manque un, et tu es surpris, à six heures deux, de le voir rentrer dans la pièce avec un coquard. Tu te tournes un peu sur ton siège pour jeter un coup d'oeil à son mentor. Ce dernier rejoint les siens, et son élève vous rejoint vous. Ton regard le quitte pour revenir à ton petit déjeuner. Lequel se déroule en silence, bien que certains parlent. Personne ne se connaît vraiment encore, donc c'est encore un peu timide entre les uns et les autres. Shane s'est placé en face de toi, et vous échangez quelques mots, mais sans plus. Puis quelques uns sur votre gauche se lancent dans une conversation concernant les mentors, et tu te fais un peu plus intéressé tout à coup. Toute information est bonne à prendre après tout. Ça parle d'insomnie, de trucs divers, de... « Et à ce qui paraît, le mentor de Jones a les mains plutôt baladeuses, pas vrai, Jones ? » L'interpellé se contente de secouer la tête. Lui aussi a dû se prendre un coup, vu l'hématome qui a fleuri sous la mâchoire. Tu t'apprêtes à retourner à la contemplation de ton petit déjeuner, mais en fait, tu te figes. Insomnies. Mains baladeuses. Approches. Les mots s'emmêlent dans ton esprit, et tu fronces légèrement les sourcils. Comment tu vas... Comment tu vas. Est-ce que ça va mieux. Il t'a demandé si tu allais mieux ce matin... Shane secoue la tête. « Et toi, t'as bien dormi Lyo ? » Ton regard se fixe dans le vague. Est-ce que tu as bien dormi... Non ! Bien sûr que non, tu t'es réveillé suite à un sale cauchemar cette nuit ! Tu n'allais vraiment pas bien, tu as revu des choses et en grand insomniaque qui avait déjà du mal à s'endormir, tu t'es réveillé en panique. Il t'a réveillé alors que tu paniquais. Et il t'a... Embrassé. Mais oui, ça y est, ça te revient ! Tu en fais tomber ta cuillère dans ton bol. La voix de Shane ne te semble plus qu'un vague écho, alors que tu poses un regard sur la table des mentors. Et le voilà, le fameux Samael Tudor a faire comme si de rien n'était... Ton sang ne fait qu'un tour, tu ne réfléchis pas et tu te lèves, s'approchant de la table des vampires. Parmi lesquels certains relèvent la tête. Samael n'a pas le temps lui, puisque dès qu'il a le malheur de se tourner vers toi, il se prend une gifle magistrale. Ton souffle se fait fort, bruyant. Tu es hors de toi oui. « Espèce de saloperie ! T'as essayé d'abuser de moi alors que j'étais qu'à moitié conscient ! T'es vraiment qu'un monstre. Ne me touche plus, JAMAIS ! » Multiples erreurs qui s'alignent fluidement ; le tutoiement qu'il t'a formellement interdit, les insultes, les accusations, donner un ordre. C'est le jackpot il faut croire.

Le silence règne soudainement dans la pièce. Même les quelques serviteurs se sont arrêtés pour t'observer, vous observer. Ton regard bleu est plongé dans le rouge du sien, et tu n'as pas peur, non. L'adrénaline court encore dans tes veines. Chacun vous observe, mentors comme élèves. Ça ne te fait strictement aucun effet. Ce type n'a que ce qu'il mérite, il n'avait pas à essayer de profiter de toi. Toutefois, sa réaction, tu n'as pas le temps de la parer. Tu te fais choper, et il te fait dégager de là plus vite que prévu, t'arrachant par conséquent à ton déjeuner. Tu avais presque fini de toute façon. Quoi ? Ça t'évitera de dire des conneries ? Tu aimerais te retourner contre lui une fois de plus, mais non. Il ne t'en laisse pas le temps, la porte du réfectoire se ferme et tu es contraint de rejoindre le gymnase. Tu rumines quelque chose, mais tu te mets en route sans plus attendre, passant par le jardin où il fait encore nuit. De toute façon, sous ces montagnes, rien n'est à craindre pour les buveurs de sang... Ils ne sont pas exposés au soleil. Malheureusement, penses-tu sur l'instant. Enfin, tu pousses la porte du gymnase, constatant que la salle est bien chauffée, tu décides de tracer ton chemin jusqu'aux vestiaires où se trouvent des casiers. Tu retires ton sweat, restant juste en t-shirt. Il en va de même pour ton survêtement que tu échanges pour un short-bermuda. Sensiblement la même coupe que ceux que tu portais en combat libre. Tant mieux, c'est plutôt confortable pour les longues séances de sport. Tu remets tes chaussures, et tu retournes dans la grande salle du gymnase. Ils sont encore tous au déjeuner, ce qui te laisse un peu de temps pour t'échauffer. Tu devrais en profiter, sans pour autant te fatiguer. Tu récupères donc une corde à sauter, et c'est là que tu entames ton propre entraînement. À sauter régulièrement, un pied après l'autre, comme on vous l'apprend en boxe. Ça t'avait un peu manqué, tu dois l'admettre. C'est bon pour le cardio, pour muscler les chevilles aussi, ainsi que les poignets. Et dynamiser l'ensemble du corps. Tu en fais donc une bonne dizaine de minutes, jusqu'à ce que les élèves et les mentors arrivent. Alors seulement tu vas reposer la corde, et tu récupères une bouteille d'eau histoire de te désaltérer un peu.

Il revient vers toi. Tudor revient vers toi. Tu l'observes sans baisser les yeux un seul instant. Tu t'attends à ce qu'il te frappe, mais il n'en fait rien. Tu sens par contre que la tension est palpable. Il a l'air en colère, et ça ne te réjouit pas vraiment. Mais tu l'as cherché, aussi. Il te pose une question. Quelle est ta spécialité. Tu hausses un peu les épaules, même si la réponse est claire et évidente dans ton esprit. C'est le combat libre, ta spécialité. À mains nues ou à l'arme blanche. « Combat libre. » Réponds-tu simplement. Il te fait vite comprendre que c'est votre premier exercice, et c'est un peu surpris que tu récupères les bandes et les gants de combat libre. Tu enroules soigneusement les premières entre tes doigts et autour de ta main et de ton poignet. Quand c'est chose faite, tu enfiles les gants que tu fermes par le scratch. Oh et, tant que tu y es... Tu retires ton haut. Au moins, c'est réglementaire, dans le matériel comme dans la tenue. Lui préfère rester habillé ? C'est son problème. Toi, ça ne te dérange pas outre mesure de dévoiler ton corps. Malgré les longues cicatrices dans ton dos, ces traces qui reflètent sans doute possible l'action d'un fouet, à répétition. Puis, il y a ce tatouage en cyrillique le long de ta colonne vertébrale... Il n'y a pas à dire, de dos, tu es exceptionnel. Bref, tu rentres donc sur le ring, peu rassuré pour la suite. Tu as confiance en tes compétences, tu es de nombreuses fois sorti en compétition professionnelle après tout mais... L'homme en face de toi est un vampire. Un mentor de surcroît. Le combat, ça le connaît, et il a des avantages que tu n'as pas, en tant que simple mortel. Tu te mets donc en garde, tu attends. Il s'approche, tu t'approches un peu, et les premiers coups partent. Comme les premières tentatives de bloquer l'autre. Tu te fais sonner plusieurs fois, il faut le dire, il n'y va pas de main morte avec toi. À un moment, tu te rattrapes de justesse aux cordes, le nez en sang. Il ne te ménage vraiment pas... Pourtant, dans l'arène, ce sera humain face à humain. Pas humain face à vampire. Il n'a donc aucune raison valable de te rentrer dedans ainsi, à part par rancune, peut-être. Tu glisses le bout de tes doigts sous ton nez, y récoltant un liquide carmin. L'enfoiré... C'est dans un grognement que tu reviens. Avant de te faire balancer plus loin. Merveilleux. Tu arrives quand même à lui mettre quelques coups, à en esquiver certains... Mais il te ramasse sans mal. Il te détruit tout doucement. Il t'humilie, tout simplement.

Tu ne saurais dire combien de temps le combat dure. Toujours est-il que tu viens doucement à bout de tes forces, et tu te retrouves par terre, t'agitant autant que possible. Mais il te tord le bras, douloureusement. La douleur remonte dans l'épaule, et tu sais que s'il force, c'en est fini de cette dernière. Et si d'une part, il est hors de question d'abandonner, il n'est, d'autre part, pas bien intelligent de perdre l'usage d'un bras avant le jeu de l'hydre. Tu essayes de peser le pour et le contre, mais le regard des autres élèves et mentors posés sur vous, tu es loin d'avoir envie d'abandonner. Alors tu résistes autant que possible, tu forces et essayant de taire la souffrance. Il veut te soumettre, il veut te faire céder... Mais tu ne peux pas, tu ne veux pas... Et pourtant, quand tu sens que ton épaule en vient à son point de rupture, tu finis par taper par terre. « Arrête, arrête... » C'est ce qui signifie dans la discipline que l'autre abandonne. Donc tu viens de terminer le combat... Et tu as perdu. Tu es en colère. Tu es confus, tu es bien des choses, et quand tu te relèves, tu lui adresses un regard noir. Avant de t'éloigner, passant entre les cordes pour rejoindre la porte du gymnase. Tu n'attrapes même pas de sweat ou quoi, non, malgré les températures hivernales, tu sors pieds nus, en short, sans te soucier un instant du regard des autres sur toi. Tu tapes presque brusquement dans la porte pour l'ouvrir, cette dernière tape contre le mur, et tu ne jettes pas un regard derrière toi lorsque tu t'éloignes dans le jardin. Tu avances juste d'un pas décidé, ignorant l'autre qui est déjà sur tes talons. Tu es littéralement hors de toi. Énervé, agacé, tout ce que l'on veut. Ton sang continue à bouillir dans tes veines, sérieusement. Et au bout d'un moment, tu en as même marre qu'il te suive, alors tu te tournes vivement vers lui. « Qu'est-ce que tu me veux encore, hm ? » Cries-tu. « Ça ne t'a pas suffi ? Tu as gagné, bravo, tu peux être fier de toi ! » Tes cris rendent ta gorge douloureuse, ta voix déraille un peu par moment, et le froid n'aide en rien. Puis, il y a un peu de désespoir dans ta voix. « Je croyais que t'étais là pour m'aider, tout ce que t'as fait, c'était me démolir et m'humilier devant tout le monde. Je te hais. » Craches-tu finalement son attention, avant de te détourner pour te remettre à marcher. Tu veux aller t'enfermer dans tes quartiers. Tu laisser aller sous une douche chaude et oublier. Oublier que la douleur, mais aussi le fait que tu es malgré toi, une partie de ces jeux. Oublier que ta famille te manque. Oublier que tu as peur. Que tu es terrorisé, au plus profond de ton âme.
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Eliseo Jaime
♆ Je m’enivre de ce poison, à en perdre la raison...
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♆ papiers d'identité.
♆ race : Humain (de Lyokha)
♆ âge : 23 ans (et fou amoureux de Lyokha)
♆ métier : Intendant impérial en formation (et amoureux de Lyokha)
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MessageSujet: Re: who are the monsters ?   who are the monsters ? Icon_minitimeMar 27 Jan - 22:34

-Merci, bonne nuit à toi...

C'est sur ces quelques paroles, en réponse à son "bonne soirée" que tu quittes sa chambre, le laissant se reposer. Tu vas plutôt rejoindre le tienne, t'installant à ton bureau pour remplir un peu de paperasse. Mais avant toute chose, tu prépares une nouvelle feuille pour le dénommé Lyokha Volkov, 27 ans. Chacun de tes élèves a eu droit à un petit dossier sur son évolution au cours de son mois d'entraînement, il ne fera pas exception à la règle. Doucement, tu remplis les quelques informations préliminaires puis déposes la feuille un peu en hauteur, là où tu pourras aisément le récupérer afin de la compléter, jour par jour. Puis, tu t'accordes quelques minutes pour ressortir un très vieux dossier que tu tiens à jour depuis ta transformation : l'arbre généalogique des Volkov. Celui-ci commence à Sven Volkov, le fils de ton cher Dimitri... Tu te souviens d'avoir gardé un œil sur lui tout le long de sa vie, même si la dernière fois qu'il t'a vu, il n'était qu'un enfant. Et il a eu des enfants, qui ont eu des enfants à leur tour, et veiller sur tous est devenu trop compliqué. Alors tu as cessé de veiller sur eux, te contentant de prendre de leurs nouvelles ici et là, complétant petit à petit cet arbre que tu conserves avec soin. Sur les dernières générations, tu retrouves le nom de Lyokha Volkov, tu l'avais déjà inscrit. Ce nom ne t'était pas inconnu, même si tu ignorais son visage... Dans un soupir, tu dessines à côté de son nom le symbole de l'hydre, le symbole des jeux. Un autre sacrifié... Tu restes de longues minutes devant cet arbre, cherchant tu ne sais quelle information, avant d'enfin te décider à le ranger dans le dossier qui lui est réservé et cacher celui-ci tout au fond d'un tiroir. On n'entre pas dans ta chambre mais tu préfères cacher certaines choses que d'autres pourraient mal interpréter. Comme ton père vampirique, par exemple. Une seconde, tu te mords la lèvre à cette pensée. S'Il trouvait cet arbre... Non, jamais il ne mettra la main dessus. Jamais. Tu ranges tout et retournes à ta paperasse. Les heures défilent sans que tu y prêtes attention, jusqu'à ce qu'un cri t'arrache à ces feuilles qui défilaient devant tes yeux. Allons bon, qu'arrive-t-il donc à ton élève ? Délaissant tes dossiers, tu gagnes sa chambre où tu le découvre en train de faire un cauchemar. Espérant qu'il se calme seul, tu vas lui chercher un verre d'eau mais à ton retour, il est toujours dans le même état. Alors tu te résous à l'attraper et à le secouer quelque peu, l'appelant pour qu'il se réveille. Et cela fonctionne, un peu. Seulement un peu, parce que tu vois bien qu'il n'est pas totalement réveillé, qu'il est encore en proie à son cauchemar. Arrêtez. Quoi donc ? Tu ne sais pas, mais tu ressens comme un pincement au cœur de le voir ainsi...

-Du calme... C'est fini, ce n'était qu'un cauchemar...

Ta voix se fait murmure pour le calmer, même si ignores s'il t'entend. Tu ne te reconnais pas, tu ne savais pas  que tu pouvais encore agir ainsi, être si doux dans tes propos. Et il n'y a pas que cela... Il ne se calme pas. Tu ne comprends pas pourquoi tes lèvres viennent se poser sur les siennes, tu ne comprends pas pourquoi il répond à ton baiser. Tout ce que tu sais, c'est que tu es curieusement à l'aise dans cette situation, mille fois plus que ce que tu pouvais imaginer, bien plus que dans tes souvenirs atténués par le temps et l'immortalité. Tu avais oublié ces sensations que pouvaient procurer un simple baiser, ta main dans ses cheveux et le frisson qui parcourt son corps... C'est mal ce que tu fais, il est ton élève, tu n'as jamais fait d'écart de conduite avec ses prédécesseurs, tu n'as jamais eu le moindre problème avec eux, tu n'as jamais eu envie d'agir ainsi avec eux non plus. Mais voilà que ce jeune humain débarque et tu commences à agir étrangement, tu t'adoucis. Lâche-le, va-t-en. C'est n'importe quoi ce qui se passe, il faut que tu te recules et qu'il dorme, point. Alors tu t'arraches à lui, légèrement à contre-cœur, et tu as la surprise de sentir qu'il suit un peu le mouvement. Tout est si étrange... Tu lui donnes son verre d'eau et tu le regardes boire, tandis que son regard ne te quitte pas une seule seconde. C'en serait presque troublant... Finalement, tu le laisses se recoucher et après quelques mots, tu t'en vas, laissant sa porte entrouverte. Mais toi, tu ne restes pas dans vos quartiers. Non, laissant tes dossiers de côté, tu préfères gagner le fraîcheur du jardin en pleine nuit. S'il n'y a ni lune ni étoiles en plein cœur de la montagne, les multiples plantes et cristaux phosphorescents offrent un tout aussi beau spectacle, quoi que figé. Comme les immortels... Et toi, seul au cœur de cette montagne, tu es troublé, plus que tu n'oseras jamais l'avouer...

~~~

Il est debout. Non, mieux, il est déjà prêt et te salue d'un "bonjour" auquel tu réponds d'un simple hochement de tête. Impressionnant. Tu es vraiment plus que surpris de le voir ainsi, déjà habillé, douché, et tout ce qui va avec. Tu es impressionné, il n'y a pas à dire. Maintenant, tu as hâte de savoir s'il va être capable ou non de tenir le rythme. En attendant, tu lui proposes d'aller déjeuner et il ne dit pas non. Allez, premier exercice de la matinée : trouver le réfectoire. Ce n'est pas bien compliqué en soi mais cela requiert un peu de mémoire et d'orientation. Tu vas le regarder faire. Mais avant de le laisser sortir, une question franchit tes lèvres : est-ce qu'il va mieux ? Il avait juste besoin de repos ? Sa réponse te surprend et te fait quelque peu froncer les sourcils. Pourquoi une telle réponse ? Aurait-il oublié sa crise de panique de cette nuit ? C'est l'impression qu'il te donne. Enfin, tant pis s'il ne s'en souvient pas. Cela t'arrange quelque peu. Tu le suis donc jusqu'au réfectoire et le laisses gagner sa table tandis que tu rejoins la tienne, allant t'asseoir un peu à l'écart des autres mentors. Tu ne fais rien de spécial, écoutant juste les conversations en sirotant ton verre de sang, donnant ici et là ton avis sur des sujets qui te laissent, en vérité, totalement de marbre. Du coin de l'œil, tu observes ce que ton élève avale pour le petit déjeuner. Il fait de bons choix et tu ne peux qu'en être content. Il sait ce qu'il doit manger et c'est un énorme plus sur bien d'autres élèves. Tu finis par te détourner, parce que Sören – le mentor avec lequel tu t'entends le mieux malgré son côté mille fois trop bavard – te prend à parti dans une histoire de... Pêche ? Sérieusement ? Ils sont tous ridicules quand ils s'y mettent. Enfin, t'arrachant à tes pensées, c'est avec ton calme légendaire que tu prends part à la conversation idiote du matin. Ce soir, ce sera mille fois pire, une fois qu'ils auront tous bien épuisé leurs élèves.

Et soudain, le regard des autres mentors se pose sur quelqu'un derrière toi. Tu te retournes alors, intrigué... Et te prends une superbe gifle. Sous le coup de la surprise, tu tournes la tête, sans comprendre. Qu'est-ce qui se passe ? La réponse tombe bien vite : ton élève t'accuse d'avoir essayé d'abuser de lui cette nuit. Il t'insulte, te donne des ordre et te tutoie. Tout ce qu'il ne faut pas faire. Et toi, pourquoi ne réagis-tu pas ? Peut-être parce ton sang boue dans tes veines et que si tu t'écoutais tu lui enverrais ton poing dans la figure. Mais il ne faut pas réagir trop violemment, parce que tu serais bien capable de lui arracher la tête. Alors il faut faire preuve de calme tout en étant ferme et en tuant tout début de rumeur. Alors tu te lèves et, sans plus de cérémonie, l'attrape par le col et l'expulse purement et simplement du réfectoire.

-Mais bien sûr, je n'ai jamais rien entendu d'aussi stupide. Tu sais quoi, gamin ? Va t'entraîner et revoir mes règles, j'ose espérer que cette occupation sera suffisante pour t'empêcher de dire des conneries plus grosses que toi ! Et j'espère pour toi que tu seras prêt lorsque j'arriverai.

Sur ces mots, prononcés distinctement et suffisamment fort pour que tous puissent les entendre, tu le fais sortir d'un bon coup de pied au derrière puis tu fermes la porte. Tu te retournes ensuite et foudroies de ton regard noir et rouge tous ceux qui t'observent. La plupart se détournent mais tu sens que tes collègues vampires sont amusés de cette situation. Tu sais déjà que tu vas essuyer de nombreuses remarques, et c'est avec résignation que tu retournes t'asseoir. Tu n'as pas fini ton verre après tout.

-Hé bien Samael ? Tu essayes d'abuser de tes élèves ? C'est une première !
-Il raconte n'importe quoi.
-Allez, avoue donc un peu.
-Je n'ai rien à avouer. Je n'ai rien fait.
-Mais bien sûr. Si tu penses qu'on va te...
-C'est bon les gars, lâchez-le un peu, vous savez bien que c'est pas son genre.


Ton regard se pose sur Sören qui vient de prendre ta défense. Tu lui en es reconnaissant, tu n'as pas spécialement envie de te lancer dans un long débat pour leur expliquer que non, tu n'as pas abusé de ce gamin, que tu n'y as même pas un seul instant pensé et que si jamais tu l'avais voulu, tu ne te serais pas contenté d'essayer. Un soupir t'échappe tandis que tu glisses une main dans tes cheveux bruns, te décoiffant un peu.

-Tu ne vas pas le laisser s'en sortir aussi facilement, n'est-ce pas ?
-En effet, j'ai déjà une petite idée de ce que sera sa punition...
-J'ai hâte de voir ça, tes punitions sont toujours intéressantes.
-Si tu le dis... Je vais me préparer, ne traîne pas trop avec ton élève.


Tu as droit à un sourire en guise de réponse. Il est toujours ainsi. C'est peut-être pour cela que tu l'apprécies : parce que contrairement à un certain nombre de vampires, lui semble avoir gardé une joie de vivre à toute épreuve. Il est un peu maladroit sur les bords et manque parfois de sérieux mais sa bonne humeur et ses entraînements originaux compensent le reste. Ton verre vidé, tu quittes à ton tour le réfectoire pour regagner tes quartiers et enfiler une tenue de sport aussi violette que la tenue que porte le jeune Volkov. C'est rare que tu troques tes tenues plus habillées pour un vêtement de sport, même lors des entraînements. Mais quitte à lui donner une bonne leçon, autant le faire correctement. Tu te recoiffes sommairement, sachant très bien que tes mèches brunes finiront dans tous les sens assez rapidement. Un soupir t'échappe. Il a cru que tu avais voulu abuser de lui, très sérieusement ? C'est d'un ridicule... Certes, tu l'as embrassé mais ce ne doit pas être son premier baiser, alors en quoi serait-ce choquant ? Surtout qu'il a l'air d'avoir très bien dormi après cela. Ces humains, tous si fragiles... Bref. Lorsque tu descends, la plupart des élèves ont fini de déjeuner et commencent juste à partir en direction du gymnase. Tu leur emboîtes le pas, à la fois énervé et impatient de faire de l'exercice. Tu retiendras certes tes coups mais bouger un peu te fera le plus grand bien. La traversée du jardin se fait rapidement, et sitôt dans le gymnase tu cherches où ton élève a bien pu passer. Ah, le voilà, en train de boire.

-Il est temps de voir un peu ce que tu sais faire. Quelle est ta spécialité ?

Ta voix se fait acide. Tu n'es pas d'humeur à plaisanter ni à perdre du temps. Tu sens le regard des autres mentors posé sur vous et tu sais que si tu laisses passer l'affront de tout à l'heure, ils n'auront aucun scrupule à t'embêter des mois avec cela. Ainsi, sa spécialité est le combat libre. Très bien, puisqu'il en a décidé ainsi...

-Très bien, on commence par du combat libre alors.

Tu vas chercher tes bandes et tes gants que tu enfiles rapidement, mais c'est à peu près tout ce que tu fais comme préparation, avec quelques rapides étirements. Tu ne retireras pas ton haut, aucun des mentors ne t'a jamais vu te dévêtir et ce n'est pas aujourd'hui que tu commenceras. Ton corps garde les marques laissées par ton passé de chasseur et par ton propre créateur. Tu ne veux pas te souvenir de tout cela, donc tu t'arranges pour que personne ne puisse te faire la moindre remarque à ce sujet. Bref, là n'est pas la question. Tu es prêt, tu es en garde et tu attends qu'il le soit aussi. C'est ainsi que le combat commence. Les coups partent, alternant avec les tentatives pour bloquer l'autre. Tu retiens tes coups, mais cela ne t'empêche pas d'y aller fort, plus que ce qu'un simple humain pourrait faire. Il pourra bien se plaindre, tu y vas juste un peu plus fort qu'en temps normal. Certes, il n'aura que des humains à affronter. Mais tu connais tes collègues et leurs techniques, certains leur apprennent à se battre contre des vampires. La barre est donc plus haute et ils trouvent cela plus facile d'affronter des humains qui sont restés à leur niveau. C'est pour cela que le premier jour, tous les élèves sont vidés de toute énergie. C'est pour cela que tu ne comptes pas le laisser à son niveau actuel mais le faire progresser, encore et encore, lui faire repousser ses limites. C'est pourquoi tu ne le ménages pas une seule seconde, c'est pourquoi tes coups portent violemment. Et aussi parce que tu as bien l'intention de lui rappeler que ce qu'il a fait tout à l'heure n'est ni à faire ni à refaire, sous peine de le regretter profondément. Les coups s'enchaînent, tu t'en prends quelques uns mais tu en renvoies tout autant, voir plus. Et petit à petit, il s'épuise, les coups que tu portes le vident de son énergie, sous le regard des autres élèves et mentors. Et le combat dure, jusqu'à ce que tu l'envoies au sol et l'y maintienne, lui tordant le bras dans le dos.

-Abandonne, Volkov. Tu as perdu.

Mais non, même pas. Il n'a pas l'air décidé à abandonner la partie. Alors tu forces petit à petit sur son bras. On ne peut peut-être pas s'en rend compte, mais tu fais très attention à la manière dont tu tords son bras. Le but n'est pas de lui déboîter l'épaule et encore moins de la lui casser, ce serait plus handicapant qu'autre chose, mais tu es bien décidé à le pousser à s'avouer vaincu. Tu aurais pu le vaincre par KO mais cela aurait perdu de son intérêt. L'humiliation est plus grande quand on est obligé de s'avouer vaincu devant d'autres personnes que de s'évanouir à force de recevoir des coups. Ton objectif est de lui donner une leçon, pas de le réduire en steak haché dès la première heure d'entraînement. Et pendant ce temps là tu tords toujours son bras, toujours un peu plus. Jusqu'à ce que tu sentes que son épaule est sur le point de céder. Tu marques une micro-seconde d'hésitation mais tu n'as pas besoin d'aller plus lion, étant donné qu'il abandonne, tapant sur le sol. Aussitôt tu le lâches et te relèves, remettant tes cheveux bruns en ordre. Et voilà le travail. Quelques rires se font entendre ici et là, et ils se font plus nombreux lorsqu'il sort, tapant brutalement dans la porte du gymnase. Un nouveau soupir t'échappe et tu lui emboîtes le pas, prenant juste le temps de laisser les gants et les bandes derrière toi. Le froid est mordant ce matin et le voir torse-nu, nu-pieds et en short te donnerait presque froid. Mais tu ne dis pas un mot, te contentant de le suivre dans le jardin. Jusqu'à ce qu'il se retourne vers toi, te criant dessus. Que lui veux-tu ? Rien en particulier. Si cela ne t'a pas suffi ? Tu te contentes d'un haussement d'épaules légèrement agacé.

-À dire vrai, c'était presque trop facile de te battre. Et ravale tout ce suite ton tutoiement, ce sera mon dernier avertissement.

Mais il continue. Tu serres les dents, l'écouter te cracher à la figure tout ce qu'il a sur le cœur. C'est bon, il est content, il s'est bien énervé contre toi ? S'il te hait c'est son problème, pas le tien. Comme le fait qu'il va prendre froid. Mais ce qui t'énerve plus que tout sur l'instant, c'est ce tutoiement. Tu ne voulais pas qu'il l'emploie, tu ne voulais pas qu'il se montre aussi familier avec toi. Tu n'aimes certes pas que tes élèves te tutoient mais lui... Non, lui n'en a absolument pas le droit. Et pourquoi donc ? Parce qu'il est de la famille de Dimitri et que cela te ramène en arrière, vos coups de gueule, vos premières rencontre où vous ne vous entendiez tout bonnement pas... Tu te souviens, cela n'avait pas été le coup de foudre, loin de là. Mais les choses avaient changé. Tout avait changé... Tu secoues la tête, revenant dans la réalité, et te rends compte qu'il a pris de l'avance, étant sur le point d'entrer dans la résidence. Tu ne perds pas une seule seconde pour franchir la distance qui vous sépare et, sans sommation, le plaque contre le mur. Le choc est assez brutal mais tu n'as pas l'impression de l'avoir trop malmené. Tes mains viennent attraper ses poignets que tu plaques contre ledit mur, l'empêchant ainsi de s'en aller, peu importe combien il pourra s'agiter. Ton regard redevenu presque entièrement rouge est plongé dans le sien, de la couleur d'un ciel de printemps dégagé. Cesse de divaguer Samael.

-Je te rappelle que je ne suis pas ton ami mais ton mentor. Fais donc preuve de respect et j'en ferai tout autant ! C'était un premier point. Ensuite...

Tu regardes le sang qui coule de son nez. Sang. Non, non, mauvaise idée. Tu as beau avoir appris à te maîtriser, une telle proximité, être à quelques centimètres du liquide carmin qui semple t'appeler... C'est trop de tentation. Tes iris sont entièrement rouges, tes pupilles fixées sur le liquide de la même couleur... Non, non, lâche-le Samael. Lâche-le. Et pourtant... Regarde un peu ce que tu viens de faire : tenant ses deux poignets d'une main, tu es venu essuyer le sang de ta main libre. Et à présent tu ne peux t'empêcher de lécher tes doigts, retirant toute trace du liquide carmin. Le pire, c'est que son sang a bon goût... Non, arrête tout de suite ! Trop tard, tu viens de planter tes crocs dans son cou, sans prévenir. Tant pis, tu es un vampire et tu doutes que cela change le point de vue qu'il a sur tes semblables. Alors tu fermes les yeux, l'empêchant de trop s'agiter et donc de se faire mal, buvant doucement ce liquide qui lui permet de rester en vie. Et non tu n'arrêteras pas. Pas avant de l'avoir décidé en tout cas, ce qui arrive bien vite. Tu n'en bois pas assez pour qu'il se sente mal, tu te recules avant et te décides à enfin le relâcher. Sa gifle, tu l'acceptes sans rechigner, tu sais que tu l'as méritée. Et tandis qu'il disparaît dans la résidence, rejoignant très certainement vos quartier. Tu restes en bas encore quelques instants, profitant du froid mordant de cet hiver. Ta langue passe sur tes lèvres trop pâles, récupérant les dernières gouttes de ce nectar interdit. Pauvre jeune homme...

Tu lui accordes tout de même quelques minutes de tranquillité. Avec ce qui vient de lui tomber dessus, il a bien droit à quelques minutes de repos, pour le sang que tu viens de lui voler. Tu passes même par la cuisine, volant une pomme au passage sans que les cuisiniers s'en rendent compte. Puis c'est en lançant et rattrapant habilement celle-ci que tu gagnes tes quartiers, à la recherche du blondinet. Où a-t-il bien pu passer ? Tu le soupçonnes fortement d'être allé dans sa chambre et tu t'apprêtes à le vérifier lorsque le bruit de la douche attire ton attention. Il est occupé à autre chose visiblement. Un léger soupir t'échappe et tu entres tout de même dans sa chambre, déposant la pomme sur le meuble à côté de son lit, et allant t'installer dans la tienne. Tu tires son dossier et, soigneusement, inscrit le premier bilan de ce début de mâtinée : deux punitions pour manque de respect. Tu espères pour lui qu'il va vite se calmer, sinon il aura énormément de mal à tenir le rythme tout un mois. Bien, puisqu'il a l'air de prendre son temps, et après t'être changé, tu vas plutôt t'allonger sur ton lit trois bonnes minutes, observant le plafond d'un regard éteint. Tout est éteint chez toi, n'importe lequel de tes collèges le dirait. Bref. L'image du piano a eu le temps de s'imprimer sur ta rétine lorsque tu te relèves, le son de la douche ayant cessé. Tu te relèves alors et rejoins sa chambre, l'y trouvant presque entièrement nu, seulement vêtu d'une serviette. Ahem. Durant une seconde, tu l'observes de haut en bas. Puis tu détournes quelque peu le regard. Mouais. Tu vas éviter qu'il te fasse un nouveau procès parce que tu l'as un peu regardé.

-C'est bon, tu as fini de faire ta crise de gamin ? Je peux te parler comme à un adulte à présent ? Je préfère demander, parce que si tu comptes jouer les divas ou les gamins pourris gâtés, je ne perdrai pas plus mon temps avec toi, je trouverai bien autre chose à faire.

Tu es sec dans tes propos, mais tu n'es pas là pour jouer. Tu es là pour lui apprendre quelque chose, tu es là pour être son mentor, pas sa nourrice. Tu espères qu'il a compris la leçon et qu'il cessera de faire et dire n'importe quoi à l'avenir. Une nouvelle fois, un soupir t'échappe. Tu soupires beaucoup depuis hier soir, ne trouves-tu pas ? Si, légèrement. Mais la vie est ainsi. Tu secoues plutôt la tête, reprenant la parole.

-Écoute. Je ne suis pas compliqué : tu suis mes règles et tu auras la paix. Dans le cas contraire, je suis tout à fait capable de faire de ton séjour ici un tel enfer que tu prieras pour que la fin du mois arrive plus vite. Pour ce qu'il s'est passé cette nuit, justement, il ne s'est rien passé. Si j'avais voulu "abuser de toi" comme tu l'as si bien dit, je l'aurais fait, point barre. Et je te vois venir : non tu n'aurais rien pu faire. J'en ai maîtrisé des plus costauds que toi, en trois siècles d'existence.

Maîtrisé et maté d'ailleurs. Tu as vu un peu de tout chez tes élèves mais aussi lors de combats plus ou moins cherchés. Alors s'il croit une seule seconde être capable de te résister, il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au cerveau. Tu ne t'es jamais laissé marcher sur les pieds par un élève ni par un humain, ce n'est pas ce mois-ci que cela va commencer. Non. Bref. Tu le regardes, tu te souviens des marques observées dans son dos, autres que le tatouage. Des marques de fouet. Tu ne sais pas d'où elles peuvent venir et cela pique légèrement ta curiosité. Mais tu n'en dis pas un mot, parce que tu as ton lot de cicatrices et de souvenirs que tu préfères éviter. Tu lui désignes plutôt la pomme que tu as déposée dans sa chambre quelques instants plus tôt.

-Mange donc un peu, je ne t'ai pas pris beaucoup de sang mais avaler quelque chose te fera le plus grand bien. Sache que si j'y suis allé un peu fort pour le combat, c'était pour deux raisons. La première est qu'il est hors de question de laisser un affront impuni. Je fonctionne ainsi et il faudra t'y faire. La seconde est que certains de mes collègues mentors entraînent leurs élèves de manière à ce qu'ils savent tenir face à un vampire, au moins un minimum. Si je me contente d'un entraînement classique, tu ne feras pas long feu une fois dans l'arène, face à leurs élèves. Si tu veux survivre un peu, avoir un bon niveau face à un humain ne suffira pas. Il faut que tu saches faire plus. Il faut que tu soit capable de me tenir tête. Ai-je été assez clair ?

Tu t'expliques. Ce n'est pas une première mais tu ne le fais pas si souvent que cela. Tu fais toujours ce que tu estimes nécessaire, et te justifier ne l'est pas toujours. Tes élèves n'ont pas besoin de savoir quels plans tu as pour eux. Mais lui, tu lui expliques le pourquoi du comment, parce que tu sens que tu n'arriveras à rien avec lui s'il reste dans l'ignorance la plus totale. Tu espères juste que tu n'auras pas à te répéter pour la suite, parce tu n'aimes guère cela. Avec toi, il y a tout intérêt à comprendre du premier coup. Une nouvelle fois tu secoues la tête avant de glisser une main dans tes cheveux bruns, ramenant en arrière quelques mèches tombées sur ton front. Il a fait une pause suffisamment longue.

-Allez, rhabille-toi, on retourne au gymnase.

Sauf que Monsieur n'a pas l'air d'accord. Il ne veut pas se rhabiller, il ne veut pas repartir à l'entraînement. Pourquoi ? Parce qu'il craint une nouvelle humiliation ? Tu l'as dit, tant qu'il se tient tranquille, il aura la paix. Mais s'il continue à te taper sur le système, il le regrettera bien vite. Ainsi donc, il ne veut pas enfiler une autre tenue, hein...

-Très bien, je t'y ramène en serviette alors.

Et sans plus de cérémonie, tu t'empares de son poignet et le tire hors de sa chambre, peu importe ses protestations ou combien il se débat. Et tu comptes bien le ramener ainsi dans votre lieu d'entraînement quand, arrivant devant la porte vous permettant de sortir de vos quartier, il parvient à te surprendre. Comment ? En venant s'emparer de tes lèvres. Quoi ? Oui, il est vraiment en train de t'embrasser. Et si tu es surpris, tu ne te laisses pas pour autant déstabiliser. QUOI ??? Oui, tu es véritablement en train de répondre à ce fougueux baiser, glissant ta main libre dans ses cheveux. Bon sang, c'est du délire ce qui se passe... Et pourtant... Tu aimes la sensation de ses lèvres chaudes contre les tiennes, de ses cheveux entre tes doigts, de... C'est étrange, inattendu, et pas tant que cela à la fois vu ce qu'il s'est passé durant la nuit. Tu ne comprends toujours pas ce qui t'arrive. C'est la deuxième fois en vingt-quatre heures que tu embrasses ton élève... Non, allez, arrête là les bêtises. Mais tu as tellement de mal à reculer, comme si ta volonté s'évaporait au contact de ses lèvres... Non. Stop. C'est sur cet ordre mental que tu finis par te reculer, quoique restant très proche de ses lèvres... C'est à lui de reculer après tout. Ton souffle un peu plus court que précédemment – même si tu n'as pas besoin de respirer – se dépose sur sa peau tandis que tu le regardes, un lueur d'incompréhension mêlée à un peu d'amusement y brillant...

-Tu ne peux pas dire que j'ai abusé de toi, étant donné que c'est toi qui vient de m'embrasser. Et j'aurais des caméras pour le prouver. Et crois-moi, ce petit intermède ne t'évitera pas un retour au gymnase. Alors il ne te reste plus qu'à choisir : tu vas enfin t'habiller ou je t'y traîne ainsi, sachant que tu risques fort de perdre cette serviette soit en cours de route, soit en plein milieu d'entraînement ? Choisis.

En apparence, tu n'as pas l'air tellement affecté par ce baiser. À l'intérieur... C'est une toute autre histoire. Des milliers de question assaillent ton esprit et tu as bien du mal à les repousser au plus profond de ton esprit pour rester entièrement stoïque. Pourquoi t'a-t-il embrassé ? Non... La vraie question est : pourquoi te sens-tu aussi étrange après ses baisers ?
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Raleigh Rutherford
♆ tell me, would you kill...
Raleigh Rutherford


♆ papiers d'identité.
♆ race : Vampire (de Samael).
♆ âge : 1143 ans (et fou amoureux de Samael).
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MessageSujet: Re: who are the monsters ?   who are the monsters ? Icon_minitimeDim 11 Oct - 22:19

Tu viens de gifler ton mentor. L'information tourne en boucle dans ton esprit. Tu viens d'accorder une gifle magistrale à ce vampire, sous le regard des autres mentors, et de certains autres élèves, dont ceux de ta table. Est-ce que tu regrettes ? Curieusement, non, pas un seul instant. Tu es tellement en colère sur le moment que tu en restes figé sur place. Le temps semble s'arrêter l'espace d'un instant. Court moment de répit avant que le brun ne se relève, visiblement furieux, et qu'il décide de te dégager du réfectoire. T'ordonnant d'aller t'entraîner. Ton regard est noir et ne présage rien de bon. Tu es hors de toi, mais tu ne te fais pas prier pour quitter ce réfectoire. Qu'il retourne avec ses copains aux longues dents, et qu'il te lâche un peu ; premier jour, et voilà qu'il t'agace déjà. C'est ruminant ta colère que tu quittes les lieux, traversant le jardin pour rejoindre le gymnase. Tu passes rapidement par le vestiaire où tu te changes en vitesse, troquant survêtement pour short, déposant ta veste aussi, puisqu'il fait relativement chaud ici. Puis tu rejoins le grand gymnase avec une bouteille d'eau, et tu décides de t'échauffer. Personne n'est encore là. Il faut que tu détende tous tes muscles avant de t'attaquer à l'entraînement du vampire, et pour cela, tu choisis la corde à sauter. Cardio, échauffement général, maîtrise de la respiration... C'est assez complet, et au bout d'une grosse dizaine de minutes, tu vas ranger la corde, alors que les autres arrivent. Tu t'accordes une brève pause pour boire un coup, et c'est cet instant que choisit le vampire pour revenir vers toi. Il est toujours énervé, pas vrai ? Tu le sens, la tension est palpable. Il te demande quelle est ta spécialité. Lui mentir, ou lui dire la vérité ? Tu penches pour la seconde option, bien décidé à accepter ton sort avec le vampire. Alors tu lui réponds. Combat libre. C'est donc par là qui veut commencer... Génial, tu sens que tu vas t'en prendre plein la tête. Mais tu ne rechignes pas, tu conserves ta fierté, et tu vas donc récupérer bandes et gants pour protéger tes mains.

Tu retires donc ton haut avant de le rejoindre sur les tatamis. Ou sur le ring, qu'il appelle ça comme il veut. Le combat commence sans plus attendre, et la moindre des choses qu'on puisse dire, c'est que tu te défends bien. Mais ce ne sera pas suffisant, tu dois te rendre à l'évidence : il ne te ménage pas, et il est physiquement plus fort que toi, en tant que vampire. Alors il n'a pas grand mal à t'épuiser, même si tu lui décoches quelques coups ici et là, te permettant d'esquiver quelques uns des siens. C'est jusqu'à ce qu'il te frappe un peu trop, et qu'il parvienne à te mettre à terre. Il te bloque le bras dans le dos, et tu te tortilles un peu dans l'espoir de te dégager de son emprise. Ce qui est techniquement impossible, à moins de te démettre l'épaule. Ce qui serait une très mauvaise idée, à un mois des jeux de l'hydre... Mais tu refuses d'abandonner, bon sang. Tu refuses de t'avouer vaincu. Alors tu le laisses forcer, serrant les dents, grognant par moments car la douleur se fait trop vive. Et il continue.. Tu sens le point de rupture venir, et tu pèses le pour et le contre. Tu ne peux pas te permettre une telle blessure, même par fierté... Alors c'est à contre cœur que tu tapes au sol. Il te relâche immédiatement, se relève, et tu en fais autant. Humilié. C'est ainsi que tu te sens. Tu préfères ignorer les rires qui n'arrangent rien, ainsi que les remarques que certains se permettent. Tu es furieux. Et tu quittes la salle ainsi, bruyamment. Tu n'en as rien à faire, du froid extérieur, du petit vent qui rencontre ta peau moite. Tu tires sur ta respiration, et alors que tu t'éloigne en short, pieds nus dans l'herbe humide, tu commences à défaire gants et bandes. Mais le voilà qui est sur tes talons... Qu'il dégage ! Tu ne veux plus le voir ! Alors tu te tournes vivement vers lui, et tu t'époumones dans tes propos. Qu'il dégage. Vraiment. Et cet air indifférent qu'il se donne... ça te fait juste décapsuler.

C'était trop simple de te battre ? Vraiment ? Tu n'en as rien à faire de ses avertissements. Tu lui déballes tout ce que tu as sur le cœur sans la moindre hésitation, avant de clôturer la conversation de manière tout sauf polie. « Va bien te faire foutre, Samael. » Wow. Quelle élégance, quelle violence même. Tu n'en as rien à faire. Ni de ses règles de bienséance, du fait qu'il veuille que tu le vouvoies, ou quoi. Ça te passe clairement par dessus la tête, jusqu'à ce qu'il te plaque contre le mur. Il attrape tes poignets, les bloque contre la façade. Tu t'agites un peu d'abord, mais tu finis par arrêter, le souffle court, l'observant. Il te regarde étrangement... Il n'est pas ton ami, non, ça, tu l'as bien compris. Mais ces yeux rouges qui te dévisagent... ça ne laisse présager rien de bon. Ses doigts recueillent le sang qui a coulé jusqu'à tes lèvres, ton menton. Doigts qu'il porte à ses lèvres pour s'en délecter. Tu retiens difficilement une grimace de dégoût.  Tu sens la suite venir. Et ce n'est pas loupé ; il te mord, dans le cou. Tu te tends, gémissant douloureusement lorsque ses canines acérées transpercent ta peau. C'est loin d'être agréable, comme sensation. Tu ne comprends pas les calices, franchement. Il boit ton sang... Il finit pourtant par reculer, te lâcher, et c'est une autre gifle magistrale que tu lui accordes, avant de t'éloigner rapidement, une main sur le cou, pour rejoindre vos quartiers. Tu en as définitivement marre de lui, de ses règles à la noix, de son humeur insupportable. Tu veux aller prendre une douche, panser tes plaies et t'endormir. Tu en as déjà marre de ce stupide jeu. Tu veux juste qu'on te laisse, qu'il te laisse. Mais apparemment, c'est trop demander, puisqu'il te suit. Comme c'est étonnant...

Tu presses un peu le pas, et il n'est plus sur tes talons. Tu en profites pour aller dans la salle de bain, laissant tes vêtements par terre pour te glisser sous la douche. L'eau chaude réchauffe ton corps, et tu regardes le sang se mêler à l'eau, et disparaître dans un filet dilué jusqu'à l'évacuation. Il t'a mordu... Tu fais attention, quand tu passes sur ton visage, tu prends garde à ne pas trop appuyer sur ton nez. De même quand tu viens dans ton cou... Les zones sont particulièrement douloureuses, mais ça va passer, tu le sais. Bref, tu sors de la douche, te séchant sommairement avant de nouer la serviette blanche à ta taille. Puis tu quittes la pièce, revenant dans ta chambre pour attraper des vêtements propres et secs. Le voilà qui débarque... Tu lèves les yeux au plafond avant de te tourner vers lui. Lui qui te détaillait, apparemment... Tu soupires. Quoi encore ? Ta crise de gamin ? Il est sérieux là ? Tu désespères clairement, mais tu préfères serrer les dents plutôt que de te relancer dans l'affrontement tête baissée. Il a voulu être mauvais avec toi, tu vas lui montrer à quel point tu peux le faire tourner en bourrique, à quel point tu peux être insupportable toi aussi, quand tu t'y mets. Divas, gamins pourris gâtés... Il ne te connaît définitivement pas. Tu n'es rien de tout cela. Il n'a pas le droit de te poser de telles étiquettes dessus. Tu te contentes de croiser les bras, et de le fixer, sans rien ajouter. Autant jouer l'indifférence, tu sais à quel point ça peut devenir agaçant. Tu l'écoutes débiter à nouveau ses paroles. Tu dois suivre ses règles, et bla, et bla. Tu soupires d'ennui. Tu espères bien qu'il le remarque. Oui, tu as décidé de devenir imbuvable. Et il le mérite ; il t'a humilié, mordu, et il aimerait que tu changes d'attitude. Il a cru que c'était Noël ou quoi ? Tu hoches distraitement la tête. Oh, il aurait pu te mater cette nuit ? Tant mieux pour lui, mais il ne l'a pas fait. Tant mieux pour toi, mais pour lui aussi. S'il osait... Tu ne sais pas ce que tu serais capable de faire par la suite, mais ce ne serait pas beau à voir. Pas du tout.

Et il continue à parler... Bon sang, il ne peut pas s'arrêter un peu, il va finir par te filer une migraine. Et oui, tu fais preuve de mauvaise volonté, tu n'iras pas dire le contraire. Il a voulu te blesser, d'une manière ou d'une autre, tu vas faire des prochains jours un enfer pour lui, même si tu dois en payer le prix. Ça t'amuserait bien, de dégrader son image face aux autres mentors. Tu jettes un coup d'oeil à la pomme qu'il t'a rapporté. Tu sais que tu ne vas même pas la manger, rien que pour l'agacer. Ton regard se repose sur lui, sur le brun. C'est bon, il a fini ? Tu n'as pas un bon niveau face à un humain. Tu as un excellent niveau. Tu n'as pas peur des autres. Quand il l'aura compris, ça ira déjà peut-être un peu mieux. Qu'il arrête de te prendre pour le dernier des débiles qu'il a pu entraîner ici. « Sa Majesté a été très claire. » Tu lui accordes une petite révérence avant de te détourner, l'ignorant tout bonnement. Mais il n'a pas fini apparemment... Bon sang, il ne peut pas juste te laisser tranquille ? Aller faire ses trucs de vampire, emmerder quelqu'un d'autre ? Oui, tu es acide, même dans tes pensées. Tu n'as pas envie d'édulcorer ces dernières pour lui, il ne le mérite pas. Il t'ordonne pourtant de t'habiller, pour retourner à l'entraînement. Minute, tu as bien entendu ? Tu te tournes vers lui, arquant légèrement les sourcils. « Non. » Fais-tu simplement. Concis, clair. Au moins, il ne peut pas se tromper sur tes intentions. Tu vas rester ici, te reposer, accessoirement profiter de ta journée pour ne rien faire.

De quoi, il t'y ramène en serviette ? Il a rêvé ou quoi ? Il t'attrape le poignet, et fronçant les sourcils, tu décides de te débattre un peu. Il est dingue ou quoi ? Tu veux rester ici. Et tu ne veux pas t'habiller. Il est hors de question que tu retournes là bas, encore moins après l'humiliation que tu as essuyée, encore moins vêtu d'une simple serviette. Alors tu tires son ton poignet, même si vous vous rapprochez de la sortie. Non, qu'il te lâche bon sang ! Mais il ne semble pas décider à te laisser partir. Alors tu fais quelque chose de stupide. Tu viens l'embrasser, fougueusement. Tu l'embrasses, et tu presses ton corps presque nu contre le sien, alors qu'il se retrouve contre la porte. Tu l'as surpris ? Tu peux le sentir. Mais tu sens aussi qu'il te répond. Tu ne te démontes pas, à tel point que ta langue rencontre la sienne. Ok, là, tu vas un peu loin, Lyokha. Un chaste baiser, passe encore. Mais lui rouler un patin, carrément ? Ça ne semble pas lui déplaire... Mais il finit par reculer, et vous restez très proche, l'un de l'autre. Ça ne t'empêchera pas de retourner au gymnase hein... Tu retiens un soupir frustré, avant de tout bonnement te détourner. « C'est bon, j'ai compris, je vais m'habiller. » Tu te détournes, pour aller devant ton lit. Tu tournes le dos au brun, et tu laisses tomber ta serviette. Et oui, tu t'en fous clairement, qu'il te voit nu. Tu enfile ton sous-vêtement, un t-shirt et un autre short de sport. Tu récupères tes gants et tes bandes, histoire de les ranger dans ton casier une fois au gymnase, et tu reviens vers lui. Tu ouvres la porte. Tu te rapproches un peu de lui, pour venir lui murmurer quelques mots à l'oreille. « Je vais faire de ce mois le pire de votre existence. » Puis, tu t'écartes, reprenant un ton de voix normal. « Après vous. » Tu lui fais à nouveau une petite révérence. Tu vas lui faire regretter d'être venu te trouver aujourd'hui, clairement...


***

Oups. Tu as peut-être un peu abusé. C'est ce que tu te dis, alors que tu avances difficilement entre les couloirs. Tu as... Un peu bu. Un peu trop. Enfin, ce n'est pas tant au niveau de la quantité. C'est juste que vos fragiles organismes ne sont pas taillés pour absorber de l'alcool pour vampire. C'est extrêmement fort, et un rien fait tourner la tête. Tu as un drôle de sourire débile, alors que tu entreprends de rejoindre vos quartiers. Tu trébuches plusieurs fois dans les escaliers, manquant d'éclater de rire à chaque fois. À croire que la situation te rend juste hilare... Certains ne sont pas dans un meilleur état que toi. C'est un participant prénommé Jules qui a dérobé la bouteille dans la collection des immortels. Vous vous êtes retrouvés pour une petite rasade, et vous voilà... Bien, le groupe que vous étiez est complètement saoul. Ça va être dur de ne réveiller personne pour vous glisser dans vos chambres respectives... Toi, tu ne te fais pas trop de souci. Tu as confiance en tes capacités, en ton sens de l'orientation. Pathétique... Jamais tu ne te serais mis dans un tel état, pourtant. Mais là... Tu n'as plus rien à perdre. Il te reste un mois à vivre. Quitte à enchaîner les erreurs... Tu te retrouves devant l'entrée de vos quartiers, et tu manques de te cogner à la porte. Mais c'est en retenant un nouvel éclat de rire, que tu finis par rentrer dans les quartiers en question. Maintenant, trouver ta chambre. Hmm. Voilà qui demande un instant de réflexion. Tu n'as aucune idée de l'heure qu'il est, mais allumer la lumière semble être une terrible idée. Tu ne voudrais pas réveiller le vampire... Le vampire. Il te revient à l'esprit, et avec, ces baisers échangés. Il est bizarre avec toi... Tes pensées se développent encore plus dans l'état second dans lequel tu te trouves. C'est étrange, tu as l'impression qu'il te déteste, mais en même temps... Qu'il aime ce petit jeu, vos lèvres qui se rencontrent, ton corps contre le sien... Tu as l'impression qu'il veut de cela, mais qu'il se le refuse. Oh la, on dirait surtout que tu divagues Lyokha... Ton sourire débile ne te quitte pas, tes pas t'ont guidé devant cet endroit qui t'est pourtant interdit. Sa chambre.

Entrer ou ne pas entrer. Telle est la question. Te te mords la lèvre. Tu ne vois pas grand chose, pour ne pas dire rien du tout. Les formes sont très floues dans le noir, et tu n'es pas sûr que ce soit une bonne idée, mais tu quittes tes chaussures, et tu t'approches de son lit. De lui, accessoirement. Tu y vois légèrement plus net. Son corps étendu sous le drap. Bon sang, qu'est-ce que tu fais Lyokha ? Tu dois faire demi tour, ça ne va pas la tête ? Tu n'as rien à faire ici ! Oui mais... Il t'attire. Irrésistiblement. Et il faut croire que l'alcool te fait perdre tout sens des réalités... Tu ne sais pas si c'est censé affecter la libido, comme certains produits aphrodisiaques, mais tu as tout, sauf envie d'être... Sage ? Là oui, on peut dire que tu divagues carrément. Tu as carrément envie d'aller s'allonger à côté de lui. Et si c'était seulement pour s'allonger... L'alcool te fait littéralement péter un plomb, il faut croire. Tu as envie de lui. Non mais franchement... Non, c'est juste incompréhensible. Mais tu es aussi peut-être un peu désespéré. Tu as besoin d'amour. Et les derniers événements, les derniers baisers qui tournent en boucle dans ton esprit te perturbent... Tu laisses tomber ton pantalon, tu retires ton t-shirt. Le tout finit par terre, mais tu n'y prêtes pas attention, tu t'approches plutôt de son lit dans lequel tu te glisses. Tu guettes sa réaction. Il ne semble pas se réveiller. Du moins, c'est ce que tu t'imagines ; il t'est presque impossible de le voir. Tu tends un peu une main pour frôler sa peau, elle est si froide... Tu te mordilles la lèvre, alors que tes doigts glissent de son torse à son abdomen. Damn, il te donne drôlement envie de... Stop Lyokha. Tu en fais déjà beaucoup trop, là. Mais non, il faut croire que ce n'est pas suffisant...

Pourquoi ? Parce que tu te rapproches de lui avec ton petit sourire débile, tu te rapproches, jusqu'à t'installer à quatre pattes au dessus de lui. Il bouge un peu, et tu t'inquiètes un instant qu'il se réveille. Tu as envie de rire, mais tu te retiens difficilement... Et tu viens plutôt déposer un baiser contre son torse. Sa peau est glacée... Et tu ne demandes rien de plus sur l'instant. Tu continues tes doux assauts en descendant ainsi le long de son abdomen, reculant un peu peu dans le lit à chaque fois. Une main reste appuyée sur le matelas, l'autre se balade au hasard sur son corps. Tu décides finalement de l'embrasser dans le cou. Sa peau froide est tellement agréable... Et toi, tu te perds pour de bon Lyokha. Tu es loin de t'en rendre compte.. Tu t'abaisses à ça. Mais tu vas bientôt mourir, alors quelle importance ? Tu frissonnes de votre différence de température corporelle. Ta main libre continue son ascension jusqu'à son boxer. Ce n'est pas sage. Pas du tout. Pourtant, ta main passe dessus. Est-ce que tu te rends au moins compte de ce que tu fais ? C'est à se demander. Mais ça provoque quelque chose chez toi, comme une boule au fond de son ventre... C'est curieusement agréable. Ce n'est pas toi d'agir ainsi avec un homme... Tu n'aurais jamais osé, pas même avec ton meilleur ami. Mais là... Oh bon sang, tu es littéralement en train d'abaisser son bas. Tu te mordilles la lèvre, un peu impatient. Tu reviens l'embrasser dans le cou, et tout naturellement, comme si c'était normal, tes phalanges s'enroulent sur son sexe. Non mais vraiment, quelle... Catastrophe. Tu te prends à aimer ça. À ressentir du désir, en entamant de lents mouvements de va et vient.

C'est l'instant qu'il choisit pour se réveiller. OUPS. C'est le mot oui, oups. Il bouge un peu. Mais il ne te dégage pas. C'est... Étonnant pas vrai ? Tu arques les sourcils, mais tu reprends ton activité du moment, t'amusant malgré tout à lui donner du plaisir. Tu sais pourtant que tu ne devrais pas... Mais l'alcool inhibe tout bon sens, et tu accélères un peu les mouvements de ta main autour de sa virilité. Si tu étais sobre, tu aurais sûrement honte de toi. Mais voilà. Tu n'es pas sobre. Tu es... en train de faire des choses avec ce vampire. Ton mentor. Tu accélères encore un peu ton fameux massage, jusqu'à ce qu'il réagisse vraiment. C'est à dire qu'il se redresse dans son lit. Tes lèvres rencontrent les siennes inévitablement, dans un baiser fougueux, passionné dans lequel tu te perds avec délice. Sa main récupère la tienne, et il bouge de manière à t'allonger sur le lit. Tu lui as manqué ? De quoi est-ce qu'il parle bon sang. Tu n'en sais rien, et tu es clairement trop à l'ouest pour réagir. Alors tu lui dis que lui aussi, il t'a manqué, sans savoir pourquoi. Ses lèvres glissent dans ton cou, tes mains passent dans son dos. Tes frissons s'enchaînent, et tu soupires d'aise. Tes ongles s'enfoncent légèrement dans sa peau, quand il te fait gémir, entre son souffle qui te chatouille et ses canines qui rencontrent ton corps. Tu veux, tu veux tellement plus... Tu remontes une main dans ses cheveux, et tu sens la chaleur qui monte encore d'un cran, malgré sa peau glacée. Il tire sur ton boxer, tu t'en débarrasses comme tu peux. Tu ne sais comment, mais tu te retrouves très vite nu en fait. Et ton était d'excitation général est... Physiquement visible, si on peut dire cela ainsi. Tu es nu, complètement nu, contre son corps. Ça te donne des envies pas du tout chastes, et il faut croire qu'il est dans la même optique que toi. Tu l'aimes, c'est ce que tu lui réponds, quand il te le dit. Tu l'aimes.. Et tu n'as aucune idée de pourquoi tu dis ça.

Tu ne sais combien de temps ces petits jeux, ces préliminaires durent. Ils te font perdre tout repère spatio-temporel. Tout ce que tu sais, c'est que tu prends ton pied alors que tu ne devrais pas, et que tu adores sentir ses mains sur toi, ses lèvres contre ta peau, qu'il te murmure des mots doux et qu'il t'appelle... Dimitri. Si c'est son délire, tu veux bien en être. Tu lui donnes quelques directives qui te semblent pourtant bien futiles. Il n'a pas besoin de ça pour savoir ce que tu veux exactement... L'expérience compense largement là-dessus. Au bout d'un moment, il te pousse à te retourner. Tu te retrouves allongé sur le ventre, lui toujours au-dessus de toi. Tu as sérieusement chaud, et tu te tends un peu, appréhendant malgré toi la suite. Tu as hâte d'y venir pourtant, à cette suite, inexplicablement... Son corps épouse parfaitement la forme du tien. Il te fait bouger un peu, t'installant au plus confortable, et tu es presque déconcerté par la douceur dont il fait preuve. C'est tellement... Différent de la violence avec laquelle il peut t'entraîner parfois. Tu frissonnes quand son souffle rencontre ta nuque, et alors que sa main glisse contre une de tes cuisses, tu suis un peu le mouvement pour écarter la jambe. Et tu échappes un gémissement douloureux quand tu le sens rentrer un peu en toi. C'est... Une drôle de sensation. Un peu inattendue, même si tu en rêvais depuis tout à l'heure. Non, sérieux... Tu dépasses les bornes Lyokha. Mais là, c'est trop tard. Et tu n'as pas envie de lui dire stop, même si ce n'est pas très agréable au début. L'alcool te fait beaucoup oublier la douleur, et c'est un sourire carrément débile qui orne toujours tes lèvres, alors que tu gémis de plus belle alors qu'il est enfin, pour de bon et entièrement en toi. Il marque une pause, sans doute pour te laisser t'habituer. Tu n'oses pas trop bouger à vrai dire, au début. Mais il finit par prendre l'initiative, doucement, et tu fermes les yeux. C'est... ça devient bon. Au fur et à mesure de ses mouvements de bassin. Ces mouvements qui induisent une drôle de sensation dans ton bas ventre. Une ondulation de plaisir qui irradie et te fait monter le rouge aux joues.

Une fois de plus, tu ne saurais dire combien de temps cela dure. C'est devenu tellement agréable que tu en gémis sans aucune discrétion, entre tes « oh oui, oh, samael » et tes « oh oui, vas-y, comme ça » très suggestifs. Ça et ces gémissements qui résonnent dans la pièce entière. Bon sang, Lyokha, ce n'est pas toi tout ça... Mais tu aimes tellement ce qui se passe. Tu pensais que ça te rebuterait, qu'un homme te possède comme ça. Qu'il parvienne à te rendre aussi vulnérable, aussi... Tu ne saurais dire, la sensation est étrange en réalité. Il t'a laissé changer de positions par deux fois, même si c'est toujours lui qui mène la danse, au final. Intensifiant ses coups de reins, les ralentissant... Il est doux, dans l'ensemble. C'est pour ça que tu es aussi docile, pour ça que tu ne mords pas – car oui, tu mords. Tes mains passent sur sa nuque, alors que tu es allongé sur le dos cette fois, lui au-dessus. Tu sens la jouissance venir, de ton côté comme du sien. Il est beau. Il est vraiment beau. Tu le devines rien qu'à le toucher. Ses muscles qui se tendent et se relâchent depuis tout à l'heure. Sa mâchoire qui se bloque et se débloque. Tes doigts rencontrent ses cheveux légèrement humides, et cinq d'entre eux longent sa colonne vertébrale. Sa peau est moite. Comme la tienne. Mais tu ne t'es jamais senti aussi bien, tu pourrais le jurer, même si l'alcool fausse sûrement ton jugement. Ton souffle se fait court, tout comme le sien. Son bassin s'avance et se recule, encore et encore, jusqu'à ce qu'il s'arrête, légèrement secoué. Un râle lui échappe. Tu récupères difficilement ta respiration, prenant doucement compte de ce qui vient de se passer... Tu halètes, et il en fait autant, alors que vous restez figés un instant. Ton cœur a beaucoup de mal à se calmer, mais au bout de quelques secondes, le brun se laisse tomber à côté de toi. Tu souffles un bon coup, et tu t'étends finalement de tout ton long dans le lit, essayant de te calmer, de calmer ces tremblements de plaisir et cette chair de poule qui te colle à la peau. C'était juste... Wow. Il te murmure qu'il t'aime à nouveau, et tu en fais autant, essayant de reprendre tes esprits. Enfin, reprendre tes esprits est un bien grand mot, car tu n'es toujours pas revenu à la réalité, avec l'alcool... Mais c'était si bon. Tellement bon que tu sens comme un poids ce lever de tes épaules. Tu te sens... Tellement plus léger. Mais tellement épuisé aussi. Il ne te faut pas longtemps pour sombrer dans les bras de Morphée. Quelques minutes à peine. Tu t'endors avec un sourire satisfait pour étirer tes lèvres, sans aucune idée sur ce qui va se passer demain...
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