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 Draven ¿ Crazy ? Really ?

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Draven C.S. Twain
♆ never let me go.
Draven C.S. Twain


♆ papiers d'identité.
♆ race : Humain
♆ âge : 20 ans
♆ métier : DJ
♆ célébrité : Kevin Flamme
♆ crédits : Tatsuki
♆ messages : 14

♆ never let me go.


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MessageSujet: Draven ¿ Crazy ? Really ?   Draven ¿ Crazy ? Really ? Icon_minitimeMar 16 Juil - 23:10


Draven Cassiel Sulyvan Twain
Pourquoi faire rimer génie avec folie ? Parce que souvent les deux sont liés...




papiers d'identité

PRÉNOM(S) : Draven Cassiel Sulyvan. NOM : Twain. ÂGE : 20 ans. LIEU DE NAISSANCE : Au sud-ouest de Cinis Luna. statut civil : Célibataire. orientation sexuelle : Aucune idée. O.O métier : Évadé d’un asile. DJ. race : Humain. lieu de résidence : À droite à gauche. AVATAR : Kevin Flamme.



once upon a time

♆ it's like you're screaming, but no one can hear
Nom du patient : Draven Cassiel Sulyvan Twain.
Âge : 16 ans.
Troubles notés : Caractère changeant. Tendance à une violence extrême. Hypersensibilité aux actes et paroles du personnel. Imprévisibilité. Éprouve des difficultés à coordonner ses mouvements.
Diagnostique : QI trop élevé. Trouble de la personnalité.
Durée du séjour : Indéterminée.
Régime : Isolement.
Raison de l’internement : Dangerosité pour le patient et pour autrui. Fait à la demande de la justice après différents meurtres.
Traitement : Inconnu. Utilisation de calmants.



caractère Mode normal : Intelligent, légèrement maladroit, observateur, solitaire, gentil, étrange, altruiste, obtus, courageux, rancunier, fidèle, hypersensible.
Mode "dark" : Intelligent, volontiers violent, patient, manipulateur, adroit, sadique, observateur, sans pitié.

anecdotes orphelin ♆ manie extrêmement bien les lames et ses poings ♆ aime la musique plus que tout ♆ ne se sépare jamais de ses lunettes de soleil ♆ possède un QI d’environ 147 ♆ souffre de dysgraphie ♆ est maladroit lorsqu’il n’est pas concentré ♆ a une très mauvaise notion du temps ♆ possède plusieurs cicatrices ♆ met régulièrement des lentilles de contact violettes ♆ a quasiment toujours du maquillage autour des yeux ♆ est accroc au sucre ♆ devient très dangereux en mode "dark" qu’il appelle parfois Suly ♆ prend régulièrement des calmants afin de minimiser ses crises et de les couper avant qu’elles ne dégénèrent ♆ possède un rottweiler nommé Chase ♆ craint le feu.




derrière l'écran

pseudo, prénom What a FaceÂge écrire ici. d'où tu connais le forum : Bonne question... Draven ¿ Crazy ? Really ? 379634154un ptit mot dessus : Pomme. What a Facele code du règlement : écrire ici. autre chose à rajouter : Draven ¿ Crazy ? Really ? 4023418736crédits divers : Tumblr & Tatsuki.



Dernière édition par Draven C.S. Twain le Mar 16 Juil - 23:47, édité 1 fois
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Draven C.S. Twain
♆ never let me go.
Draven C.S. Twain


♆ papiers d'identité.
♆ race : Humain
♆ âge : 20 ans
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♆ célébrité : Kevin Flamme
♆ crédits : Tatsuki
♆ messages : 14

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MessageSujet: Re: Draven ¿ Crazy ? Really ?   Draven ¿ Crazy ? Really ? Icon_minitimeMar 16 Juil - 23:17


When love existed
Tout était plus facile, tout avait une saveur...




Avant, il y a eu un étrange coup de foudre. Puis une histoire d’amour spéciale.

-Enfin, Mesdames et Messieurs, préparez-vous pour la finale de notre tournois d’arts martiaux ! Je rappelle que durant cette manche, tous les coups seront permis, même l’utilisation des armes blanches déjà citées au préalable ! Voici donc nos deux finalistes : à ma droite, Ariel Quinn. Espoir de cette année. À ma gauche, Julyan Twain, vainqueur de l’année dernière. Vous êtes prêts ?
Aucun des deux ne répondit. Les deux jeunes gens se regardaient en chiens de faïence, attendant le début du combat pour s’affronter. Un sérieux à faire peur. La demoiselle semblait bien fragile au premier abord. Ses longs cheveux bruns étaient relevés en une queue haute. Quelques mèches étaient collées à son front. Le jeune homme non plus ne semblait pas être très puissant. Il semblait même plutôt frêle. Par contre, ces traits de maquillage sur le visage en avaient surpris plus d’un. Il ne faut jamais se fier aux apparences. Si ces deux-là étaient parvenus jusqu’en final, ce n’était pas un hasard : ils étaient les plus doués des participants et il était grand temps de débuter le combat, histoire de savoir lequel allait surpasser l’autre.
-Commencez.
Le présentateur fut heureux de voir que les deux maîtrisaient parfaitement leurs armes car dès que le feu vert fut donné, ils dégainèrent leurs sabres à la vitesse de l’éclair. Les deux armes s’entrechoquèrent et, une seconde, ils s’observèrent dans le blanc des yeux. Puis chacun fit un bon en arrière, rangeant les armes. La suite fut relativement confuse. Les enchaînements défilaient, les armes s’entrechoquaient, les esquives s’enchaînaient, les coups se succédaient sans que jamais on ne puisse dire qui avait le dessus. C’était rapide et précis. Malgré leur jeune âge, ils semblaient vraiment maîtriser les techniques de combat. Puis soudain, la demoiselle se retrouva à terre, fermement maintenue. Les deux haletaient à l’unisson, leurs souffles se mêlant tant leurs visages étaient proches... Deux regards s’affrontant à nouveau, une flamme de provocation s’y consumant... Le présentateur s’approcha, hésitant, se demandant s’il devait déclarer la fin du combat... Les deux étaient couverts de bleus tirant déjà vers le violacé, de coupures... Mais contre toute attente, ce fut le jeune Twain qui s’écroula, se recroquevillant sur lui-même. Quant à la demoiselle, elle le repoussa pour se relever presque sans mal. Un sourire radieux éclairait son visage.
-Vainqueur de l’année : Ariel Quinn !
Les applaudissement explosèrent. Mais elle n’y prêta guère attention. Non, elle jugea plus juste de s’approcher de son adversaire toujours au sol, visiblement bien mal en point. Elle y avait peut-être été un peu fort en frappant préférentiellement les points vitaux. Enfin, tous les coups étant permis, elle s’était simplement retenu au minimum. Elle s’arrêta donc juste devant lui, alors qu’il levait les yeux vers elle. Une nouvelle fois, leurs regards se croisèrent. Le brun contre... Un étrange regard doré ? Elle éclata de rire en comprenant qu’il portait des lentilles de contact colorées. Quel phénomène. Elle lui tendit donc sa main.
-Sans rancune, Monsieur Twain ?
-Tout dépend... Vous faites quoi ce soir ?

Une couleur rosée vint s’installer sur les joues de la demoiselle. Elle l’aida à se relever et, suite à cela, ils ne se quittèrent plus. Plus jamais. Deux tempéraments de flamme, une légère bizarrerie, un goût prononcé pour le combat, art leur coulant dans les veines... Un fils naissant près d’un an après leur rencontre... Le bonheur. Un petit conte de fée qui les poussa tout de même à s’isoler loin, dans les montagnes du sud-ouest. Mais ils avaient créé un cocon d’amour, leur cocon d’amour dans lequel leur fils aîné fut chouchouté. Un second fils vint compléter leur douce histoire. Mais tout le monde sait que les contes de fée n’existent pas...

Après, juste deux frères et des cauchemars.

Il fait chaud. La chaleur est insoutenable. Tu ne vois pas le plafond, c’est gris. De la fumée. Par-ci par-là, des flammes lèchent les murs. Tu veux bouger, tu veux hurler, mais tu n’y parviens pas. Dès que tu ouvres la bouche, tu tousses, tu t’étouffes. Il fait vraiment trop chaud. Tu as peur. Vraiment. Une poutre se détache du plafond, tu la vois s’écraser à un mètre de toi. Où est ton frère ? Où sont tes parents ? Tu ne sais pas. Tu restes figé sur place, dans ton lit. Tu ne peux pas en bouger. Ton regard parcourt la chambre, à la recherche du moindre indice, à la recherche du plus petit objet rassurant. Ta peluche tiens. Un beau petit slurp. Apparemment c’est moins dangereux en peluche, d’après ce que tu as compris. Pourquoi, tu n’en sais rien. De tes petites mains, tu attrapes l’objet et le serre contre toi. Puis tu regardes à nouveau les flammes tout dévorer sur leur passage. Des bruits, les fondations qui craquent... Quelque chose bouge de l’autre côté de la poutre précédemment tombée. Ton frère ? Tu l’espères. Tu t’agites dans sa direction, te mettant à quatre pattes, tenant toujours ferment ta peluche. Quelque chose d’autre s’effondre non loin de toi. Cette fois, tant pis pour la fumée : tu hurles.
Tu ouvres brusquement les yeux, continuant à hurler de toutes tes forces. Tout est noir, tout est calme. Il fait plus frais, tu es sous une couverture. Mais tu restes terrorisé. Tu vois encore les flammes, tu vois encore l’incendie ravager le bâtiment, tu sens encore la brûlure des flammes sur ta peau. La pupille dilatée, ton regard s’habituant rapidement à l’obscurité ambiante, tu cherches la source de ta terreur sans pour autant la trouver. Il n’y a rien. Aucune raison de t’inquiéter. Tout est rassurant, même la lumière qui s’allume en-dessous de toi. Un soupir t’échappe tandis que tu te laisses retomber sur ton oreiller. Tu ne t’étais même pas rendu compte que tu t’étais redressé... Satanés cauchemars. Ils faut toujours qu’ils viennent t’empêcher de dormir. Tu es sûr que, au petit matin, les voisins se plaindront encore que tu les as réveillés. Le gamin de six ans que tu es fait la moue avant d’observer, intrigué, la tête brune qui apparaît au bord de ton lit.
-Encore ?
-Pardon Hunter...

Un soupir s’échappe d’entre les lèvres de ton frère. Tu ne vois pas ses yeux, il porte constamment ses lunettes de soleil. Toi aussi, quand tu ne te réveilles pas en pleine nuit en hurlant de terreur. Sa tête disparaît. Il doit être retourné dans son lit. Tu te mordilles la lèvre, mal à l’aise. Tu ne veux pas rester tout seul dans ton lit. Même si tu sais que ce n’était qu’un mauvais rêve, tu n’es tout de même pas très rassuré. Ton frère t’a expliqué que c’était un souvenir de quand tu étais tout petit. Tu n’avais que quelques mois quand votre maison a pris feu. Vos parents sont morts cette nuit-là. Hunter s’est réveillé à temps et a eu le temps de sauter par la fenêtre avec toi. Vous dormiez dans la même chambre. Il t’a sauvé et, depuis, c’est lui qui se charge de toi. Personne d’autre n’a la moindre autorité sur toi, ton frère est ta seule famille, le seul dont tu acceptes les ordres. Et il t’en donne très peu... Ton frère est tout pour toi. Ton modèle, ton frère, ton père, ton meilleur ami, vraiment tout.
La lumière est éteinte, une fois de plus tu te retrouves dans le noir. Tu frissonnes, inquiet, avant de te glisser sous les draps. Il faut que tu dormes, tu le sais bien. Seulement... Tu trembles. Tu n’arrives pas à fermer les yeux, ceux-ci restent grand-ouverts. Tu as peur de les fermer. Tu as peur de revoir ces flammes, tu as peur qu’elles dévorent votre orphelinat. Tu as peur de te retrouver seul. Et tu as beau savoir que ce ne sont que de simples peurs non justifiées, tu ne peux les vaincre. Tu comprends mais tu n’es pas capable d’affronter ce qui te tombe dessus. Tu n’as aucun contrôle sur toi-même ni sur les autres et c’est effrayant de voir que tu n’es qu’un simple jouet pour le monde. Un tout petit garçon bizarre aux yeux de tous... Sauf à ceux de ton aîné. Il t’aime, il te protège du haut de ses seize ans. Il t’entraîne, il t’explique tout. Ton cher Hunter... Tu secoues la tête et, au final, sors de dessous la couette, allant gagner l’échelle et permettant de descendre de ton lit. C’est avec précaution que les barreaux s’enchaînent sous tes pieds nus, jusqu’à ce que ceux-ci atteignent le sol glacé de votre chambre. Un frisson parcourt ta colonne vertébrale mais tu ne remontes pas. Non, tu restes devant le lit de ton frère, observant sa silhouette allongée, cachée sous la couverture. Sautant d’un pied sur l’autre, tu hésites. Oui, non ? Il te devance, comme toujours.
-Allez, viens avant de prendre froid.
Un grand sourire étire tes lèvres alors que tu sautes avec ravissement sur son lit. Tu n’as pas besoin de le voir sourire pour savoir que c’est le cas. Il soulève sa couette et c’est avec plaisir que tu te glisses dessous, t’installant confortablement. Son bras passe alors autour de ton ventre, te rapprochant de lui. Ta tête vient alors se poser sur son torse et tu te laisses simplement bercer par la musique de son cœur. Boum boum. Boum boum. Tu aimes ce son. Tu aimes cette mélodie et cette main rassurante posée sur ton dos. Il est vraiment là. Rien que pour toi. En quelques instants, tu t’endors, sans entendre ce « Bonne nuit petit frère... » qu’il souffle dans tes cheveux en y déposant un tendre bisou...

Le soutien fraternel est essentiel.

Tu fais la moue. Installé sur le rebord de la fenêtre, tu regardes les autres enfants de l’orphelinat jouer ensembles, dans la cour. Ils sont joyeux, apparemment. Ils rient, ils courent partout, il font plein de bêtises. Qu’est-ce que c’est bruyant. Qu’est-ce que tu les trouves agaçants. Et pourtant ils ont plus ou moins ton âge. Tu n’auras que huit ans après tout. Même pas huit ans au compteur et déjà regardé de travers par tes petits camarades et certains responsables de l’orphelinat. Oui tu es étrange. Oui tu comprends bien plus vite que ceux de ton âge, oui tu réfléchis énormément, oui tu as parfois des remarques d’adultes. Et tout cela dérange. Et ces personnes qui te mettent à l’écart à cause de ta différence, tu ne les aimes pas. Ils ne sont pas tolérants. Tu sais bien que la différence fait peur mais tout de même, est-ce une raison pour te mettre à l’écart alors que, au contraire, tu aurais besoin d’être soutenu ? Non. Pas à tes yeux. Alors tu peux l’affirmer haut et fort : tu les détestes. Tous autant qu’ils sont. Un ballon s’envole et vient te frapper de plein fouet. Tu agites les bras une demi-seconde... Avant de t’écrouler à l’intérieur de la pièce. BOUM. Mal au crâne. Tu serres les dents et te relèves péniblement, observant les autres en bas qui rient. Tu les hais.
-Ahah ! Pardon Draven ! On ne t’avait pas visé !
-Mon œil ! Vous l’avez fait exprès !
-Ouh, mais c’est qu’il est susceptible le pseudo génie.
-Me provoque pas, tu ne fais pas le poids.
-Bouh, j’ai peur... Au secours, Draven va me taper !

Tu serres les poings de rage. Tu as vraiment envie de taper. Tu as envie de lui éclater sa petite tête contre un mur. Mais au lieu de descendre lui faire sa fête, tu pars dans les couloirs, pleurant à chaudes larmes. Non, tu n’es pas violent. Tu as des envies de meurtre lorsque tu es en colère mais tu ne frappes jamais. Tes sanglots sont audibles un peu partout, tu cherches Hunter. Il doit être quelque part, à s’entraîner ou à faire ses devoirs. Tu le cherches, tu as besoin de ses bras rassurants, tu as besoin de sa voix, tu as besoin de ses conseils. Tu as besoin de lui, tout simplement. Alors tu le cherches. Certains de tes camarades se retournent à ton passage, t’observant plus ou moins discrètement. Certains te soutiennent, d’autres t’ignorent et les derniers ne t’apprécient guère. Fort heureusement, les aînés te laissent tranquille voir te soutiennent. C’est toujours plus rassurant d’avoir des aînés de son côté. À plusieurs reprises, tu te stoppes pour demander à d’autres s’ils savent où se trouve ton frère. Et enfin, tu le trouves. Il discute avec d’autres mais se retourne vers toi dès qu’un sanglot franchit tes lèvres. Tu ne vois pas son regard, tu ne le vois presque jamais, mais ses sourcils se froncent.
-Encore ?
Tu hoches simplement la tête. Il fait alors signe aux autres qu’il s’occupe de ton cas. Il t’attrape par la main et t’entraîne à sa suite. Tu ne cherches pas à échapper à sa poigne. Tu n’y arriveras pas de toute manière. Il est bien trop fort. Il t’entraîne donc à l’écart... Et tu te reçois un violent coup de poing sur la tête. Tes larmes cessent aussitôt de couler et tu lèves ton regard pour l’observer. Oups, tu sens que tu vas t’en prendre une. Alors cette fois tu récupères rapidement ton bras et prend la fuite. Comme tu t’y attendais, il te court après. Et il va encore te taper. Alors tu fais subitement volte-face, poings levés en position de défense... Et lorsqu’il arrive tu frappes. Il t’esquive, bien évidemment. C’est normal, il est bien plus vieux que toi. Tu tentes pourtant de le toucher. Tes petits poings fendent l’air, précis, mais jamais suffisamment pour atteindre ton aîné. Étrange réaction ? Certes. Mais c’est toujours ainsi entre vous. Quand quelque chose ne va pas, quand vous avez besoin de passer du temps ensembles... Cela commence toujours par un combat. Peu importe ce que les autres en pensent, vous avez le combat dans le sang et il faut bien que vous vous dépensiez de temps en temps. C’est ainsi plusieurs minutes durant, jusqu’à ce que tu te laisses tomber au sol, épuisé. Un sourire étire ses lèvres mais tu es trop fatigué pour le voir.
-Tu vois que tu sais te battre. Alors pourquoi tu ne fais pas pareil avec les autres ?
-Parce que c’est toi...
-Draven... Je ne peux pas tout le temps te protéger et tu le sais. Il faut vraiment que tu apprennes à agir tout seul... Tu n’aimes pas qu’on te marche sur les pieds, non ?
-Non... J’aime pas quand ils m’embêtent...
-Alors défend-toi. Pas forcément avec les poings mais les mots sont tout aussi efficaces. Je t’assure. Une réplique bien placée peut être plus efficace qu’un coup de poing.
-Tu crois ?
-Les mots sont parmi les armes les plus puissantes... Tu es capable de t’affirmer petit frère, sans avoir besoin de te battre. Tu es suffisamment intelligent pour le comprendre, n’est-ce pas ?

Tu hoches doucement la tête, observant ses lunettes de soleil. Tu ne vois pas ses yeux. On ne voit pas les tiens. Parce que c’est cool de porter des lunettes de soleil dit-il toujours. Tu trouves que cela l’est, en effet. Et tant pis pour les réflexions des autres. Un sourire étire alors tes lèvres, en réponse au sien. Prenant sur toi, tu te relèves maladroitement et viens te blottir dans ses bras. Il les referme alors sur toi tandis que tu fermes les yeux. Peu importe ce qui pourra se passer, peu importe les personnes qui seront contre vous. Tant que vous serez ensembles, rien ne pourra vous arriver. C’est ce que tu penses. Naïve réflexion de petit garçon. Car oui, malgré ce que les autres peuvent penser parfois, tu n’es encore qu’un enfant... Un simple enfant qui, bientôt, pourra enfin quitter l’orphelinat pour vivre seul avec son frère...

L’école, un calvaire qu’on a hâte de voir se terminer.

Encore un cours ennuyeux qui se termine. Tu regardes les autres ranger leurs affaires à toute vitesse, histoire d’être les premiers à atteindre le réfectoire. N’importe quoi. Un soupir t’échappe tandis que tu les laisses faire. C’est vrai qu’il est plus facile d’aller manger quand il y a moins de monde. Pour ta part, tu ranges tranquillement ton cours d’informatique. Ce serait plus intéressant si le niveau était plus élevé. Raté, tu connais déjà tout ce que le professeur essaye de vous expliquer. Les affaires se retrouvent dans ton sac et c’est sous le regard intrigué de l’enseignant que tu quittes sa salle. Tes pas résonnent dans les couloirs, tu observes les murs. Tu ne peux pas dire que ton lycée est pouilleux, il est plutôt bien réputé. Ce n’est certes pas le meilleur de Spes mais les résultats sont tout à fait satisfaisants. Et comme c’est un bon établissement, il est entretenu. Mais pas assez parfois. Tu te stoppes devant un endroit où la peinture s’écaille et, sans trop savoir pourquoi, tu fais tomber quelques morceaux. C’est amusant. TU secoues la tête. N’importe quoi. Ton ventre te rappelle aussi à l’ordre en gargouillant : tu as faim. Très bien, c’est parti pour le réfectoire alors... Mais d’abord : bibliothèque !
Tes pas te mènent à l’opposée du réfectoire. La bibliothèque du lycée est un endroit que tu n’apprécies guère plus que cela mais comme c’est le seul espace à peu près tranquille où tu peux travailler ou faire une pause lecture donc... Tu t’y rends souvent. Les responsables t’ont bien vite repéré d’ailleurs. D’un côté, tu es le seul ici à être arrivé à l’âge de douze ans au lieu de quinze. Tu as trois années d’avance et le rythme est encore trop lent à ton goût... Tu as hâte de pouvoir accéder à un univers bien plus passionnant à tes yeux : la police scientifique. Tu es encore un peu jeune, tu n’as que treize ans, tu seras loin d’être majeur en quittant l’école à la fin de l’année prochaine... Dommage, vraiment. Mais en cherchant bien, peut-être parviendras-tu tout de même à te faire une petite place. Qui sait ? Tu fais des plans, fouillant un peu partout afin de savoir si c’est ou non jouable.
Tiens ? Mais que fais-tu figé en plein milieu du couloir ? Trois jeunes s’approchent. Trois de ta classe de l’an dernier. Tu déglutis difficilement et choisis de bifurquer à la première à droite. Il passent devant la couloir sans t’accorder la moindre attention. Un soupir de soulagement t’échappe. Non, tu n’as pas peur d’eux. Au contraire, tu les trouves pathétiques à venir te chercher des noises à la moindre occasion. Seulement, comme tu ne te laisses plus marcher sur les pieds depuis quelques années... Tu n’utilises jamais tes poings mais tes mots tranchent et blessent avec une efficacité parfois redoutable. Parfois. Tu as bien du mal à comprendre les êtres humains alors quand il s’agit de trouver seul comment blesser... Ce n’est pas toujours évident. Tu fais doucement des progrès mais pas assez rapidement pour passer pour quelqu’un de normal aux yeux des autres. Tant pis, tu es qui tu es, on ne te changera plus. Tu secoues la tête et décide d’aller manger finalement. Si ce genre de spécimen arpente les couloirs, tu ferais mieux de te trouver une place isolée dans le réfectoire.
Une nouvelle fois, tu fais donc demi-tour. Les couloirs s’enchaînent sous ton regard qui n’y fait pas attention. Tu es mentalement ailleurs, tu réfléchis déjà à ce que tu feras ce soir. Tes devoirs, certes. Mais aussi feuilleter quelques magasines. Écouter ton frère composer ses musiques. Donner ton avis. Te faire disputer. Terminer en combat durant lequel il aura le dessus. Comme tous les soirs. Tu ne vois même pas que tu es dans le réfectoire, tellement tu es plongé dans tes pensées. Tu te demandes sur quel morceau ton frère va travailler ce soir. Oui, ton frère est DJ. Tu l’admires sincèrement, il est si doué avec la musique, ses platines et ses remix. La musique est un de tes domaines préférés, même si tu laisses volontiers le monopole à ton aîné. Tu te contentes de mettre ton nez dans ses affaires et de faire de nombreux commentaires. On te bouscule. Tu sors brusquement de tes réflexions, observant les alentours. Ah, oui, tu dois utiliser ton badge pour entrer... Un soupir t’échappe, tu fais ce que tu as à faire puis tu essayes de replonger dans tes pensées. Peine perdue, on vient te déranger. Justement le groupe que tu voulais éviter...
-Hé bien alors Twain, on rêvasse ?
-Lâchez-le un peu...
-Non, cette pauvre chose est toujours toute seule, il faut bien lui tenir compagnie.

Tu retiens un soupir lassé. Les ignorer. Il faut que tu les ignores. Difficile. Les deux garçons te collent et si la seule fille de la bande se tient à l’écart, elle ne les empêchera pas de t’embêter. Tu essayes de ne pas les écouter. Les moqueries s’enchaînent. Les remarques. Les bousculades aussi, que tu esquives agilement. Ils sont collants, ils t’agacent. Mais tu gardes ton calme. Tu as appris à conserver ton sang-froid. Enfin, jusqu’à ce qu’il y en ait un qui décide te faire tomber avec ton plateau dans les mains. Là encore tu l’évites mais cette fois, tu ne comptes pas laisser passer. Tu te tournes alors brusquement vers yeux, les foudroyant du regard. Ils ne reculent pas, au contraire, les deux garçons sourient. Ils n’ont pas peur de toi. Grossière erreur. Tant pis pour eux.
-Vous vous amusez bien ?
-Tiens, tu as une langue, Twain ?
-Il n’a que ça. Il va aller pleurer dans les jupes de son frère si on le touche. Hein gamin ?

Gamin ? Gamin. Tu arques un sourcil. Est-ce que parler te sera utile ? Non. Complètement inutile, tu le sais bien. Alors tu poses simplement ton plateau et les fixe tous les deux. Tu sens les regards se tourner vers vous, tu n’en as pas grand chose à faire. L’un des plateaux t’intéresse.
-Tu prends de la purée ?
-Qu’est-ce que ça peut te faire ?
-Oh, je me disais juste que un masque à la purée te ferait du bien.
-Que ?

Pas le temps d’en dire plus. Tu donnes un bon coup dans son plateau. Trop occupé à le stabiliser pour que tout ne tombe pas au sol, tu subtilises son assiette... Et lui colles toute la purée sur le visage. Et voilà le travail. Un léger sourire vient étirer tes lèvres alors que tout le monde a les yeux grands ouverts, surpris de ta réaction. Tu n’es pas violent. Tu n’as même pas eu envie de le frapper. Mais une bonne petite humiliation devant tout le monde peut faire du bien de temps en temps. Il fulmine de rage, son copain serre les poings et la demoiselle retient visiblement un léger sourire. Toi tu hausses les épaules et récupères ton repas.
-Voilà un échantillon gratuit de masque à la purée. Mieux que les masques à l’argile : tu peux le manger après utilisation. Sur ce, bonne appétit à vous trois.
Quelques éclats de rire se font entendre autour. Tu as fait ton petit effet, il serait temps de t’éclipser à présent. Sauf que si le premier peste, employant toutes les vulgarités possibles, son ami ne semble pas décidé à te laisser tranquille. Ils ne savent pas tirer de leçons avec un exemple ? Il semblerait que non.
-Ne crois pas t’en tirer aussi facilement toi.
-Écoute. Je n’ai pas envie de me battre mais si tu veux la raclée de ta vie, je t’en prie, continue. Mais si ça ne te gène pas, j’aimerais aller manger. Ma viande refroidis.
-Cesse de bluffer.
-Si tu veux.

Une nouvelle fois tu poses ton plateau et revient vers lui. Il a lui-même posé sa nourriture. Il préfère les petits pois. Ah, drôle aussi. Pour la première fois depuis l’an dernier, son poing vole vers toi. Tu l’esquives agilement, sans le moindre soucis. Il recommence et, cette-fois, tu dévies son poing d’un léger coup. Niveau puissance, tu es plus jeune donc légèrement plus faible. Ton entraînement seul peut te permettre de prendre le dessus en étant plus malin, plus rapide, et en prévoyant les coups à l’avance. Mais tu te contentes d’esquiver, jusqu’à ce que vous arriviez devant le présentoir des desserts. Tu retiens un sourire victorieux en t’esquivant une dernière fois. Un petit croche-pied et le voilà qui s’étale dans les tartes et les crèmes. Cette fois, bien des lycéens éclatent de rire. Toi aussi d’ailleurs. Il devrait se voir fulminer de rage. Par contre, les surveillants ne devraient pas tarder. Tu vas alors récupérer ton plateau et t’isoler dans un recoin. Un soupir t’échappe. Tu as beau en rire, c’est lassant toutes ces histoires... Tu as sincèrement hâte de voir tout cela se terminer.





Dernière édition par Draven C.S. Twain le Ven 26 Juil - 14:01, édité 4 fois
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Draven C.S. Twain
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MessageSujet: Re: Draven ¿ Crazy ? Really ?   Draven ¿ Crazy ? Really ? Icon_minitimeMar 16 Juil - 23:17


Now it’s over
La folie a pris le dessus sur le reste... Peu importe les traitements.




Tout perdre et changer...

Tu regards l’heure, inquiet. Il est tard. Très tard. Il est déjà presque trois heures du matin, ton frère devrait être rentré ! Il travaillait tard ce soir mais il ne passait pas toute la soirée. Il est toujours rentré dès qu’il avait fini. Le dernier message qu’il t’a envoyé date d’un bon quart d’heure. Il devrait être de retour. Tu te mordilles la lèvre, nerveux. Tu ne devrais pas te faire de mauvais films, tu sais bien que ton frère est fort, courageux et que rien ne peut l’atteindre. Seulement, il semblerait que tu sois incapable de te tenir tranquille. Tu es en stage dans la police depuis plus de deux ans, en attendant que tu sois en âge de passe le concours d’entrée. On n’aurait jamais dû te mettre sur des enquêtes, ne jamais t’envoyer sur le terrain mais tu t’es fait remarquer des bonnes personnes et, finalement, tu es presque intégré à l’équipe. Tu es efficace et réfléchi, même si tu as encore beaucoup de choses à apprendre. Tu travailles du matin au soir à combler tes lacunes, tu réfléchis aux affaires sur lesquelles tu es... Le bonheur total. Le seule problème vient du fait que tu t’inquiètes d’autant plus pour ton aîné. Il s’attire régulièrement des ennuis et s’il s’en est toujours sorti, tu as peur pour lui.
Cette nuit, il semblerait que tu ne puisses plus tenir en place. Tu fermes tes dossiers et les ranges bien à l’abri, avec toutes tes notes sur ton affaire du moment. Tu n’as eu aucune réponse à tes derniers messages et ce n’est pas normal. Tu es sûr et certain qu’il lui est arrivé quelque chose. Tu vas alors enfiler un manteau, enfiler tes chaussures, prendre ta planche de skate puis tu files à toute vitesse, prenant juste le temps de fermer la porte à clé derrière toi. La planche placée sur la rambarde des escaliers, tu descends dessus, à toute vitesse. C’est casse-cou. Le propriétaire de l’appartement t’a plusieurs fois disputé. Tu n’en as rien à faire, puisque avec ton entraînement, tu ne tombes presque plus. C’est la classe. Tu as la classe. Presque autant que Hunter, même si tu n’es pas certain d’arriver un jour à son niveau. Il est une étoile, une idole, jamais tu ne parviendras au sommet, sur la même marche que lui. Mais tu peux toujours essayer.
L’air frais du printemps t’arrache un léger frisson mais tu n’y prends pas garde. Sur ta planche à roulettes, tu parcours les rues, à l’affut de ton frère. La boîte de nuit où il était n’est pas très loin, tout juste vingt minutes à pied. Sauf que tu le connais ton aîné : il aime prendre les petits chemins, faire des détours... Il n’y a que le jour qu’il déambule fièrement dans les rues principales. Tu secoues la tête et te concentres sur ta recherche. Où est-ce que ton frère a bien pu aller hein ? Tu réfléchis, tu essayes de penser comme lui. S’il y a bien une personne que tu connais par-cœur, c’est lui. Il a laissé sous-entendre qu’il avait quelques soucis avec trois connaissances. S’il s’est battu, c’était dans un coin non loin de le boîte dans une petite rue. Tu réfléchis... Et finalement une esquisse de sourire fait son apparition sur tes lèvres. Tu sais où il est allé, tu sais où diriger tes roues. C’est ce que tu fais, de plus en plus anxieux. Tu espères le croiser en route, sur le chemin du retour. Mais rien. C’est effrayant. Vraiment. Enfin, tu arrives sur place. Et là, tu te figes complètement.
Cette odeur métallique. L’odeur du sang. Celle de la mort. Celle que, sur le terrain, tu as plusieurs fois eu l’occasion de sentir, d’apprendre à reconnaître en n’importe quelle situation. Ton rythme cardiaque s’accélère. Quoi qu’il se soit passé, quelqu’un a été blessé. Gravement. Ta planche posée contre un mur, tu t’avances lentement jusqu’à un petit cul-de-sac. Tu as peur. Vraiment. Tu hésites à avancer. Et si tes craintes se confirmaient ? Non. Non, c’est impossible à tes yeux, il ne pourra jamais rien arriver à ton frère. Il est ton héros, il est invincible. Bien naïves pensées pour quelqu’un qui souhaite se montrer mature. Tu déglutis difficilement et, te donnant mentalement un coup de pied au derrière, tu te décides enfin à avancer vers la source de cette odeur qui te fait tourner la tête. Hunter. Ta tête tourne, tu te sens nauséeux. Tu as envie de vomir. Tu ne fais rien. Rien d’autre que regarder le corps de ton frère, étendu sur le sol. Dans une flaque de sang. Une dague dans le cœur. Sa propre dague. Tu trembles. Tes jambes ne te supportent plus : tu t’écroules. Hunter. Hunter. C’est bien lui. Il est bien... Non, tu ne veux pas y croire. Ce n’est qu’un rêve. Cela ne peut être la réalité, tu refuses d’ouvrir les yeux. Ton frère doit être rentré à l’appartement. Il doit t’attendre. Il doit s’inquiéter de ne pas te voir. Mais ce type qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau... Cette dague qui ne peut être que la sienne... Tu vois ce HT qu’il y a fait graver. Hunter Twain. Ce ne peut être que la sienne. Non. Non, tu ne veux pas. Il ne faut pas qu’il te laisse...
Des larmes coulent le long de tes joues. Tu ne veux pas y croire et pourtant, tu sais que tu dois te rendre à l’évidence. C’est bien lui qui est là. C’est bien lui qui a pris la place de ces corps sur lesquelles les équipes de la police scientifique travaillent. C’est lui. Lui qui est mort. Ton frère, le seul et l’unique. Tu sais qu’il ne te protègera plus. Tu sais qu’il ne te consolera plus. Tu sais qu’il ne rira plus avec toi des remarques décalées que tu peux faire. Tu sais qu’il ne jouera plus jamais ses morceaux, qu’il ne te les feras plus jamais écouter en avant première, que tu ne pourras plus jamais t’amuser à inventer des paroles pour ses morceaux, que plus jamais vous ne pourrez passer des soirées musique, plus jamais vous ne vous entraînerez ensembles... Plus rien. Il n’y a plus rien. Ton monde s’écroule. Il était tout pour toi et maintenant qu’il est parti... Tu te sens vide, comme son regard ouvert sur le ciel dont on ne voit pas les étoiles. Tu veux mourir. Tu veux disparaître. Tu veux qu’il revienne. Juste pour lui faire un dernier câlin, juste pour lui dire adieu. Une seule et dernière fois. Même si après il doit t’abandonner, même si après tu dois être de nouveau placé en orphelinat. Même si... Même si... Tu ne sais pas. Son prénom t’échappe, en un souffle tellement léger que tu ne t’entends même pas parler. Hunter. Ton frère. Fini... Tout est... Bien fini. Tu n’oses pas le toucher. Les larmes apparaissent sous tes lunettes de soleil, dévalent tes joues, glissent sous ton menton, continuent le long de ton cou et finissent par se perdre sous tes vêtements. Il n’est plus. Il est parti. Perdu. Si seulement tu avais bougé plus tôt. Si seulement tu étais allé l’attendre à la sortie de sa boîte. Si seulement... Pourquoi n’as-tu pas choisi de venir le chercher avant ? Une demi-heure de plus... Peut-être que tu aurais pu... Peut-être... Si seulement...
Ton regard se fait de plus en plus vide. Tu ne veux plus rien voir. Tu ne veux plus exister. Tu te contentes de fixer cette arme qui t’a arraché ton frère. Cette arme... Minute. Il était avec trois personnes. Il avait des ennuis. Ce sont eux. Eux qui l’ont tué. Tu es dans un état second. Tu fixes l’arme. Ton esprit travaille. La colère prend peu à peu place sur le désespoir. Tu vas retrouver ceux qui ont fait ça. Tu vas leur faire payer. Et pas plus tard que tout de suite. Tu vas les tuer. Tous les trois. Tu es sûr que les trois sont responsables. Tu ne sais juste pas qui pourrait être... Ah. Peut-être que... Tu observes le petit cul-de-sac. Tu observes la trace de sang sur le sol. On a tué ton frère. On l’a traîné jusque là. Tu n’oses pas toucher ton frère. Seulement, vu l’heure à laquelle il a répondu à ton dernier message... Il n’est pas mort depuis longtemps. Les autres devraient être dans les rues alentours. Très bien. Mais avant toute chose, tu dois récupérer la dague de ton frère. Tant pis pour tes empreintes, tout le monde sait que tu utilises la sienne pour t’entraîner. Tu t’approches du corps. Rien. Tu ne ressens rien et c’est étrange. Ta colère t’empêche de réfléchir comme tu le ferais, elle t’empêche d’avoir des remords, d’hésiter. Tu prends des gants en caoutchouc, tu en as toujours dans tes poches à cause de ton stage. Tu prends son pouls. Il n’en a aucun. Il est bel et bien mort. Alors tu récupères la dague. Doucement. Le sang coule encore plus. Tant pis, un peu plus ou un peu moins, dans son état, cela ne changera pas grand chose. L’arme en main, tu laisses le sang couler avant d’essuyer la lame dans un mouchoir.
Sur ce tu pars dans les rues. À pied. Tu cherches. Tu écoutes. N’importe quoi qui puisse te mettre la puce à l’oreille. La capuche de ton manteau masque ton visage, tu n’es qu’une ombre au cœur de la nuit. Invisible. Un esprit à la recherche de ses victimes. Un esprit vengeur. Au détour d’une ruelle, un trio discutant attire ton attention. Ils chuchotent, l’un ne semble pas à l’aise. Tu fronces les sourcils. Tu t’approches en silence. Tu les reconnais. Tu les as déjà vu dans la même boîte que ton frère, même si tu doutes que toi, ils t’aient vu. Ils discutent. Tu entends le nom de ton frère. Ta poigne se referme sur sa dague. Tu attends. Tu écoutes, à l’abri des regards. Jusqu’à ce qu’ils se séparent. Deux partent d’un côté. Le troisième de l’autre. Tu n’as pas conscience de ce que tu fais. Tu n’as qu’une seule pensée : tuer ceux qui t’ont pris ton frère. Tu sais que ce sont eux. Tu suis le premier. Tu ne sais rien de ce qui se passe, ton esprit est resté auprès de ton frère. Non, il est déjà de retour à ton appartement, comme si tu n’en étais pas sorti. Tu arraches des aveux au premier, avec quelques coups bien placés. Résultat, la dague plonge dans son cœur. Comme pour Hunter. Sauf que tu te défoules. Les coups s’enchaînent sans que tu comptes. Tu ne gouges qu’une fois certain qu’il est bel et bien mort. Tu fais de même avec les deux autres. Les coups pleuvent. Tu n’en as pas conscience. Tu es hors de toi et si calme à la fois. Tu n’es pas toi. Tu es une autre chose, une chose que ton frère enfermait depuis toutes ces années. Dorénavant, elle est de sortie. Et elle tue.
Une bonne heure plus tard, tu es de retour devant le corps de ton frère. Le sang des autres victimes ? Il n’y est plus. Nettoyé à coup d’alcool, que tu trimbales aussi dans tes poches. Tu reposes la lame dans la flaque de sang. Ton frère n’a pas bougé. Il ne bougera pas tant qu’on n’aura pas retrouvé le corps, certainement le lendemain. Tu ne sais pas ce qui se passera. Tu ne sais rien. Tu rentres, dans un état second, ta planche sous le bras, après avoir mis tes gants de côté. Tu rentres sans te faire repérer. Tu brûles les mouchoirs et les gants. Un petit tas de cendres se forme dans l’appartement. Les preuves disparaissent au fond d’une poubelle déjà bien remplie. Tu dois d’ailleurs la descendre puisque ce sera ramassé dans la matinée. Lorsque tout est bon, tu nettoies ton manteau de manière à faire disparaître toute tâche de sang, tout ce qu’on pourrait trouver qui pourrait t’inculper. Méthodique. Méticuleux. Professionnel. Tu sais comment faire. Et lorsque tout est bon, tu vas simplement te coucher, sans savoir ce que tu as fait. Sans savoir ce qu’il s’est passé. Tu as encore gardé un soupçon d’innocence... Qui ne durera pas éternellement...

Un procès, la présentation de Suly.

Tu t’ennuies. Tu écoutes à peine le procès qui se déroule sous tes yeux. Tu sais déjà comment tout va se dérouler. Les humains sont si pathétiques, si facilement influençables. Ton regard parcourt le public, ne s’arrêtant sur personne en particulier. Personne ne mérite d’attirer ton attention. Ils sont tous pareils. Ils croient tout savoir. Ils croient pouvoir se permettre de te juger. Ils sont cinglés. Ils ignorent tout. Ils ne savent pas ce que tu es. Ils n’ont rien compris. Personne n’a jamais rien compris à qui tu étais. Personne sauf Hunter. Ton cher Hunter qui est mort il y a à peine quelques mois... Tu baisses les yeux une petite seconde, t'adoucissant. Ton cher frère... Il te manque affreusement, il y a comme un vide au fond de ton cœur... Un vide qui ne pourra pas être combler, tu en es certain. Tu secoues la tête. L’heure n’est pas à la mélancolie ni à rien d’autre. Tu es à un procès. Ton propre procès. Et comme tu as envie de voir la tête que font les autres en t’observant... Tu redresses la tienne et dévisages tout le monde, un sourire tout aussi provocateur que sadique étirant tes lèvres.
Pourquoi es-tu là, dans le box des accusés ? Que te reproche-t-on ? Oh, tant et tant de choses... Tu ne comptes même plus. Depuis l’enterrement de ton frère, tu n’es plus toi-même. Tu n’es plus le gentil Draven que tout le monde connaît. Tu es dans un état de tension extrême alors qu’en apparence, tu restes calme. Intérieurement, tu bous facilement. Tu as maintes et maintes fois explosé. Tu ne sais pas ce qui t’arrive. Tu as l’impression d’être quelqu’un d’autre. Tu as l’impression que quelque chose s’est brisé en toi, libérant enfin cette colère que tu refusais de voir sortir, avant. Tu exploses, tu frappes, tu tues. Tu fais ce que tu voulais faire avant, quand la haine prenait le dessus sur le reste. Sauf qu’avant, il y avait ton frère. Il savait te calmer, sa simple existence te permettait de te contrôler puisque tu savais qu’il était là quelque part, prêt à t’écouter, à te consoler. Maintenant qu’il n’est plus, pourquoi te retenir ? Pourquoi ne pas te lâcher complètement ? C’est paradoxal. Draven, tu aimes ce que tu fais au sein de la police scientifique, alors pourquoi tout envoyer en l’air ainsi ? Tu ne sais pas trop...
Ton regard dévie. Tu ne reconnais personne, ou presque. Les accusations tournent dans ton esprit. Meurtres sans préméditation, souvent mis en scène d’une manière très précise et tout particulièrement horrible. La scène de épouvantail humain dans les fils barbelés. Celle de la dissection. Celle du cavalier sans tête. Celle du pendu. Celle du zombie tombant en morceaux. Celle du cadavre invisible... Tu les as tous tués. Au couteau. À l’épée. À la corde. Avec divers objets que tu avais sous la main. Qui ? Tu ne sais plus, tu ne les connaissais pas spécialement. Pourquoi ? Ils t’avaient agacé. C’est la seule réponse cohérente que tu as sorti aux enquêteurs, quand tu as laissé ton insolent mutisme de côté. Tu n’as jamais nié ce dont on t’accusait. Tu n’en avais pas envie. Tu assumes tes actes même si tu es bien incapable de dire pourquoi cela ne t’affecte pas le moins du monde. Tout comme tu es incapable de donner une réponse logique à tous ces meurtres. Tu étais en colère, tu avais besoin de frapper. On voit le résultat. Ce débordement de violence n’était pas dans ton caractère, avant. Maintenant si. Toi, tu as enfin compris qui est Draven : deux faces d’une même pièce. Face est Cassiel, Pile est Sulyvan. On a toujours vu Cass, on découvre Suly et les autres n’aiment pas ce qu’ils voient. Tant pis.
Mais il y a quelque chose d’illogique dans cette scène qui se déroule sous tes yeux. Pourquoi toi ? Comment a-t-on pu arriver jusqu’à toi ? Après tout, tu sais comment effacer tes traces, tu sais comment faire tourner les enquêteurs en bourrique. Les deux premières fois, c’est d’ailleurs ce que tu as fait, comme si tu cherchais à leur montrer que oui, le crime parfait existe. Ils ne sont d’ailleurs toujours pas remonté jusqu’à toi pour ces cas. Mais tu as bien vite laissé tomber. Pourquoi ? Pourquoi cesser d’effacer les indices, pourquoi en laisser qui puissent les mener à toi ? Parce que tu sais que tu es dangereux. Parce que tu as peur de cette vie qui s’ouvre à toi. Tu es retourné à l’orphelinat pour attendre ta majorité. Tu ne veux pas. Tu ne peux pas devenir adulte si Hunter n’est pas là pour te contrôler. Alors en semant les indices, d’un côté, tu espérais que quelqu’un les remonte et vienne exercer la loi du talion. Tu espérais que la justice te trouverait trop tard. Raté. Tu es toujours en vie et tu vas te faire enfermer. Tu es condamné à vivre sans lui à tes côtés, n’est-ce pas la pire punition qu’on puisse te donner ? Si, mais ils ne semblent pas s’en rendre compte. Le pire t’est déjà arrivé, à quoi bon t’enfermer ? Tu sais bien que c’est une mauvaise idée.
-Accusé, veuillez vous lever.
Oui ? Tu reprends brusquement contact avec la réalité. Tout le monde t’observe. Ton avocat tout particulièrement. Ton regard perdu fait une nouvelle fois le tour de la salle, cherchant un indice quelconque sur le moment où vous en êtes. Rien. Tu te lèves et tu te contentes alors de fixer le juge. Le silence se fait dans la salle, plus personne ne prononce un mot. Rien. Tout le monde attend que tu prennes la parole mais tu te contentes de garder le silence. C’est ce qu’il y a de mieux à faire. Non, c’est ce que tu veux faire. Qu’ils aillent voir ailleurs si tu y es. Qu’ils aillent tous en enfer. Qu’ils te lâchent tous ! Tu ne demandais qu’une chose : qu’ils fassent justice eux-mêmes. Ils n’en ont pas été capables. Ils sont tous trop idiots, ils n’ont pas le cran d’agir. Ce ne sont que des larves insignifiantes. Tu les méprises. Tu les hais, tous autant qu’ils sont. L’humanité ne mérite pas un seul regard de ta part tant ils te dégoûtent tous. Meurtriers. Assassins. Ils n’ont rien compris.
-Quelque chose à dire pour votre défense ?
-Je ne suis que ce que vous autres, humains, avez fait de moi. Ne venez pas vous plaindre lorsque vous voyez enfin que votre sale mentalité finit par se retourner contre vous.

Ton regard violet étincelle de colère alors qu’il parcourt la foule. Oui, tu portes des lentilles de contact colorées. De même pour le maquillage de même couleur autour de tes yeux. On t’a retiré tes lunettes pour l’occasion, tu abordes alors fièrement tes petites bizarreries. Celles qui dérangent. Mais ce sont surtout tes paroles qui provoquent une vive protestation de la part des personnes présentes. Les humains n’aiment pas voir la vérité en face. Ils n’aiment pas faire face à leurs responsabilités. Ils refusent d’ouvrir les yeux. Tant pis pour eux, ils en voient à présent les conséquences. Tu es une de ces conséquences, tu le sais. Si on avait agit autrement avec toi, tu n’en serais certainement là aujourd’hui. Même, si on avait laissé ton frère vivre, rien ne se serait passé. Tout est leur faute. Tant pis pour eux. Tu laisses le juge demander le silence, tu préfères t’asseoir, un sourire provocateur toujours accroché aux lèvres. Il ne t’a pas quitté depuis le début du procès.
-Messieurs les jurés, mon client n’a jamais manifesté la moindre agressivité par le passé. Il a été examiné par des psychologues et ceux-ci ont diagnostiqué toute une batterie de maladies que je vous ai déjà présenté. Monsieur Twain, ici présent, n’est visiblement pas conscient de ses actes. Son cas nécessite un suivi psychologique et des soins. La prison n’est pas le meilleur endroit pour cela.
Ah, oui, c’est la stratégie de ton avocat. Tu n’as rien nié alors il essaye de minimiser ta peine. Pff. Tu n’as que seize ans, tu serais envoyé dans un établissement pour mineurs de toute manière. Tu sais à quoi t’attendre pour la prison. Par contre, tu ne sais pas ce qu’il en est pour les établissement psychiatriques. Tu ne sais pas comment tout se déroulerait pour toi. Mais tu t’en fiches. Dans un cas comme dans l’autre tu seras enfermé quelque part, sans espoir de pouvoir t’en échapper. Dès lors, tu ne prêtes plus attention à rien. À quoi bon ? Quel intérêt ? Condamné comme tu es, rien ne pourra t’aider à t’en sortir. Tu abandonnes la partie. Tu trouveras bien un moyen de regagner ta liberté, rapidement de préférence. Et c’est sur cette pensée que tu commences déjà à réfléchir à de multiples plans d’évasion, que ce soit en prison ou dans n’importe quel autre établissement.

L’asile ? Une blague ennuyante.

Tu n’aimes pas les livres. C’est ennuyant. C’est agaçant. C’est tout ce que tu as sous la main pour passer le temps. Les livres et le personnel. Les premiers pour t’instruire, les seconds pour te défouler. Quelle plaie. Tu t’ennuies profondément. Bien installé sur ton lit, à plat-ventre, rehaussé par l’oreiller, l’ouvrage est ouvert devant toi. Qu’apprends-tu ? Du runique. Pourquoi donc ? Tu ne sais pas. Parce que c’est compliqué. Parce que c’est vieux. Parce que tu n’en vois guère l’intérêt et c’est, justement, là tout l’intérêt d’apprendre cette vieille langue terrienne. Tu n’as aucune raison de chercher à l’apprendre alors tu le fais. C’est déstabilisant mais qui a dit que tu réfléchissais d’une manière logique ? Personne, et c’est en partie pour cette raison que tu es enfermé dans cette chambre quasi-constamment. Une autre raison est qu’on a diagnostiqué bien trop de choses en toi pour te laisser trop bouger. Et la dernière n’est autre que le fait que tu ais déjà agressé plusieurs membres du personnel. Ils avaient eu la très mauvaise idée de t’attacher. Ils n’en ont pas eu le temps. Personne n’a le droit de te toucher et ceux qui osent s’en prennent une, grand minimum. Souvent plusieurs. Parfois ils se prennent aussi un coup de quelque chose. Souvent de livre. Parfois le bord du lit. Les murs aussi, régulièrement. La porte. Les seringues quand tu les attrapais. Tout et n’importe quoi en fait. Du moment que tu te fais respecter, tout va bien. Maintenant plus personne ne te touche. Plus personne n’essaye de te faire avaler quoi que ce soit contre ton gré. Tu choisis toi-même tes médicaments. Juste des calmants, c’est la seule chose qui réussisse à fonctionner un tant soit peu. D’autres traitements t’assomment complètement mais quand tu te réveilles, tu es d’autant plus dangereux et c’est à éviter... Bref.
Tu jettes un petit coup d'œil à l’horloge accrochée au mur. Presque dix-sept heure. On va venir te chercher pour te laisser rejoindre le psychologue. Étrange phénomène celui-ci. Il te regarde comme un monstre et a très peur de toi. C’est hilarant. Tu joues beaucoup avec lui à cause de cette particularité. Les séances se font rares parce que, la première fois qu’il a eu affaire à toi, il a essayé de parler de ce qu’il ne connaissait pas. Hunter. Très grossière erreur que de parler en lui, plus particulièrement en très mauvais termes. Tu lui en as fait passer l’envie. Tu lui as tout simplement fait avaler son carnet de notes, son dossier et même le stylo. Et hop, quelques jours à l’hôpital. Tu n’en avais rien à faire, il avait commencé. Il t’avait cherché. Depuis, il évite que ce genre de scène se reproduise donc se tient tranquille avec toi. Parfait quoi.
Depuis quand es-tu aussi violent, Draven ? Tu secoues la tête, réfléchissant tout en prenant des notes en runique dans ton carnet. Depuis la mort de ton frère. Pourtant ce n’est pas ton état normal. Tu agis ainsi seulement quand on t’énerve, sinon tu restes le gentil garçon que tu as toujours été... Malheureusement, tu as besoin de calmants pour le rester, et ce n’est pas toujours suffisant. Un soupir t’échappe. Tu aimerais contenir tes accès de rage mais tu sais que tu ne peux rien y faire. Comme tu le disais si bien, tu n’es que ce que les autres ont fait de toi, rien de plus. Ce n’est pas avec le traitement que les autres te font subir que tu vas t’améliorer. Tu veux partir d’ici. Tu vas partir d’ici. Tu sais comment faire, tu as ton plan bien en tête. En un an, tu connais tout par-cœur. Les caméras, les horaires de passage, qui possède quelle clé quel jour. Cet établissement n’a plus le moindre secret pour toi. Plus aucun. Depuis des mois déjà. Tu aurais déjà pu t’enfuir, tu aurais déjà pu essayer de retrouver ta liberté. Mais à quoi bon le faire si c’est pour qu’on te poursuive par la suite ? Non, à tes yeux il faut réfléchir avant de te lancer dans une cavale dont tu auras du mal à te tirer. Tu as été patient. Tu as attendu d’avoir un plan en indestructible. Et s’ils croient que t’interdire la lecture de romans policiers et des journaux t’empêche de réfléchir, ils se sont fourré les doigts dans les yeux, jusqu’au cerveau. Pour ceux qui en ont, évidemment.
Tu prends un autre carnet, tu inscris quelques notes, très difficilement. Avec ta dysgraphie, c’est une dure épreuve mais tu te forces. Tu es fier du résultat, bien que ce soit très long. Toi seul peut lire ce qu’il y est inscrit, c’est un mélange de beaucoup de langues terriennes. Différences sortes de runique, des hiéroglyphes, du cyrillique, de l'hébreu... Tout et n’importe quoi. Un curieux mélange de signes dans lequel apparaissent des symboles tout à fait inconnus. Non, tu n’as rien de mieux à faire que d’inventer une nouvelle langue. C’est long, cela demande de la patience, de la précision, de la technique, de se prendre la tête sur des règles grammaticales... En bref, un défi technique auquel tu prends plaisir. On s’occupe comme on peut quand on est enfermé toute la journée. C’est dur de garder toute sa tête dans ces moments là. C’est dur de ne pas sombrer dans la folie avec ces murs trop blancs, ces draps de la même couleur. C’est plus drôle de repeindre en rouge. Avec ton sang, avec celui des autres parfois. On ne t’a pas prêté de peinture alors il y a aussi des marques de stylo et de crayon. Des dessins, partout dans ta chambre. Ils ne veulent plus les effacer, ils ont laissé tomber, tu les refais toujours. Tête de mule.
Un soupir t’échappe, tu roules légèrement sur le côté, observant le plafond. Tu veux sortir de là. Est-ce que ton père avait aussi fait un tour à l’asile ? Tu ne sais pas, Hunter ne t’en a jamais parlé. Tu doutes même qu’il l’ait su. Il t’a juste expliqué que votre père avec un caractère très étrange, changeant facilement, bien qu’il n’ai jamais vraiment été violent. Parce que votre mère savait contrôler ses crises ? Avait-il les mêmes troubles que toi ? Tu ne sais pas, tu n’as jamais eu accès à un quelconque dossier le concernant. Tu ne sais même pas s’il en existe un. Il faudrait que tu fasses quelques recherches tiens. Peut-être qu’il avait un traitement et que tu pourrais tester le même. Pour ta part, il n’y a que les calmants qui fassent quelque chose. Et encore. Ici, tu n’es rien d’autre qu’un fauve en cage à leurs yeux. Comment être normal dans un tel contexte ? Tu l’es avec les autres patients, bien évidemment. Tu es ce gentil garçon que tu as toujours été avec tes compagnons d’infortune. Surtout ceux qui, d’après toi, ne méritent pas leur place dans un tel établissement. Un nouveau soupir t’échappe. Une nouvelle fois, tu roules légèrement... BOUM. Au sol. Complètement ahuri, tu restes quelques secondes sans bouger, le corps tout endolori. Tss. Tu as beau être agile quand tu es concentré, la plupart du temps tu es maladroit et il n’est pas rare que tu te retrouves au sol. Au moins un signe que tu es toi, en mode normal.
Finalement tu te relèves, grimaçant de douleur. Ce n’est tout de même pas agréable de t’étaler ainsi, comme... Hé bien comme une m****. Tu remontes sur ton lit, étirant tes muscles endoloris. Bien, revoir ton plan. Dans quelques jours, lors de ta prochaine sortie chez le psy, tu vas fausser compagnie à tout le monde et aller voir le directeur. Avec la couteau que tu caches dans ton oreiller depuis des semaines. Pas facile de voler ce genre d’objet, tu dois bien l’avouer. Et puis, ceux que tu as obtenus précédemment, ils ont réussi à les trouver. Quelques menaces, sur lui, sur sa famille aussi, parce que tu as eu l’occasion de te procurer les noms de sa femme, de ses enfants, de son chien et même du slurp qu’il a chez lui, et il devrait te céder une autorisation de sortie. Avec tout ce qui assure les autorités que tu es bien soigné, que tu es stable et tout ce qui va avec, histoire que tu n’aies pas de problèmes. Tu sais bien que personne n’estime que tu es soigné, sain d’esprit mais... Tu sortiras quand même. Parce que l’enfermement n’est pas pour toi. Parce que leurs traitements empirent ton état, tu le sais, tu le sens au plus profond de toi. Tu n’es pas à ta place ici. Il faut que tu sois libre. Il faut que tu sois ailleurs qu’entre quatre murs, ailleurs que là où on peut encore t’attacher lorsque tu fais un geste de trop... Alors oui, peu importe ce qu’ils penseront, il faut que tu te sauves. Tu vas disparaître jusqu’à ta majorité, tu iras vivre au jour le jour de ville en ville... Peut-être qu’un des anciens amis de Hunter acceptera de te recevoir quelques jours... Peut-être... C’est encore un point de l’équation que tu dois approfondir. Mais au pire, tu pourras bien rester seul.
Tu te glisses sous ta couverture, en position fœtale. Ici tu es seul. Dehors tu seras seul. Quelle est la différence ? Solitude pour solitude... Tu ne pourras pas t’attacher, tu le sais bien. Pas dans ton état, pas si tu n’es pas capable d’être calme. Pas si tu continues tes crises à l’extérieur. Tes relations avec les autres devront être limitées. Alors à quoi bon fuir l’asile ? À quoi bon, puisque tu sais que, dans le fond, tu ne fais plus confiance aux humains ni aux autres êtres humanoïdes ? C’est juste parce que tu sais que ton cher aîné aurait tout fait pour que tu sortes de là. Alors tu vas faire ce qu’il aurait voulu pour toi. À ta manière. Même si tu dois rester seul, en attendant qu’on parvienne à faire ce que tu attendais qu’on fasse, quand tu t’es fait arrêter. Un jour, peut-être que cela arrivera. Mais en attendant, il faut que tu sortes.

Une vie normale, est-ce vraiment possible ?

Tu observes ton écran. Tu fouilles dans les dossiers. Tu parcours rapidement du regard les photographies que tu as sous les yeux et les notes que l’équipe a laissé un peu partout. C’est brouillon. Cela t’amuse. C’est avec un grand plaisir que tu retrouves les petites habitudes de ton ex-équipe à la PTS. Officiellement, tu n’es au courant d’aucune de leurs affaires mais officieusement... D’une tu as piraté les ordinateurs, de deux tes anciens "collègues" sont récemment revenus vers toi pour te poser des questions à propos de certaines enquêtes qui piétinent. Tu n’es pas voyant mais avoir un autre point de vue est parfois intéressant. Toi, tu ne réfléchis pas comme eux. Tu observes peut-être un peu plus, tu cherches les détails qui auraient pu leur échapper. Tu ne peux pas faire grand chose de plus qu’eux mais tu as déjà eu deux ou trois déclics intéressants qui leur ont permis d’avancer. Tu aimes les aider. C’est... Un reste de ton passé. Ton petit plaisir personnel.
Un rottweiler vient te tirer un peu par la manche. Tu l’observes, il t’observe... Et tu souris avant d’éteindre la machine. Oui, tu as compris, Chase veut sortir faire sa promenade. Tu as aussi besoin de prendre l’air, voilà des heures que tu es enfermé dans ton appartement, à travailler. Les enquêtes, l’informatique, tes platines. Oui, tes platines. Tu as pris le relève de ton frère. Toi aussi, tu joues avec la musique, tu fais des remix, tu joues avec tout cela. Tu inventes aussi tes propres morceaux. Tu n’es qu’un débutant, même après deux années à jouer dans le boîtes de nuit. Tu es loin d’avoir le niveau de ton frère. Très loin. Jamais tu n’attendras le haut du podium puisqu’il occupe la première marche... Mais tu espères pouvoir marcher dans ses traces, lui rendre honneur. C’est tout ce que tu veux : qu’il puisse être fier de toi, là ou il est. Que tu puisses te racheter à ses yeux, faire oublier tes écarts, tes meurtres. Même si tu ne les as pas niés, bien que jamais tu n’aies non plus avoué le nombre total de cadavres que tu as laissé derrière toi. Les trois premiers, tu ne t’en souviens d’ailleurs pas le moins du monde. Ton esprit a complètement effacé cet épisode bien trop voilent pour toi... Aujourd’hui tu es un DJ assez bien réputé, même si ton histoire a tendance à précéder tes pas. C’est dommage, parce que quand on t’embête un peu trop avec cette histoire, tu as tendance à très mal réagir. Tu n’as tué personne depuis que tu t’es évadé de l’asile mais il y a eu des blessés...
Tu mets la laisse à ton chien puis vous sortiez courir tous les deux, une fois les escaliers descendus à toute vitesse. Tu avais raison : tes calmants t’empêchent d’aller trop loin. Ils font suffisamment effet pour que tu ne tues plus. C’est mieux ainsi, même si tu sais qu’il pourrait y avoir encore des progrès. En tout cas, tu peux rester Cassiel dans la plupart des cas et c’est une grande victoire sur toi-même ! Et sur les psychologues qui pensaient que seul un traitement intensif arriverait à te calmer. C’est complètement faux. Tout ce dont tu avais besoin, c’était de la solitude, beaucoup de solitude, un travail sur toi-même et beaucoup de calmants. Après plusieurs mois loin de tout, juste quelques passages chez des connaissances de ton frère de temps à autre, tu as enfin réussi à te calmer, à redevenir plus ou moins toi-même de manière presque constante. C’est une très bonne nouvelle, non ? Oui. Te voilà donc installé dans un petit quotidien, à essayer de faire ta place... Ce sera long, périlleux et certainement que temporaire mais tu essayes. Parce que ce n’est pas ton genre d’abandonner. Parce que tu garderas la tête haute, quoi qu’il arrive. C’est ce qu’il aurait voulu. C’est ce qu’il a toujours fait. Et toi, tu fais comme lui. Tu ne vis que pour lui... Parce que, la seule chose qui te pousse à rester en vie, ce sont ces puissants sentiments que tu ressens encore pour lui. Un puissant amour fraternel...



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Raleigh Rutherford
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MessageSujet: Re: Draven ¿ Crazy ? Really ?   Draven ¿ Crazy ? Really ? Icon_minitimeMar 30 Juil - 22:25

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